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Les boraginacées

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Une famille que j'aime beaucoup pour la couleur de la plupart de ses fleurs, un bleu intense, velouté, virant parfois au pourpre. Elle tire son nom de Borago officinalis, la bourrache.

Ce sont des arbustes ou des plantes herbacées, largement répandus autour du monde avec une concentration autour du bassin méditerranéen.

Les inflorescences des boraginacées sont toujours des cymes unipares scorpioïdes*. Chez le Symphytum officinale, grande consoude, les boutons se déroulent clairement en spirale à la manière des crosses de fougère

 

* Scorpioïde : l'inflorescence est courbée en forme de queue de scorpion, du fait que les ramifications successives se produisent toutes du même côté de l'axe, toutes les bractées florales se retrouvant à l'intérieur de la courbe et les fleurs à l'extérieur.

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Cyme scorpioïde, image Ineternet.

Cyme scorpioïde, image Ineternet.

Les fleurs sont généralement colorées en bleu mais la couleur peut varier en fonction du pH du sol (présence d'anthocyanes). Elles ont 5 sépales soudés, 5 pétales découpés mais soudés à la base, 5 étamines soudées à la corolle et 2 carpelles soudés.

Les feuilles sont simple, alternes.

La pilosité (à poils raides) est importante chez la plupart des boraginacées.

Les fruits : akènes ou nucules ou capsules (pour Phacelia) ou tétrakènes **

** Tétrakènes : 4 akènes issu d'un ovaire à 2 carpelles possédant chacun 2 loges grâce à la présence d'une fausse cloison. On les rencontre aussi chez les lamiacées.

Internet

Citons pour commencer deux boraginacées facilement identifiables :

Symphytum officinale, la grande consoude citée plus haut.

Symphytum officinale

Symphytum officinale

C’est une plante vivace de 30 à 130 cm.

Ses grandes feuilles (jusqu'à 40 cm de long sur 15 cm de large) sont rêches, alternes, pointues, couvertes de poils raides, se prolongeant sur la tige.

Ses fleurs sont rosées, pourpre clair à foncé, jaune pâle, crème.

Ses fruits sont composés de 4 akènes lisses et brillants.

Symphytum officinale.

Symphytum officinale.

Le terme de "consoude", apparu vers 1265, vient du bas latin consolida, dérivé de consolidare «consolider, affermir», en raison de ses vertus propres à cicatriser les plaies (astringent) et à consolider des fractures.

Le terme de Symphytum, genre créé par Linné en 1753, vient à travers le latin, du grec sumphuton, nom d'une plante aux propriétés cicatrisantes (peut-être la consoude), terme lui-même dérivé de sumphuo "faire grandir ensemble".......

Cependant, l'usage interne de la consoude est déconseillé à cause de sa teneur en alcaloïdes pyrrolizidiniques (0,2-0,4 %) qui sont des substances toxiques pour le foie.

 

Symphytum officinale

Symphytum officinale

Voici  Borago officinalis, la bourrache officinale. Elle est facile à reconnaitre et appréciée des jardiniers.

C’est une plante annuelle de 20-60 cm, très hispide (couverte de poils rudes et espacés), à tige dressée et rameuse, aux feuilles ridées, épaisses.

Ses fleurs bleues, grandes, en grappes feuillées inférieurement possèdent des pédoncules épais, à la fin arqués-réfléchis, hérissés de poils étalés.

Belle corolle en roue, à tube presque nul, à lobes ovales-acuminés, au goût rappelant l'huitre et du plus bel effet dans une salade d'été !!!

Borago officinalis.

Borago officinalis.

On la trouve dans les lieux cultivés, jardins, décombres, dans toute la France et la Corse.

Borago, son nom latin, remonte au Moyen-Age. Il vient du bas-latin Burra, la bure, étoffe grossière de laine rappelant la texture rêche de cette jolie plante.

Certains auteurs optent pour la version arabe "abû araq", père de la sueur, du fait des propriétés sudorifiques de Borago officinalis, reconnues depuis l'antiquité.

 

Borago officinalis
Borago officinalis

Borago officinalis

Utilisée en phytothérapie, l'habitude était de l'employer en mélange de plantes médicinales, généralement en tisane, en laissant infuser 10 à 30 g pour 500 ml d'eau. Mais ces infusions sont toutefois à déconseiller, comme nous l'avons vu pour le Symphytum, en raison des alcaloïdes pyrrolizidiniques que contient la plante.

Par son mucilage, elle est supposée adoucissante, émolliente et expectorante, donc utilisée dans les catarrhes des voies respiratoires, la gastrite, les inflammations des muqueuses.

Par la présence du nitrate de potassium, elle est supposée sudoripare et diurétique (elle augmente la production de l'urine).

Notons aussi que la bourrache est une excellente plante mellifère.

 

 

Borago officinalis

Borago officinalis

A bientôt pour de nouvelles découvertes dans la famille des BORAGINACEES.

                                                                                                 Christianne

 

 

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Châtaignes et châtaigniers...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Bientôt Noël, vous préparerez un bon repas, et, si vous aimez la tradition, vous mangerez de la dinde aux marrons et des marrons glacés, entre autres.

Des marrons, qu'on peut déguster aussi le reste l'année sous forme de crème de marrons, de marrons chauds..... Mais, n'ai-je pas écrit qu'ils n'étaient pas comestibles ?

Ces marrons-ci n'ont rien à voir avec la graine du marron d’Inde dont je vous ai parlé récemment.

Le « marron » comestible est en fait une grosse châtaigne.

La châtaigne est le fruit du châtaignier,  Castanea sativa, un arbre élevé, appartenant à la famille des Fagacées dans laquelle on trouve les chênes Quercus sp et le hêtre, Fagus sylvatica, genre ayant donné son nom à la famille.


 

Le Châtaignier (Castanea sativa) : Castanea viendrait de Castanos ville du nord-est de la Turquie. Sativa indique qu’il a été semé, cultivé. Le latin castanea s’est conservé dans presque toutes les langues d’Europe occidentale : français (châtaignier), italien (castagno), portuguais (castanheiro), espagnol (castano, qui a donné castagnettes), allemand (kastanie) et anglais (chest nut).

Site ENS de Lyon.

Marrons glacés, photo Internet.

Marrons glacés, photo Internet.

Feuilles

 Les feuilles sont alternes, simples, allongées et dentées en scie. L’automne les colore joliment

Feuilles de châtaignier
Feuilles de châtaignier

Feuilles de châtaignier

Fleurs  

 Les fleurs unisexuées mâles, très nombreuses, sont portées par des chatons dressés et contiennent 8 à 15 étamines à anthères jaune.

Fleurs mâles du châtaignier, photo de Nicole

Fleurs mâles du châtaignier, photo de Nicole

Fleurs mâles du châtaignier, photos de Nicole
Fleurs mâles du châtaignier, photos de Nicole

Fleurs mâles du châtaignier, photos de Nicole

Les fleurs unisexuées femelles, discrètes, sont groupées en 1 à 3 inflorescences à la base de certains chatons mâles situés dans le haut des branches. Chaque inflorescence comporte 3 fleurs serrées dans une cupule faite de languettes vertes soudées par leur base.

Difficile de les photographier!

Le plus intéressant dans le châtaignier c’est son fruit qui est un akène (c’est-à-dire un fruit sec), indéhiscent (qui ne s’ouvre pas), à graine unique, dont le péricarpe (paroi), n'est pas soudé à la graine.  

Ce fruit est contenu dans une bogue qui résulte de la soudure et de l’accrescence des bractées florales. A maturité, la bogue se fend en 4 valves libérant généralement 3 châtaignes correspondant aux 3 fleurs de départ.

Châtaignes

Châtaignes

Une châtaigne est formée d'une coque mince, coriace, brune et brillante, contenant une graine.  La châtaigne se détache de la bogue par son hile. Elle a un côté saillant d'où émerge une petite touffe appelé « torche » qui est le reste desséché du pistil et des cinq ou sept «stigmates » floraux.  Dans de nombreuses variétés, le fruit est aplati sur un ou deux côtés.

La graine est enveloppée dans un tégument, une pellicule rougeâtre et astringente appelée le « tan » (à cause des tanins qu'elle contient), qui pénètre dans les replis de l'amande, et qu'il faut retirer avant de consommer la châtaigne.

Les variétés de châtaignes dont le tégument de la graine ne cloisonne pas l'amande sont appelées marrons. Ce sont ces « marrons » qui sont transformés en marrons glacés ! Le poids de la châtaigne peut varier de 10 à 25 grammes selon la variété.

 Photo Internet.

Photo Internet.

L’appellation marron – improprement attribuée à des châtaignes – serait apparue sur le marché de Lyon au XVIIe siècle. Les Italiens y vendaient des châtaignes sans cloison, que les pâtissiers de la ville préféraient à la châtaigne ardéchoise. Et ce serait, paraît-il, en raison de la couleur des capes de ces marchands italiens, qu’on aurait surnommé ces fruits « marrons ».

Site "esprit de pays"

Marrons glacés, photo Internet.

Marrons glacés, photo Internet.

La châtaigne d’implantation très ancienne fut longtemps la base de l’alimentation humaine dans des régions entières. On appelait, d’ailleurs le châtaignier « l’arbre à pain » car la châtaigne remplaçait souvent les céréales dans le Massif Armoricain, le Massif Central, la Corse, le Portugal ou l’Italie du Nord. Mais aussi « l’arbre à saucisses » car les châtaignes servaient aussi à l’alimentation des porcs.

Elle est cultivée en Ardèche, Dordogne, Lozère, Var, Corse, et aussi Portugal et Italie.

Les châtaigniers vivent entre 400 et 800 m d’altitude, dans des sols frais, profonds et perméables. Ils n’aiment pas les sols compacts, humides et calcaires. Ils aiment la chaleur et le soleil.

 

La marchande de châtaigne

La marchande de châtaigne

Les châtaigniers ne sont pas à l'abri des prédateurs, ils souffrent d'attaques d'un nouveau parasite, le Cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus). voir cet article sur le blog de nos amis de FAVERGES :

Le Châtaignier est-il indigène en France ? Une question qui a fait couler beaucoup d’encre et qui est, semble-t-il, résolue.
On trouve sa présence en France, avec le Chêne, dans des pollens datant de la fin du miocène. Il est repoussé vers le sud par la dernière glaciation (- 10 000 ans). Comme en témoigne les analyses polliniques (lac de Creno), la Corse fut sans aucun doute une zone refuge en même temps que quelques points des Maures, des Cévennes, et des Pyrénées Orientales. Le climat lui redevenant favorable, il a regagné une partie de son aire potentielle. Cette reconquête, très lente car les châtaignes, lourdes, ne sont pas facilement disséminées sur de longues distances, a été radicalement favorisée par l’homme. Cultivé depuis l’antiquité, le châtaignier a été introduit presque partout en France où il représente près de 10 % de la forêt feuillue.

Internet

A consommer sans modération!!

L'amande fraîche contient jusqu'à 35 % de glucides (amidon, saccharose, dextrines), 5 % de fibres, mais est pauvre en protides (albumines) et lipides. Elle contient aussi des vitamines, notamment de la vitamine C et des éléments minéraux, notamment du potassium. Le taux de sucre du fruit évolue dans le temps. Il est généralement plus important quelques semaines après la récolte.

La farine de châtaigne contient plus de 75 % de glucides, ce qui en fait un aliment énergétique.

A consommer avec modération!!!

                                                                                        Bonnes fêtes de fin d'année

                                                                                        Christianne

Publié dans Flore

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D'un marronnier l'autre... ou comment Aesculus hippocastaneum en est venu à désigner un type d'article journalistique ?

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Marronnier : du ligure « mar » signifiant caillou (cf aspect et dureté semblables). Originaire d’Asie Mineure, un plant fut introduit à Constantinople en 1557.

Charles de l’Ecluse, ambassadeur à Vienne, en reçut un exemplaire en 1576 ; c'est ainsi qu'en 1612 le botaniste Bachelier planta un marronnier à Paris. Assez rustique, le marronnier est un arbre de parcs, de squares, d’alignement, de cours d'écoles !

Son nom binomial botanique est «étrange », puisque aesculus signifie en latin : chêne dédié à Jupiter ! Quant à hippocastaneum, nom utilisé en italien et allemand (voir dans Flore Helvétique et article précédent), et en anglais -horse chestnut, qui suggère que le marron servait de nourriture aux chevaux ….. (à vérifier) !

Aesculus hippocastaneum

Aesculus hippocastaneum

Comment cet arbre devint un article de journal « de faible importance, meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent, prévisible », et donc souvent repris dans la presse ?

Il est à noter que l'anglais se sert d'une expression similaire : 'old chestnut' ou ' hoary chestnut' (hoary = chenu, suranné). Or en 1816, une pièce de théâtre Broken Sword de William DIMOND faisait fureur, en dépit des mauvaises critiques, à Londres. Un personnage, lors du récit des aventures du héros, s'écrit : « un marronnier, Capitaine, un marronnier ! C'est la 27ème fois que je vous  entend raconter cette histoire et vous disiez toujours un marronnier jusqu'à maintenant ». Plus tard elle fut jouée aux USA et en avril 1896, le journal d'Ohio The Daily Herald tente d'expliquer l'origine de l'expression (argotique) du « marronnier journalistique »  par cette pièce de théâtre.

Broken Sword

Broken Sword

En France, un marronnier aux fleurs rouges fleurissait au-dessus des tombes des Gardes Suisses - tués en août 1792-  dans le jardin des Tuileries.

Chaque année la mention (dans des journaux de l'époque) de cette floraison, qui commençait le 20 mars parait-il, permettait aux nostalgiques de l'Ancien Régime de le commémorer !

Marronnier des Tuileries

Marronnier des Tuileries

Le dictionnaire « le Parler des Métiers » de Pierre Perret - éditions Robert Laffont 2002 – est plus expéditif : « article que l'on fait toujours à la même date : à la Toussaint, pour le 14 Juillet, etc. [Né lors d'un printemps des années 1930, il n'y avait pas d'informations importantes, le journal envoya quelqu'un photographier les marronniers en fleur sur les Champs-Élysées] Il bossait dans un petit canard, on ne sait pas trop ce qu'il vaut. On l'a mis sur les marronniers. » (fin de citation)

C'est ainsi que régulièrement paraissent des articles de teneur similaire aux mêmes dates : « comment perdre quelques kilos pour rentrer dans les maillots », lorsque les beaux jours sont revenus  - un exemple au hasard, parmi tant d'autres !

                                                   Jean

Quelques légumes pour un bon régime !!!

D'un marronnier l'autre... ou comment Aesculus hippocastaneum en est venu à désigner un type d'article journalistique ?
D'un marronnier l'autre... ou comment Aesculus hippocastaneum en est venu à désigner un type d'article journalistique ?

Publié dans Histoire et légendes

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