Les tulipes sauvages
Historique de la tulipe
La tulipe figure parmi les fleurs les plus connues et les plus courantes dans nos jardins ou chez le fleuriste. Pourtant son histoire est tout à fait romanesque…
Il était une fois une petite fleur toute simple qui poussait, à l’état sauvage, dans les Montagnes du Pamir, au pied de la chaîne de l'Himalaya. La contrée étant sous la domination du vaste empire ottoman conquis par le turc Suliman le Magnifique, les précieuses fleurs arrivèrent à Constantinople comme tributs des provinces soumises.
Les jardiniers furent séduits par la belle et elle devint pendant longtemps, l'apanage des riches jardins d’Istanbul.
La fleur devint même l'emblème des sultans de plus hautes lignées. Les mosaïques turques en témoignent.
Le commerce de cette fleur était jalousement interdit. Mais au XVIème siècle, alors que Constantinople devenait un carrefour incontournable du commerce, de nombreux visiteurs étrangers découvrirent cette fleur si secrète.
Très vite, le renom de la tulipe dépassa les frontières de la capitale ottomane pour parvenir à l'oreille des princes d'Europe. Ainsi de simple et modeste, notre tulipe devint précieuse et convoitée.
Le botaniste suisse Conrad GESSNER publia en 1561 la première illustration de la tulipe.
Le botaniste Charles de l’Ecluse, publia la première diagnose (description méthodique permettant de la caractériser sans ambiguïté). En 1593, il obtint un poste de Professeur de Botanique à l’Université de Leiden où il contribua à créer un des premiers jardins botaniques en Europe. Clusius posa les fondations de la culture et de l’industrie de la tulipe et des bulbes en Hollande telle que nous la connaissons aujourd’hui.
N’oublions pas un des personnages essentiels de l’histoire des tulipes, Ogier Ghislain de Busbecq. Ecrivain et herboriste flamand, il fut aussi l’Ambassadeur de l’Empereur autrichien Ferdinand Ier à Istambul. Il est responsable du nom donné aux tulipes aujourd’hui. Il a en effet, confondu la traduction du mot décrivant la forme de la fleur – «Tulipam » (signifiant Turban) – et le nom donné à la fleur. Les Turcs appelaient cette fleur «laleh», un nom emprunté à la langue Perse. Lorsque l’erreur fut identifiée, il était déjà trop tard et cette fleur conserva ainsi son nom de tulipe.
Cette plante fut à l'origine de la tulipomania en Hollande au XVIIe siècle, première bulle spéculative et financière de l'histoire. Elle finit, comme toutes les bulles financières, par un grand « crash » et la ruine des spéculateurs.
Mais la tulipomania n’a pas quitté la Hollande, le printemps couvre le pays de milliers de champs colorés.
A notre époque
Quant à la tulipe sauvage de France, on ne sait pas exactement comment elle est arrivée dans nos prairies. On pense qu’elle a été mélangée avec des bulbes de safran ou avec les pieds de vignes lors des invasions sarrasines du milieu du IXème siècle. Ou bien elle aura été naturalisée au XVIème siècle, à partir d’espèces cultivées.
Actuellement, les tulipes sont protégées sur tout le territoire national, mais comme elles poussent le plus souvent dans les terres cultivées (céréales, vignes..), les arrêtés de protection sont totalement inefficaces. Depuis les années soixante, les tulipes disparaissent à une vitesse incroyable, elles sont victimes de leur beauté et sont surtout cueillies ou arrachées. Mais elles sont aussi victimes de l’urbanisation, des désherbants et des pesticides......
La protection des tulipes ne sera bientôt plus un problème car il n’y aura plus rien à protéger.
Les survivantes
Il reste quatre espèces présentes dans quelques regions de France et un peu plus dans nos régions alpines, mais plus pour longtemps. Le seul espoir, c’est que les conservatoires botaniques qui tentent de cultiver et de multiplier les rescapées, réussissent dans leur entreprise de réintroduction.
J’ai eu la chance de rencontrer une des rescapées dans nos prairies hautes savoyardes,
C’est Tulipa sylvestris ssp syvestris
Présente dans toute la France, mais en raréfaction.
· Assez grande tulipe, inclinée avant la floraison.
· Corolle jaune, verdâtre extérieurement.
· Étamines à filets poilus.
Elle a une cousine Tulipa sylvestris ssp australis , plus meridionale
· Petite tulipe, inclinée avant la floraison.
· Corolle jaune, orangée extérieurement.
· Étamines à filets poilus.
Alors si vous rencontrez une tulipe sauvage, n’y touchez pas !!
Christianne, grâce à Sylvie
photos internet,Sylvie,Christianne.