Vergerette annuelle suite
Voici la rivière.......... de Vergerettes annuelles qui "coule" près de chez Jean.
Suite de l’excellent article de Jean
(avec photos car je crois avoir résolu cette difficulté-là !)
Il existe d’autres espèces voisines d’Erigéron aux USA et au Canada, différentes par la forme des feuilles ( E. pulchellus, canadensis, strigosus).
Erigeron annuus pousse spontanément à l’Est des Rocheuses et a été introduite dans le reste des états américains (sauf 5). D’où son nom vernaculaire américain
Eastern daisy flea-bane : eastern (de l’est) daisy : nom générique ,communément traduit par marguerite ( qui reste dans ce cas un abus de langage) et flea-bane : le fléau des puces ! Cela nous renvoie à une vieille croyance et pratique des premiers colons : E. annuus repousserait -une fois séchée- puces et autres parasites : ils en bourraient leurs matelas, en accrochaient des brassées dans leurs cabanes, la mélangeaient à la paille répandue sur le sol pour se protéger de l’humidité et du froid. (dans www.theHavens).
Achillée millefeuille Aigremoine Ail des ours Ail des vignes Airelle des marais Alchémille des Alpes Alchémille vulgaire Alliaire Amaranthe queue de renard Amaranthe réfléchie Amélanchier Ang...
à consulter !
Plus intrigante, étrange est l’usage qui en est fait en infusion et autres utilisations « culinaires » : recettes que j’ai trouvées in www.yeann.hue.free.fr/vergerette. (voir lien ci dessus)
Les jeunes feuilles sont cuites en légumes, ou cuites en tempura assaisonnées de sésame ! Si cette recette semble contemporaine, son utilisation en infusion ou décoction renvoie à un vieux livre de médecine d’un certain Nicholas Culpepper, botaniste- herboriste, ‘physicien( docteur) et astrologue anglais – 1616 – 1654 :
« Complete herbal and english physician » , ‘wherein several hundred herbs, with a display of their medicinal and occult properties are physically applied to the cure of all disorders incident to mankind ‘’ (publié en 1813, Belsem)
(“Le Parfait Thérapeute herboriste anglais” – « où il est décrit plusieurs centaines de plantes médicinales et leurs propriétés médicinales et occultes, utilisées pour soigner tous les maux dont souffre l’humanité »)
“ The juice makes an excellent pectoral tonic, although unpleasant to take. The decoction or infusion may be sweetened and used with success in consumptive cases” . .. “Flea-bane is used a a diuretic as well as a treatment for diarrhea, kidney stones, and as a treatment for bleeding in the lungs and colon.”
(« Le jus fait un excellent tonic pectoral, bien que désagréable à prendre. La décoction ou l’ infusion peut être sucrée et utilisée avec succès dans des cas de consumption (tuberculose)..... Le « fléau des puces » est employé en tant que diurétique, et tout aussi bien comme traitement de la diarrhée, de la gravelle (lithiase rénale), et de saignement pulmonaire et colorectale »).
Or figurez-vous, que mes sympathiques voisins, originaires d’un département bien plus tropical que le nôtre, raffolent d’une petite tisane à base d’Erigeron annuus ; ils en faisaient déjà dans leur Réunion natale, pratique qui est aussi celle d’autres membres de leur famille, qui font des réserves de cette plante ne poussant pas apparemment dans le département des Alpes maritimes. Je pense que d’autres ingrédients viennent compléter ce breuvage mais pas nécessairement... (je n’ai pas encore goûté !!). Je pensais au départ à une confusion possible –quoique un peu grossière- avec une matricaire, Matricaria recutita (réceptacle creux sans paillettes), ou Matricaria inodora /ou perforata (anciennement Tripleurospermum perforatum : réceptacle plein sans paillettes) ; ces dernières ne poussent pas spontanément dans mon coin. La lecture de Culpeper m’a fait réviser mes a priori et a semé quelques doutes. Pourtant dans la conversation, à propos de Erigeron annuus, le mot de ‘camomille’ leur vient automatiquement à la bouche ! Que croire ? L’imbroglio persiste ! J’ai gardé les photos de la matricaire inodore pour faire la comparaison avec la vergerette.
Chez nous Matricaria inodora est -était ?- vendue pour ses propriétés anti- inflammatoires (règles douloureuses et migraines) et d’éventuelles vertus digestives (tisane de camomille de nos mères-grand!)
Notons que la plante sèche d’Anthemis cotula (camomille puante), en poudre, était déposée comme insectifuge dans les habitations (dans Bulletin SHNS n° 381, Sylvie Serve). Voilà qui nous ramène vers les Amériques !
Quant à Leucanthemum vulgare agg. (Ox-eye daisy := œil de bœuf, sans doute à cause de la taille de sa partie jaune), elle est d’abord introduite dans les jardins comme fleur ornementale. Venue d’Europe et des zones tempérées d’Asie, elle a été introduite en Amérique du Nord par les colons européens à des fins ornementales, un prêté pour un rendu !
Elle est considérée comme invasive dans certaines parties des USA, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, car difficile à éradiquer à cause des rhizomes- le bétail ne la mange pas(1). De plus, elle est l’hôte de plusieurs maladies virales affectant les récoltes. (compte rendu de Montana State University " Category 1 noxious weed " : invasive classée n° 1 !) sur www.co.yellostone.mt.gov/.../g/..../oxeye-daisy pdf))(voir lien ci-dessus)
(1) : déjà Linné avait observé que les vaches et les cochons ne mangeaient pas les marguerites, alors que les chevaux, les chèvres et les moutons le faisaient ! La plante, jusqu’aux bractées, est imprégnée d’un jus âcre néfaste aux insectes, ce qui ne serait pas appétissant dans : www.botannical.com / a Modern herbal by Mrs M Grieve. (voir lien ci-dessous)