Les puces de neige
Cela fait plusieurs années que lors de marches hivernales en raquette, dans nos belles forêts enneigées, nos accompagnateurs nous parlent de « puces de neige ». Au début j’ai pensé que c’était un gag pour touristes naïfs, du genre dahu, juste bon à nous faire mettre à quatre pattes dans la neige, à la recherche d’un insecte invisible. Souvent quand je disais « je n’en trouve pas » la réponse était « c’est normal il fait trop froid » ou «aujourd’hui il fait trop chaud ».
Mais la semaine dernière, je les ai vues et elles sautent vraiment. Petites « choses » noires, comme si on avait versé un peu de poivre moulu sur la neige, mais ce poivre là, il bouge !
Notre guide nous a expliqué :
« Les puces de neiges sont des collemboles, petits insectes très primitifs qui n’ont pas d’ailes et dont certaines espèces sont équipées d’un appendice fourchu appelé furcula ou furca, qui leur permet de sauter comme une puce. Les collemboles que l’on retrouve sur la neige sont appelés Snow Fleas par les anglophones. Un autre organe spécifique aux collemboles est le collophore, ou tube ventral, qui sert à aspirer des liquides et à adhérer à des surfaces lisses. Il participe aussi à la respiration de l'insecte. La taille et la couleur varient beaucoup selon l'espèce. La plupart mesurent moins de 3 mm de long, mais certains peuvent atteindre 1 cm. On voit les puces des neiges surtout à la fin de l’hiver, elles ont résisté au froid, engourdies et quand la température s'élève, elles s’activent et elles remontent du sol vers la surface».
J’ai cherché sur Internet, j’ai trouvé des photos, des articles, surtout de nos amis canadiens qui semblent en héberger beaucoup.
N’ayant aucun savoir d’entomologiste, je réponds succinctement à quelques questions basiques dont j’ai trouvé les réponses sur Internet, je cite donc :
Qu’est-ce qu’un collembole ?
« Les collemboles sont de très petites bestioles à six pattes, qui ne présentent aucune métamorphose. Ces petits arthropodes sont très anciens, (dévonien, c à dire 400 millions d’années) ; de nombreux caractères primitifs ont motivé les spécialistes à ne plus les considérer comme des insectes ».
J’ai trouvé aussi :
« Nombre d'espèces au Québec : À ce jour, on a recensé 160 espèces de collemboles dans la province. Il y en aurait environ 500 au Canada. En Amérique du Nord, on compte 677 espèces réparties en 7 familles et il y a plus de 6 000 espèces réparties en 20 familles dans le monde. »
Impressionnant non !!
Est-ce que ces « puces » peuvent piquer les humains et les animaux ?
Le nôtre semble être le collembole nivicole qui, bien que sauteur, n’est pas une véritable puce et donc ne pique pas.
Qu’est qu’ils mangent, ces collemboles ?
Ces arthropodes consomment une grande variété d'aliments, dont principalement des champignons, des spores et de la matière végétale en décomposition.
Et qui les mange ?
Comme tous les êtres vivants (ou presque), ils ont leurs prédateurs : beaucoup d’espèces de fourmis en raffolent.
Comment résistent-ils au froid ?
Sur le sujet rien de précis sur internet, alors si vous avez des « tuyaux » n’hésitez pas à faire des commentaires sur le blog.
NB : les collemboles ne sont pas tous adaptés au froid, certaines espèces préfèrent la proximité des volcans!
Ils servent à quelque chose ?
Comme tous les êtres vivants (ou presque), ils ont un rôle dans l'écosystème.
Les collemboles font partie de la faune des sols et sont un maillon essentiel dans la décomposition des végétaux. Ils se nourrissent de détritus verts (essentiellement de feuilles mortes) et de champignons. Munis de solides pièces buccales, ils peuvent broyer des matières relativement dures. Ils interviennent ainsi dans la fragmentation des déchets végétaux et facilitent l'action de biodégradation des bactéries ainsi que le processus de compostage.
En Europe on trouve généralement de 50 000 à 400 000 individus par mètre carré de sol, on devrait donc en retrouver des quantités similaires dans les composts traditionnels (les lombricomposts ne sont pas concernés).
Pour finir, une photo de l’aspect général, cette partie noirâtre de la neige, à droite, n'est pas de la neige sale, mais une colonie de « puces de neige » :
Plusieurs sites interessants sur Internet dont
http://www.jsbouchard.com
http://www2.ville.montreal
Christianne