Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

flore

Les Agrumes, bigarades et bigaradiers, IV.

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Citrus aurantium, bigaradier, photo internet

Citrus aurantium, bigaradier, photo internet

Rappel 

Citrus aurantium, bigaradier, croisement entre pamplemoussier et mandarinier, famille des Rutacées.

C’est un petit arbre de 3 à 10 mètres, épineux, à feuilles persistantes, à fleurs très odorantes, aux fruits comestibles mais amers. Il est tolérant aux sols passagèrement détrempés ou calcaires, il préfère un climat chaud mais supporte des gels épisodiques jusqu'à −6 °C. Il est plus résistant aux maladies — notamment la gommose à phytophtora — et aux parasites que la plupart des agrumes et sa reproduction par graine est facile. Il peut vivre 400 ans.

Le mot provient du moyen français bigarrat, en provençal bigarrat « arangi bigarrat », du verbe bigarrar : barioler, (latin vestis bigerica : habit bariolé). La bigarade est décrite par Olivier de Serres (1600) : « parmi les sortes d’orangers croissant en Provence est le Cornut ou Bigarrat… »

  • Les feuilles du bigaradier (6,5 à 14 cm) sont ovales, luisantes, vert foncé, odorantes, couvertes d'une cuticule cireuse et persistantes avec une épine à l'aisselle des feuilles inférieures.
  • Les fleurs de l'oranger amer sont hermaphrodites (5 à 12 % de fleurs mâles), axillaires, blanches, très odorantes et plus grandes que celles de l'oranger doux. Elles fleurissent en avril autour de la Méditerranée.
  • Le fruit, selon les variétés, est plus ou moins rugueux et plat, 7 à 8 cm de diamètre, couleur orange parfois teintée de vert ou de jaune. Sa pulpe contenue dans 10 à 12 quartiers est amère, il contient beaucoup de pépins.
Citrus aurantium, bigaradier, photo internet

Citrus aurantium, bigaradier, photo internet

Recoltes

  • Avril-mai, le matin, dès l’éclosion, les fleurs, à la main avec leur pédoncule
  • Juin, après la taille, les brouts qui sont les feuilles et les jeunes rameaux
  • Septembre, les fruits Verts
  • Janvier-février, les fruits murs

NB : il y a tellement de fleurs qu’on ne peut toutes les cueillir, les bigaradiers portent donc des fruits.

Photo de la Société Historique de Tourrettes-sur-Loup

Photo de la Société Historique de Tourrettes-sur-Loup

Un arbre généreux

Photos de l’exposition « à la découverte de la filière Fleur d’oranger en pays de Grasse » soutenue par la Maison Chanel, associée à la famille MUL et à la coopérative NEROLIUM et présentée à La Médicée, en mars 2024.

à la découverte de la filière Fleur d’oranger en pays de Grasse 
à la découverte de la filière Fleur d’oranger en pays de Grasse 
à la découverte de la filière Fleur d’oranger en pays de Grasse 
à la découverte de la filière Fleur d’oranger en pays de Grasse 

à la découverte de la filière Fleur d’oranger en pays de Grasse 

Après tout ce travail d’extractions, de distillations et de macérations

On distingue 4 huiles essentielles issues de l’oranger amer

L’huile essentielle de Néroli obtenue à partir des fleurs

L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade obtenue à partir des jeunes rameaux, et des feuilles 

L’huile essentielle bigarade verte obtenue à partir des jeunes fruits verts

L’huile essentielle de Bigarade obtenue à partir des zestes des bigarades jaunes.

 

L’essence de Néroli

Au XVIIème siècle, Anne-Marie Orsini, princesse de Nerola, en Italie, rendit célèbre l’essence de fleurs de bigaradier. Elle utilisait cette essence pour parfumer ses bains et ses gants et son nom resta arraché à l’Huile Essentielle de fleur de bigaradier. Elle est précieuse en parfumerie pour la fabrication des parfums haut de gamme. En effet, l'essence de Néroli provenant des « Bouquetiers de Grasse » entre dans la composition du célèbre N°5 de la maison Chanel, créé en 1921.

Marie-Anne de la Trémoille, princesse de Nerola

Marie-Anne de la Trémoille, princesse de Nerola

L’Huile essentielle de petit grain est utilisée en cosmétique et pour aromatiser des boissons : le thé, le Cointreau, le Grand-Marnier, les limonades. Moins onéreuse, elle remplace parfois l’huile essentielle de Néroli en aromathérapie

Notre eau de fleur d'oranger est un hydrolat de fleur d’oranger obtenue à partir par hydrodistillation, également appelée distillation par entrainement à la vapeur d'eau de fleurs de bigaradier. Cette technique permet d'obtenir deux fractions distinctes : l'huile essentielle et l'hydrolat.

Avec les fruits, on fait de délicieuses confitures que nos voisins anglais appellent marmelades et des vins d’oranges parfumés avec de nombreux épices, vanille, cannelle, badiane, girofle, cardamome…

L’écorce produit une huile essentielle aussi.

Après la conférence passionnante de Jean-Noël Falcou, nous avons exercé notre odorat lors de l’Atelier Senteur. Merveilleuse expérience qui termine ce moment provençal et parfumé. 

Le monde des agrumes a encore beaucoup à nous apprendre et de nouvelles variétés d’agrumes sont découvertes ou redécouvertes. Je le quitte à regret.

                                                                          Christianne

 

  • Jean-Noël FALCOU

Responsable des filières agricoles chez Jean GAZIGNAIRE - Groupe MUL, Vallauris, Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, Histoire de plantes, l’origine des agrumes : leur évolution et la naissance des espèces cultivées

Par François Luro

  • La Garance voyageuse, n°126

 

Les Agrumes, bigarades et bigaradiers, IV.

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

Les Agrumes, bigarades et bigaradiers, III

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Quand les plantes se font la malle, la Médicée 15,16, 17 mars 2024

Jean-Noël FALCOU nous raconte l’histoire du Bigaradier en Provence

Le bigaradier est originaire du sud de l'Himalaya. Acclimaté en Mésopotamie, transporté par les Arabes en Syrie au Xème siècle, il poursuit son voyage en Sicile, puis en Andalousie.

Le bigaradier connut un grand succès en Andalousie, ce qui lui valut d’ailleurs le nom d’oranger de Séville. Cultivé pour son parfum, sa beauté, son symbolisme et ses pouvoirs supposés médicinaux, il devient l’arbre d’ornement favori des cours royales et des châteaux arabes et européens dès le XIVe siècle. C’est un signe de richesse.

L’orangerie de Versailles a été construite pour protéger ces arbres majestueux et les jardiniers du Louis XIV réussirent à faire fleurir les bigaradiers toute l’année.

Orangerie de Versailles, photo Internet

Orangerie de Versailles, photo Internet

Le bigaradier arrive en Provence, en particulier dans la région de Golf Juan et Grasse où le climat permet de le cultiver en pleine terre. Les moines de Lérins, dès XVIe siècle, mettent en oeuvre cette culture.

Au moyen-âge, Grasse est réputée pour la qualité de ses cuirs qui sont exportés dans tout le royaume et en Italie.  Mais le cuir tanné avec de l’urine sent mauvais. Un tanneur grassois eu l’idée de parfumer ses gants avec les essence locales, myrte, jasmins et … fleurs d’oranger. On distillait déjà la fleur d’oranger avant la révolution dans le sud de la France !

Des gants parfumés de Grasse auraient été offerts à Catherine de Médicis et ainsi débuta la grande époque des gantiers parfumeurs. La ville de Grasse développe bientôt des fragrances spécifiques pour cette industrie de la ganterie.

Gants parfumés de Grasse, photo Internet

Gants parfumés de Grasse, photo Internet

Aussi, la culture du Bigaradier se développa à Grasse et dans sa région suivie de celle de la tubéreuse, du jasmin, de la rose à cent feuilles, de la rose muscade, des cassiers, de la bergamote, de la lavande et du romarin. Au XVIIIème siècle, la ville fournissait la moitié des essences parfumées en Europe

Flacon ancien, photo internet

Flacon ancien, photo internet

La culture du Bigaradier

Le bigaradier, ou oranger amer, Citrus aurantium, est un arbre vigoureux et épineux pouvant atteindre 10 m de hauteur. Il présente des feuilles persistantes, ovales et pointues, vert foncé. Il développe de nombreuses fleurs blanches très parfumées. Leur odeur est beaucoup plus prononcée que les fleurs d’oranger doux.

La culture a permis de sélectionner plusieurs variétés dont le Bouquetier de Grasse. Cette variété, légèrement naine, produit des fleurs de taille supérieure à la moyenne, groupées en grappes très fournies. Les étamines sont plus nombreuses que chez les autres variétés courantes de bigarades.

Bouquetier de Grasse, photos internet Gerbeaud
Bouquetier de Grasse, photos internet Gerbeaud

Bouquetier de Grasse, photos internet Gerbeaud

Eau et huiles essentielles entrent dans la composition de nombreux parfums. La fin du XIXe voit la création d’une distillerie de fleurs d’oranger à Grasse gérée par une coopérative des arboriculteurs de la région. La culture du bigaradier s’étend ensuite à Bar-sur-loup, Vallauris, Golfe-Juan. L’année 1912 recense une récolte de 2467 tonnes de fleurs. C’est l’âge d’or, la création d’absolue de néroli, extrait grâce à des solvants volatils dope les ventes.

Les Agrumes, bigarades et bigaradiers, III
Les Agrumes, bigarades et bigaradiers, III

Malheureusement, après la seconde guerre mondiale, le déclin s’amorce. Gels, développement de la chimie de synthèse, délocalisation de la culture du bigaradier à l’étranger, en Tunisie particulièrement, urbanisation du sud de la France provoquent la diminution des récoltes et des ventes.

Actuellement la fleur d’oranger française ne représente que 4 à 6 tonnes par an, mais sa qualité reste tout à fait exceptionnelle. Tout est exploité, rien ne se perd, fleurs, feuilles, fruits, écorces.

La culture a sélectionné des porte-greffes performants. Cet arbre est très résistant, peu de maladies en viennent à bout

A la question des auditeurs de la conférence, « quel est le principal ennemi du Bigaradier », Jean-Noël FALCOU répond « actuellement il n'y a pas de ravageurs préoccupants, le principal ennemi du bigaradier, c'est l’urbanisation ».

     à suivre....

                                      Christianne

Sources :

  • Jean-Noël FALCOU

Responsable des filières agricoles chez Jean GAZIGNAIRE - Groupe MUL. Vallauris, Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • Les saisons de Chanel, n°5
  • L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, Histoire de plantes, l’origine des agrumes : leur évolution et la naissance des espèces cultivées. Par François Luro
  • La Garance voyageuse, n°126
Grasse

Grasse

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

Les Agrumes, bigarades et bigaradiers, II

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

La conquête de l’Ouest :

Domestication et culture des agrumes se sont développées en Asie dans l’aire d’origine de ces arbres.

Première grande migration des espèces ancestrales, Citrus maxima,  pamplemoussier, Citrus reticulata, mandarinier, Citrus medica, cédratier, vers la Mésopotamie, puis vers les rivages de la Méditerranée, l’Égypte et la Grèce, entre le VIIIe et le IVe siècle av. J.-C. Théophraste, botaniste contemporain d’Alexandre le Grand, fit une description détaillée de l’agrume que l’on nomme aujourd’hui cédratier, appelé par les grecs « Pomme de Médie ».

Citrus medica, le cédrat, la pomme de Médie des Grecs, photo Internet

Citrus medica, le cédrat, la pomme de Médie des Grecs, photo Internet

Quelques rares fresques murales découvertes à Pompéi représentent des agrumes portant des fruits ressemblant aux citrons et aux cédrats. La présence dans le pourtour méditerranéen du cédratier avant le début de notre ère est avérée ainsi que l’introduction en Méditerranée du bigaradier, du pamplemoussier et du citronnier par les Maures, les Génois et les Portugais (X-XIIe siècles).

En Méditerranée, la culture en zones rapprochées de ces différentes espèces d’agrumes, fut propice à l’émergence de nouvelles formes hybrides, comme la bergamote, le clémentinier et le cédrat Corse. De nombreuses variations naturelles sont aussi apparues dont les variétés d’oranges sanguines.

L’essor du commerce maritime au XVe siècle permit la diffusion des agrumes à travers le monde.

Citrus aurantium, bigarade, photo Internet

Citrus aurantium, bigarade, photo Internet

Par contre, l’oranger, l’orange douceCitrus sinensis ne fut connu en zone méditerranéenne qu’au XVe siècle et le mandarinier, Citrus reticulata, mandarine, seulement au XVIIIe siècle, tous deux en provenance de Chine.

Citrus sinensis, orange douce, photo Internet

Citrus sinensis, orange douce, photo Internet

Le pomelo, Citrus paradisi, naquit lui vers la fin du XVIIIe siècle, dans les Caraïbes d’une rencontre fortuite entre un pamplemoussier et un oranger.

Citrus maxima, pamplemousse, photo Internet

Citrus maxima, pamplemousse, photo Internet

Citrus paradisi, pomelo, photo Internet

Citrus paradisi, pomelo, photo Internet

Nota Bene :

Le Pomelo de Corse, Citrus paradisi Macfadyen, est un pomelo à chaire rouge intense à haute teneur en lycopène. Ce fruit est issu du cultivar 'Star Ruby', une variété originaire du Texas et introduite en Corse depuis 1974 pour être cultivée commercialement et destinée principalement à l'exportation. C'est l'unique production française de pomelo. Depuis 2014, il bénéficie d'une appellation européenne d'Indication géographique protégée (IGP) pour ses qualités gustatives liées au savoir-faire, aux conditions climatiques et de sols favorables à sa production en Corse.

Le lycopène est un antioxydant particulièrement efficace, capable de contrer l’action des radicaux libres. Il neutralise très efficacement l’oxygène "singulet", un radical libre particulièrement agressif. Le lycopène préserve la jeunesse de la peau en la protégeant de l’action des radicaux libres et contribue à protéger les cellules du derme de l’oxydation.

Prochain article, les bigarades et les bigaradiers  !

                                                                               Christianne

Sources :

  • Jean-Noël FALCOU

Responsable des filières agricoles chez Jean GAZIGNAIRE - Groupe MUL

Vallauris, Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL,

Histoire de plantes, l’origine des agrumes : leur évolution et la naissance des espèces cultivées

Par François Luro

  • La Garance voyageuse, n°126

 

 

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

Les Agrumes, Bigarades et Bigaradiers

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

En mars, lors des journées organisées par La Médicée, sur le thème « Quand les plantes se font la malle », nous avons assisté à la conférence de Jean-Noël FALCOU, « Eloge des plantes à parfum : l’histoire du Citrus aurantium (Bigaradier) ». 

Il est agrumiculteur bio, producteur de bigarades, à Vallauris. Tout d’abord, il nous a éclairé sur l’origine des bigarades et des..... oranges.

Les Agrumes, Bigarades et Bigaradiers

Un fruit magique, l’orange !!! Autrefois, sa rareté en faisait un véritable produit de luxe que l’on offrait à Noël, c’était le symbole du soleil en hiver.

Orangers, arbres que j'adore,

Que vos parfums me semblent doux !

Est-il dans l'empire de Flore

Rien d'agréable comme vous ?

Vos fruits aux écorces solides

Sont un véritable trésor ;

Et le jardin des Hespérides

N'avait point d'autres pommes d'or.

                     Extrait d’un poème de Jean de La Fontaine

 

Ce fruit apprécié tout au long de l’hiver fait partie du groupe des agrumes dont les étals fruitiers offrent une diversité de plus en plus étonnante : mandarines, clémentines, tangerines, pomelos, citrons, limes, kumquats mais aussi pamplemousses, yuzus, citrons caviar, combava ….

Les botanistes, eux, sont restés longtemps perplexes sur ce foisonnement et leur envie de classer étant irrépressibles, ils ont cherché…. Genre, espèce, variété ?????

Citrus hystrix, Combava , photos internet
Citrus hystrix, Combava , photos internet

Citrus hystrix, Combava , photos internet

Commençons par le début, qu’est-ce qu’un agrume ?

Les agrumes sont des fruits, des baies de type Hespéride, baie possédant un exocarpe (pelure) épais et dont l'endocarpe est scindé en loges (quartier). C’est cette structure en quartier qui les distingue de la plupart des autres fruits.

Ils appartiennent à la famille des Rutacées, comprenant des arbres, des arbustes ou plus rarement des plantes herbacées, des régions tempérées à tropicales, les Rutacées sont producteurs d'huiles essentielles.

Les Rutacées portent également des poches sécrétrices épidermiques et superficielles qui dégagent leur substance volatile au simple frôlement.

Classification récente

Une étude génomique de 2018 a apporté un éclairage nouveau sur la différenciation des agrumes à partir de leur origine.

Trois espèces sont qualifiées d’espèces ancestrales

  • Citrus maxima, le pamplemoussier, (pamplemousse =/= pomelo)
  • Citrus reticulata , le mandarinier,
  • Citrus medica, le cédratier.

Elles sont à l’origine de la grande majorité des espèces cultivées et ont évolué séparément dans trois zones géographiques distinctes, respectivement l’archipel Malaisien, le sud de la Chine et le nord-est de l’Inde.  

Citrus medica, le cédrat

Citrus medica, le cédrat

Des feuilles fossilisées d’agrumes découvertes en 2019, dans le Yunnan en Chine, permettent d’y situer l’origine de ces lignées, il y a 8 millions d’années. L’expansion s’est effectuée vers l’est et l’ouest en fonction des épisodes geologico-climatiques

Mais suite à de nombreux croisements, des formes hybrides élevées au rang d’espèce, sont apparues dont

Extrait de l'Exposition : à la découverte de la filière Fleur d'oranger en pays de Grasse, soutenue par la maison Chanel, associée à la famille MUL et à la Coopérative NEROLIUM et "atelier Senteurs" avec Jean-Noël Falcou

Extrait de l'Exposition : à la découverte de la filière Fleur d'oranger en pays de Grasse, soutenue par la maison Chanel, associée à la famille MUL et à la Coopérative NEROLIUM et "atelier Senteurs" avec Jean-Noël Falcou

  • Le bigaradier, Citrus aurantium, croisement entre pamplemoussier et mandarinier,
  • Le citronnier, Citrus limon, hybride du cédratier et du bigaradier.
  • Le bergamotier, Citrus bergamia, hybride du citronnier et du bigaradier.

Les populations humaines ont été attirées par les qualités gustatives, médicinales et odorantes dès les premières civilisations.

Citrus bergamia, bergamote

Citrus bergamia, bergamote

A suivre,

                                                         Christianne

 

Sources :

  • Jean-Noël FALCOU, conférencier

Responsable des filières agricoles chez Jean GAZIGNAIRE - Groupe MUL

Vallauris, Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL,

Histoire de plantes, l’origine des agrumes : leur évolution et la naissance des espèces cultivées

Par François Luro

  • La Garance voyageuse, n°126

 

Citronniers de la côte Amalfitaine

Citronniers de la côte Amalfitaine

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

Prieuré de Salagon, Alpes de Haute Provence III.....

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Le dernier né, le jardin des Temps modernes

« Conçu comme un voyage dans la flore mondiale, ce jardin permet de comprendre les origines et l’histoire des légumes, des fruits et des fleurs, alors qu’on passe peu à peu d’une économie fondée sur la chasse et la cueillette à l’agriculture. Il aide à comprendre le rôle des végétaux dans le progrès des sociétés, autour des éléments fondateurs que sont les couples céréales/civilisations. »

Chaque espace du jardin relie ainsi un continent et des civilisations aux plantes qui les ont aidés à grandir et évoluer. L'automne est la saison des fruits et ce jardin consacré aux fruits comestibles, source de nourriture ou utilisés pour la vie courante est d'une grande richesse. De belles rencontres en perspective !

Prieuré de Salagon,  Alpes de Haute Provence III.....

Je ne passerai pas en revue les cinq continents, ce jardin est si vaste ! Mais il est passionnant et quelques plantes m’ont séduit par leur originalité, leur aspect ou leur taille. 

Le Taro (Aracées) est l’une de mes préférées. Deux étaient étiquetés.

Le premier, Alocasia macrorrhizos, grand taro, oreille d’éléphant.

Alocasia macrorrhizos, (Aracées), grand taro, oreille d’éléphant.

Alocasia macrorrhizos, (Aracées), grand taro, oreille d’éléphant.

Le secondXanthosoma sagitifolium, taro macabo, malanga ou chou caraïbe

Xanthosoma sagitifolium (Aracées), taro macabo, malanga ou chou caraïbe
Xanthosoma sagitifolium (Aracées), taro macabo, malanga ou chou caraïbe

Xanthosoma sagitifolium (Aracées), taro macabo, malanga ou chou caraïbe

De grande taille, avec des feuilles magnifiques, vert clair, glabres, découpées et luisantes, de 50 à 60 cm de long. Le soleil d’automne les ombre délicatement, des gouttes de rosée perlent les nervures. Ces feuilles majestueuses sont très décoratives.

Mais, après recherche sur plusieurs sites internet, il s’avère que l'appellation « Taro » est ambiguë et s'applique en français à plusieurs taxons distincts.

Colocasia esculenta est l'espèce la plus fréquemment désignée sous le nom de « taro » et la plus largement cultivée. Il a bien sa place dans ce jardin, mais je n'ai pas vu de plante étiquetée à ce nom.

Le Taro est aussi le nom du corme ou tubercule comestible, cultivé et consommé dans les zones tropicales de plusieurs continents. Sa teneur en fer, phosphore et calcium est non négligeable. Il contient, de plus, une bonne quantité de protéines. Il se mange en boulettes ou en purée salée ou sucrée. Il est originaire d’Asie.

 

(Colocasia esculenta, taro, photo internet

(Colocasia esculenta, taro, photo internet

Capsicum annuum, (Solanacées) Poivron, Piment doux,

C’est le nom scientifique de l'espèce à laquelle appartiennent différentes variétés de poivrons et piments. Elle est originaire de la région allant de la Colombie au sud des États-Unis, mais est actuellement l'espèce du genre Capsicum la plus cultivée dans le monde entier. Poivron et piment ont a été introduits en Europe par Christophe Colomb au XVIème siècle, tous deux appartenant à la même famille. Le poivron fait partie des premiers végétaux cultivés par nos lointains ancêtres. Il fut apporté jusqu’en Hongrie en 1585 où il est encore cultivé.

Capsicum annuum, (Solanacées) Poivron, Piment doux,

Capsicum annuum, (Solanacées) Poivron, Piment doux,

Ziziphus jujuba, (Rhamnacées) jujubier.

Petit arbre épineux originaire des montagnes d'Asie, aux fleurs très discrètes, particulièrement mellifères.   

Les petits fruits gros comme des olives, cachés sous les feuilles vernissées, encore vertes, sont bientôt rouges à maturité. Parfois appelés dattes chinoises, les fruits se consomment bien mûrs (un peu flétris), frais ou cuisinées. La pulpe est sucrée, gélatineuse, à saveur fade. (Fruits confits, liqueur, confiture, ...).

Les jujubes, riches en vitamines A et C, entrent dans diverses préparations médicinales

Ziziphus jujuba, (Rhamnacées) jujubier.

Ziziphus jujuba, (Rhamnacées) jujubier.

Lagenaria siceraria, (Curcurbitacées), calebasse verruqueuse ou Courge-bouteille.

Originaires d’Afrique subsaharienne, les gourdes sont comestibles jeunes mais deviennent amères à maturité. La chair à l'intérieur va sécher et seules les graines resteront. Après avoir séchées, elles servent à faire des instruments de musique, des récipients et de magnifiques objets de décoration qu’on peut peindre.

Lagenaria siceraria, (Curcurbitacées), calebasse verruqueuse ou Courge-bouteille.
Lagenaria siceraria, (Curcurbitacées), calebasse verruqueuse ou Courge-bouteille.

Lagenaria siceraria, (Curcurbitacées), calebasse verruqueuse ou Courge-bouteille.

Solanum aethiopicum, (Solanacées) aubergine d'Ethiopie ou aubergine amère.

L'aubergine africaine, appelée aussi aubergine écarlate, tomate amère, gilo ou jiló, est cultivée en Afrique et au Brésil. C’est un légume-feuille et fruit peu courant. Cette vivace, proche de l’aubergine et du poivron, offre une abondance de fruits globuleux de taille moyenne, à la saveur caractéristique et surtout consommé verts. En Afrique tropicale c'est même le 3e légume consommé, juste après la tomate et l'oignon.  

Prieuré de Salagon,  Alpes de Haute Provence III.....
Solanum aethiopicum, (Solanacées) aubergine d'Ethiopie ou aubergine amère.

Solanum aethiopicum, (Solanacées) aubergine d'Ethiopie ou aubergine amère.

à suivre.....

                                                      Christianne

La cour « caladée » (pavée de pierre)

La cour « caladée » (pavée de pierre)

Publié dans Flore, Jardins

Partager cet article
Repost0

Prieuré de Salagon, Alpes de Haute Provence IV....

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

L'exposition de l'été 2023

L'exposition de l'été 2023

Notre visite se termine, la découverte de tous ces légumes venus des quatre coins du monde prouve la richesse de la nature et l’ingéniosité des humains qui ont su mettre à profit tout ce qui permettait de nourrir leurs familles. Mais ils ont su aussi apprécier la beauté des plantes et des fleurs pour embellir leur environnement.

Fleurs et fruits décorent…

 

Solanum pseudocapsicum, (Solanacées) cerisier d’amour, pommier d’amour.

Probablement originaire de l'est de l'Argentine, mais largement cultivé depuis longtemps comme plante ornementale et maintenant naturalisé dans de nombreuses régions tempérées et tropicales du monde. Mais ces fruits-là ne sont pas comestibles !

Solanum pseudocapsicum, (Solanacées) cerisier d’amour, pommier d’amour.

Solanum pseudocapsicum, (Solanacées) cerisier d’amour, pommier d’amour.

Cucumis metuliferus (Cucurbitacées), Kiwano, métulon, melano, concombre cornu d'Afrique ou encore melon à corne

Est originaire des régions tropicales d'Afrique et d'Arabie (Yémen). Vert il devient jaune à maturité. Son fruit est comestible mais ses nombreux pépins le rendent peu appréciable, c'est pour cela qu'il est beaucoup plus utilisé en tant qu'élément décoratif ou ornemental tel que le sont les coloquintes.

Cucumis metuliferus (Cucurbitacées) Kiwano,

Cucumis metuliferus (Cucurbitacées) Kiwano,

Hibiscus cannabinus, (Malvacées) chanvre du Deccan, chanvre de roselle, jute de Java, kénaf.

Cette plante portait une étiquette photographiée ci-dessous. Plantnet n’est pas de cet avis mais je m’en tiendrai à l’étiquette attachée à sa tige.

Le chanvre du Deccan est une annuelle originaire d'Afrique où les jeunes pousses sont consommés comme des légumes.

Sa longue tige érigée (pouvant faire jusqu’à 5 m en culture) fournit des fibres libériennes utilisées dans l'industrie des ficelles, cordes et toiles grossières ainsi que des biocomposites. L’épithète spécifique cannabinus est emprunté au latin, dérivé de cannabis « chanvre » en raison d’une certaine ressemblance de sa feuille avec celle du chanvre, mais Cannabis sativa appartient à la famille des Cannabacées.

Prieuré de Salagon,  Alpes de Haute Provence IV....
Hibiscus cannabinus, (Malvacées) chanvre du Deccan, chanvre de roselle,

Hibiscus cannabinus, (Malvacées) chanvre du Deccan, chanvre de roselle,

Et puis la petite dernière que j'ai rencontré pour la première fois en Sardaigne :

Thunbergia alata, (Acanthacées), Suzanne au yeux noirs, mais aussi Oeil de Suzanne, Sourire de Zanzibar.

C'est une plante ornementale à la floraison généreuse de mai à octobre. Vivace et grimpante, elles se pare de fleurs pimpantes jaune ou orange, à cœur noir, très originales. Elle est originaire de l'Afrique de l'Est mais a été trouvée dans le Cerrado du Brésil, à Hawaii, en Australie et dans le Sud des États-Unis

Thunbergia alata, (Acanthacées), Suzanne au yeux noirs

Thunbergia alata, (Acanthacées), Suzanne au yeux noirs

Lorsqu'on arrive à Salagon, on est surpris par l'aspect des bâtiments, un mélange architectural, plusieurs époques se superposent, mais une force vivante se dégage. Ce monument traduit une occupation humaine et religieuse longue et riche.

La création du musée ethnologique concrétisé le passé agricole du Prieuré. C'est un musée de territoire dédié au patrimoine de la Haute Provence mais aussi au patrimoine agricole mondial.

La visite des jardins dégage une grande sérénité et une apparente simplicité… il aurait fallu plus de temps pour découvrir tous les jardins à thème mais ce sera une belle motivation pour revenir un prochain printemps.

                                                                               Christianne

Le Prieuré de Salagon, photo Internet

Le Prieuré de Salagon, photo Internet

Publié dans Flore, Jardins

Partager cet article
Repost0

Prieuré de Salagon, Alpes de Haute Provence II.....

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Un grand bâtiment moderne accueille les visiteurs, il y a une boutique avec des souvenirs, beaucoup de livres intéressants, une zone d’exposition, un coin pique-nique en extérieur et une serre où des plantes sont proposées à la vente.

Prieuré de Salagon,  Alpes de Haute Provence II.....

Les Jardins

Deux hectares, six jardins à thèmes 

Le jardin médiéval, le jardin des simples et des plantes villageoises (flore domestique à usage médicinal), le jardin des senteurs (plantes odorantes… ou pas), le jardin de la noria, celui du chêne blanc et celui des temps modernes (un des derniers créés).

" 1700 plantes cultivées, un écrin de verdure, un livre à ciel ouvert…" 

Nous avons passé deux heures dans ces jardins et bien sûr nous n’avons pas vu l’ensemble des plantations. Nous avons découvert un des derniers nés...

Le jardin de senteurs

Exploration de la botanique des odeurs à travers la grande diversité des plantes aromatiques, et, au choix, bonnes et mauvaises odeurs.

 

Le prieuré vu depuis le jardin des senteurs, photo Internet

Le prieuré vu depuis le jardin des senteurs, photo Internet

Une collection riche, étiquetages parfaits, pictogrammes indiquant la partie odorante de la plante (feuille, fleur….). Buplèvres, santolines, serpolets, livèches, cistes, nombreuses sauges venues de plusieurs pays dont une sauge Salvia tingitana (Lamiacées) sauge de Tanger, aux feuilles à l’odeur très puissante !  Classée malodorante ? C’est une question de nez  !

Salvia tingitana (Lamiacées) sauge de Tanger,

Salvia tingitana (Lamiacées) sauge de Tanger,

Malgré la saison bien avancée, il y a de nombreuses plantes fleuries, en voici une...

Clerodendrum bungei (Verbénacées), Arbre du clergé

Originaire de Chine. Les feuilles de 20 cm de longueur, vert foncé, parfois teintées de pourpre à l'état juvénile, laissent apparaître à la fin de l'été des fleurs étoilées d'un beau rose profond regroupées en panicules. Ces « pompons » exhalent un parfum délicieux qui attirera à coup sûr les insectes pollinisateurs dans votre jardin.

Cyphomandra betacea, (Solanacées) tomate en arbre de La Paz, tamarillo

Cyphomandra betacea, (Solanacées) tomate en arbre de La Paz, tamarillo

Choisya tornata, (Rutacées), oranger du Mexique

Originaire du Mexique ainsi que du sud-ouest des États-Unis et découvert en 1804. C’est un arbuste persistant et élégant, apprécié pour son feuillage éclatant et sa floraison parfumée. Ses petites fleurs blanches éclosent en abondance au printemps, puis parfois en août-septembre, auréolées d'un arôme de fleur d'oranger. Le parfum des fleurs, mais aussi du feuillage lorsqu'il est froissé, rappelle beaucoup celui des agrumes, chez cette plante qui fait partie de la même famille botanique. Son attrait vient de ses fleurs, parfumées et de son feuillage persistant.

Choisya tornata, (Rutacées), oranger du Mexique,
Choisya tornata, (Rutacées), oranger du Mexique,

Choisya tornata, (Rutacées), oranger du Mexique,

Tithonia diversifolia, (Astéracées) tournesol mexicain.

Plante vivace dressée pouvant atteindre 2,5 à 3 m de haut, feuilles alternes dont le limbe comporte 3 à 5 lobes. Ce tournesol pousse souvent en massif. Les grandes fleurs voyantes sont jaunes ou orange et de 5 à 15 cm de diamètre. Originaire du...Mexique et d'Amérique centrale.

Tithonia diversifolia, (Astéracées) tournesol mexicain.
Tithonia diversifolia, (Astéracées) tournesol mexicain.

Tithonia diversifolia, (Astéracées) tournesol mexicain.

à suivre,

                                         Christianne

Prieuré de Salagon,  Alpes de Haute Provence II.....

Publié dans Flore, Jardins

Partager cet article
Repost0

Prieuré de Salagon, Alpes de Haute Provence, I...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Vacances en octobre, pourquoi pas, les Alpes de Haute-Provence sont accueillantes, le temps est clément et agréable en ce début d’automne. Et nous voici à la découverte d’un jardin, un de plus mais en France, les jardins foisonnent partout !

Situé sur la commune de Mane dans la banlieue de Forcalquier, le prieuré Notre-Dame de Salagon est un prieuré roman, plusieurs fois remanié. Il est restauré et conserve une église romane à deux nefs, un logis Renaissance et deux cours caladées. L’église est dotée de vitraux contemporains, d’Aurélie Nemours.

Prieuré de Salagon,  Alpes-de-Haute-Provence

Prieuré de Salagon, Alpes-de-Haute-Provence

Histoire

Façades du XIIe, mais de la période médiévale, il ne reste que l’église à deux nefs. Un logis prieural est construit du XIIIe au XVIe. Au XVIIIe siècle, le site sert de grenier pour les récoltes des fermiers du domaine avant d'être vendu comme bien national à la Révolution. Il est acquis par une famille de paysans qui y restera jusqu'en 1980 et y fera divers aménagements. En 1956, l'abbé Pierre Martel, curé de Mane et l'association qu'il a créée, Alpes de Lumière, nettoient l'église avec l'accord de la famille Calixte, propriétaire des lieux.

Façade du XIIe
Façade du XIIe

Façade du XIIe

Nef et vitraux d’Aurélie Nemours.

Nef et vitraux d’Aurélie Nemours.

Et commencent les collections, objets et plantes cultivées. En 1981, la commune de Mane devient propriétaire du site. L'association Alpes de Lumière est chargée d'animer le site et de conduire sa restauration. Des lors, Salagon est ouvert au public et devient le conservatoire ethnologique de la Haute Provence.

Qu’est-ce que l’ethnobotanique ?

C’est un domaine de l’ethnologie qui étudie les relations entre les hommes et les plantes, des usages les plus utilitaires (se soigner, se nourrir, fabriquer des outils…) aux plus symboliques (prédire l’avenir, célébrer des dieu).

En 1984, le conseil général des Alpes de Haute-Provence se substitue à la commune de Mane et accélère la remise en état des lieux. Jusqu'en 1995, d'importants chantiers de restauration sont menés par l'association pour transformer Salagon en lieu culturel.  

Le 1er janvier 2000, Salagon devient un musée départemental géré par le conseil général des Alpes de Haute-Provence. En 2011, l'association Alpes de Lumière et le conseil général signent une convention de cession de la collection d'Alpes de Lumière qui devient propriété du département.

Prieuré de Salagon,  Alpes de Haute Provence, I...

L’histoire du Prieuré est contée, allons le visiter !

à suivre.....

                                                                            Christianne

Le Prieuré vu depuis le jardin des senteurs, photo internet.

Le Prieuré vu depuis le jardin des senteurs, photo internet.

Publié dans Flore, Jardins

Partager cet article
Repost0

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Dirigeons-nous vers le “Nord/Est“ de La Réunion en direction de Sainte Suzanne pour une visite de sa Vanilleraie.

Située au cœur d’un authentique domaine créole, le Domaine du Grand Hazier à Sainte-Suzanne, "la Vanilleraie", est le fruit de la rencontre entre des producteurs de vanille passionnés par leur métier et les propriétaires du domaine.

Carte empruntée à Internet

Carte empruntée à Internet

Origine de la Vanille à la Réunion :

En 1819, le capitaine Philibert et le botaniste Perrotet introduisent la vanille à la Réunion en vue de la cultiver.

Le Vanillier, Vanilla planifolia, famille des Orchidacées,

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Cette liane originaire du Mexique restera, pendant une trentaine d’années une plante d’ornement, faute de fructification naturelle

En effet l’abeille, Euglossa viridissima, famille des Apidées, vivant au Mexique, seule pollinisatrice naturelle de la vanille, n’a pu être acclimatée à La Réunion. 

Photo empruntée à Internet

Photo empruntée à Internet

Il faudra attendre 1841 pour qu’Edmond Albius, un jeune esclave âgé de 12 ans, trouve le procédé de pollinisation manuelle de la vanille, encore utilisé de nos jours. 

Schéma de la pollinisation manuelle

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Pollinisation manuelle

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.
La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Développement de la Culture de la vanille :

Après cette découverte majeure, la culture de la vanille va connaitre un développement de grande ampleur sur l’île. Malheureusement, les gousses de vanille se fendent à maturité et perdent de leur valeur commerciale. Il faudra toute l‘ingéniosité de deux producteurs réunionnais, Ernest Loupy et David De Floris, pour mettre au point un procédé de préparation permettant à la gousse de vanille de développer tout son arôme sans se fendre (procédé toujours utilisé de nos jours).

 

Culture de la vanille :

Le vanillier est cultivé de façons très différentes depuis des modes très extensifs (type culture en sous-bois) jusqu’à des modes très intensifs (type culture hors-sol sous ombrage artificiel). 

Culture en sous-bois, photo empruntée à Internet

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Culture hors-sol sous ombrage artificiel

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Pour se développer, la vanille a besoin d’un climat tropical chaud et humide. C’est la raison pour laquelle on retrouve les plantations de vanille sur la côte Est de la Réunion (la plus arrosée). La plupart des parcelles se situe en forêt car un certain ombrage est nécessaire au bon développement du plant de vanille.

Après plantation, il faudra attendre trois ans avant de voir s’épanouir les premières fleurs de vanille.

Photo empruntée à Internet

Photo empruntée à Internet

Ces dernières, éphémères, doivent être fécondées dans la matinée, la fleur se fanant en l’espace d’une journée.

La gousse de vanille atteint sa taille définitive deux mois après fécondation mais il lui faudra 9 mois pour arriver à maturité.

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Récolte de la vanille :

 

La récolte de la vanille s’effectue gousse par gousse, en fonction de son degré de maturité. Elle commence en juin pour se terminer à la mi-octobre. 

Echaudage et égouttage :

Le procédé appelé échaudage, permet d'éviter que les gousses  se fendent, il doit être entrepris dans les 48 heures suivant la récolte. Les gousses de vanille sont plongées dans une eau chauffée à 65°C pendant 3 mn.

Echaudage et chaudière à échaudage, photos empruntés à Internet.
Echaudage et chaudière à échaudage, photos empruntés à Internet.

Echaudage et chaudière à échaudage, photos empruntés à Internet.

Egouttage

Egouttage

Après égouttage, les gousses de vanille sont placées durant 24 heures dans des caisses capitonnées de couvertures pour les faire transpirer, c’est l’étuvage.

Etuvage

Etuvage

Etuvage :

C’est au cours de cette étape que les gousses de vanille changent de couleur et prennent leur belle robe chocolat. A ce stade, les gousses de vanille sont encore gorgées d’eau et doivent être séchées pour assurer leur conservation

Séchage :

Le séchage de la vanille se déroule en deux étapes : un premier séchage très intense au soleil pendant une dizaine de jours puis un séchage plus lent à l’ombre durant 2 à 3 mois. Les gousses de vanille sont régulièrement triées pour juger de leur état de dessiccation.

Séchage au soleil

Séchage au soleil

Séchage à l'ombre, photo empruntée à Internet

Séchage à l'ombre, photo empruntée à Internet

Maturation :

Les gousses de vanille sèches partent en malle de maturation pour une période de 12 mois minimum alors que les gousses insuffisamment sèches repartent au séchage. C’est lors de cette phase de lente maturation aromatique que les arômes de la vanille s’élaborent. C'est comparable au passage en barrique pour le vin.                              

Pendant ces 12 mois, un contrôle régulier des malles est effectué pour éviter tout développement de moisissure ph 15.

C’est à l’issue de ce long processus de maturation que les gousses de vanille acquièrent leur parfum subtil et délicat.                               

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Calibrage :

Les gousses sont triées à la main selon leur longueur, les plus longues seront les mieux valorisées.

Table de calibrage et calibrage de la vanille Bourbon
Table de calibrage et calibrage de la vanille Bourbon

Table de calibrage et calibrage de la vanille Bourbon

Les gousses de même longueur sont conditionnées en bottes, pour être stockées, toujours en malles où elles vont conserver leurs qualités. Alors, seulement, elles seront prêtes à être commercialisées. Au total, il se sera écoulé près de deux ans entre la récolte des gousses de vanille et leur commercialisation.

Malle de stockage

Malle de stockage

C’est un très long travail pour obtenir de bonnes gousses de vanille, ce qui explique leur qualité exceptionnelle et leur prix élevé.

Appellation “Vanille“ :

L'appellation commerciale « vanille » s'applique aux gousses préparées de longueur au moins égale à 15 centimètres. Les plus beaux fruits, dits «Vanille ménagère», sont destinés à la vente au détail ; ils ne doivent être ni fendus, ni ragués (éffilochés), ni secs. Une gousse de qualité doit pouvoir être enroulée autour du doigt sans s'abîmer. 

Test de qualité de la vanille Bourbon

Test de qualité de la vanille Bourbon

La qualité la plus exceptionnelle est appelée «vanille givrée» : la vanilline a cristallisé en surface en légères efflorescences neigeuses. C'est la vanille la plus intensément et la plus délicatement parfumée. 

Amour et patience sont les maîtres mots qui caractérisent la vanille et en font un produit d’exception.

J'espère que la découverte ou la redécouverte de cette fabuleuse épice vous aura fait voyager un peu plus au cœur de l'île intense.

 

                                                                       Joanny

Photos Anaële et Joanny et quelques unes empruntées à Internet

La Réunion (5) et sa vanille Bourbon.

Vanille givrée à gauche

Partager cet article
Repost0

Mayotte, traditions et religion

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

L'Islam qui est arrivée entre le IXe et le XVIe siècle, s'est réellement imposé suite à la construction de la première mosquée de l'archipel à Tshingoni en 1566. Aujourd'hui les mosquées se comptent par centaines, chaque village en a au moins une. Les non musulmans peuvent les visiter du moment qu'ils portent une tenue décente et qu'ils se déchaussent. 

L'Islam mahorais est très tolérant. Rare sont les femmes qui porte le voile, la femme élégante est respectée et libre de maîtriser son destin.                      

Phénomène tout à fait singulier dans le monde islamique.

Mahoraises

Mahoraises

Mayotte est une terre de métissage et l’Islam cohabite parfaitement avec les autres pratiques religieuses. Il lui arrive même de se mélanger avec certaines d’entre elles. C’est le cas notamment de certaines cérémonies de désenvoûtement tel que le «roumbou », d'origine malgache ou les "zaria", lieux des commémorations des ancêtres.                                  

Sur l’île, la religion musulmane est présente dans tous les aspects de la vie. Tous les événements, petits et grands, sont accompagnés de pratiques religieuses.                                                                                                                

“Une invocation n’est jamais de trop pour s’attirer les grâces d’Allah“

Danses et Chants traditionnels :

A Mayotte, comme dans les autres îles des Comores, et comme dans beaucoup de pays africains, la danse et le chant occupent une place primordiale dans la vie de tous les jours.                                                                                                  

Les gens de toutes générations et tous sexes confondus, chantent et dansent pratiquement tout le temps. Religieux ou profanes (parfois les deux mélangés), ils accompagnent mariages ou fêtes villageoises

 Le déba (débaa) pratiqué uniquement par les femmes

Le déba (débaa) pratiqué uniquement par les femmes

Mbiwi, réservé aux femmes (mariages)

Mbiwi, réservé aux femmes (mariages)

Moulidi, chant religieux des hommes

Moulidi, chant religieux des hommes

 Chogoma

Chogoma

Tenues vestimentaires des Mahorais (es)

Pour les Hommes,

Si la tenue quotidienne reste à la mode occidentale, le “kandzu“ (boubou brodé) se porte pour toutes les occasions à caractère religieux ...

Le Kandzu

Le Kandzu

Pour les femmes,

La tenue traditionnelle et souvent quotidienne des Mahoraises est le “Salouva“, composé de trois pièces : 

Le “salouva“ en lui-même, une grande bande de tissus cousue et nouée au niveau de la poitrine, un t-shirt souvent près du corps appelé aussi  “body“, et un “kishali,zin“, châle couvrant la chevelure ou posé sur l’épaule.

Avec le brassage de population, les tenues évoluent et la jeune génération tend à se défaire du salouva pour ne porter que nonchalamment un châle sur les cheveux ou les épaules.

                     

Mahoraises en salouva

Mahoraises en salouva

Le chiromani venu d’Anjouan (Comores), tissus très populaires en coton, rouges, noirs ou bordeaux.

Chiromani

Chiromani

M’sindzano :

Les Mahoraises portent un masque sur le visage, le m’sindzano.                           

M’sindzano 

M’sindzano 

 Il sert à protéger la peau du soleil, des impuretés et des moustiques.                                                                                  

Le masque se fabrique en frottant du bois de santal sur une tablette en corail et en ajoutant de l’eau à la poudre obtenue. A l’aide d’un bâtonnet de cocotier, extrait de la tige de la palme, la pâte est appliquée en touches sur le visage pour confectionner des motifs lors des fêtes et des cérémonies

M’sindzano 
M’sindzano 

M’sindzano 

Au quotidien, le masque peut simplement recouvrir le visage.

M’sindzano 

M’sindzano 

 

                                                                     Joanny

 

Photos Internet

Pour en savoir plus :

Partager cet article
Repost0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>