Le Ginkgo biloba
GINKGO BILOBA,
yínxìng en chinois, maidenhair tree en anglais
2011, année de l’arbre, le saviez-vous ?
Que vers moi tes pas accourent
Que vers moi tes enjambées s’allongent
Car j’ai quelque chose à te dire,
Une parole à te communiquer,
La parole de l’arbre
Une parole que les hommes ne connaissent pas
Et que les multitudes de la terre ne comprennent pas.
Epopée de Gilgamesh, il y a 5000 ans !
Pour nous, ce sera le Gingko biloba, arbre mythique qui orne les rues de nos villes depuis quelques années et que nous avons déjà rencontré dans les jardins de l’abbaye de Valloires, en Picardie. C’est le seul représentant actuel de la famille des Ginkgoacées.
Robuste, peu exigeant quant au climat, le Ginkgo biloba n’a pas seulement résisté à Hiroshima, il a résisté au temps : son ancêtre était présent il y a 250 millions d’années, avant l’apparition des dinosaures. Il est également présent au Jurassique (ère secondaire). S’il est sans doute le doyen de nos arbres, il est à feuilles caduques caractéristique moderne. Notre cher Darwin l’appelait « fossile vivant ».
Son port hésite entre celui des conifères et celui des feuillus. Ses branches sont peu ramifiées, les rameaux sont très courts.
Sa feuille ne ressemble à aucune autre avec sa forme d’éventail, elle est divisée en deux lobes chez les arbres jeunes, d'où
son nom (bi-loba).
Remarquez les nervures de la feuille :
Comment est-il parvenu jusqu’à nous puisqu’il n’existe plus à l’état sauvage ?
Les variations climatiques du quaternaire ont eu raison de ses ancêtres en Europe et en Amérique. Il doit sa survie grâce à la sagesse et à la patience des jardiniers chinois, il y a 3000 ans. L’arbre est beau, il passe du vert tendre au jaune d’or. On rencontre de magnifiques spécimens très agés en extrême-orient.
Au printemps :
A l'automne :
Le fait que cet arbre soit dioïque correspond au goût de l’alternative extrême-orientale (le Ying et le Yang….), cela a sans doute influencé le choix des jardiniers qui entretenaient les «espaces verts» des palais et des sanctuaires.
Et c’est sa résistance à la pollution qui le fait choisir par les paysagistes urbains contemporains.
Jeunes ginkgos rue Henri Bordeaux, à Annecy
L’arbre qui pond des œufs !
Le ginkgo ne dissémine ni spores, (telles les fougères) ni graines (tels les arbres ou les graminées) mais directement des ovules.
Qu’est-ce qu’un ovule en botanique ? C’est l’ensemble des cellules reproductrices femelles.
L’espèce est dioïque, c-a-d qu’il existe des individus mâles et des individus femelles. L’arbre femelle se couvre de gros ovules (3 ou 4 cm de diametre) tandis que l’arbre mâle porte des chatons de forme cylindrique.
Les ovules :
Les chatons :
L'ovule est couvert d'un tégument de couleur jaune-brun, charnu extérieurement et coriace intérieurement, ce qui fait qu'on confond souvent cet ovule avec un fruit notamment avec une drupe. L'ovule mesure de 2 à 3 cm de diamètre. Avant l'automne, il est lisse et attirant mais toxique, notamment la partie charnue du tégument, car elle contient de l’acide butanoïque, ce dernier est à l'origine de l'odeur de beurre rance que dégage l'ovule à l'automne lorsqu'il commence à se rider.
Un ovule fécondé par le pollen d'un plant de ginkgo mâle germera immédiatement, donnant naissance à une jeune pousse, généralement située au pied du plant mère.
N.B. : L’ovule non fécondé ne résiste pas au froid comme une graine.
Propriétés médicinales :
Le ginkgo a de très nombreuses applications médicales (circulation capillaire, vasodilatateur, circulation veineuse, etc.) découvertes depuis plusieurs millénaires. Riche en flavonoïdes, l'extrait de feuilles de ginkgo est un puissant antioxydant.
Il permettrait aux personnes atteintes du syndrome de Raynaud de supporter le froid.
P.S. : on dit que le chignon des sumotori à la forme d’une feuille de Ginkgo
Christianne
Sources :
L’arbre qui a vaincu le temps de Pierre-François MICHEL, éditions du Félin
Wikipédia
Photos Nicole, Christianne