Entre Semnoz et Chéran IV
Suite de la conférence de Denis JORDAN, éminent botaniste Haut Savoyard,
conférence organisée par le Musée d'Histoire naturelle de Gruffy,
le 15 juin 2011
Et nous voici au bord du Chéran
Le Chéran, coulant entre ses parois de molasse, est de belle qualité biologique : apparaît l’amélanchier à feuilles ovales, la potentille caulescente (P. caulescens) qui ancre ses tiges solidement dans une fente de rocher.
Potentille caulescente :
On y trouve aussi la globulaire à feuilles en cœur,
Globulaire à feuilles en coeur :
l’épervière à feuilles embrassantes, la saxifrage paniculée (Saxifraga paniculata) et la fougère des fontaines (Asplenium fontanum),
Fougère des fontaines :
le grémil pourpre bleu (Lithospermum purpurocaeruleum), que nous avons déjà rencontré dans le canton de Seyssel.
La hêtraie descend dans la ravine, avec l’if, la dentaire (ou cardamine) à 7 folioles (Cardamine heptaphylla), le cyclamen aux feuilles rondes (C. purpurascens), la sauge glutineuse, la gesse du printemps, l’ancolie, le lys martagon, la laîche digitée (Carex digitata), le polystic à dents sétacées (Polystichum setiferum), fougère qui pousse dans les forêts.
Et des orchidées aussi : céphalanthère à longue feuilles (Cephalanthera longifolia), néottie nid d’oiseau (Neottia nidus-avis).
Cephalanthére à longues feuilles :
Néottie-nid-d'oiseau :
Une petite pinède abrite la coronille émérus arbrisseau (Hippocrepis emerus), la céphalanthère rouge (C. rubra)
Cephananthère rouge :
et le géranium sanguin. Deux plantes à fleurs protégées : le laser de Prusse (Laserpitium prutenicum – en Rh.-Alpes) et l’aster amelle (Aster amellus) protection nationale.
Dans le chaos du Chéran, on trouve des fleurs descendues de « là-haut », d’altitude : l’érine des Alpes et le saxifrage aïzoon ou saxifrage paniculé (Saxifraga paniculata).
Saxifrage paniculé :
S’y trouve aussi des fougères (Asplenium s.p.) et encore une fois, l’inule de Suisse ! Un arbuste, le saule blanchâtre (Salix laggeri) et avec lui au bord du torrent le pétasite (Petasites hybridus) et le chérophylle hérissé (Chaerophyllum hirsutum agg.).
Mais si des plantes descendent de la montagne, d’autres se servent de la voie naturelle de pénétration que représente le Chéran pour remonter et envahir : l’impatience de l’Himalaya, la renouée du Japon, (dont nous vous avons déjà parlé).
Jean GUHL
Vous trouverez un article et des photos de la renouée du Japon sur ce blog.
Le pont de l'abîme et le Chaos du Chéran :
Le pont fut édifié en 1888 par l'ingénieur des Ponts et Chaussées, Ferdinand ARNODIN. Il s'agissait alors de remplacer une passerelle qui se situait deux kilomètres en aval au fond de la vallée.
Cet ouvrage métallique est à suspension amovible, d'une portée de 72.60 m et culmine à 96 m au dessus du Chéran.
Retrouvez l'histoire du pont de l'abîme sur le site :
photos.piganl.net/2010/abime/abime.html
et pour la balade, voyez ce plan car quand il fait chaud, c’est parfait !
Photos Nicole, Sylvie et Christianne