Différentes nuances de….blancs, en latin et grec de botanistes !
Comment pour dépeindre l’arc en ciel de couleurs qui pare toutes les fleurs de nos campagnes et de nos montagnes, voila mon propos aujourd'hui. En tout cas, ils ont dû faire preuve de beaucoup de subtilité : ton, demi ton, quart de ton, dans toutes les couleurs, y compris le blanc, voici le challenge…
NB :
Voyons le blanc justement. Il n’y a pas un blanc mais de multiples nuances de blanc. Blanc mat, blanc brillant, blanc cassé, blanc légèrement teinté de jaune, blanc verdâtre, blanc rosé, blanc presque gris etc….
Tout d'abord blanc pur, albus en latin. On rencontre de nombreux taxons à fleurs de couleur blanche dans la nature. J’ai l’embarras du choix dans mes photos. J’ai choisi mes préférées.
Asphodelus albus, l’asphodèle blanc, ne semble pas présent en Haute-Savoie mais on le trouve en montagne, en Savoie et plus au sud. Jolis tépales à nervures dorsales rougeâtres.
Dictamnus albus, le dictame blanc ou fraxinelle, c’est l’éclatante beauté du dictame qui a sans doute ébloui nos botanistes car il s’appelle blanc mais les pétales de ses jolies fleurs sont rosés, veinés de pourpre ! Ce taxon peu fréquent est protégé en Rhône-Alpes et PACA.
Petasites albus, pétasite blanc. Très fréquent et très modeste celui-ci, on le trouve au printemps dans les forêts et les lieux humides.
Même les violettes peuvent être blanches ! C’est Viola alba mais on rencontre, au printemps dans nos campagnes, deux sous-espèces (ssp) de violettes blanches :
Viola alba ssp alba, violette entièrement blanche, même l'éperon.
Et Viola alba ssp scotophylla, elle est blanche mais son éperon est violet clair.
Clic sur la photo pour voir les détails.
Autre nuance de blanc, blanc comme la neige, niveus.
Luzula nivea, luzule blanc-de-neige, une des plus grandes luzules ! Ses inflorescences légères et immaculées se balancent les longs des chemins de montagnes, au printemps.
Et blanc en grec ? C’est leukos.
Cette fois, ce sont les feuilles que qualifie l’adjectif d’espèce : Adenostyles leucophylla, (leukos, blanc et phylla vient de phullon, feuille en grec). Les feuilles de cette adénostyle sont blanches dessous.
Et blanc crème, Ochroleucus, (du grec okhros jaune pâle, leukos blanc)
Trifolium ochroleucron, trèfle beige, un trèfle d’un jaune très pâle, presque blanc.
Une autre racine latine qui a de nombreux dérivés, canus, gris blanchâtre ce qui donne subcanus légèrement gris, canescens ou subcanescens, grisonnant ou couvert de poils gris (revoici des poils !) et aussi, incanus, blanchi par l’âge....
Senecio incanus, le séneçon blanchâtre qui pousse en montagne, dans les Alpes. Là aussi ce sont les feuilles qui sont blanchâtres.
Ou pâlissant pallescens, (pallere, pâlir),
Trifolium pallescens, trèfle pâlissant qui pousse en montagne dans les Alpes et en Auvergne. Sa particularité, ses fleurs blanches ou rose pâle sont rabattues après floraison.
PS : l’adjectif palissant peut qualifier d’autres couleurs que le blanc.
On s'arrête là pour le blanc, la suite en couleur........
Christianne
Sources : Le latin au jardin, Diane ADRIAENSSEN, librairie Larousse.
Flore Helvétique, édition Belin.