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Ces baies qui n'en sont pas !

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Tout le monde connaît ces petites boules noires odorantes que l’on trouve dans la choucroute ! Ce sont des “baies de Genévrier“ me direz-vous. Et bien non ! Elles proviennent effectivement du Genévrier, mais ce ne sont surtout pas des baies *.

 

Pour bien comprendre, quelques notions de Botanique s’imposent.

 

Tout d’abord, situons notre arbuste ! Le Genévrier commun, Juniperus communis, de la famille des Cupressacées est un conifère non résineux.

 

Le vocable de "conifères", plus ou moins synonyme de "résineux" ou d'arbre "à feuillage persistant", couvre d'une façon plus générale tout un groupe botanique, les gymnospermes.  Ce groupe comprend aussi des espèces sans résine ou sans cône, comme les ifs ou d'autres qui peuvent perdre leurs aiguilles pendant l'hiver, comme les mélèzes. Le terme de gymnosperme signifie "graines nues".                                     

 

Les Angiospermes, qui sont des plantes plus évoluées, protègent leur semence dans des fruits.

                                                                                                 

Chez les gymnospermes, les organes mâles et femelles sont généralement groupés en cônes et protégés par des feuilles modifiées ressemblant à des écailles. Il y a des cônes mâles et des cônes femelles.

Les cônes mâles fournissent des grains de pollen. Les cônes femelles, telles les «pommes de pin», abritent les ovules, qui, chez les gymnospermes les plus évoluées, se transforment en graines.

Les gymnospermes apparurent pendant l’aire primaire, au Carbonifère, il y a environ 350 millions d’années. A cette époque les fougères arborescentes dominaient toute autre forme végétale. 

 

IMGP6894 [1280x768]                                                                                                                  

Prenant le relais des fougères, les Gymnospermes furent dominants à l'ère secondaire, ils connurent leur apogée au Jurassique, il y a quelques 170 millions d'années, avec plus de 20.000 espèces. Détrônés à leur tour par les Angiospermes, ils ne sont plus représentés à l'heure actuelle, que par environ 1000 espèces réparties en 7-8 familles.

 

Revenons au Genévrier.

 

GE 01w

 

Etymologie


L’origine latine du nom juniperus, est étymologiquement peu claire.  Selon une hypothèse, le  nom se composerait des mots latins junior (plus jeune) et parere (apparaître) en référence au fait que deux générations de cônes existent en même temps : les plus jeunes apparaissent avant que les plus anciens tombent, une fois mûres. Une autre hypothèse le ferait venir du celte gen (buisson) et prus (âcre).

 

Description


IMGP6525 Juniperus communis

 

 

C’est un arbuste d’un port très variable, allant de celui d’un buisson touffu, à celui d’un arbuste élancé dépassant rarement 5 à 6 m. Très résistant au froid ainsi qu’à la sécheresse, il est très exigeant en lumière. Il accepte les sols les plus variés, siliceux ou calcaires, secs ou humides, en particulier les stations arides très ensoleillées.    

 

                                       

Ses feuilles sont persistantes, en aiguilles vert glauque, très piquantes et verticillées par 3. Elles présentent une épaisse bande blanche sur la face supérieure et un revers plus foncé.

 

 

 

 

 

 

 

Froissé, le feuillage épineux dégage une odeur de pomme.

 

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Reproduction


Le genre Juniperus est caractérisé par des cônes très particuliers, à l'apparence de baies et dénommés "galbules", lesquelles comportent des écailles plus ou moins complètement soudées entre elles.


IMGP6524 Juniperus communis

Le Juniperus communis est dioïque c.a.d. que les cônes mâles et les cônes femelles sont sur des pieds différents. Les pieds mâles portent des petits cônes à l'aisselle des feuilles de l'année précédente.


Les galbules

Les cônes femelles sont constitués d’une petite sphère ombiliquée et charnue.

Ces cônes ont l'aspect d’une baie et sont formés de 6 écailles. Ils deviennent charnus et verdâtres à la fin de la 1ère année.  


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Ils sont gros comme un pois et noir bleuâtre pruineux à la fin de la 2ème année ; à maturité ils contiennent 3 graines. Ces cônes sont les Galbules communément appelées “baies de genévriers“ ou “Genièvres“. Très riches en vitamine C, soufre, cuivre, fer, elles ont des propriétés antiseptiques et digestives.

 

GE 02w


Utilisation


En cuisine, elles parfument gibiers, pâtés, choucroute, viandes et pot au feu.

Il existe de l'eau-de-vie de genièvre, fabriquée dans le nord de l'Europe, et qui porte plusieurs noms : Genever et Schiedam en Hollande, Péquet en Belgique, Genièvre en France, Gin en Angleterre et Aquavits parfumées au genièvre en Scandinavie ; la bière peut également être aromatisée genièvre dans ces dernières régions. A consommer avec modération, bien sûr !


Les galbules "baies" de genièvres sont reconnues pour leurs propriétés médicinales depuis les temps anciens. Prises en infusion, les galbules "baies" de genièvres soulagent les crises de cystite.  On les emploie aussi sous forme de baume ou d’embrocation pour venir à bout des douleurs musculaires.

 

                                                                               Joanny

 

Photos André


*Une baie, en botanique, est un type de fruit charnu, en général indéhiscent et contenant une ou plusieurs graines, les pépins,  exemples : Myrtilles, groseilles, cassis,…                                

Le raisin et les tomates sont des baies !!

 

 


 

   

 

Publié dans Fiches techniques

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Une bien belle rencontre,

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

Mi-juin de l’an de grâce 2003, Nicole et moi prenons quelques vacances pour randonner dans les environs de Barcelonnette.

Après quelques crapahuts dignes de ce nom, nous décidons de nous accorder une journée plus « cool »  (510 m de dénivelé seulement …) en suivant le canal de Débalens situé sur le versant ouest de la montagne faisant face à Saint Paul en Ubaye.

 

la vallée des bouchiers

 

 

 

Pour l’irrigation des prés de fauche au lieu-dit les Bouchiers, réputés très secs car situés sud/sud-ouest, une famille de paysans avait, au prix d’un dur labeur, creusé un long canal (plus d’1,5 km) au travers d’une forêt très pentue pour recueillir l’eau précieuse dans le vallon des Mastrettes.

 

 

 

 

 

 

 

La petite balade qui au départ devait être tranquille, s’est vite transformée en galère pour trouver un sentier non entretenu et visiblement peu fréquenté.

 

St Paul

 

 

 

 

 

Enfin, après beaucoup d’efforts nous arrivons à dénicher le fameux canal.

Au vu de l’ouvrage réalisé et en imaginant les travaux entrepris, on se dit que nos ancêtres étaient de fameux (et ingénieux) gaillards pour oser s’attaquer à la pelle et à la pioche à un tel chantier, d’autant que dans le cas présent seuls quelques membres d’une famille, les Débalens, ont participé à sa réalisation.

 

 

 

 

 

 

 

Ce devait vraiment être une question de survie …

   

Ce canal est loin d’être unique. Aux siècles précédents, ce mode de transport de l’eau était fréquemment utilisé en montagne ; il en existe de nombreux en Suisse voisine qui portent  le nom de Bisses dont certains sont pour le moins impressionnants.


automne-foret.JPG

 

 

 

 

Après avoir suivi cet ancien canal, nous débouchons sur un champ surplombant la vallée de l’Ubaye ; la vue est magnifique depuis l’orée du bois. Nous décidons donc de faire une petite halte d’autant que midi sonne au clocher de St Paul.

 

 

 

 

 

 

En déballant le pique-nique je lève la tête en direction du sous-bois et c’est alors, que, entre les broussailles, j’aperçois à une vingtaine de mètres la tête caractéristique d’une chevrette (femelle du chevreuil) qui me surveille.

 

 

img020Très discrètement j’entreprends d’équiper mon appareil photographique d’un zoom longues focales pour immortaliser l’évènement.

Quelques instants plus tard, la chevrette commence à se déplacer latéralement. Prudemment j’avance dans sa direction pour essayer de la photographier dans de meilleures conditions. L’entreprise n’est pas facile car les obstacles sont nombreux.

 

 

img019Je continue à avancer vers celle-ci ; elle s’éloigne un peu, puis s’arrête et me regarde. J’avance de nouveau, elle repart puis stoppe pour m’observer. Je commence à être intrigué par ce comportement inhabituel.

Rapidement je n’aperçois plus l’animal et continue à avancer lentement.

 

 

Quelques instants plus tard, je comprends le stratagème de la chevrette, car ô merveille, à une dizaine de mètres, je découvre un jeune faon qui, visiblement inquiet, cherche sa mère. A cet instant il constate ma présence et se dirige alors vers un pin tout proche.

Je redouble de prudence et continue à progresser le plus discrètement possible.

 

Arrivé à 7 ou 8 m environ de l’arbre, je stoppe net, subjugué par le spectacle qui m’est offert. Deux magnifiques petits faons sont tapis côte à côte au pied de l’arbre. Ils sont parfaitement immobiles.

 

Faon2w


J’essaye d’avancer encore un peu tout en craignant qu’ils prennent la fuite. Etant mal placé pour faire des photos, je m’approche encore mais me déplace surtout latéralement pour mieux les observer. Je veille cependant à laisser un minimum de 5 m entre eux et moi.

Là, le cœur battant, je fais rapidement quelques clichés. Surpris de ne pas les voir bouger je les observe plus longuement et fais signe à Nicole de me rejoindre pour admirer le spectacle.

 

En les observant plus longuement au travers de l’objectif, je constate qu’hormis leurs yeux qui sont grands ouverts, seuls de petits mouvements des naseaux permettent de voir qu’ils sont en vie.

Nous ne nous attardons pas plus longtemps pour ne pas les déranger et surtout en espérant que leur mère vienne rapidement les rejoindre.


 

Faon1w

 

 

Nous repensons souvent à l’intense bonheur éprouvé en observant ces petites bestioles sans défenses. Pourtant elles savaient déjà comment faire pour passer inaperçues pendant que leur mère cherchait de son côté à éloigner le danger de sa progéniture.


Si le début de la journée avait été particulièrement harassant, il va sans dire que cela a été très largement compensé par le spectacle auquel il nous a été permis d’assister.


En narrant cet épisode à un voisin chasseur et en lui montrant les photos il nous a confirmé que les faons étaient âgés de 2 jours tout au plus, ce qui nous fait mesurer plus encore la chance qui nous a été donnée ce jour-là de pouvoir les observer de si près !

Nul doute que cela ne se reproduira pas …

 

 

                                                                                                          André

Photos d'André

 

 

 

Publié dans Sorties

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Sorties d'automne

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

Malgré la fin de floraison de la plupart des taxons, l’automne n’arrête pas les botanistes du Groupe Nature de Gruffy.
Sylvie et Joanny ont trouvé des coins de Savoie et de Haute Savoie où découvrir encore de belles inconnues.   

La Spiranthes spiralis  a été vraiment la star de cette fin d’été, nous vous l'avons présentée sur ce blog.

 

Voici quelques photos souvenirs de nos randonnées.

 

201 Bot. Les Mottets

 

 

 

Au Bourget du lac, les plantes de zones humides nous intéressent, les joncs en particulier.

 

 

202 Bourget 02

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

203 Bourget

 

 

 

 

 

 

 

Mais aussi les envahissantes venues d’ailleurs  qui colonisent rapidement tous les espaces en friches (ou pas).

Vous les connaissez??


 

Séneçon du Cap, Impatience de l'Himalaya, Conyze du Canada, Solidage du Canada, Aster de Nouvelle Belgique, Renouée du Japon...

 

 

Découverte du château de Thomas II, au Bourget du lac 204

et de son petit jardin. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

205 IMGP6352 [1024x768]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rencontre avec des «coccinelles» noires à points blancs accompagnées d’insectes un peu plus gros, noirs et verts qui semblent être des Nezara virudula, punaises vertes ponctuées, (d’origine africaine) à différents stades larvaires.

 

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Les bords du Fier sont riches de spécimens … de grandes tailles et d’envahissantes bien connues, encore elles. Le bord Sud du Massif du Parmelan et  la Tête à Turpin nous dominent.

 

 

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Cela n’empêche pas les agapes sympathiques et chaleureuses !! Merci Marinette


 

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Dans un petit village de Savoie à la recherche de la Spiranthe, les botanistes explorent et après la découverte, une photo des heureux chasseurs de trésor s’impose !

 

 

 

 

On a trouvé des spiranthes en Haute Savoie aussi !

en voici une très belle, photographiée par Jacques

211 Spiranthes spiralis Les Dronières 74 redimensionner

 

 

 

Repas au bord du petit lac de La Thuile

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Il y a aussi de grands et beaux arbres à photographier, la prise de vue en hauteur est nécessaire

210

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les étangs de Crosagny ont aussi leurs attraits avec cette belle lumière automnale qui allonge les ombres et dore la végétation.


211 Crosagny

 

 

 

 

 

 

 

Pause auprès de leurs eaux calmes, enfin presque, les poissons qui les hantent se rapprochent dès qu’on leur jette quelque chose à happer, ils sont nombreux

 

212 Crosagny

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toujours la flore à la main, même les talus intéressent les botanistes !

 

213 Crosagny

 

 

 

214 Crosagny

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La saison en extérieur des botanistes tire à sa fin, nous allons devoir nous plonger dans nos livres et "réviser nos fondamentaux" en attendant le printemps.

Merci à nos mentors, Sylvie et Joanny, à notre "écrivain" Jean, à tous nos photographes, en particulier André et Jacques et à tous les membres du groupe pour tous ces moments joyeux de communion paisible avec la nature.

 

                                                                                                  Christianne

 

Photos d'André, Jacques, Nicole, Mireille............

 

Publié dans Sorties

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