Le Chéran III
Activités humaines autour du Chéran :
Comme toute rivière, le Chéran a été, dans le passé, une force motrice au service de l’homme ! À côté des activités pastorales s’est développé tout un réseau de petites industries avec ses moulins et ses martinets, nécessitant la proximité de l’eau :
- Scieries, fabrication de ‘l’argenterie des Bauges’
- Clouterie à partir des filons de fer (le Châtelard et le Noyer)
- Moulins, dont le moulin Janin, sur la rive de Cusy reste un exemple
Mais, peu commun, le Chéran charrie de l’or et fait partie des 4 rivières aurifères de Hte Savoie : Rhône, Arve, Fier et Chéran. (L’or des rivières ou or alluvionnaire, provient de la désintégration d’anciens filons détritiques).
Selon Pline l’Ancien (déjà !) «L’or du Chéran est le plus pur des Gaules ! »
Jusqu’au XVIII° siècle les orpailleurs ont trouvé dans le lit du Chéran des paillettes d’or. Hélas, pas de mines d’or : la ruée vers l’or, sous l’impulsion de celle des USA en 1848, fut totalement infructueuse.
Si l’on consulte "orpaillage" dans l’encyclopédie des Alpes (opus cité), on vous renvoie à l’article "Chéran" :
«Il (le Chéran) a longtemps été fréquenté par les orpailleurs surtout au niveau d’Alby-s-Chéran et d’Allèves. Cette dernière commune a gardé la trace de baux d’orpaillage passés au 18°siècle, qui démontrent qu’il était fréquent de trouver des paillettes d’or dans le sable de la rivière. Le musée d’Annecy possède une pépite de près de 50 gr trouvée en 1863 par Joseph Domenge d’Alby-sur-Chéran. »
L’histoire locale raconte que ’ la Biolla’ –alias J. Domenge-, pauvre hère, resta bien pauvre malgré sa trouvaille (43,5 gr/ de 23,5 carats (presque de l’or pur !) qui fut vendue 141,90FF et dont le musée garde un moulage en plâtre ! (Henri Travers)
"L’on est orpailleur comme on est chiffonnier ou marchand de peaux de lapin".
Orpailleur...californien
La méthode reste la même et, même si les instruments se sont modernisés, il faut toujours une bâtée, voire une table ou rampe de lavage ou sluice, et un bon coup de main ! Le principe pour séparer l’or des alluvions est d’utiliser la gravité, grâce à un mouvement giratoire : la densité de l’or alluvionnaire (16 à 19 selon la teneur des autres métaux) fait que la paillette d’or reste au fond de la bâtée alors que le sable (densité 2) est éliminé.
Quelques pépites!
L’or peut aussi se trouver dans des marmites – infractuosités rocheuses au fond du lit de la rivière- mais le courant ne doit pas être trop violent : bien difficile de devenir riche, mais c’est une activité de plein air...
« L’or électricité » à Alby-s-Chéran.
En 1888, M. Mugnier, scieur à la Maladière (et donc utilisant déjà la force du Chéran) eut l’idée de creuser un canal de dérivation sur la rive droite du Chéran et de faire fonctionner une dynamo, qui ainsi fournit l’éclairage électrique au bourg et au Pont-neuf (tiré du site Internet de la Communauté des communes d’Alby).
A suivre........
Jean
photos de Jean et "empruntées" à Internet.