generalites
Bonne année 2022...
... à tous les amateurs de botanique et à tous les autres aussi, évidement. Préservez vous du Covid. Il ne s’attaque pas aux végétaux (semble-t-il), mais les humains s’en chargent, hélas.
Souhaitons que 2022 apporte des progrès en matière de protection de la nature.
Bon, on commence l’année avec un tout petit peu de botanique !
A Noël, point de fleurs en nos jardins ni dans les près ni en forêt. Mais en nos maisons, c’est la saison des poinsettias ! Il nous vient d’Amérique centrale humide (Mexique) d’abord puis des USA où il a été cultivé et où il est devenu très à la mode à Noël.
Nom botanique Euphorbia pulcherrima, de la famille des Euphorbiacées. Comme son petit surnom l’indique, étoile de Noël, il est très prisé en période de fin d’année sous nos latitudes aussi. Les bractées colorées rouge vif font sa valeur ornementale, les fleurs n'ayant pas d'intérêt mais fleurs tout de même, fleurs mâles apétales autour d'une fleur femelle.
Les feuilles alternes sont vert foncé, acuminées à base cunéiforme et au long pétiole pouvant être coloré, aux nervures marquées et à la marge ondulée.
J’adore son mélange de vert et de rouge.
Attention ! Sa sève (latex blanc) est toxique par contact ou ingestion, comme chez toutes les Euphorbes.
Bonne année
Le jardin exotique et botanique de Roscoff....
Une belle escapade océane fin septembre m’a permis de découvrir le jardin exotique et botanique de Roscoff. « C’est l’hémisphère Sud dans le Finistère Nord. » Un jardin de 16 000 m² rassemblant plus de 3 000 espèces de plantes subtropicales.
Un beau jardin assez récent car créé en 1986 à l’initiative de Messieurs Louis Kerdilès et Daniel Person. Une entrée sans prétention et des allées de gravier blanc bordées de verdure.
« Le Jardin présente au public l’une des plus grandes collections de plantes australes cultivées en plein air sous nos climats (+ de 3500 espèces) : principalement composée de plantes d’Afrique du Sud, d’Océanie, d’Amérique du Sud, des Îles Canaries, de Madère et d’Amérique centrale. Ces plantes ne sont pas classées par continent mais disposées pour former un paysage naturel ».
Après le potager de l’hémisphère Sud, voici une serre froide plantée de succulentes et de cactées non rustiques.
Ici se développent des plantes grasses ou succulentes et des cactus.
Les succulentes sont dites xérophytes, elles stockent dans leurs tissus les nutriments nécessaires à leur survie en période de sècheresse. Elles n’ont pas forcement d’épines.
Les cactus ont modifié leur apparence pour s’adapter à la sécheresse, leurs feuilles ont évolué en épines afin de moins transpirer, de mieux d’hydrater et surtout de se défendre contre les prédateurs.
Ces succulentes et ces cactées sont accompagnées de quelques plantes dont les fleurs colorent la serre. Juste à l’entrée, une plante spectaculaire, Aristolochia gigantea, une plante grimpante originaire d’Amérique du Sud.
Plus loin Dolichandra cynanchoides, une autre plante grimpante.
Au sortir de la serre, le chemin continue au milieu de la verdure, quelques fleurs tout de même malgré l’automne commençant, Abutilon pictum, appelé parfois «Abutilon strié», « lanterne chinoise ».
Amaryllis belladona, lis belladone blanc,
Plus loin, un petit coin tranquille pour se reposer.
Un rocher de 18 m de haut, appelé Roc’h Hievec, situé au milieu du jardin, le protège des vents d’est. Il emmagasine la chaleur pour la restituer la nuit. Après l’ascension des 78 marches un panorama sur la Baie de Morlaix est offert.
Avec ce beau ciel bleu et la Manche calme, c’est magnifique. L’île de Batz n’est pas visible car le jardin se situe à l’est du promontoire occupé par Roscoff. La vue s’étend sur le port des ferries qui relient la Bretagne à l’Irlande et sur le port de plaisance.
A suivre....
Christianne
Botaniste, remue gentiment ta vieillissante carcasse,
Oublie la clôture et va-t'en en campagne,
Tâter du viseur et de la loupe dorée
Accroche à ton cœur la superbe plantule,
Nourris ton âme d’une riche nature,
Imagine qu’enfin, à nouveau elle respire,
Savoure goulûment ces instants de bonheur,
Trouve ainsi la paix et un petit peu d’espoir,
Ecoute les oiseaux qui n’osaient plus y croire.
André
Ces quatre textes ont été écrits l'an dernier pendant le premier confinement, maintenant nous finissons (?) le troisième et ils sont toujours d'actualité. L'an dernier nous pensions que cela finirait bien vite et maintenant, nous l'espérons...
Botanique doléance
Eh bien ! Régnez Coronavirus cruel,
Et vous, Confinement, séide fidèle,
Suspendez les balades ! Ni sentes, ni ruelles !
Jusques à quand faudra-t-il attendre
Pour s ‘exclamer à la Rousseau « ah ! De la pervenche ! »,
Voir dans les prairies fleurir l’aubépin vert tendre ?
Dans un mois, dans un an, comment pourrons-nous
Remettre des noms sur les fleurs autour de nous ?
Que le jour recommence, que le jour finisse
Sans voir les tendres plantules qui fleurissent ?
Arpenterons-nous encore les pentes ardues
A cueillir lavande, mélisse, romarin, bec-de-grue ?
Oh ingrat Virus ! Nous privant de ces fragrances
Daignerez-vous compter les jours de nos souffrances ?
pastiche de Bérénice-scène du théâtre du XVII° siècle.
Jean
Jusqu'en mai Ah! cher Jean, songez-vous en vous même
Comme ces temps cruels sont affreux et bien blêmes !
Dans quelques mois comment donc serons-nous?
Que le printemps commence, que le printemps finisse
Sans que jamais nous n'ayons vu narcisses
Sans que jamais Gruffy n'accorde ses caresses
Aux poacées, aux mousses, aux fleurs et leurs promesses!
Ces mois si longs pour tous seraient pleins regrets?
Mais il ne s'agit plus de geindre, il faut RÊVER.
pastiche de Botanicus, oups Britannicus Acte IV scène 5
Catherine
Botaniste déprimée
Heureux qui comme un botaniste, fit une belle rando
Ou comme cestuy-là qui fit plein de photos
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Regarder sur son PC, ses listes et sa moisson
Quand reverrai-je, hélas, des orchidées sauvages
Les beaux labelles dorés, chers à nos gros bourdons
Les fameuses triplées et toutes les atocions
Les Apiacées jolies, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît un séjour dans les prés et les bois
Que de mon salon, pothos et livres au choix,
Plus que tele, me plaisent pique-niques et copains
Plus ma Haute-Savoie, que l’herbe du jardin,
Plus le plein air que les films d’autrefois,
La pandémie finira, est-ce bien certain ?
A la manière de Du Bellay
Christianne, écrit en avril 2020 !
C'est le printemps !!!
Tandis que le froid s'attarde, que le vent nous gèle encore,
que Le "virus" ne se décide pas à décamper,
malgré les contretemps, les contre-attaques,
les contreparties, les contre-mesures,
les contrecoups, les contresens,
les contreventions, les contre-ordres
les contre-avis, les controverses,
Mars, en secret, nous prépare sa contre-offensive,
le printemps !
Petit entr'acte printanier : Le cocker et la fritillaire !
Un botaniste qui vivait en solitaire,
Décida, pour l’accompagner dans ses sorties,
De se procurer un chien, un petit cocker.
Mais l’acheteur fut extrêmement surpris
Que l’animal ne comprenne pas ses consignes :
« Assis, debout, couché ! », cela n’est pas malin,
Mais connaître le nom des plantes est discipline
Beaucoup plus aisée que l’enseignement canin !
C’était surtout pour se faire allonger la bête
Que malgré force cris et exaspérations,
Et des heures à voir les tutos sur Internet
Qu’il dut bien admettre l’échec de l’instruction.
En ronchonnant, il partit en promenade,
Accompagné de son indocile disciple.
Il rêvait que sa scientifique balade
Fut nouvelle occasion d’émotions multiples
En matière de fleurs, de feuilles, de noms en latin,
Art plus captivant que de parler à un chien!
Alors que l’animal folâtrait sans s’en faire,
Ignorant des pétales le nombre et la couleur,
Il entendit son maître chanter de bonheur :
C’est qu’une nouvelle fleur il avait découvert !
Le bonhomme s’était allongé dans le pré :
Il essayait de réaliser un cliché
De l’herbe à la pintade, la douce fritillaire,
Dont toujours le calice regarde par terre.
Notre cocker resta de la scène pétrifié :
Qu’une fleur couleur mauve fasse se prosterner,
Puis se vautrer dans le gras de cette prairie,
Un si grand philosophe, sans doute un érudit,
C’est que ce professeur, malgré sa dictature,
Acceptait les lois du règne de la nature !
Si un humain se couche devant un végétal,
Alors lui obéir est une chose normale !
C’est depuis ce matin que le chien obéit,
Et qu’aussitôt devant son maître il s’accroupit
A sa prime douce parole prononcée.
Les fleurs ont parfois des pouvoirs insoupçonnés !
Fritillaria meleagris
La fritillaire pintade, doit son nom meleagris, mot latin signifiant pintade, au fait que la robe de ses clochettes évoque le plumage tacheté d’une pintade. Le nom de genre, Fritillaria vient du mot latin fritillus, petit godet pour jouer aux dés.
Elle est en grand danger, malgré son statut de protection nationale et son inscription sur la liste rouge des plantes menacées. Elle est plus présente dans les régions de l’ouest de la France, en Poitou, Charentes….
C’est une sauvage spécifique des zones inondées. Hôte des zones humides qui reculent sous l’effet de l’urbanisation, elle se reproduit lentement. Pourtant, elle a à sa disposition deux modes de reproduction. Via son bulbe comme toutes les liliacées, le processus est lent. Quant à sa reproduction sexuée, la Pintade se montre tout aussi nonchalante, période de floraison courte, les graines donnent naissances au printemps suivant à de jeunes pousses qui ne montreront pas de fleurs avant... la troisième ou quatrième année!
Heureusement elle est toxique et ne risque pas de se retrouver dans les cueillettes de sauvages comestibles ! Toute la plante (plus particulièrement le bulbe) renferme un alcaloïde, l'impérialine, qui peut s'avérer mortelle pour l'homme en cas d'ingestion (risque d'hypotension et d'arrêt cardiaque).
Poème proposé par Joanny