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Réserve Naturelle Régionale des Saisies

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

Belle rando en compagnie de Maurice Pantaloni, qui nous fait arpenter une nouvelle fois les tourbières des Saisies, lieux si chers à son cœur et dont il connaît tous les secrets. Il nous avait déjà fait découvrir les tourbières des Saisies en 2010 et Jean avait écrit un bon article expliquant la formation des tourbières. Vous pouvez le retrouver sur ce blog dans la liste des articles :

Les TOURBIERES des Saisies avec Maurice PANTALONI.

2013-03 mare


Lundi 15 juillet nous avons délaissé le lac des Saisies découvert en 2010 et sommes partis sur le sentier des Arpelières, ravis de retrouver ces paysages uniques et si riches d’une faune et d’une flore spécifiques des zones humides.

Cet espace est superbement aménagé, situé sur les communes du Val d’Arly, domaine du Sivom des Saisies (voir encart en fin d'article). Il nous permet d’explorer sans dommage pour la nature, un royaume peuplé, entre autre, de libellules et d’agrions en période de reproduction.

2013-01

Notre ami Maurice nous apprend à reconnaître Leucorrhinia dubia ou Coenagrion hastulatum……., les mâles et leurs femelles en plein accouplement.


Les-Saisies--flore-de-tourbiere-0712--redim-.JPG

Les-Saisies--flore-de-tourbiere-0749--redim-.JPG

 

L’écosystème étant préservé, la flore est riche, une abondance d’éricacées pousse dans les pessières. Vous pouvez le retrouver sur ce blog dans la liste des articles : le temps des myrtilles.


Des fleurs partout, de toutes couleurs.

Dans la pessière, voici Listera cordata :

Les-Saisies, flore de tourbière 0650%[redim]

Au détour du sentier voilà  Dactylorhiza savogensis.

2013-05 dacthylorhyza savogensis

2013-06


Mais la vedette du jour c’est la trientalis, Trientalis europaea, rencontrée après notre pause pique-nique.

Les-Saisies--flore-de-tourbiere-0073--redim-.JPG

 

Nous avions abandonné la tourbière à sphaignes et nous herborisions près du lieu-dit La Palette. Rien de spectaculaire dans cette primulacée, sa modeste fleur blanche n’attire pas le regard mais elle est protégée, protection nationale et c’est la seule station dans toute les Alpes françaises. Un œil indifférent ne la remarquerait même pas mais nous, nous ne cessions de la découvrir partout dans la prairie humide. Un vrai bonheur, un cadeau !

2013-15 Triantalis europea

Trientalis d’Europe, Trientalis europaea

  • Haut 10-20 cm ;
  • Feuilles lancéolées, rapprochées presque en verticille, au sommet de la tige ;
  • Fleurs 1-3, solitaires, sur longs pédicelles grêles.
  • Corolle étalée, gen ; à 7 lobes entiers, blancs, ovales-aigus, soudés à la base.

 

Encore une pause près d'une mare à l'eau noire, typique de ce relief.

2013-09

Là, une libellule adulte, l'imago, abandonne son exuvie sur une laiche :

2013-03 Libellule

 

Dernière trouvaille blottie sous un épicéa, la racine de Corail, Corallorrhiza trifida, voilà encore une orchidée modeste mais rare.

2013-16 Corallorhiza trifida

Nous avons salué le Mont Blanc, drapé dans un nuage et la chaine des Aravis, alignée entre le Mont Charvin et la Pointe Percée. Il est tard il faut rentrer mais nous reviendrons surement.

Merci à Maurice, son savoir et son humour, pour cette belle journée !

 

 

Photos André, Jacques et Christianne.


Extrait du Site de Villard sur Doron.

Le sentier des Arpelières

Pendant de nombreuses années, des professionnels et bénévoles ont œuvré à la reconnaissance du site des tourbières sur le domaine du Sivom des Saisies. Le sentier des Arpellières fait partie intégrante du site et permet une visite de lieux quasi historiques puisqu’ils permettent de remonter jusqu’à 10000 ans dans le passé. Un projet de Réserve Naturelle Régionale a semblé être la solution adéquate à la préservation et évolution d’un tel patrimoine. Cette Réserve naturelle régionale des tourbières des Saisies est destinée à garantir la protection des espèces animales et végétales présentes sur le site et la conservation de leurs habitats en encadrant le fréquentation  les usages ainsi que les activités. Elle présente une mosaïque d’habitats naturels. Il s’agit de la plus grande tourbière acide à sphaignes du massif des Alpes. Différents types de zones ont été identifiés, ils correspondent le plus souvent à des habitats d’intérêt prioritaire au niveau européen. Pas moins de 38 espèces végétales remarquables ont été observées parmi les 290 taxons connus sur le site, notamment des espèces typiques des tourbières acides à sphaignes, 12 d’entre elles sont protégées au niveau national ou régional. Au niveau du règne animal 287 taxons ont été dénombrés. Parmi ceux-ci, 50 espèces sont protégées au niveau national. Le site est particulièrement intéressant pour l’hivernage du tétras-lyre, mais aussi des chouettes forestières (chouette de Tengmal et chevêchette d’Europe) les amphibiens et les reptiles aquatiques. Entre forêt et étangs, ce sentier vous emmène à la découverte de la faune et de la flore qui peuple cet écosystème unique.

 

Publié dans Sorties

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La racine de Corail

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Les photos de cette orchidée ayant été plébiscitées par nos abonnés, la voilà !

                   Corallorrhiza trifida, racine de Corail

de korallion : corail  et  rhiza : racine


C'est donc sa racine qui lui donne son nom. Surtout ne la déterrez pas pour voir !

50 Corallorrhiza trifida

51 Coallorrhiza trifida

Merci à Nicole et Jacques pour ces belles photos

Publié dans Flore

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Les TOURBIERES des Saisies avec Maurice PANTALONI

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

  Réf. : carte IGN 3531 OT Megève  col des Aravis

 

Situation  géographique :

 

Les sites des tourbières sont bien balisés :

 

 

Montée à partir d’Ugine –le Val d’Arly étant fermé- en direction  de Cohennoz (NE) jusqu’au point 980 m, où nous avons pris la route forestière à droite, pour gagner le point 1402 m, puis départ à pied par la route forestière vers le Lac des Saisies devenu, au fil du temps, une tourbière.

20120-lac des saisies

Après un court trajet en voiture et un pique-nique fort convivial, l’après midi sera consacrée aux tourbières des Saisies, à la sortie du village, en direction de Crest Volland, sentier des Arpelières, grande boucle d'au moins 4 km entièrement amenagée,  dans un site remarquable.

IMGP7456.JPG


On peut traverser tout ce site humide sans se mouiller les pieds !


IMGP7466.JPG

Un dernier arrêt sera fait juste après le carrefour des Ayes pour voir Corallorhyza trifida, l’orchidée appelée « racine de corail ».

 

50 Corallorrhiza trifida


 

Ce fut une magnifique journée (malgré l’épisode orageux), très enrichissante, sous la direction magistrale de Maurice Pantaloni : nous lui réitérons nos remerciements, lui le natif du coin toujours passionné de son secteur.

Il a cherché à nous faire prendre conscience de la notion de «milieu », là où les plantes ne sont plus uniquement des "taxons", mais un élément faisant partie d’un ensemble, résultant de la succession des ères géologiques du secteur.

 

Entre le Val d’Arly et le Dorinet d’Hauteluce –au pied du Signal de Bisanne- on trouve le prolongement du massif cristallin des Belledonnes (gneiss et schistes). Le secteur a été érodé et remodelé par les glaciers du quaternaire qui ont laissé derrière eux des creux à futures tourbières.

 

Environnement :

 

Nous sommes sur des sols acides avec la végétation caractéristique de la «pessière» (de ‘pesse’ : Picea abies, épicéa) pessière à éricacées et autres plantes comme Prenanthes purpurea, (prénanthe pourpre), Sorbus acuparia, (sorbier des oiseleurs) signe d’un sol riche et Blechnum spicant, (blechnum en épis)...

L’épicéa domine bien sûr, et lors d’une croissance lente et fil droit, fournit les bois de "résonance" (ou de musique) que naguère les luthiers venaient choisir sur pied. Il a un autre usage traditionnel tel les cercles de bois de certains fromages goûteux et coulants qui se mangent à la cuillère. Il est le «sapin de Noël » de nos enfances, concurrencé maintenant par Abies nordmannian, le Nordmann.

 

A ses pieds poussent des mégaphorbiaies –groupement de hautes herbes- dont le feuillage s’étale sur le sol en une mini jungle, microclimat humide et ombragé : Cicerbita alpina (laitue des Alpes), Adenostyles alliariae (adénostyle à feuilles d’alliaire). Voyez les couleurs changeantes des capitules violets de la première, aux tons plus roses de la seconde, contrastant avec les touches blanches de Ranunculus aconitifolius (renoncule à fueilles d’aconit). Une pessière est dite ouverte avec moins de 50% d’arbres, et à plus de 50%, elle est dite fermée, car trop d’ombre limite la végétation au pied des arbres.

 

La tourbière :

 

Enfin nous arrivons à la tourbière.

 

L'histoire de la tourbière remonte à des centaines de milliers d’années, lorsque le glacier reculant sur le socle schisteux, laisse une cuvette sur un emplacement en forme de selle. Le sol devenu imperméable retient la pluie. Les plantes (graines, sphaignes, lichens, mousses, arbrisseaux...) meurent et tombent dans l’eau glaciale, ce qui empêche le pourrissement. Ainsi se forment des strates successives de lignite aux couleurs changeantes. La sphaigne ne fait-elle pas une belle tourbe blonde ?. Petit à petit, la cuvette se comble, l’eau disparaît, la tourbière « atterrit » (ex. : le Val de Saône) sous l’accumulation de débris végétaux. Ceux-ci sont des plantes très typées qui envahissent les parties moins humides, formant des touradons. Ce sont des structures en mottes arrondies -de 40 à 60cm de haut- produites par la pousse annuelle de certaines plantes, comme Molinia coerulea (molinies bleues), sur leurs anciennes racines et feuilles mortes dont la  décomposition est  ralentie par l’acidité du milieu.


Les sphaignes jouent un rôle prépondérant dans la tourbification. L’installation de ligneux Betula pubescens  (bouleau), Salix  (saule) annonce la fin de la tourbière.


A des fins de conservation (et d’études) ll’homme est intervenu pour « aménager » des zones en eau libre, dans ce qui était, un demi-siècle auparavant, un vrai lac (souvenirs de Maurice P.)

 

Différents types de tourbière :

tourbière ombrogène- ou ombrotrophe (bog en anglais) : la neige et la pluie sont les seuls apports d’eau

tourbière limnogène : lac est à l’origine de la tourbière

tourbière topogène en « cascade » : fond de vallon, de cuvette, chacune d’elles se remplissant de tourbe

tourbière soligène : sur pentes, les ruissellements et sources l’entretiennent

tourbière minérogène –ou minérotrophe (fen en anglais) : par ruissellement et nappes souterraines

 

À ce propos, le Nant Rouge qui traverse les tourbières des Arpelières sur le plateau des Saisies, nous rappelle que le sol contient des éléments ferreux. En effet, les bactéries présentes se nourrissent d’eau, elles conservent le carbone de l’eau, rejettent le fer liquide et colorent ainsi en rouge les rocs et pierres du lit du Nant…Rouge. Le même phénomène se produit avec la neige devenue ‘rouge’ : ce sont les mêmes bactéries à l’œuvre ! de même l’excès de carbone donne à l’eau cet aspect huileux  d’hydrocarbure !

IMGP7451.JPG

 

Cette approche de ce milieu –pessière acide avec tourbière- serait incomplet sans la mention de quelques uns de  ses nombreux hôtes : libellules et agrions sur le lac (Leucorrhinia dubia, Coenagrion hastulatum...), écureuil roux (dont nous avons pu voir le travail sur un cône d’épicéa), lézard vivipare, grenouille rousse (qui a sauté de mains en mains ...la pauvre !), tétras lyre (qu’on n’a pas vu) et maints papillons. Et pas les moindres ...en nombre, les fourmis rousses – preuve de bonne santé de la pessière- qui nous couraient sous et sur les pieds.

 

                                                                                                                                                             Jean GUHL

à suivre....

Publié dans Sorties

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Les rabolets

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Pour les gourmands aussi et comme promis, voici la recette des rabolets,

 

750 gr de farine

1 sachet de levure chimique

5 cuillères à soupe de sucre

250 gr de beurre

3 œufs

1 verre de lait

1 verre d’eau

1 zest de citron

-          Préparer une pate avec tous ces ingrédients

-           L’étendre comme une pâte à tarte

-          La recouvrir de confiture (abricot de préférence)

-          La rouler comme un gâteau roulé

-          Découper des tranches

-          Les déposer sur la lèchefrite du four, beurrée, en rassemblant bien le petit « rabolet »

-          Cuire 20mn au four, 220°C


08 rabolets                   et voilà, merci Annick

Publié dans Généralités

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Avis aux gourmands

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

Les abeilles butinent depuis un petit bout de temps maintenant...

Dans la ruche les alvéoles sont déjà pleine de miel, l'heure de la récolte est pour bientôt !

Venez assister à une extraction de miel.


Un apiculteur de Saint-Félix, Henri Gonard, partagera avec vous les secrets de cette étape importante : la récolte du miel !


Démonstrations, explications, dégustations et vente de miel fraichement sorti des ruches, vous attendent le  

dimanche 21 juillet 2013, de 14h00 à 18h00.


Le Rendez-vous est donné au musée...vous pourrez en profitez pour visiter nos salles d'expositions et notamment notre ruche vitrée vivante!

 

Renseignements au 04 50 77 58 60 ou info@musee-nature.com

animation payante

Publié dans Généralités

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Zones humides en Chablais

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Lundi 10 juin, date notée sur nos agendas depuis janvier, nous nous dirigeons vers le Chablais, au nord de notre département, malgré une météo boudeuse.


Il est 9h30 et tous les botanistes amateurs de Gruffy inscrits à cette journée, se retrouvent devant la gare de Perrignier, où nous attend Denis Jordan.

Nous venons découvrir une plante rare et protégée dans toute la France, dont nous avons beaucoup entendu parler, le Gladiolus palustris. Hélas il ne sera pas au rendez-vous en fleur, car la végétation a 15 jours de retard au moins, cette année.


gladiolus-palustris.jpg


Denis Jordan nous console en nous racontant l’histoire de ce glaïeul sauvage en Haute-Savoie.

Décrit pour la première fois en 1924 dans le marais que nous visitons, près de Perrignier, il a été redécouvert dans ce site par Denis Jordan, il y a quelques années. Depuis, après bien des péripéties, ce marais est protégé. Asters a mis un place un plan de préservation avec des résultats très encourageants : en 2001, on denombrait 2000 pieds de Gladiolus palustris sur le site!


Il y a en Haute- Savoie, 6 stations de Gladiolus palustris, mais ces sites sont précaires car les zones humides disparaissent dès qu’elles ne sont plus entretenues et préservées.


Nous partons à la recherche des jeunes pousses qui doivent être présentes néanmoins.

01-Marais-de-Perrignier.JPG

 

Gladiolus palustris, Glaïeul des marais

 

Plante vivace de 30-60 cm, glabre, à bulbe ovoïde

- tunique du bulbe à fibres épaisses, serrées, réticulées dans le haut, à mailles ovales ou arrondies

- tige grêle, à 2-3 feuilles assez larges, lancéolée.

- grappe unilatérale, à 3-6 fleurs, chacune munie d’une bractée.

- tépales 6, pourpre carmin, jusqu’à 3 cm de long, soudées à la base.

- stigmates souvent poilus aux bords dès la base

- capsule oblongue-obovale, arrondie au sommet

- graines comprimées-ailées, nombreuses.


 

La visite est “humide“ mais riche en observations et, comme d’habitude, Denis Jordan se montre passionnant, par ses propos sur un environnement qu’il connait sur le bout des doigts. Les Gladiolus sont bien là mais restent désespérément “verts“ et difficiles à photographier.

 

Heureusement le pré humide est floristiquement riche et les observations nombreuses et variées, entre autres orchidées carex et tant d'autres.

02.JPG

 

04-Marais-de-Perrignier-carex.jpg

L’heure de la pause casse-croûte arrive bien vite, Denis Jordan nous propose spontanément de nous accueillir chez lui pour pique-niquer au sec.


L’après-midi sous un ciel plus serein, nous nous élevons (en altitude) pour rejoindre la tourbière du col de Moises, à Draillant.   


Autre milieu, mais parcours tout aussi intéressant dans cet environnement naturel de grand intérêt, magnifiquement commenté par notre animateur du jour.


 

04-tourbiere-des-Moises.JPG

Encore des carex, difficiles à déterminer pour nous et qui semblent si faciles quand c’est Denis Jordan qui nous explique !

 

06-Thonon-Col-des-Moises-034.jpg

07-Thonon-Col-des-Moises-075.jpg

La pluie reprend force en fin de journée, mais nous avons profité au maximum de cette zone humide.

Nous osons demander à Denis Jordan le secret d'un si riche savoir, il nous répond


Passion, Patience, Persévérance.


Un merci encore à Denis et sa charmante épouse, Annick, qui n’ont pas hésité à nous laisser envahir (pacifiquement) leur maison. Le groupe a particulièrement apprécié ce moment de partage bien agréable et les petits «rabolets savoureux» préparés par Annick à notre intention. On repart riches de nouvelles découvertes botaniques et......  avec la recette des rabolets!


09-rabolets.JPG

08-rabolets.JPG

 

 

                                                                                    Joanny et Christianne

Photos Josette et Christianne

 

Publié dans Sorties

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