Visite au Mas Daudet
Situé sur la commune de St Alban-Auriolles, le mas de la Vignasse appelé aussi Musée Daudet a appartenu à la famille Reynaud, famille de la mère d'Alphonse Daudet, pendant près de trois siècles. C'est un véritable mas ardéchois (Mas, du latin mansus, participe passé de maneo, séjourner).
Le grand-père maternel d'Alphonse Daudet est un riche négociant en soie.
Nous voici au XIXéme siècle et nous découvrons la vie d’une magnanerie.
L'auteur de la Chèvre de M. Seguin y passe ses vacances enfant mais c’est son oncle qui a préservé le lieu sans le vouloir, il y a vécu et l’a laissé tel qu’il en avait hérité.
La famille de Daudet éleve les vers à soie dans une grande pièce à température constante, où ceux-ci dévorent les feuilles du murier blanc cultivé alentour.
Puis, lorsque les cocons sont prêts, c’est le "décoconnage". Des femmes dévident les cocons sous un grand préau où une cheminée permet de chauffer l’eau pour y plonger les cocons : il faut tuer les chrysalides qui se trouvent à l'intérieur !.
P.S. : L’eau qui contient les chrysalides mortes sert à nourrir un cochon.
Une fois les cocons ébouillantés, des jeunes filles aux doigts agiles, dévident les fils de soie. Voici le dévidoir appelé aussi aspe.
Les magnans des environs portent leurs cocons chez le grand père de Daudet. Les cocons sont placés dans la cheminée encore chaude pour tuer les "bestioles", avant qu’on dévide la soie. On en garde quelques spécimens pour la reproduction. A peine sortis de leur cocon, mâle et femelle s’accouplent. Chaque femelle pondra entre 400 et 600 œufs. Les œufs peuvent être conservés au frais avant d'éclore.
Quand le temps est venu de reprendre un cycle de vie des vers à soie, il faut faire éclore les œufs l
Autrefois, les femmes mettaient ces œufs dans un sac entre leurs seins pour les faire éclore ! Au XIXème s. les éleveurs disposaient de petits incubateurs ou éclosoirs.
Alphonse Daudet, né le 13 mai 1840 à Nîmes, mort le 16 décembre 1897. Il commence des études à Lyon, interrompues par la ruine de son père. Il « monte » à Paris et après une vie de bohème et d'insouciante, il se consacre à l’écriture, il se marie et a des enfants, rencontrera le succès mais meurt en 1897 d’une complication de sa maladie, la syphilis, en pleine affaire Dreyfus. Ami de Zola, il était néanmoins antidreyfusard.
On se souvient des Lettres de mon moulin et du Petit Chose, mais Daudet fut aussi l'auteur de nombreuse pièces de théâtre et de romans.
Comme nous l’a expliqué Jean, c’est Henri IV qui a encouragé l’élevage du vers à soie en France et l’Ardèche se trouva être un territoire favorable.
Mais au début du XXéme siècle. l’apparition de maladies telle que la Pébrine, puis la flacherie ravagent les élevages et annoncent le début d’un long déclin que les découvertes de PASTEUR ne parviendront pas à enrayer complètement.
Christianne
Photos Marie-Paule et Christianne
Retrouvez l'article sur le ver à soie, de juin 2011 :
Le blog de entre-semnoz-et-cheran-gruffy et de ses botanistes
Nous sommes des amateurs passionnés de botanique rassemblés au sein du "Groupe Nature" du Musée d'Histoire Naturelle de Gruffy en Haute-Savoie, canton d'Alby sur Chéran.
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