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Haute Loire, le cirque des Boutières

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Mercredi 30 juin, nouvelle balade, nouveau cirque. Il est situé sur la commune de Borée, en Ardèche. Là aussi la falaise du cirque des Boutières représente ce qui reste du cratère d’un ancien volcan, ruiné par l’érosion glaciaire ce qui a dessiné un vaste amphithéâtre. Dans ce cirque magnifique, (de l’ordre de 1500 à 2000 mètres de diamètre) les pentes abruptes du Rocher de Cuzet abritent des plantes rares et caractéristiques de cette montagne d’Ardèche et d’Auvergne. Nous allons les chercher…

En bordure Est du Massif Central, le cirque fait partie du massif des Hautes Boutières (partie des Monts du Vivarais) qui est une grande caldera dont l’étendue va de Chaudeyrolles à Saint Jean Roure et de la vallée du Signon au Gerbier de Jonc, au pied duquel se trouve la source de la Loire. Le système volcanique est assez rare dans le monde volcanologique par ses éruptions phréatomagmatiques (lave qui rencontre de l’eau lors de l’éruption, ce qui créé une forte explosion) qui ont formé de nombreux Maars (résultats de l’explosion qui est un empilement de fines scories), dont un des plus connus est le maar de Borée.

Nous empruntons le chemin qui pénètre dans la forêt, depuis le parking du col des Boutières. Nous sommes sur le haut du cirque, le chemin longe le bord de la falaise. Nous partons à la recherche des vedettes du jour. Les découvertes se multiplient, toute une flore qu’on ne rencontrera pas dans nos Savoie.

Cerastium arvense subsp. arvense, céraiste des champs, Oreille de rat (Caryophyllacées). Plante très velue, la face supérieure des feuilles ont des poils de 0,5mm, elle croît dans les pelouses et les prairies où ses grandes fleurs blanches apparaissent d'avril à juillet. Les pétales sont profondément échancrés en deux lobes recourbés vers l'extérieur. Il y a cinq styles et dix étamines. Dispersée au nord d’une ligne Bordeaux-Lyon.

Cerastium arvense subsp. arvense, céraiste des champs, Oreille de rat

Cerastium arvense subsp. arvense, céraiste des champs, Oreille de rat

Galium saxatile, gaillet des rochers (Rubiacées), on le rencontre sur les sols siliceux ou les landes acides, les pelouses pâturées, les forêts claires ou les clairières. Il pousse en touffes denses. Ses feuilles sont en verticille par 4-7, lancéolées et mucronées. Ses fleurs sont blanches, corolles à 4 lobes aigus. Vosges, Massif Central, Pyrénées…

Haute Loire, le cirque des Boutières
Galium saxatile, gaillet des rochers

Galium saxatile, gaillet des rochers

Cytisus decumbens, Cytise pédonculé. Petites feuilles simples, ovales, à poils étalés. Fleurs d’un bond jaune vif, longues d'env. 1,5 cm, axillaires, groupées par 1-4. Sépales à poils épars. Etendard et ailes aussi longs que la carène glabre.  

Côteaux et pelouses, dans l'Est et le Centre, jusqu'aux environs de Paris.

Haute Loire, le cirque des Boutières

Nous voici sur les crêtes du volcan, surplombant l’ensemble du cirque depuis un belvédère dégagé. Ce jour-là, nuages gris et plafond bas ne nous empêchent pas d’admirer le panorama.

Les tufs volcaniques ocre rouge des « Roches des Cuzets » surplombent la paroi sud du Cirque des Boutières. Plus bas, les prairies ondulent en une symphonie de vert.

Au loin, le paysage des sucs disperse ces cônes pointus.

Haute Loire, le cirque des Boutières
Haute Loire, le cirque des Boutières
Le cirque des Boutières, en Haute Loire.

Le cirque des Boutières, en Haute Loire.

Les fiches botaniques d'André

Cerastium arvense subsp. arvense

Cerastium arvense subsp. arvense

Galium saxatile, gaillet des rochers

Galium saxatile, gaillet des rochers

Haute Loire, le cirque des Boutières

à suivre....

Photos Christianne, André, Jacques                                                      

                                                      Christianne

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Publié dans Flore

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Haute Loire, les Narces de Chaudeyrolles

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous abandons le Mézenc pour nous rendre à Chaudeyrolles en empruntant une petite route qui serpente sur le plateau.

Charmant petit village, situé à 1280 m et dont le nom vient de Caldeiroles, du latin caldariola, signifiant « petite chaudière », au pluriel, pour désigner probablement des sources chaudes. Il est bordé à l'ouest par le Lignon du Velay, rivière affluent de la Loire, rive gauche.  

Nous nous garons près de l’église et nous partons à pied en direction des Narces de Chaudeyrolles.

En géomorphologie, une narse ou narce (du pré-latin nartia, « marécage ») est une zone humide, souvent une tourbière. L'origine peut être glaciaire ou volcanique. A Chaudeyrolles, l’origine est volcanique !

Devant nous, un cratère  de 1,5 km de diamètre environ, que le temps a érodé. La crête du cratère subsiste partiellement... Le fond du cratère a été occupé par un lac, qui, au fil du temps, a été comblé par des sédiments. Il est aujourd'hui recouvert d'une épaisseur de tourbe d'environ 3 à 4 mètres.

Vers le sud La tourbière des Narces de Chaudeyrolles avec en arrière-plan le Mont Mézenc

Vers le sud La tourbière des Narces de Chaudeyrolles avec en arrière-plan le Mont Mézenc

Nous descendons vers la tourbière, le long de la route, des troncs de feuillus sont recouverts de lichens spectaculaires..

Lichens....
Lichens....

Lichens....

Je vous livre les noms : Ramalina fraxinea, larges lanières pendantes et Parmelia acetabulum, thalle brun vert foncé. Je n’ai pas le nom du lichen ocre !!!

Plus nous descendons, plus nous découvrons la tourbière toute de pourpre vêtue, quelle surprise, c’est magnifique !

Chauderoylles et les circes des ruisseaux

Chauderoylles et les circes des ruisseaux

Le pourpre de Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux (Astéracées). Une plante à tiges bien développées, peu feuillées, à feuilles embrassant la tige. Capitules floraux sessiles et généralement groupés en haut des tiges par 2 à 8. Et leur couleur ! Nous en avions rencontré sur le plateau de Glières. Il affectionne les prés humides, les marais des montagnes du Jura, Bugey, Dauphiné, Cantal, Haute-Loire, Lozère, Aveyron, Pyrénées.

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux
Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

Un cheval (ou une jument) et une mule (ou un mulet) installés dans les cirses nous regardent passer (ou pas) placidement.

Les Narces de Chaudeyrolles

Les Narces de Chaudeyrolles

Une jolie campanule légère, balancée par le vent, Campanula scheuchzeri ssp lanceolata, campanule à feuilles lancéolées, (Campanulacées) est enfouie dans l’herbe du talus. Feuillage très dense et cachant partiellement la base de la tige. Feuilles à une nervure. Fleurs nombreuses, sépales appliqués contre la corolle. C'est une plante qu'on rencontre dans les Pyrénées, le Massif central et plus rarement dans les Alpes

Campanula lanceolata, campanule à feuilles lancéolées
Campanula lanceolata, campanule à feuilles lancéolées

Campanula lanceolata, campanule à feuilles lancéolées

Dans le fossé, une véronique que nous connaissons en Haute Savoie, Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau (Plantaginacées). Ce n’est pas une véronique des milieux acides mais elle est jolie. Elle se reconnaît à sa tige robuste, carrée et creuse, à ses feuilles allongées assez larges et généralement dentées. Ses fleurs en grappes terminales sont bleues ou bleu pâle. Les fruits sont en forme de cœur, aussi hauts que larges et ne dépassent pas les sépales.

 

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau
Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau
Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

Et une Apiacée à la réputation sulfureuse, Aethusa cynapium, petite cigüe, dite aussi éthuse ciguë, faux-persil, ciguë des moissons, persil des chiens ou ache des chiens… Cette plante peut se révéler très toxique. Ses feuilles sont très découpées, L’ombelle est plane, petites fleurs blanches. Il n'y a pas de bractées mais chaque ombellule porte 1 à 5 longues bractéoles linéaires, pendantes, dépassant l’ombellule et l’ombelle. L’Aethusa cynapium est une adventice des cultures. La plante contient dans toutes ses parties (notamment les feuilles, les fleurs et les fruits) des alcaloïdes extrêmement toxiques, dont la conine.

Le risque de confusion avec le persil, la carotte, le cerfeuil ou autre Apiacées est réel, mais ses bractéoles et son odeur la différencient nettement…

Aethusa cynapium, petite cigüe, éthuse ciguë, faux-persil, persil des chiens …
Aethusa cynapium, petite cigüe, éthuse ciguë, faux-persil, persil des chiens …

Aethusa cynapium, petite cigüe, éthuse ciguë, faux-persil, persil des chiens …

Les fiches botaniques d'André

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

 Campanula scheuchzeri ssp lanceolata

Campanula scheuchzeri ssp lanceolata

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

 Aethusa cynapium, petite cigüe

Aethusa cynapium, petite cigüe

Un dernier regard sur le vieux cratère érodé par le temps.

Photos Christianne, André, Jacques                                                      

                                                      Christianne

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Les Narces de Chaudeyrolles

Les Narces de Chaudeyrolles

Publié dans Flore

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Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (3)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous nous tenons au bord de l’horizon. Côté Haute Loire, le territoire est tout de rondeurs volcaniques, vert clair des pâturages, vert sombre des forêts et, niché dans un petit vallon, Les Estables, quelques maisons serrées autour de l’église. Des paysages à perte de vue, préservés, et d’où rayonne une belle sérénité...

Depuis le Mézenc, photo Jacques

Depuis le Mézenc, photo Jacques

Côté Ardèche, des sucs succèdent aux vallées profondément inscrites dans le relief. Quand le temps s’y prête, on voit la chaîne des Alpes ou le Ventoux mais ce 29 juin, les lointains sont trop brumeux pour cela.

Le Mont Gerbier-de-Jonc est là, petit cône pointu à droite et, à gauche, le suc de Sarah, comme le dos d’un gros animal endormi.

Mont Gerbier de Jonc, à droite, Suc de Sarah à gauche

Mont Gerbier de Jonc, à droite, Suc de Sarah à gauche

La table d’orientation est très bavarde, tous les sommets alentours sont cités. Les randonneurs ont installé des murets de pierre, sans doute pour se protéger du vent lors de leur pique-nique.

La table d’orientation du Mézenc, photo Internet.

La table d’orientation du Mézenc, photo Internet.

Depuis le Mézenc

Depuis le Mézenc

Nous rejoignons le second sommet du Mont Mézenc et sa croix à 1749 m d’altitude.

Vers le deuxième sommet du Mézenc

Vers le deuxième sommet du Mézenc

Zone protégée à gauche.

Zone protégée à gauche.

Le long du chemin, dans les phonolites, bien protégé des randonneurs par un filin voici l’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla, le séneçon argenté (Astéracées). On ne le rencontre que sur le Mézenc et dans les Pyrénées. Feuilles très blanches, découpées en larges segments, involucres blancs laineux, fleurs jaunes.

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla
L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla
L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

Et au pied de la croix, niché dans les dalles, Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets (Caryophyllacées) s'enracine comme il peut. Des  fleurs sans pétales, en fascicules serrés et très fournis au sommet de la tige, sépales à bords scarieux et recourbés en crochet vers l’intérieur, "uncinatus" ! Plante acidophile.

Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (3)
 Scleranthus uncinatus, scléranthe à crochets

Scleranthus uncinatus, scléranthe à crochets

Hier, au bord de la Loire, nous avons rencontré la Gnavelle vivace, Scleranthus perennis (Caryophyllacées). C’est une petite plante très discrète, des pelouses acides, elle pousse en tapis. La touffe fleurie a une belle teinte gris-vert. Fleurs sans pétales, sépales oblongs, obtus, verts largement bordés de blanc, sans pointe crochue, contrairement à Scleranthus uncinatus, rencontré sur le Mézenc. Il y a cinq étamines à anthères jaunes et cinq autres sans anthères

« Son nom, du grec scleros = dur et anthos = fleur. Le calice persistant, un peu induré entoure le fruit qui est une petite capsule. C'est de ce caractère que le genre tire son nom, en effet un insecte, Porphyriphora polonica, vulgairement appelé "cochenille de Pologne", vit sur cette plante et provoque sur les racines des renflements connus sous le nom de "grains de Pologne" qui avaient été employés autrefois comme remède de diverses maladies (G. Bonnier) »

Scleranthus perennis, gnavelle vivace
Scleranthus perennis, gnavelle vivace
Scleranthus perennis, gnavelle vivace

Scleranthus perennis, gnavelle vivace

Les fiches botaniques d'André

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets

Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets

Scleranthus perennis, la Gnavelle vivace

Scleranthus perennis, la Gnavelle vivace

Depuis le sommet à la croix, la vue s’étend plus au nord du département de la Haute Loire. Nous redescendons, le pique-nique aura lieu à l’abri du vent. Cet après-midi, nous allons découvrir un autre paysage caractéristique de cette région à l’histoire géologique très riche et très ancienne.

à suivre....

Photos Christianne, André, Jacques                                                       

Christianne

 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Les Estables

Les Estables

Publié dans Flore

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Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (2)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous atteignons la zone subalpine, quelques arbres dont certains rabougris et torturés subsistent. Ils témoignent de la rudesse des hivers et la force du vent. Nous choisissons le sommet le plus haut, 1753 m, à droite car les randonneurs et les enfants l’ont déjà abandonné. Sentier minéral et vent très présent !

Sentier sur le Mézenc

Sentier sur le Mézenc

Vers les sommets du (Mézin) Mézenc.

Vers les sommets du (Mézin) Mézenc.

Ça et là, un pin mugo, Pinus uncinata, (Pinacées) s’accroche. C’est un arbuste arrondi à très étalé. Nous repérons les cônes mâles, jaune orangé, ovoïdes, groupées à la base des jeunes pousses et les cônes femelles, brun pourpre, solitaires et de petite taille. C’est un pin de montagne appelé aussi pin à crochets, car les écailles des cônes adultes sont épaissies en écusson au sommet et prolongées et recourbées en crochet. C'est l'origine du nom d'espèce uncinatus : pourvu d'une pointe en forme de crochets.

 

Pin mugo, Pinus uncinata, cônes mâles, jaune orangé

Pin mugo, Pinus uncinata, cônes mâles, jaune orangé

Pin mugo, Pinus uncinata, cône femelle brun pourpre

Pin mugo, Pinus uncinata, cône femelle brun pourpre

Par endroit, des tapis de Juniperus communis ssp nana, genévrier des Alpes (Cupressacées)

Juniperus communis ssp nana, genévrier des Alpes

Juniperus communis ssp nana, genévrier des Alpes

Des raiponces hémisphériques, Phyteuma hemisphericum, (Campanulacées) colorent la pelouse rase. Petites feuilles basales linéaires, tête globuleuse de 10-12 fleurs bleu violet, recourbées vers l’intérieur avant l’éclosion. Les raiponces hémisphériques sont calcifuges.

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum, feuilles linéaires

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum, feuilles linéaires

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Encore une incontournable d’Auvergne, Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne (Brassicacées). Fleurs jaunes, silicules en lunettes ! Elles dansent dans le vent, difficiles à photographier !

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Le paysage s’ouvre, nous avons de la chance car le ciel est dégagé, nous sommes sur le large chemin de la crête avec le sentiment de « se tenir au bord de l’horizon », la vue est magnifique, nous profitons d’un panorama à 360 degrés.

 

Les fiches botaniques d'André

Pinus uncinata, pin à crochets

Pinus uncinata, pin à crochets

Phyteuma hemisphaericum , raiponce hémisphérique

Phyteuma hemisphaericum , raiponce hémisphérique

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne,

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne,

à suivre....

                                                       Christianne

Photos Christianne, André, Jacques 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Au sommet du Mézenc

Au sommet du Mézenc

Publié dans Flore

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Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc.

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Mardi 29 juin, botanique sur le Mézenc

Le voilà à l’est du village. D'origine volcanique, à la limite entre les départements de la Haute-Loire et de l'Ardèche il a deux sommets. Il culmine à 1 753 m d'altitude. Il est situé sur la même ligne de crête que le mont Gerbier-de-Jonc, la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée.

Le Mézenc

Le Mézenc

Le Mézenc est un dôme de phonolite (nom donné à cette roche à cause de sa sonorité claire quand on la frappe) datant de 7 M.a. Il est entouré de plateaux basaltiques du même âge et d'autres dômes de phonolite appelés « sucs ». Aux vastes plateaux côté Loire, succèdent des vallées profondément inscrites dans le relief et un chaos de pics nombreux et très découpés, côté Ardèche. Nous rencontrerons différents types de formations végétales, des milieux montagnards de 1000 à 1500 m environ et des milieux subalpins au-delà.

La croix de Peccata

La croix de Peccata

Départ à la croix de Peccata, 1560 m, un large chemin forestier s’engage tranquillement dans une forêt claire.

Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc.Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc.

Une belle surprise nous attend, un jeune lièvre, qui, comme dit La Fontaine, « était allé faire à l'Aurore sa cour parmi le thym et la rosée ». Pas du tout effrayé, il broute tranquillement sans se soucier de nous ! Fais attention aux chasseurs, petit lièvre !!

Le lièvre du Mézenc, photo Jacques

Le lièvre du Mézenc, photo Jacques

Le lièvre du Mézenc, photo André

Le lièvre du Mézenc, photo André

Dans le sous-bois, le sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule (Asparagacées) cache ses fleurs sous ses feuilles. Elles sont alternes, ovales-acuminées, embrassantes en cœur, à nervures convergentes

Ses fleurs blanchâtres sont pendantes, solitaires sur un pédoncule filiforme, articulé, coudé et comme brisé au-dessus du milieu. Cet automne, Streptopus amplexicaule cachera ses baies rouges sous ses feuilles. Présent en montagne, dans le Massif Central mais aussi dans les Vosges, le Jura, les Alpes…

Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicauleSceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Nous l’avons rencontré hier au pied du mont Gerbier de Jonc, Viola lutea, pensée des Vosges, (Violacées) qui est jaune dans les Vosges, bicolore ou encore….. bleue dans le Massif central !! Elle fait 15 à 30 mm de diamètre avec un éperon court de 3 à 6 mm. Les feuilles sont ovales, dentées, longuement pétiolées. Les stipules sont pennées-lobées.

 

Viola lutea, pensée des Vosges,
Viola lutea, pensée des Vosges,

Viola lutea, pensée des Vosges,

Le chemin est très fréquenté, des randonneurs, des scolaires, pleins de vie qui courent et s’interpellent. On les laisse passer, nous les botanistes à la lenteur studieuse. Bientôt le chemin raidit, les arbres deviennent noueux, plus rares, ils ne nous protégent plus du vent ! Maintenant nous montons dans les cailloux. Les phonolites du Mézenc !

Le sentier du mézenc

Le sentier du mézenc

Voici une des plantes que nous devions voir absolument, Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis (Astéracées), une plante des substrats siliceux.

C'est une belle herbacée vivace à souche cespiteuse (poussant en touffes), dont les tiges ne sont ramifiées qu'au sommet. Ses feuilles sont glabres, très étroitement linéaires, presque filiformes. « Les capitules jaunes sont très nombreux, réunis en corymbes denses. Les fleurs extérieures à ligules longues, sont nombreuses et très rayonnantes. Les fleurs du centre sont tubulées ». Mais nous sommes arrivés trop tôt, il n’est pas fleuri !

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis, photo telabotanica

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis, photo telabotanica

Les fiches techniques d'André

 Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Viola lutea, pensée des Vosges

Viola lutea, pensée des Vosges

Jacobaea adonidifolia, seneçon à feuilles d'adonis

Jacobaea adonidifolia, seneçon à feuilles d'adonis

à suivre....

                                                       Christianne

Photos Christianne, André, Jacques 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

 

Publié dans Flore

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