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Hommage à Jean-Marie PELT

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

à lire sur le Blog de nos amis botanistes de FAVERGES :

Publié dans Généralités

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Le latin, le grec et la botanique

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Lors d’un précédent article début 2014 « nomenclature en botanique », je vous rappelais comment Carl von LINNÉ (1707-1778), au XVIIIe siècle a mis en œuvre un langage universel pour nommer les plantes.  Il a « inventé » la nomenclature dite «binomiale» ou «binominale», celle qui permet de ne prononcer que deux mots pour désigner sans ambiguïté une plante unique.

Les deux noms ont été choisis en latin, langue des scientifiques jusqu’à la fin du XVIIIe. Le premier de ces deux mots, le nom générique, le genre, est commun à plusieurs espèces voisines l'une de l'autre, tandis que le second ou nom spécifique, l'espèce, est  souvent un adjectif, d’origine latine ou grec latinisé et ne s'applique qu'à un seul taxon à l'intérieur du genre. Cet adjectif décrit une caractéristique unique permettant de différencier un taxon des autres du même genre

Et, avec trois à quatre cent mille espèces répertoriées en botanique sur notre (encore) belle planète, l’imagination doit être productive ! Par convention, on écrit genre et espèce en italique et le nom de genre avec une majuscule.

 

Première page du Systema naturae 1758, LINNE.

Première page du Systema naturae 1758, LINNE.

Ordre et méthode ne signifient pas absence de fantaisie et de créativité !!

Reprenons ! Le premier nom d’une plante, nom de genre, regroupe les plantes ayant des caractéristiques similaires. Le deuxième, l’espèce, est un adjectif. (Ne pas oublier la grammaire latine ! Le deuxième mot, l’espèce (adjectif) s’accorde avec le premier mot, le genre, masculin ou féminin ou neutre, singulier ou pluriel, bon courage ! et comme c'est du latin, il y a des déclinaisons, re-bon courage!).

 

Aujourd’hui, nous chercherons quelques taxons décrits grâce à leurs feuilles.

 

L’éventail est large ! La nature a donné aux feuilles toutes sortes de formes différentes. Voilà une des sources d’inspiration de LINNE et de ses collègues botanistes.

Une feuille (folium) peut être, courte, longue, large, étroite, fine, ronde, découpée, un peu, beaucoup…

Retenons quelques mot latins :

étroite (angustus), petite (parvus), grande (grandus), large (latus), ronde (rotondum) etc….. ce qui donne angustifolium, parvifolium, grandifolium, latifolium, rotondifolium etc……

Et pour illustrer mon propos, parmi les gentianes, voici Gentianana angustifolia, gentiane à feuilles étroites.

Le latin, le grec et la botanique

Parmi les lasers, voici Laserpitium latifolium, laser à larges feuilles, beau spécimen de la famille des Apiacées.

Le latin, le grec et la botanique
Le latin, le grec et la botanique

Parmi les géraniums, voici Geranium rotondifolium, géranium à feuilles rondes.

Le latin, le grec et la botanique
Le latin, le grec et la botanique

La position de la feuille sur la tige est aussi un critère,

Amplixicaulis (amplexus, qui a embrassé et caulis la tige), Lamium amplexicaulis, lamier à feuilles embrassantes.

Le latin, le grec et la botanique

et perfoliatus (per à travers et folium feuille), Blackstonia perfoliata, blackstonie perfoliée, elle a de belles fleurs jaunes !

Le latin, le grec et la botanique
Le latin, le grec et la botanique

Le nombre de feuilles est aussi source d'inspiration, bifolium, combien ? Deux !

Maienthemum bifolium, maïenthème à deux feuilles

Le latin, le grec et la botanique

Et millefolium, mille ? Achillea millefolium, achillée millefeuille

Le latin, le grec et la botanique

La forme des feuilles est aussi très créative !

En forme de cuillière, (cochlear), de faux (falcatus), de fer de lance (hastatus), de lance (lanceola), de bouclier (pelta ou scutum), un peu guerrier, non ?

 

Campanula cochleariifolia, campanule à feuille de cochléaire, campanule fluette.

Le latin, le grec et la botanique
Le latin, le grec et la botanique

Rumex scutatus, rumex à feuilles en écusson, oseille ronde

Le latin, le grec et la botanique

Salix hastata, saule à feuilles hastées.

Le latin, le grec et la botanique

Voilà un tout petit aperçu de l’utilisation du latin en botanique, certes voir une cueillière ou un bouclier dans une feuille demande un petit effort d'imagination mais j’espère ne pas vous avoir ennuyé et ... à suivre, peut être..…

 

                                                                                      Christianne

 

Source : le latin au jardin, Diane ADRIAENSSEN, librairie Larousse.

Publié dans Flore

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Le gratin de cardon

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

En faisant mes courses au marché, j'ai vu que les cardons apparaissent sur les étals des maraichers. Ce légume, autrefois très localisé aux Savoie et au Genevois et à la période de Noël, devient très courant, tant mieux ??   

J'ai retrouvé cet article de 2013, je vous le livre tel quel, j’espère que vous aurez plaisir à le relire.

Quand j’étais enfant, ma mère préparait tous les ans pour Noël un merveilleux gratin de cardon. J’éspère avoir la chance cette année de déguster à nouveau ce met particulier et peu courant.

Chaque fois, mes souvenirs d’enfance reviennent au galop. Je revois ma mère choisissant au marché, ce légume emballé dans un papier journal, peu engageant, encombrant, voir piquant. Ma mère passant une matinée à le « trier », puis la longue cuisson avec un os à moelle demandé au boucher. Une jolie sauce brune nappait le légume quand le gratin arrivait, fumant, sur la table. Je me demandais toujours comment un truc aussi moche, piquant et raide pouvait devenir si tendre, légérement amer  et délicieux !

 

cardon 0

 

 

 

Je n’avais pas encore attrapé le virus de la botanique et n’avais pas de respect pour les végétaux. Maintenant c’est différent et j’ai cherché pour vous, sur internet, d’où vient ce légume que certaines régions de France ne consomment pas du tout et ne connaissent même pas.

 

 

 

 

Cynara cardunculus, aussi appelé Carde, Cardon, Cardonette ou Chardon d'Espagne, est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Astéracées, cultivée comme plante potagère pour ses «côtes» charnues (pétiole et nervure principale développée des feuilles) consommées comme légume.

cardon 1

 

C'est une plante bisannuelle, vivace par ses rejets, qui se développe d'abord en rosette, puis émet une tige principale épaisse et rameuse qui peut atteindre deux mètres de haut.

 

Dans la Nature,

 

Les feuilles très grandes, longues, profondément divisées en lobes aigus, de couleur gris argenté, sont longuement pétiolées. Le pétiole qui se prolonge en nervure principale est large et charnu, et constitue la partie comestible des côtes de cardons (on récolte le pétiole des grandes feuilles extérieures).

cardon 6feuilles

 

Les fleurs, bleu violacé, sont réunies en capitules qui apparaissent à partir de la deuxième année. Ces capitules, entourés d'un involucre de bractées pointues, mais plus petits que ceux de l'artichaut, sont également comestibles.

 

cardon4

Les graines sont des akènes oblongs surmontés d'une aigrette plumeuse qui se séparent facilement.

 

Histoire

 

Le « Cardon », est originaire du Bassin Méditerranéen, son nom viendrait du latin cardo -onis, chardon. Très proche parent de l'artichaut, ils auraient un seul et même ancêtre, le chardon sauvage. Apparemment l’artichaut a mieux réussi sa carrière dans les primeurs  !!

 

La flora Helvetica, décrit Cynara cardunculus, Cardon, Artichaut

et ses deux sous-espèces C. cardunculus L., sens stricte le cardon  et C.c. sous espèce scolymus (L.) Berger, l’artichaut.

 

Connu depuis des siècles, il était cultivé et cuisiné par les Romains et les Grecs qui l’appelaient lactos.

Le cardon était également très consommé au Moyen-âge. Il figurait parmi les plantes potagères recommandées dans le capitulaire De Villis. Dans ce texte, Charlemagne édictait la liste d'une centaine de plantes, arbres, arbustes, simples ou herbes dont la culture était ordonnée dans les jardins royaux.

cardon 3

 

 

 

Mais de nos jours, c'est un légume de faible importance économique.  Il fait, malheureusement, partie des légumes un peu oubliés, sauf dans la région Lyonnaise, en Savoie et en Suisse dans le canton de Genève, seule région de Suisse à le cultiver. En effet, Le cardon épineux argenté (variété de Plainpalais) a obtenu une AOC le 7 octobre 2003. Ce sont les réfugiés Hugonnots qui, au XVIe siècle, l’ont apporté aux Genevois, dans leurs bagages. On en cultive aussi en Espagne, en Italie et en Afrique du Nord.

 

cardon bouton 5

 

Le gratin de cardon reste un plat régional et réservé à la période de Noël mais en « feuilletant » Internet, j’ai découvert de nombreux sites qui le re-connaissent et proposent de nombreuses recettes, au jus, à la grecque, au gratin, au curry, à la sauce blanche, à la crème, à l’ail, en omelette, au beurre…. Redeviendrait-il  "à la mode" ??

 

Alors si vous ne le connaissez-pas, découvrez-le ! C'est un aliment très peu calorique (13 calories/100 g), riche en éléments minéraux, potassium, calcium, très riche en fibres.

                                                                          Christianne

Merci à Internet à qui j'ai tout "emprunté" ou presque.

 

 

 

Publié dans Fiches techniques

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