CHARLES DARWIN : 1809-1882, épisode II
Comment C. Darwin est-il devenu « (Dieu) le père de la science moderne » à la grande barbe blanche ?
C’était un moment favorable où, dans différents domaines et pays, les chercheurs mènent des travaux qui convergent vers ce qui va provoquer une vraie révolution dans la pensée du monde. Darwin a ainsi cristallisé et mis au clair des idées qui flottaient dans l’air.
Il lui faudra revenir chez lui pour prendre conscience de la signification des phénomènes observés dans les contrées lointaines et les îles tropicales qu’il a parcourues. Au départ du Beagle, il ne connaissait pas grand-chose à la géologie ni à l’histoire naturelle (nous dirions à la science de la vie) : il en reviendra totalement changé en l’homme qui allait bouleverser la vision du monde par l’évidence de sa pensée.
Notons que C. Darwin a toujours travaillé en collaboration avec d’autres scientifiques, mais c’est lui qui fera la synthèse !
Il fera appel à l’ornithologue GOULD pour déterminer les pinsons, qui étaient en train d’évoluer et de se différencier par rapport à l’espèce continentale par le phénomène de l’adaptation à leur nouveau milieu. Leurs becs sont adaptés à la nourriture disponible, là où ils vivent !
Or parallèlement, un autre voyageur et explorateur, plus jeune que Darwin travaillait dans des contrées lointaines :
Alfred Russel WALLACE (1823 – 1913).
Gallois d’humble origine, il a eu bien des difficultés dans la vie. Il réussit cependant à partir pour le Brésil afin de collecter des insectes (il s’intéresse aux insectes depuis son adolescence) et en vendre certains pour ne pas sombrer dans la misère. Après la perte d’une partie de ses trouvailles, à la suite de l’incendie du navire qui le transportait, il perd tout !
Grâce au dédommagement de l’assurance du navire, il repart en Malaisie et en Indonésie de 1854 à 1862. Il y élabore ses théories sur l’évolution et le concept de la sélection naturelle. Il écrit à Darwin plusieurs fois et lui envoie son essai sur l’évolution. « On the Law that has Regulated the Introduction of New Species », en 1855: les deux savants – et bientôt amis- partagent une pensée commune et arrivent à des conclusions similaires.
Lorsque Wallace envoie à Darwin pour publication « On the Tendency of Species to form Varieties » (qui décrit les mécanismes d’une évolution divergente des espèces par rapport à d’autres similaires, sous l’influence de l’environnement), l’entourage de Darwin le presse de publier ses propres écrits, en mettant en avant son antériorité, en même temps que l’essai de Wallace. Ce dernier n’en prend pas ombrage et restera un ardent défenseur et avocat de « l’Origine des Espèces par le Moyen de la Sélection Naturelle, ou la Préservation des Races Favorisées dans la Lutte pour la Vie » que Darwin publiera en1859.
Voici les 4 grands principes de l’évolution biologique développés par DARWIN
- une capacité naturelle à varier, la nouvelle génération n’est pas strictement semblable à celle qui l’a engendrée
- toute espèce fait preuve d’une capacité à être modifiée (cf. éleveurs)
- toute espèce se reproduit aussi longtemps qu’elle connaît des conditions favorables : ce fut le cas des lapins en Australie au 19° siècle (introduction d’une espèce allogène ne rencontrant pas de prédateurs). Prédateurs et pression des autres espèces concurrentes jouent un rôle sélectif, et provoque un équilibre qui peut, à tout instant, être remis en cause. La planète n’est pas dominée par une unique espèce hégémonique. Cette proposition est considérée par les Créationnistes comme une attaque directe de la doctrine dominante inspirée par la Genèse (1, versets 26 à 28) : « faisons l’homme à notre image et qu’il règne (sur le monde).. », « croissez et multipliez ; remplissez la terre, soumettez la [...] Régnez sur ... (tout ce qui y vit et croit..) »
- le succès dans la perpétuation d’une espèce dépend des conditions optimales de son environnement : ce qui introduit une sélection naturelle à chaque génération, au sein d’une même espèce. Les individus porteurs de variant(s) momentanément avantageux, dans les conditions du milieu, se reproduisent davantage. Si l’environnement se maintient assez longtemps le variant avantagé finit par remplacer toute la population : l’espèce aura changé. Le fixisme des créationnistes est battu en brèche puisque rien n’est stable ‘’à jamais’’.
La première esquisse de Darwin d'un arbre phylogénétique tirée de son First Notebook on Transmutation of Species (1837).
Ce fut un travail de toute une vie, il se rend bien compte du grand pas qui l’éloigne des idées établies du Créationnisme et il est prudent dans l’annonce de sa révolution, « comme l’aveu d’un meurtre ».
Les critiques hostiles ont très tôt tiré des conséquences qui ne sont pas exprimées par DARWIN, comme le fait que les hommes descendent des singes. !
Le débat déborde rapidement le monde scientifique, témoins les nombreuses caricatures publiées dans les journaux de l’époque :
Autre célèbre caricature de Darwin, française celle-là, reproduite dans le magazine satirique La Petite Lune.
Mais si Darwin avait compris le POURQUOI de l’évolution, il lui manquait encore le COMMENT !
Jean.
A suivre................
CHARLES DARWIN : 1809-1882, épisode I
C'est bientôt la fête de la science (du 8 au 16 octobre), voici un article de Jean, mais que vous relirez surement avec plaisir.
Charles DARWIN, est le père des sciences modernes, comment a-t-il révolutionné les sciences ?
La machine à remonter le temps est lancée, nous sommes au XIXe siècle…..
Episode I : Le voyage de Charles DARWIN
Il naît à Shrewsbury, petite ville du nord des Midlands, dans une famille aisée de la bonne bourgeoisie, fils et petit-fils de médecins : sa vie est toute tracée : la médecine !
Mais après quelques années en médecine et en théologie, il s’oriente vers l’histoire naturelle qui, dès son adolescence, a toujours été pour lui, une passion et un vrai centre d’intérêt.
L'automne arrive, c'est le temps des champignons !!!
Hélène, du Groupe Nature de Gruffy, a trouvé dans son jardin quelque chose de très curieux, une bizarrerie de la nature qui a poussée dans son terrain, dans les herbes fauchées, sous un noisetier.
Que pensez-vous que ce soit ???
Non, ce n’est pas une étoile de mer qui voudrait découvrir les terres émergées, c’est.................... un champignon ! Clathrus archeri, l'Anthurus d'Archer .
Tout d'abord enfermé dans un œuf blanchâtre, le sporophore* se déploie en 4 à 8 bras de couleur rouge, couverts de restes de gléba* et ressemble alors à un poulpe. Il dégage une odeur nauséabonde et n'est pas comestible.
Originaire d'Australie et de Nouvelle Zélande, il fit son apparition dans les Vosges vers 1920 près d'une industrie lainière qui traitait les laines de mouton d'Australie. Un second centre de dispersion est représenté par le Sud-Ouest de la France.
*Sporophore : organe de la « fructification » du mycélium des Fungi ou mycota ou champignon.
*Gléba : masse fertile de certains champignons tels que truffes, lycoperdons, sclérodermes, phallus.......
Merci Hélène, Sylvie et ... internet.
Christianne
ONF - Fiche champignon : Anthurus d'archer
Amanita aspera Amanita echinocephala Amanite des Césars Amanite citrine Amanite épaisse Amanite fauve Amanite jonquille Amanite panthère Amanite phalloïdes Amanite rougissante Amanite safran Am...