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Au gui l'an neuf

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Traditions


Nous avons tous appris à l’école que, à l’époque des Gaulois, les druides allaient en forêt pour couper le gui sacré, le sixième jour de l'année celtique. Ils le coupaient en s'exclamant «O Ghel an Heu» ce qui signifie littéralement «Que le blé germe». Cette expression sera modernisée..... au Moyen Âge  pour devenir «Au gui l'an neuf».

En Bretagne au XIXème siècle encore, les enfants allaient frapper aux portes des maisons bourgeoises en criant « le blé germe » et ils recevaient des étrennes.

Selon une légende scandinave, le démon Loki tua le Dieu solaire Balder, fils du Dieu Odin, avec une flèche fabriquée à l’aide d’une tige de gui.  La mère de Balder Frigga, implora les autres Dieux pour son retour à la vie et Balder, ressuscité, devint le symbole de l'amour et du pardon. Quant au gui, il fut condamné à quitter la terre ferme et à monter dans les arbres pour ne plus jamais en redescendre.

1 arbre contaminé

 

Mais parlons du gui………..

Le gui, Viscum album, est un sous-arbrisseau épiphyte et hémiparasite. On ne trouve les espèces vivants en Europe que sur certaines espèces d'arbres feuillus ou résineux. Son nom est issu du latin viscum devenu Wiscu en gallo-roman, puis gwy et guy.

  • Viscum signifie colle, glu (visqueux) en référence à la viscosité de ses fruits.
  • Album (alba, blanc) fait référence à la couleur blanchâtre des fruits. 

  

Le gui est une plante hémiparasite c'est-à-dire qu'il n'est pas totalement dépendant de son hôte. Il utilise les ressources de la plante hôte en lui soutirant eau et sels minéraux, mais il possède de la chlorophylle et peut synthétiser ses propres sucres, protéines, etc...

 


CIMG3171

Les arbres les plus fréquemment atteints sont les pommiers, les peupliers, les trembles, les aubépines, les saules, les robiniers, les sorbiers et les tilleuls.


Les «récalcitrants» sont les poiriers, les érables, les noisetiers, les charmes, les châtaigniers et les cerisiers, les super récalcitrants sont les noyers et les frênes.

 

Et jusqu’à preuve du contraire, pas de hêtre parasité en France dit-on !!


Le chêne quant à lui, opposerait une barrière chimique empêchant la pénétration du gui dans le rameau. Il ne peut se développer que sur des chênes ayant une déficience génétique ce qui explique sa rareté. C’est sans doute pour cette raison que le gui poussant sur un chêne est devenu sacré chez les celtes.

 

 

Le gui passe souvent inaperçu sur les conifères, mais il existe deux sous-espèces de gui parasitant ces arbres :

Viscum album pini   qui ne s'attaque qu'aux pins montagnards situés à plus de 800 m d’altitude,

Viscum album abietis qui est un parasite fréquent du sapin pectiné.


Un peu de Botanique…….


Apparition

Tombant du ciel dans une fiente d’oiseau, la graine de gui s’encre sous l’écorce de l’arbre hôte à l’aide d’un suçoir primaire de forme conique qui s'enfonce profondément jusqu'au bois, sans pouvoir pénétrer le tissu ligneux. Toutefois, l'accroissement du bois en épaisseur par la formation des cernes annuels, finit par englober plus profondément ce suçoir.  

 

6 boules degui

Feuilles

Les feuilles, vertes ou tirant sur un vert-jaunâtre, sont simples, ovales, sans pétiole, légèrement charnues et disposées par paires opposées à l'extrémité des rameaux. Leur limbe est coriace, de 2 à 8 cm de long, il est parcouru par cinq nervures parallèles. Elles persistent 18 mois à deux ans faisant du gui une plante toujours verte.

 

8 boules degui

Fleurs 

Le gui est dioïque avec des pieds à fleurs femelles et d'autres à fleurs mâles. Il fleurit en mars-avril.
Il peut arriver que les touffes mâles et femelles voisinent et soient imbriquées donnant l'impression de pieds monoïques.

Les fleurs, sessiles et jaunâtres, sont groupées en petites inflorescences glomérules, insérées au niveau des nœuds des tiges.


Les fleurs mâles comportent quatre tépales qui portent les anthères sans filet. À la floraison, elles laissent apparaître le pollen sur leur face interne.

 

Fleurs mâles ???

 

 

3 fleur

Les fleurs femelles comportent quatre tépales surmontant un ovaire infère soudé au réceptacle. Elles sont déjà formées en automne et passent l'hiver fermées ; elles s'ouvrent aux premiers rayons de soleil du printemps.

Fruits 

Les fruits donnés par les touffes femelles sont de fausses baies globuleuses de 6 à 10 mm de diamètre, d'un blanc vitreux -ou jaunâtres pour le Gui du sapin- charnues et visqueuses, caractéristique soulignée déjà par Virgile et Pline, d'où le terme de viscum. La pulpe est constituée d'un mucilage : la viscine, substance collante qui contribue à la fixation des graines sur les branches des plantes-hôtes.

Les fruits mûrissent en deux ans et ne tombent qu'au début de la troisième année.

 

7 boules degui

Utilisation :

Attention, les baies sont toxiques.

Les fruits du gui macérés, fermentés et cuits, donnent une colle très adhésive qui servait autrefois de glu.

Les feuilles étaient utilisées autrefois en tisanes. En herboristerie, le gui était prescrit pour soigner l’épilepsie, les désordres nerveux et la digestion. Le gui contient de la viscine, substance ambivalente qui fait actuellement l’objet de recherches scientifiques.

 

9 planche bota


Lutte contre le Gui

La seule lutte efficace contre le gui consiste à couper la touffe, mais cela n'est généralement pas suffisant car tant qu'on n'a pas extirpé les cordons corticaux, ceux-ci peuvent émettre des bourgeons adventifs capables de créer de nouvelles touffes. Il faut donc tailler les branches assez largement avant le point de fixation, mais cela n'est pas faisable si le gui est implanté sur une branche importante.


Aucun produit chimique n'existe actuellement pour contrôler le gui sans nuire à la plante hôte. La prévention, par la sélection de cultivars naturellement résistants, est une des voies de recherche.


En France, le gui figure sur une liste d'organismes dits « nuisibles » dont la destruction peut être rendue localement et temporairement obligatoire par arrêté préfectoral.

 

2 Viscum album

 

Alors que le gui vous porte bonheur en 2012 ! Meilleurs voeux.

Christianne

 

 

Bibliographies

La Hulotte,  n° 49 et n° 50

Sites : Wikipedia et autres et aussi

http://users.telenet.be/sf15590/Gui1.htm


Photos André, Jacques et Joanny


 

 

Publié dans Flore

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Meilleurs voeux

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Toute l'équipe du blog, entre Semnoz et Chéran,

vous souhaite de joyeuses fêtes

et vous présentent leurs voeux

de bonne et heureuse année 2012.


Ils espèrent vous avoir interessé tout au long de l'année,


à bientôt pour de nouveaux articles.


Une de leur magnifique découverte de 2011, la reconnaissez-vous?


fraxinelle 3

Publié dans Généralités

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Décembre

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Décembre


Quand les glaçons pendent au mur,

Que Dick le berger souffle sur ses doigts,

Que Tom rapporte des bûches dans le vestibule,

Que le lait arrive gelé dans sa jatte,

Quand le sang se fige et que la route est noire,

Alors la chouette hagarde chante dans la nuit :

Touhou !

Touhouit ! Touhou ! Note joyeuse

Tandis que Jeanne la douce écume le pot.

 

2011 11chouette 4

 

Quand tout haut le vent souffle,

Que la toux noie le sermon du curé,

Que les oiseaux sont perchés dans la neige,

Que le nez de Marianne est d’un rouge cru,

Quand les pommes rôties sifflent sur le feu,

Alors la chouette hagarde chante dans la nuit :

Touhou !

Touhouit ! Touhou ! Note joyeuse

Tandis que Jeanne la douce écume le pot.

 

 

SHAKESPEARE

Peines d’amour perdues

 

2011 11chouette 2]

 

Belles photos de Hibou moyen duc, prises par Mireille à Héry sur Alby, dans les arbres devant chez Odile.

Publié dans Faune

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Erable plane

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

  Erable plane, acer platanoides :


Le suffixe grec -oides- indique sa ressemblance avec le platane. De fait, son nom, acer platanoides, lui vient de laforte ressemblance de ses feuilles avec celles du platane.

 


Erable plane feuilles 3

 C'est un grand arbre à tige élancée, pouvant atteindre 30 m de haut et un diamètre de 3 m (à 1,5 m de hauteur au-dessus du sol).

Présent dans nos montagnes jusqu’à 1500-1800 m, il se rencontre toutefois à l’étage collinéen. Il préfère les sols neutres et frais.

 

L'écorse est brune et présente de nombreuses crevasses longitudinales peu marquées. Ce caractère permet  de le distinguer du sycomore dont l'écorse est grisâtre et se détache en larges plaques. 


Tronc de l'érable plane

Erable platanoides ecorse


 Les bourgeons ovoïdes obtus sont glabres à écailles rougeâtres ; les latéraux appliqués aux rameaux sont beaucoup plus petits que le bourgeon apical (de la pointe de la branche).  

 

Les feuilles sont palmées avec 5 nervures à lobes très pointus, à dents aiguës, séparés par des sinus arrondis largement ouverts. Ces feuilles, sont glabres, vertes et luisantes. Le pétiole est long et fin, il émet un suc laiteux quand on le casse.

 

érable plane, acer platanoides

 

Les fleurs vert jaune, groupées en corymbes  dressés, apparaissant avant les feuilles, ont une bonne qualité mellifère.


Erable plane fleurs

 

Les ailes des disamares  (voir article précédent) sont à peine rétrécies à la base, un peu plus large au milieu et un peu arquées, formant un “ V “ très ouvert à beaucoup plus de 90°. Les graines sont aplaties.

 

Erable plane disamare

 

Il fournit un excellent bois  de chauffage. Ce bois blanc, assez dur, est utilisé en menuiserie et en tournerie.

 

à suivre......................................................  Joanny

 

Photos Joanny et Christianne

 

Publié dans Fiches techniques

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Les arbres de nos régions : les érables

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 Les arbres de notre environnement forestier

 

Un article récent de Christianne nous relate, images à l’appui, les différents stands de la R’vola 2011.

Le stand réalisé par le Groupe Nature a remporté un franc succès. Consacré à la végétation de la forêt et des haies, il permit aux visiteurs, de visualiser les feuillages, les fruits et l’aspect du bois des principaux arbres et arbustes de notre région.

Pour donner une suite à cette expo et pour ceux qui n’ont pas eu la chance de la découvrir, je vous propose, de faire un tour d’horizon des principales essences de nos forêts régionales.

 

Les feuillus :

Les feuillus sont des arbres à feuilles caduques (qui perdent leurs feuilles en hiver). Cependant, le Buis, le Houx, le Laurier…, aux feuilles persistantes, font aussi partie des feuillus.

Les érables : du genre “Acer“ sont désormais de la famille des Sapindacées (1) Les érables étaient auparavant classés dans les Acéracées, cette famille est maintenant invalide.

Erable automne

En France, il existe cinq espèces d’érables à l’état spontané, les parcs et jardins sont arborés avec beaucoup d’autres espèces que nous n’étudierons pas. Ces cinq espèces sont :

  • le sycomore,
  • le plane,
  • l’érable à feuilles d’obier
  • l'érable champêtre
  • l’érable de Montpellier.

Toutes ces espèces sont présentes dans l’Albanais.

Caractéristiques communes :                                                                                                                    

Essences de lumière ou de demi-ombre, ils sont tous à feuilles caduques, opposées. Les feuilles sont caractérisées par une nervation palmée.

Elles ont généralement une forme lobée..                                                                            

Les rameaux sont opposés et en disposition décussée, c'est à dire, que deux paires de rameaux se suivent en tournant de 90°.                                                                                                                       

Les fruits secs ailés sont appelés disamares (2).                                                         

En général, les érables poussent de préférence sur sol calcaire et sont résistants au froid.

Les fleurs, extrêmement mellifères, produisent un miel clair de goût très fin.

Les érables produisent également du miellat.                                                                                                                     

Tous les érables sont mellifères, mais à des degrés différents et pas toujours bien distingués dans la littérature spécialisée. L’érable champêtre semble le plus productif.  

 

Erable sycomore  

Étymologie : 

  Le nom érable apparaît au milieu du 13ème siècle. Il vient du vieux latin "acerarbot", où "acer" est d'origine indo-européenne et signifie "pointu, dur".

On dit ainsi des propos acerbes ou aussi des griffes acérées.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Légendes et traditions :


Dans la mythologie grecque, l'Érable est dédié à Phobos, dieu de l'Épouvante, fils d'Arès, dieu de la guerre
et frère de Deimos, dieu de la frayeur. L'Illiade rapporte que le cheval de Troie fut fabriqué en Érable.

 

Dans l'astrologie celtique l'érable représente quelqu'un débordant d'imagination et d'originalité, timide et réservé, ...

 

..................................................... à suivre

.................................................................Joanny

 

 

(1)   Famille des sapindacées : La famille tient son nom du genre Sapindus l’arbre à savon qui produit les fruits utilisés comme “ noix de lavage “ en raison de leur pouvoir détergent dû à la présence importante de saponines.  

                                                

(2)   Outre les Erables le Marronnier d’Inde “Aeculus hippocastanum“ a rejoint également les sapindacées.

 

(3)   Disamares : la disamare est une samare double, un ensemble de deux akènes jumeaux, équipé chacun d'une ailette membraneuse permettant la dispersion par le vent, par rotation semblable à celle d'une hélice d'hélicoptère. L’angle formé par les deux ailettes est spécifique à chaque espèce d’érables.

 

 

Bibliographie, articles sur les arbres. Guide de dendrologie de Marcel Jacamon.

 

 

Publié dans Flore

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