Balade sur les pentes d’Ubac du Lautaret, suite…
Là, couché sur un rocher qui affleure de la tourbière, un arbrisseau persistant, couvre-sol, feuillé, aux fruits verdâtres. C’est la camarine noire.
- Empetrum nigrum, camarine noire (Ericacées)
Dans nos latitudes, c’est une plante de tourbière et de marécage des hautes montagnes, Vosges, Jura, Alpes des Savoie et du Dauphiné, Pyrénées. C’est une plante de plaine dans les pays nordiques.
Il existe deux espèces d’Empetrum, E. nigrum subsp. nigrum et E. nigrum subsp. hermaphroditum aux fleurs majoritairement hermaphrodites. Notre Empetrum était en fruit, lequel était-ce ?
Au printemps, naissent de toutes petites fleurs roses à trois pétales, il y a 3 étamines, saillantes, insérées sur le réceptacle, un pistil muni d’un stigmate à 6-9 lobes rayonnants. Les feuilles sont coriaces et persistantes, les fruits (des baies ou des drupes ?) verts puis rouges puis noirs, à 6-9 noyaux. Ils sont utilisés pour des confitures et des tartes dans les pays nordiques.
Nous avons parcouru la tourbière et longé le petit ruisseau qui l’alimente. Sur ses berges humides nous avons fait de belles rencontres, des parnassies des marais, Parnassia palustris et des tofieldies à calicule, Tofieldia calyculata. Et aussi une plante qu’on reconnait au premier coup d’œil et qu’on ne peut confondre avec aucune autre, elle mérite pourtant un petit peu d’attention !
- Bartsia alpina, bartsie des Alpes (Orobanchacées)
Ses fleurs et de ses feuilles crénelées-dentées sont de couleur pourpre foncé et velues-hérissées. La bartsie fait partie des plantes «artico-alpines» qui se sont implantées en altitude, dans les Alpes entre autre, à l’ère quaternaire. C’est une plante hémiparasite. On la trouve dans les Hautes-Vosges, le Haut-Jura, les Alpes, le Cantal et les Pyrénées.
Il nous manquait une gentiane, que voici !
- Gentiana bavarica, gentiane de Bavière (Gentianacées)
Alpine ou subalpine, vivace, gazonnante, elle aime les berges humides des ruisseaux. Le calice est anguleux, à 5 lobes, égalant au moins les deux tiers du tube de la corolle. Les fleurs d'un bleu vif, sont assez grandes (environ 3 cm) et solitaires, les feuilles ont une nervure.
Et un petit épilobe, le voilà !
- Epilobium alsinifolium, épilobe à feuilles d’alsine (Onagracées)
Lui aussi aime les berges humides des ruisseaux de hautes montagnes.
La tige est munie de 2-4 lignes saillantes, les feuilles sont opposées, sessiles, brillantes, vert foncé. Les fleurs rose lilas profondément échancrées sont penchées avant la floraison. Les quatre stigmates sont réunis en massue.
J’arrête ici mon bavardage botanique, à regret. Cette pause de trois jours à Villar-d’Arène a été une vraie bouffée d’oxygène, au propre comme au figuré, dans cette année 2020 si tourmentée. Nous avons découvert les ruelles du village et l’église St Martin-de-Tours, en cours de restauration.
Au Moyen Age, le petit village a été une commune importante dans les échanges et l'administration du Haut-Oisans, elle appartenait au Dauphiné, elle s’est appauvrie au XIVe siècle. A la fin du XIXe siècle la route du Lautaret désenclave le village.
Merci à Sylvie et Catherine qui nous ont si bien organisé séjour et balades et merci aux membres de notre groupe avec qui, ambiance sereine et convivialité sont la règle.
Christianne