Mayotte, Petite Terre, suite...
La plage secondaire de Moya,
Elle est plus sauvage que la plage principale et abrite la plus petite mangrove de Mayotte. J’ai eu le plaisir de découvrir l’endroit en empruntant un petit passage sur la dune et après avoir abandonné pour un temps, Anaële et Philippe, tout au plaisir de la baignade et de la bronzette sur la plage principale.
La mangrove.
"Elle a un rôle vital dans l'écosystème de l’île, puisqu'elle sert de zone tampon entre ta terre et la mer, entre les eaux douces et les eaux salées.
Elle est un lieu de reproduction de la faune marine. Une multitude d'espèces de poissons viennent se reproduire à l'abris des prédateurs. Les petits poissons y grandissent avant de partir à l’aventure en pleine mer.
La mangrove sert de filtre entre terre et mer, eau douce et eau salé. Elle retient les particules qui se trouvent dans l'eau avant qu'elle ne soit rejetée dans l’océan“.
Végétation des mangroves.
Les Palétuviers
Les palétuviers règnent en maître sur l’ensemble des mangroves du lagon de Mayotte. C’est dans l’enchevêtrement de leurs branches et de leurs racines-échasses que vit un écosystème riche et varié, comportant notamment des crabes, des poissons, des oiseaux, des chauves-souris et quelques lézards. Parmi les 7 espèces de palétuviers présents à Mayotte, j’ai choisi 3 espèces représentatives de leur diversité.
- Palétuvier rouge, Rhizofora mucronata, Rhizophoracées. Représente 80% des palétuviers de Mayotte. Ses racines échasses* et ses graines germant sur l’arbre correspondent à l’image d’Epinal du palétuvier.
La graine du fruit (baie) germe sur l’arbre en hypocotyle (40 cm) qui se fiche dans la vase quand la propagule** se détache de l’arbre.
* Racines échasses et pneumatophores :
Les Racines échasses pour les palétuviers du genre Riphora et les pneumatophores pour d’autres genres, ont la même fonction, ils se situent au-dessus de l’eau pour capter l’oxygène présent dans l’air, grâce aux lenticelles situées à leur surface.
**Propagules : Les propagules du palétuvier rouge sont des tubercules longs qui tomberont naturellement dans le sol pour germer.
- Palétuvier blanc, Avicennia marina, Acanthacées, espèce la plus ubiquiste, ses racines développent des pneumatophores fins et nombreux. Sa graine se propage aux alentours immédiats, par flottaison.
- Palétuvier fleur, Sonneratia alba, Lythracées (comme les salicaires)
La fleur de Sonneratia alba est éphémère et nocturne : son épanouissement ne se fait que sur une nuit seulement. La journée suivante voit déjà le début du flétrissement des étamines. Durant cette nuit de floraison, la richesse du nectar contenu dans la fleur attire les papillons de nuit et les chauves-souris. Le fruit est une baie qui ressemble à un soleil (vert). Les racines du palétuvier fleur, émettent des pneumatophores* coniques de 30 à 40 cm de haut et de couleur saumon.
Faune des mangroves mahoraises.
Quelques exemples en images.
- Oiseaux
Héron Crabier blanc – Alordea idae, petit héron de 45 à 48 cm, endémique de l’océan indien, il est classé “en danger d'extinction au niveau mondial", ne pas confondre avec le héron garde-bœufs
Héron garde-bœufs - Bubulcus ibis, très répendu dans tout l’hémisphère sud.
Drongo de Mayotte - Dicrurus waldenii. Endémique et résidant de Mayotte.
Oiseau lunettes – Zosterops mayentis. Endémique de l’île (de la taille d'une fauvette).
- Crabes
Crabe violoniste – Uca pugilator, une des deux pinces du mâle est énorme et fait penser à un violon.
Crabe de terre – Cardisoma guanhumi. Le crabe de terre est un crustacé terrestre, mais qui respire comme ses cousins, au moyen de branchies : il a donc besoin d'humidité, Il creuse un terrier dans le sable ou la terre humide, à proximité de l'eau.
Crabe des palétuviers – Neosarmatium meinerti, originaire de l’Ouest de l’Indo-Pacifique a été découvert dans l’océan indien depuis relativement peu d’années.
Gévarcin bourreau – Cardisoma carnifex, “carnifex” signifie en latin “le bourreau” et bien qu'il soit à l'occasion omnivore, c’est un animal inoffensif essentiellement herbivore qui consomme les feuilles tombées au sol.
Autres occupants des mangroves mahoraises.
Lézard – Trachylepis comorensis
Gecko à tête plate – H’midactylis platycephalus,
Couleuvre de Mayotte, Indotyphlops braminus. Cette espèce est, avec une des rares espèces de serpents parthénogenétiques*. Les femelles pondent leurs œufs, de la taille d'une cacahuète, sans s'accoupler.
Le Caméléon de Mayotte - Furcifer polleni, sa langue est composée d’un muscle accélérateur. Son extrémité est recouverte de nombreuses glandes épithéliales ainsi que de nombreuses papilles qui adhèrent sur les irrégularités de la surface des proies tels des crochets collants
Anchois indien - Stolephorus indicus.
Carangue crevalle – Caranx hippos.
*La parthénogenèse, est la division à partir d'un gamète femelle non fécondé. C'est un mode de reproduction monoparental comme l’auto-fécondation qui nécessite quant à elle l’intervention des deux gamètes, mâles et femelles, apportés par le même individu hermaphrodite.
Lac Dziani.
Les cratères de Petite Terre, deux ouverts sur l'océan et le lac Dziani, forment le site de Moya, vestige d'une activité volcanique récente (sans doute entre 4000 et 7000 ans). Petite Terre, plus récente que Grande Terre, est née d'un épisode volcanique qui a percé la barrière corallienne déjà formée.
Un petit regret par rapport à ce site, par manque d’info, (je pense que Philippe ne connaissait pas). Nous aurions pu observer le “lac Dziani“ depuis un promontoire. (La voiture était garée à quelques dizaines de mètres de l’endroit) le signe* sur la photo désigne l’emplacement du parking.
Prochains rendez-vous, “ Grande Terre“ et son littoral avec des plages différentes et autant d'occasions d'aborder de nouveaux sujets
Direction Mamoudzou, par la Barge.................
JOANNY
Photos Internet