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Lettres sur la Botanique J.-J. ROUSSEAU

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

CORRESPONDANCE AVEC Mme DELESSERT  (1771 -1773)

 

Jean-Jacques ROUSSEAU - 1712-1778

 

 img001       En cette année anniversaire de la naissance de l’illustre Genevois, Jean a lu pour nous de nombreux ouvrages du philosophe en s’attachant à Jean-Jacques Rousseau, botaniste. On découvre cette facette du philosophe surtout dans sa correspondance avec sa chère cousine, Mme Delessert.

 

 

 

En effet, lorsqu’en 1771 Mme Delessert écrit à JJR qu’elle aimerait bien que sa fille Madelon, reçût quelques rudiments en botanique, JJR s’empressa d’y répondre favorablement. Ce fut l’objet de 8 lettres s’étendant d’août 1771 au printemps 1774. Elles furent publiées sous le titre Lettres élémentaires sur la botanique à Mme de L***, peu après la mort du philosophe.

 

Voici une série d’articles, reprenant la chronologie des leçons de botaniques de JJR qui nous permettront de vous faire découvrir que la démarche de JJR, botaniste du XVIIIème siècle, n’est pas si éloignée de la nôtre. On peut dire que JJR est en avance sur son temps. Vous découvrirez aussi quelques citations de JJR choisies par Jean dans cette correspondance. Joanny illustrera notre propos. (Les citations sont tirées es Lettres sur la Botanique, sauf mention contraire)

 

 

Mais en préambule, Jean Jacques parle de lui et de son intérêt pour la botanique dans plusieurs ouvrages Rousseau juge Jean-Jacques (1772- 1776), Les Rêveries du Promeneur Solitaire Les Confessions., Fragments de botanique...., tard dans sa vie, après avoir été contraint de fuir la société des humains suite à la condamnation de ses livres philosophiques, et à la menace du décret pris contre lui.

 

«La contemplation de la nature eut toujours un très grand attrait pour son cœur : il y trouvait un supplément aux attachements dont il avait besoin ; mais il eût laissé le supplément pour la chose, s’il en avait eu le choix et il ne se réduisit à converser avec les plantes qu’après de vains efforts pour converser avec des humains ».

 

Et si cette longue conversation avec les plantes lui permettait, à nouveau, de converser avec des humains ?

 

Maison natale de JJR, à Genève

 

maison natale de JJR à Geneve, gde rue

 

Lettre I août 1771, première leçon de botanique

 

S’adressant à des débutantes, mère et fille, il n’oubliera pas qu’il faut se mettre à leur portée, utiliser un langage simple avec aussi peu de mots savants que nécessaire ; que le meilleur mode de connaissance est l’observation directe de la plante, au contact de la nature :

«Le botaniste ne souffre point d’intermédiaire entre la nature et lui » (dans Fragments de Botanique).

Il faut commencer simple et ménager une progression vers le plus complexe.

Il commence par la description des différentes parties d’une plante : racine, tige, branches feuilles, fleurs et fruits. Les « Pétales de la Corolle » sont faciles à observer ...

 

Ensuite on observe le Pistil,

« petite colonne attachée tout au fond qui pointe directement vers le haut » et se divise en 3 parties, et les étamines avec leurs filets et anthères « avec une poussière jaune très odorante, qui n’a point de nom français, chez les botanistes on l’appelle le Pollen, mot qui signifie poussière ».

 

 

Faisons comme JJR mais avec les moyens du XXIème siècle

Fleurs

cerisiers

 

1 - Pédoncule floral.

2 - Réceptacle floral : extrémité plus ou moins dilatée du pédoncule portant les pièces florales.

3 - Sépale : une des pièces formant le calice, enveloppe extérieure de la fleur généralement verte.

4 - Pétale : une des pièces formant la corolle, enveloppe intérieure généralement colorée.

5 - Périanthe : Ensemble du calice et de la corolle.

6 - Ovaire : partie inférieure du pistil qui contient les ovules*.

7 - Style : filet reliant le stigmate à l’ovaire.

8 - Stigmate : sommet glanduleux du pistil, il a pour rôle de capter les grains de pollen.

9 - Pistil : organe femelle comprenant ovaire, style et stigmate.

10 - Filet : partie inférieure de l’étamine supportant l’anthère.

11 - Anthère : partie terminale de l’étamine renfermant le pollen constitué de deux loges.

12- Etamine : organe sexuel mâle de la fleur produisant le pollen.  

 

* - Ovule élément globuleux dans lequel se différencie le gamète femelle qui donnera après fécondation, la graine.

 

 

Cela permet d’introduire la notion de classification suivante : Polypétales et Monopétales. Nous disons, au XXIème siècle, dialypétale et gamopétale.

 

 

  • Dialypétale : corolle avec des pétales libres, séparés les uns des autres jusqu’à la base et se détachant un par un (définition de Jeanne Covillot).

          Exemple d'une fleur dialypétale, l'onagre (01 fleur, 02 fruit)


dialypétale

 

 

  • Gamopétale : corolle dont les pétales sont soudés au moins à la base, la corolle se détache d’une seule pièce (définition de Jeanne Covillot).

          Exemple d'une plante gamopétale, la digitale (01 fleur, 02 fruit)


gamopetale-copie-1.JPG

 

 

Il voulait aussi arracher la connaissance des plantes au savoir livresque des facultés de médecine, et boutiques d’herboristes ou apothicaires qui ne voyaient dans les plantes que source de médications : 

 

«Le premier malheur de la Botanique est d’avoir été regardée dès sa naissance comme une partie de la Médecine [....] On ne cherchait des plantes que pour trouver des remèdes, on ne cherchait pas des plantes, mais des simples ». 


dans Fragments pour un dictionnaire des termes d’usage en Botanique.   Voir aussi la 7ième Promenade, dans Les Rêveries du promeneur solitaire.

 

0051 P1020339 [1280x768]

 

                                              Jean et Joanny

 


à suivre........................

 

Photos d'André

 

 

 

 

 

Publié dans Histoire et légendes

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Spiranthe d'automne

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

Spiranthe d’automne, Spiranthes spiralis (L.) orchidacées

 

Découverte avec Sylvie dans les prairies de Savoie, près du lac de La Thuile. 

Voilà encore une orchidée assez rare et une chance pour nous, elle pousse en automne, saison où il ne reste plus beaucoup de prairies fleuries à arpenter.

Spi 01w

 

Description

 

Plante grêle, 4-30 cm.

Tige vert grisâtre, pubescente.

Feuilles de l’année disparues.

 


3-7 feuilles de l’année suivante, glabres,  glauques, ovales, 2-3.5 cm, en rosette à coté de la tige fleurie.


* Tiges munies d’écailles foliacées, aigues engainantes.


Spi 08w

* Bractées 6-7 mm, pubescentes, dépassant l’ovaire.

* Inflorescence sérrée, héliocoïdale, 3-15 cm.


Spi 03w


* 6-30 petites fleurs, blanc verdâtre, parfumées.

 

 

Sépale dorsal et pétales formant avec le labelle un tube campanulé

Sépales latéraux étalés

Labelle 6-7 mm jaune verdâtre bordé de blanc, ondulé

Ovaire dressé, sessile, pubérulent.

 

 

Spi 12w

 

Pas d’éperon

 

Spi 11w

 

Habitat


 

En pleine lumière, prés secs mais humides en hiver, pelouses friches en plaine jusqu'à 1000 m.

 

Spi 13w

Post scriptum

 

Dans  Etonnante flore de Bretagne, de Daniel Alliare, édition Cristel, l'auteur raconte :

 

D'abord appelée "herbe de fourvoiement" au XIIème siècle ou herbe d'égarement en Bretagne, elle posséderait le redoutable pourvoir de faire perdre la direction ou de faire revenir sur leur pas ceux qui marchent dessus.

 

Nous nous sommes tellement agenouillés devant elle, nous sommes tellement extasiés devant sa beauté, son labelle blanc délicatement ondulé, ses spirales vert gris légèrement duvetées, sa petite rosette de feuilles d'un joli vert "glauque", qu'elle n'a pas pu nous jeter un sort !!

 

De plus, nous reviendrons volontiers sur nos pas, pour la revoir l'an prochain.

 

 

                                                                                                      Christianne

Photos d'André.

 


Publié dans Fiches techniques

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