Le pêcheur à la mouche
Chéran, rivière sauvage, rivière vivante
A l'initiative du musée d'histoire naturelle de Gruffy, le Chéran a été mis à l'honneur le 18 mars 2012 pour l'ouverture du Musée et durant le mois d'avril.
Cela a débuté par une exposition regroupant des documents réalisés par le groupe nature du musée pour de la fête du patrimoine 2011 : géologie, hydrologie, flore, activités (moulins, pêche, orpaillage, tourisme) et des documents fournis par l'AAPPMA (Association Agréée pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques), documents sur le rôle de la végétation bordant les rives, la faune, l'implication des pêcheurs.
Des jeux, des dessins autour de la pêche ont été proposés aux enfants lors de leur visite au musée.
Pascal GRILLET, secrétaire de l'AAPPMA, est intervenu à l'ouverture de l’exposition et pour une conférence.
Jean nous a fait une belle description de la rivière, tout au long de quatre articles.
Voici maintenant le regard du pêcheur à la mouche, amoureux du Chéran.
Il nous dévoile, les évolutions de la rivière, des pratiques de pêche et de gestion depuis la fin des années 80 à nos jours. Les élus des communes riveraines ont réfléchi dès les années 90 aux moyens de gestion de la rivière. Ils ont créé le SMIAC (Syndicat Mixte Intercommunal pour l'Aménagement du Chéran). Plusieurs actions ont été réalisées par le SMIAC dans le cadre du «contrat rivière Chéran» : entretien des berges, assainissement, restauration des espaces de liberté de la rivière... afin de lui redonner un cours le plus «naturel » possible.
Quant aux pêcheurs, ils se sont penchés sur leurs pratiques de pêche, au point que de «pêcheurs cueilleurs », ils sont devenus des «sentinelles de la rivière». La société de pêche de l’Albanais, la société de Cusy et la Protectrice du Fier à Vallières se sont regroupées pour créer l'AAPPMA de l'Albanais. La fédération de pêche a embauché une équipe de spécialistes des milieux rivières.
Ils ont apporté des connaissances sur les différents écosystèmes de la rivière et dès lors, les pêcheurs pratiquent une pêche raisonnée respectant les différents milieux : taille de capture adaptée, diminution du nombre de prélèvements, mise en place de parcours avec remise à l'eau obligatoire, parcours "no-kill".
Ils ont abandonné depuis la fin des années 90, la pratique d'alevinages néfastes pour les milieux et préservent les poissons sauvages. L’école de pêche du Chéran, créée par l'AAPPMA de l'Albanais et du Chatelard (siège à Rumilly), apporte une formation et une sensibilisation au fonctionnement des milieux aux plus jeunes et aux adultes.
Aujourd'hui, le Chéran est globalement en «bonne santé». Il a conservé sa souche emblématique de truite «fario» d'origine méditerranéenne. D'autres espèces cohabitent : le chabot, l'ombre (espèce protégée). Ce dernier avait disparu, il a été réintroduit avec succès.
Par sa morphologie, la qualité de son eau et de sa faune, le Chéran est une des quatre rivières «pilotes» françaises retenues pour établir les critères d'un label «rivière sauvage».
Souhaitons que les efforts prodigués par tous les passionnés de nature préservée soient reconnus et validés. Ce serait l'assurance de voir sauvegardé un patrimoine naturel sensible remarquable.
Comparaison truite Fario Atlantique et truite Fario
mediterranéenne, emprumtée au site de l'AAPPMA :
Photos de Jean et Andrée.