J’ai un pistil à trois styles, très très très long,
six étamines insérées sur deux niveaux différents.
pas de feuilles,
six tépales pétaloïdes rose lilas,
Je suis, je suis…..
Colchicum autumnale, le colchique d'automne !
Colchicum autumnale, le colchique d'automne !
C’est la fleur d’automne par excellence, « colchiques dans les près fleurissent, fleurissent… ».
Colchicum autumnale, le colchique d'automne !
Le bulbe est profondément enfoui dans le sol.
Il contient l’ovaire qui, une fois fécondé, attend la fin de l’hiver pour achever sa maturation. C’est ainsi qu’on trouve au printemps feuilles et fruits : trois à six feuilles oblongues, plus ou moins charnues et une capsule contenant de nombreuses graines où subsistent souvent les restes desséchés des styles.
Colchicum autumnale, le colchique d'automne !
Le colchique contient de la colchicine, alcaloïde très toxique
Ce pont franchit le Rhône, entre les communes de Culoz (Ain) et de Ruffieux (Savoie). Un chemin borde la rive du Rhône, c’est le GR 65, la balade est facile, il fait beau, un gros bémol cependant : les rives du Rhône à cet endroit sont « colonisées » par toute une variété de plantes envahissantes, un bel inventaire, la panoplie complète !
En 2015, notre groupe a déjà rencontré, le long de cette même rive, une forte population d'ambroisie à feuilles d'armoise, Ambrosia artemisiifolia. Les allergies qu’elle provoque ont fait l’objet d’un article en septembre 2015. La visite de cette année confirme l’implantation massive de cette envahissante, malheur aux allergiques !
ambroisie à feuilles d'armoise, Ambrosia artemisiifolia.
Jean Loup nous a fait découvrir les fleurs de cette astéracée monoïque.
Les capitules femelles, de 1 à 7 fleurs apétales, peu nombreux, sont à l’aisselle des feuilles caulinaires supérieures.
Ils sont situés au-dessous les capitules mâles de 5-12 fleurs, qui sont nombreux, penchées, et situés sur le haut de la tige. La pollinisation est facile !
D’autres envahissantes prolifèrent partout, des renouées du Japon, Reynoutria japonica, des arbres à papillons, Buddleia davidii, dessolidages glabres ou verges d'or géantes, Solidago giganteae et dessolidages du Canada,Solidago canadensis.
Voici aussides topinambours, Helianthus tuberosus,ils ne sont pas encore fleuris, les tiges peuvent atteindre 2,5 m, les capitules sont jaune vif, voici des photos de 2015.
topinambour, Helianthus tuberosus
topinambours, Helianthus tuberosus, photos de Nicole
Et puis n’oublions pas les balsamines géantes,Impatiens glandulifera,photographiées par André.
balsamine géante, Impatiens glandulifera,
balsamine géante, Impatiens glandulifera, fruits
Voici ses étamines qui masquent le pistil.
Hélas, ma liste d’envahissante n’est pas exhaustive…….
Quelques plantes autochtones survivent, des odontites tardifs, Odontites vernus ssp serotina, couleur « vieux rose », photographiées par André.
odontite tardif, Odontites vernus ssp serotina
Des séneçons à feuilles de roquette,Senecio erucifolius,Les capitules en corymbes terminaux ont à leur base des calicules cylindriques à deux rangées de bractées.
séneçon à feuilles de roquette, Senecio erucifolius
Et au bord de l’eau, une lamiacée, le chanvre d’eau, Lycopus europaeus , fleurs en pseudo verticilles à l’aisselle des feuilles. De petites fleurs blanches ponctuées de rouge, photographiées par Jean Loup et André
chanvre d’eau, Lycopus europaeus
chanvre d’eau, Lycopus europaeus
Combien de temps la flore autochtone résistera-t-elle aux «envahisseurs » ??
Voici un article de Jean déjà publié mais très interessant en cette saison. Il nous raconte une petite fleur que nous avons rencontrée lundi, au bord du Rhône. On passe souvent sans la voir sauf si on s'interroge sur les minuscules points blancs qui parsèment les herbes encore vertes de ce début d’automne. Je laisse la parole à Jean….
Il est fréquent de voir aux bords des routes, talus, l'espèce éponyme de la famille, Oenothera biennis (onagre bisannuelle) ou, comme dans la photo ci-dessous, Oenothera glazioviana (onagre de Glaziou – probablement échappée d'un jardin)…
Sépales striés de rouge......
Et quatre stigmates du pistil dépassant largement les étamines.
Étymologiquement, il y a de l'âne dans ce nom (onagros), mais aussi du vin (oinos) et la décoction des racines ferait un philtre de sorcière pour amadouer les bêtes sauvages ! Il y a là des sortilèges du dieu Pan.... mais ne nous égarons pas ! Pas de pan......ique !
En revanche, il y a bien de la magie dans cette famille peu étendue, car une plante discrète (pas évidente à repérer la première fois) en fait partie et porte le nom à semer l'effroi deCircaealutetiana (Circée de Paris, herbe aux sorcières).
Ce nom est celui de la magicienne qui transforma les compagnons d'Ulysse en pourceaux - tout en leur laissant leur conscience d'êtres humains - ! L'ensorceleuse fut néanmoins vaincue, « conquise », par notre héros ; il fut guidé pour ce faire par Hermès (Mercure), « qui lui donna une herbe qui le sauverait des mortels artifices de Circé » .
Qui distingue à première vue, dans ce fouillis de bois humide et de ravin (son milieu habituel), Circaea lutetiana?
Circaea lutetiana, circée de Paris
Vue de plus près, on ne s’attend pas à des sortilèges :
Circaea lutetiana, circée de Paris
Plante pubescente, aux feuilles ovales-lancéolées acuminées*, elle dresse une hampe florale d'une bonne dizaine de cm, avec de fleurs bimères (2S,2P,2E), pétales bifides, blanc ou rosé.
* se terminant en longue pointe éffilée.
Circaea lutetiana, circée de Paris
à noter les sépales teintés rouge rosé, réfléchis.
Circaea lutetiana, circée de Paris
Les fruits sont des capsules obovales en poire, hérissés de poils crochus, hispides à deux loges.
Circaea lutetiana, circée de Paris
Circaea lutetiana, circée de Paris
Pourquoi Circé ? Pourquoi Lutetiana ? Paris était connu jadis comme la ville des sorcières ? (L'Affaire des poisons date de 1680, où la Voisin fut brûlée en place de Grève – un siècle avant Linné!)
Elle fut utilisée en Autriche, naguère, comme tisane. En usage externe, en macération dans de l'alcool, elle traitait les rhumatismes, la goutte, infections et fièvres (c'est l'alcool qui devait faire effet, la plante qu'un prétexte !...)
Gaston Bonnier aurait écrit..............
plante magique ayant servi dans les enchantements. On dit que celui qui la cueille sera maudit.
Le Guide Vigot de la Flore dit ..............
qu'elle devrait plutôt porter le nom '' d'herbe des sourciers'', tant elle révélatrice de la présence d'humidité et d'eau en sous-sol.
Mais c'est là faire grand cas de l’appellation vernaculaire et n'explique pas son nom latin.
Alors rêvons un peu, imaginons que c'est elle la plante magique utilisée par Ulysse.......
NB. : les épilobes -espèces plus nombreuses – font partie des onagracées !
La Flora Helvetica dit des onagres, genre venu d'Amérique du Nord :
"Ce genre présente des combinaisons de caractéristiques si nombreuses qu'une taxonomie n'est pas possible" p .682
(photos de l’auteur, d'André, sauf trois emprunts à –Wikipedia)