Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.
A proximité immédiate de Briançon, pôle de sécheresse des Alpes françaises, le col du Lautaret bénéficie d’un climat privilégié qui mêle sécheresse estivale, lumière et contrastes thermiques.
C’est le deuxième jour de notre séjour, nous allons herboriser sur le sentier qui serpente à travers des prairies à fétuque paniculée, Festuca paniculata, la Poacée dominante localement appelée "quéyrelle".
Nous sommes sur le versant d’adret du col, en direction de Villar-d’Aréne.
L’adret (terme géographique de 1927, issu du vieux français adrecht, « adroit », « endroit » ou « bon côté ») est l'ensemble des versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus longue exposition au soleil. Le versant opposé, moins ensoleillé et plus froid, est l'ubac
De grandes nappes d’Apiacées blanchissent les prés par zone, le fenouil des Alpes, Meum athamanticum, rivalise avec le cerfeuil anisé, Myrrhis odorata, qui embaume l’air.
Des espèces caractéristiques de ces prairies d’adret la colorent de place en place. En rouge purpurin c’est un bouquet de centaurée uniflore, Centaurea uniflora. Le terme uniflora, à une fleur, n’est vraiment pas approprié ! C’est une astéracée, une multitude de petites fleurs, en tube, s’allongent, se divisent et s’étalent en un large capitule posé sur un gros involucre qui me fait penser à une lanterne, je l’imagine illuminée la nuit. Ses feuilles sont blanches-cotonneuses sur les deux faces, fortement dentées et uninervées, ce qui la différencie de Centaurea nervosa dont les feuilles sont vertes, non cotonneuses et présentent plusieurs nervures.
Rouge aussi le trèfle des Alpes, Trifolium alpestre, avec ces magnifiques têtes florales d’une belle couleur rouge-pourpre et des feuilles composées de trois folioles elliptiques assez longues et parées de multiples nervures.
Cachée dans les herbes, une jolie fabacée à fleurs violettes, dont les calices poilus, tubuleux, à dents linéaires bordées de brun sont caractéristiques de l’astragale du Dannemark, Astragalus danicus.
Se dressant, dans la prairie de nombreux cirses à feuilles variables, Cirsium heterophyllum . Ce cirse à gros capitules roses et à tige non épineuse, étonne par ses feuilles, les inférieures pétiolées, les caulinaires, sessiles, embrassantes à oreillettes arrondies, non épineuses.
Le sentier, sans beaucoup de dénivelée, traverse une petite zone humide où poussent de nombreux carex. Ça et là nous apercevons sur les pentes proches des tâches bleues de Polemonium caeruleum, les polémoines bleues échappées du jardin alpin !!
à suivre.....
Christianne
Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour, fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.