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Haute Loire, les Narces de Chaudeyrolles

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous abandons le Mézenc pour nous rendre à Chaudeyrolles en empruntant une petite route qui serpente sur le plateau.

Charmant petit village, situé à 1280 m et dont le nom vient de Caldeiroles, du latin caldariola, signifiant « petite chaudière », au pluriel, pour désigner probablement des sources chaudes. Il est bordé à l'ouest par le Lignon du Velay, rivière affluent de la Loire, rive gauche.  

Nous nous garons près de l’église et nous partons à pied en direction des Narces de Chaudeyrolles.

En géomorphologie, une narse ou narce (du pré-latin nartia, « marécage ») est une zone humide, souvent une tourbière. L'origine peut être glaciaire ou volcanique. A Chaudeyrolles, l’origine est volcanique !

Devant nous, un cratère  de 1,5 km de diamètre environ, que le temps a érodé. La crête du cratère subsiste partiellement... Le fond du cratère a été occupé par un lac, qui, au fil du temps, a été comblé par des sédiments. Il est aujourd'hui recouvert d'une épaisseur de tourbe d'environ 3 à 4 mètres.

Vers le sud La tourbière des Narces de Chaudeyrolles avec en arrière-plan le Mont Mézenc

Vers le sud La tourbière des Narces de Chaudeyrolles avec en arrière-plan le Mont Mézenc

Nous descendons vers la tourbière, le long de la route, des troncs de feuillus sont recouverts de lichens spectaculaires..

Lichens....
Lichens....

Lichens....

Je vous livre les noms : Ramalina fraxinea, larges lanières pendantes et Parmelia acetabulum, thalle brun vert foncé. Je n’ai pas le nom du lichen ocre !!!

Plus nous descendons, plus nous découvrons la tourbière toute de pourpre vêtue, quelle surprise, c’est magnifique !

Chauderoylles et les circes des ruisseaux

Chauderoylles et les circes des ruisseaux

Le pourpre de Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux (Astéracées). Une plante à tiges bien développées, peu feuillées, à feuilles embrassant la tige. Capitules floraux sessiles et généralement groupés en haut des tiges par 2 à 8. Et leur couleur ! Nous en avions rencontré sur le plateau de Glières. Il affectionne les prés humides, les marais des montagnes du Jura, Bugey, Dauphiné, Cantal, Haute-Loire, Lozère, Aveyron, Pyrénées.

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux
Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

Un cheval (ou une jument) et une mule (ou un mulet) installés dans les cirses nous regardent passer (ou pas) placidement.

Les Narces de Chaudeyrolles

Les Narces de Chaudeyrolles

Une jolie campanule légère, balancée par le vent, Campanula scheuchzeri ssp lanceolata, campanule à feuilles lancéolées, (Campanulacées) est enfouie dans l’herbe du talus. Feuillage très dense et cachant partiellement la base de la tige. Feuilles à une nervure. Fleurs nombreuses, sépales appliqués contre la corolle. C'est une plante qu'on rencontre dans les Pyrénées, le Massif central et plus rarement dans les Alpes

Campanula lanceolata, campanule à feuilles lancéolées
Campanula lanceolata, campanule à feuilles lancéolées

Campanula lanceolata, campanule à feuilles lancéolées

Dans le fossé, une véronique que nous connaissons en Haute Savoie, Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau (Plantaginacées). Ce n’est pas une véronique des milieux acides mais elle est jolie. Elle se reconnaît à sa tige robuste, carrée et creuse, à ses feuilles allongées assez larges et généralement dentées. Ses fleurs en grappes terminales sont bleues ou bleu pâle. Les fruits sont en forme de cœur, aussi hauts que larges et ne dépassent pas les sépales.

 

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau
Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau
Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

Et une Apiacée à la réputation sulfureuse, Aethusa cynapium, petite cigüe, dite aussi éthuse ciguë, faux-persil, ciguë des moissons, persil des chiens ou ache des chiens… Cette plante peut se révéler très toxique. Ses feuilles sont très découpées, L’ombelle est plane, petites fleurs blanches. Il n'y a pas de bractées mais chaque ombellule porte 1 à 5 longues bractéoles linéaires, pendantes, dépassant l’ombellule et l’ombelle. L’Aethusa cynapium est une adventice des cultures. La plante contient dans toutes ses parties (notamment les feuilles, les fleurs et les fruits) des alcaloïdes extrêmement toxiques, dont la conine.

Le risque de confusion avec le persil, la carotte, le cerfeuil ou autre Apiacées est réel, mais ses bractéoles et son odeur la différencient nettement…

Aethusa cynapium, petite cigüe, éthuse ciguë, faux-persil, persil des chiens …
Aethusa cynapium, petite cigüe, éthuse ciguë, faux-persil, persil des chiens …

Aethusa cynapium, petite cigüe, éthuse ciguë, faux-persil, persil des chiens …

Les fiches botaniques d'André

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

Circium rivulare,  le cirse des ruisseaux

 Campanula scheuchzeri ssp lanceolata

Campanula scheuchzeri ssp lanceolata

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

Veronica anagallis-aquatica, véronique mouron d’eau

 Aethusa cynapium, petite cigüe

Aethusa cynapium, petite cigüe

Un dernier regard sur le vieux cratère érodé par le temps.

Photos Christianne, André, Jacques                                                      

                                                      Christianne

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Les Narces de Chaudeyrolles

Les Narces de Chaudeyrolles

Publié dans Flore

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Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (3)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous nous tenons au bord de l’horizon. Côté Haute Loire, le territoire est tout de rondeurs volcaniques, vert clair des pâturages, vert sombre des forêts et, niché dans un petit vallon, Les Estables, quelques maisons serrées autour de l’église. Des paysages à perte de vue, préservés, et d’où rayonne une belle sérénité...

Depuis le Mézenc, photo Jacques

Depuis le Mézenc, photo Jacques

Côté Ardèche, des sucs succèdent aux vallées profondément inscrites dans le relief. Quand le temps s’y prête, on voit la chaîne des Alpes ou le Ventoux mais ce 29 juin, les lointains sont trop brumeux pour cela.

Le Mont Gerbier-de-Jonc est là, petit cône pointu à droite et, à gauche, le suc de Sarah, comme le dos d’un gros animal endormi.

Mont Gerbier de Jonc, à droite, Suc de Sarah à gauche

Mont Gerbier de Jonc, à droite, Suc de Sarah à gauche

La table d’orientation est très bavarde, tous les sommets alentours sont cités. Les randonneurs ont installé des murets de pierre, sans doute pour se protéger du vent lors de leur pique-nique.

La table d’orientation du Mézenc, photo Internet.

La table d’orientation du Mézenc, photo Internet.

Depuis le Mézenc

Depuis le Mézenc

Nous rejoignons le second sommet du Mont Mézenc et sa croix à 1749 m d’altitude.

Vers le deuxième sommet du Mézenc

Vers le deuxième sommet du Mézenc

Zone protégée à gauche.

Zone protégée à gauche.

Le long du chemin, dans les phonolites, bien protégé des randonneurs par un filin voici l’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla, le séneçon argenté (Astéracées). On ne le rencontre que sur le Mézenc et dans les Pyrénées. Feuilles très blanches, découpées en larges segments, involucres blancs laineux, fleurs jaunes.

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla
L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla
L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

Et au pied de la croix, niché dans les dalles, Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets (Caryophyllacées) s'enracine comme il peut. Des  fleurs sans pétales, en fascicules serrés et très fournis au sommet de la tige, sépales à bords scarieux et recourbés en crochet vers l’intérieur, "uncinatus" ! Plante acidophile.

Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (3)
 Scleranthus uncinatus, scléranthe à crochets

Scleranthus uncinatus, scléranthe à crochets

Hier, au bord de la Loire, nous avons rencontré la Gnavelle vivace, Scleranthus perennis (Caryophyllacées). C’est une petite plante très discrète, des pelouses acides, elle pousse en tapis. La touffe fleurie a une belle teinte gris-vert. Fleurs sans pétales, sépales oblongs, obtus, verts largement bordés de blanc, sans pointe crochue, contrairement à Scleranthus uncinatus, rencontré sur le Mézenc. Il y a cinq étamines à anthères jaunes et cinq autres sans anthères

« Son nom, du grec scleros = dur et anthos = fleur. Le calice persistant, un peu induré entoure le fruit qui est une petite capsule. C'est de ce caractère que le genre tire son nom, en effet un insecte, Porphyriphora polonica, vulgairement appelé "cochenille de Pologne", vit sur cette plante et provoque sur les racines des renflements connus sous le nom de "grains de Pologne" qui avaient été employés autrefois comme remède de diverses maladies (G. Bonnier) »

Scleranthus perennis, gnavelle vivace
Scleranthus perennis, gnavelle vivace
Scleranthus perennis, gnavelle vivace

Scleranthus perennis, gnavelle vivace

Les fiches botaniques d'André

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

L’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla

Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets

Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets

Scleranthus perennis, la Gnavelle vivace

Scleranthus perennis, la Gnavelle vivace

Depuis le sommet à la croix, la vue s’étend plus au nord du département de la Haute Loire. Nous redescendons, le pique-nique aura lieu à l’abri du vent. Cet après-midi, nous allons découvrir un autre paysage caractéristique de cette région à l’histoire géologique très riche et très ancienne.

à suivre....

Photos Christianne, André, Jacques                                                       

Christianne

 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Les Estables

Les Estables

Publié dans Flore

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Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (2)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous atteignons la zone subalpine, quelques arbres dont certains rabougris et torturés subsistent. Ils témoignent de la rudesse des hivers et la force du vent. Nous choisissons le sommet le plus haut, 1753 m, à droite car les randonneurs et les enfants l’ont déjà abandonné. Sentier minéral et vent très présent !

Sentier sur le Mézenc

Sentier sur le Mézenc

Vers les sommets du (Mézin) Mézenc.

Vers les sommets du (Mézin) Mézenc.

Ça et là, un pin mugo, Pinus uncinata, (Pinacées) s’accroche. C’est un arbuste arrondi à très étalé. Nous repérons les cônes mâles, jaune orangé, ovoïdes, groupées à la base des jeunes pousses et les cônes femelles, brun pourpre, solitaires et de petite taille. C’est un pin de montagne appelé aussi pin à crochets, car les écailles des cônes adultes sont épaissies en écusson au sommet et prolongées et recourbées en crochet. C'est l'origine du nom d'espèce uncinatus : pourvu d'une pointe en forme de crochets.

 

Pin mugo, Pinus uncinata, cônes mâles, jaune orangé

Pin mugo, Pinus uncinata, cônes mâles, jaune orangé

Pin mugo, Pinus uncinata, cône femelle brun pourpre

Pin mugo, Pinus uncinata, cône femelle brun pourpre

Par endroit, des tapis de Juniperus communis ssp nana, genévrier des Alpes (Cupressacées)

Juniperus communis ssp nana, genévrier des Alpes

Juniperus communis ssp nana, genévrier des Alpes

Des raiponces hémisphériques, Phyteuma hemisphericum, (Campanulacées) colorent la pelouse rase. Petites feuilles basales linéaires, tête globuleuse de 10-12 fleurs bleu violet, recourbées vers l’intérieur avant l’éclosion. Les raiponces hémisphériques sont calcifuges.

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum, feuilles linéaires

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum, feuilles linéaires

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Raiponce hémisphérique, Phyteuma hemisphericum,

Encore une incontournable d’Auvergne, Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne (Brassicacées). Fleurs jaunes, silicules en lunettes ! Elles dansent dans le vent, difficiles à photographier !

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne, Photo Jacques

Le paysage s’ouvre, nous avons de la chance car le ciel est dégagé, nous sommes sur le large chemin de la crête avec le sentiment de « se tenir au bord de l’horizon », la vue est magnifique, nous profitons d’un panorama à 360 degrés.

 

Les fiches botaniques d'André

Pinus uncinata, pin à crochets

Pinus uncinata, pin à crochets

Phyteuma hemisphaericum , raiponce hémisphérique

Phyteuma hemisphaericum , raiponce hémisphérique

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne,

Biscutella arvernensis, la biscutelle d’Auvergne,

à suivre....

                                                       Christianne

Photos Christianne, André, Jacques 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Au sommet du Mézenc

Au sommet du Mézenc

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Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc.

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Mardi 29 juin, botanique sur le Mézenc

Le voilà à l’est du village. D'origine volcanique, à la limite entre les départements de la Haute-Loire et de l'Ardèche il a deux sommets. Il culmine à 1 753 m d'altitude. Il est situé sur la même ligne de crête que le mont Gerbier-de-Jonc, la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée.

Le Mézenc

Le Mézenc

Le Mézenc est un dôme de phonolite (nom donné à cette roche à cause de sa sonorité claire quand on la frappe) datant de 7 M.a. Il est entouré de plateaux basaltiques du même âge et d'autres dômes de phonolite appelés « sucs ». Aux vastes plateaux côté Loire, succèdent des vallées profondément inscrites dans le relief et un chaos de pics nombreux et très découpés, côté Ardèche. Nous rencontrerons différents types de formations végétales, des milieux montagnards de 1000 à 1500 m environ et des milieux subalpins au-delà.

La croix de Peccata

La croix de Peccata

Départ à la croix de Peccata, 1560 m, un large chemin forestier s’engage tranquillement dans une forêt claire.

Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc.Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc.

Une belle surprise nous attend, un jeune lièvre, qui, comme dit La Fontaine, « était allé faire à l'Aurore sa cour parmi le thym et la rosée ». Pas du tout effrayé, il broute tranquillement sans se soucier de nous ! Fais attention aux chasseurs, petit lièvre !!

Le lièvre du Mézenc, photo Jacques

Le lièvre du Mézenc, photo Jacques

Le lièvre du Mézenc, photo André

Le lièvre du Mézenc, photo André

Dans le sous-bois, le sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule (Asparagacées) cache ses fleurs sous ses feuilles. Elles sont alternes, ovales-acuminées, embrassantes en cœur, à nervures convergentes

Ses fleurs blanchâtres sont pendantes, solitaires sur un pédoncule filiforme, articulé, coudé et comme brisé au-dessus du milieu. Cet automne, Streptopus amplexicaule cachera ses baies rouges sous ses feuilles. Présent en montagne, dans le Massif Central mais aussi dans les Vosges, le Jura, les Alpes…

Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicauleSceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Nous l’avons rencontré hier au pied du mont Gerbier de Jonc, Viola lutea, pensée des Vosges, (Violacées) qui est jaune dans les Vosges, bicolore ou encore….. bleue dans le Massif central !! Elle fait 15 à 30 mm de diamètre avec un éperon court de 3 à 6 mm. Les feuilles sont ovales, dentées, longuement pétiolées. Les stipules sont pennées-lobées.

 

Viola lutea, pensée des Vosges,
Viola lutea, pensée des Vosges,

Viola lutea, pensée des Vosges,

Le chemin est très fréquenté, des randonneurs, des scolaires, pleins de vie qui courent et s’interpellent. On les laisse passer, nous les botanistes à la lenteur studieuse. Bientôt le chemin raidit, les arbres deviennent noueux, plus rares, ils ne nous protégent plus du vent ! Maintenant nous montons dans les cailloux. Les phonolites du Mézenc !

Le sentier du mézenc

Le sentier du mézenc

Voici une des plantes que nous devions voir absolument, Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis (Astéracées), une plante des substrats siliceux.

C'est une belle herbacée vivace à souche cespiteuse (poussant en touffes), dont les tiges ne sont ramifiées qu'au sommet. Ses feuilles sont glabres, très étroitement linéaires, presque filiformes. « Les capitules jaunes sont très nombreux, réunis en corymbes denses. Les fleurs extérieures à ligules longues, sont nombreuses et très rayonnantes. Les fleurs du centre sont tubulées ». Mais nous sommes arrivés trop tôt, il n’est pas fleuri !

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis, photo telabotanica

Jacobea adonidifolia, séneçon à feuilles d’adonis, photo telabotanica

Les fiches techniques d'André

 Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Sceau de Salomon noueux, Streptopus amplexicaule

Viola lutea, pensée des Vosges

Viola lutea, pensée des Vosges

Jacobaea adonidifolia, seneçon à feuilles d'adonis

Jacobaea adonidifolia, seneçon à feuilles d'adonis

à suivre....

                                                       Christianne

Photos Christianne, André, Jacques 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

 

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Haute Loire, au bord de la Loire, près de sa source. (2)....

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

En escaladant le pré, au bord de la Loire

Le temps est frais, dans le ciel courent de gros nuages blancs, poussés par le vent, mais pas de pluie, c’est parfait. Plus haut, de beaux pâturages et un troupeau de bovins blancs, des charolais sans doute. L’agriculture occupe 47% du territoire de la Haute Loire et la forêt 37%, l’élevage est une activité importante dans ce département.

Habitat monobloc, murs de basalte en pierre non appareillée

Habitat monobloc, murs de basalte en pierre non appareillée

Nous découvrons un bel œillet, rose fuchsia dirait ma petite fille, en insistant bien sur le « fuchsia » : Dianthus deltoïdes, œillet à delta (Caryophyllacées). Ses cinq pétales sont dentées, piquetés de blanc avec un cercle pourpre (ou blanc) près du centre. Ce sont ces points qui dessinent sur chaque pétale, la lettre grecque delta, Δ, renversée, d’où son nom. Longues écailles sous le calice.

 Dianthus deltoïdes, œillet à delta
 Dianthus deltoïdes, œillet à delta

Dianthus deltoïdes, œillet à delta

Au détour d’un talus, la berce de Sibérie, aux fleurs vertes, Heracleum sibiricum (Apaicées). C’est une plante du nord de l'Asie qui s’est répandue en Europe pendant la période froide, Elle s'est trouvée isolée, quand le climat s'est réchauffé, dans des îlots froids (dont le Massif central) où elle est toujours présente de nos jours. 

Environ 1 m de haut à tige robuste, sillonnée et creuse, velue-hérissée. Fleurs vertes ou jaunâtres, petites, à pétales presque égaux. Feuilles grandes, souvent tomenteuses-blanchâtres en dessous, à 3-5 segments ovales, oblongs ou lancéolés.

Haute Loire, au bord de la Loire, près de sa source. (2)....
Heracleum sibiricum, la berce de Sibérie,Heracleum sibiricum, la berce de Sibérie,

Heracleum sibiricum, la berce de Sibérie,

Heracleum sibiricum, la berce de Sibérie, en fruit

Heracleum sibiricum, la berce de Sibérie, en fruit

Les marguerites sont très fréquentes dans les prairies et les pâturages. Malgré leur allure agréable et familière, les marguerites constituent un groupe redoutable ! En voici une dont les feuilles sont caractéristiques, Leucanthemum ircutianum, marguerite d’Ircutie (?). Elle est proche de Leucanthemum vulgare mais ses feuilles caulinaires sont sessiles, la base est élargie, frangée et embrassante.

Leucanthemum ircutianum, marguerite d’Ircutie
Leucanthemum ircutianum, marguerite d’Ircutie

Leucanthemum ircutianum, marguerite d’Ircutie

Une belle rencontre, ce joli papillon !

Le Cuivre de la Verge d'or, photo Jacques

Le Cuivre de la Verge d'or, photo Jacques

Nous reprenons la route vers Les Estables, où se trouve notre VVF, « Les sources de la Loire ». C’est un charmant village de 350 habitants, situé à 1340 m d’altitude, ce qui en fait la plus haute commune de Haute Loire.

C’est aussi une station de ski et de tourisme vert, dite station du Mézenc (prononcer Mézin). Les maisons typiques adaptées au climat rude du plateau se composent de murs de basalte en pierre non appareillée et toiture de lauze.

 

Les Estables, Haute Loire
Les Estables, Haute Loire

Les Estables, Haute Loire

Les fiches botaniques d'André

Dianthus deltoides

Dianthus deltoides

Heracleum sibiricum

Heracleum sibiricum

Leucanthemum ircutianum,

Leucanthemum ircutianum,

à suivre....

                                                       Christianne

Photos Christianne, André, Jacques 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

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Haute Loire, au bord de la Loire, près de sa source...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Après le Mont Gerbier de Jonc, cinq kilomètres plus loin, à Sainte-Eulalie (Ardèche), qui s’affiche comme « premier village sur la Loire », nous découvrons un petit torrent qui hésite sur le cours qui va devenir le sien. Aller vers l’est et rejoindre la vallée du Rhône ? Aller au sud c’est la Méditerranée, c’est sa première direction mais la Loire oblique au Nord puis au Nord-ouest, vers l’Atlantique, où elle se jette 1000 km plus tard. A Sainte Eulalie, au pont de la Ceyte, c’est un petit torrent qui court sur les pierres.

Le pont de la Ceyte, photo Mireille

Le pont de la Ceyte, photo Mireille

La Loire à Sainte Eulalie, en juin 2021

La Loire à Sainte Eulalie, en juin 2021

Et voici ce qu’elle va devenir dans le Val de Loire, à Saumur par exemple.

La Loire à Saumur, hautes eaux en mai 2013

La Loire à Saumur, hautes eaux en mai 2013

Nous allons explorer la rive sous le pont. Des arméries, Armeria arenaria, armérie des sables, (Plumbaginacées) occupent le haut du talus. Caractéristique des pelouses rocailleuses sablonneuses des montagnes du sud-ouest, elle préfère les sols siliceux du sud du Massif Central. Ces nombreuses inflorescences hémisphériques roses ou rouges, au sommet d’une gaine longue, tubuleuse (2-4 cm) colorent le bord de la route.

 Armeria arenaria, armérie des sables, (Plumbaginacées)
 Armeria arenaria, armérie des sables, (Plumbaginacées)

Armeria arenaria, armérie des sables, (Plumbaginacées)

Bord de Loire

Bord de Loire

Nous descendons dans un terrain humide situé au bord de la Loire, plein de creux et de bosses. Un beau bouquet de grandes fleurs jaunes, c'est une astéracée Doronicum austriacum, doronic d’Autiche, c’est une plante orophyte qu’on trouve surtout dans le Massif central (entre 700 et 1 500 m). Les feuilles sont pubescentes, très rapprochées, embrassant la tige par de fortes oreillettes. Les longues ligules donnent aux capitules un air ébouriffé.

Doronicum austriacum, doronic d’Autiche
Doronicum austriacum, doronic d’Autiche

Doronicum austriacum, doronic d’Autiche

Et puis grimpette dans un champ, pentu, bossu, très humide, on y trouve des rossolis, Drosera rotondifolia, elles poussent aussi dans nos tourbières savoyardes.

Drosera rotondifolia, drosera à feuilles rondes

Drosera rotondifolia, drosera à feuilles rondes

Par contre, la montie des fontaines, Montia fontana (Montiacées) est héliophile et acidophile et se développe en tapis serrés, dans les ruisseaux, sources et fossés, sur terrain siliceux et principalement en montagne. Plante de 10-30 cm, feuilles charnues. Les fleurs naissent latéralement d'un nœud muni de deux feuilles opposées et égales.

 La montie des fontaines, Montia fontana,

La montie des fontaines, Montia fontana,

 La montie des fontaines, Montia fontana,

La montie des fontaines, Montia fontana,

Les fiches botaniques d'André

Armeria arenaria

Armeria arenaria

Doronicum austriacum

Doronicum austriacum

Haute Loire, au bord de la Loire, près de sa source...
Montie des fontaines, Montia fontana,

Montie des fontaines, Montia fontana,

à suivre....

                                                       Christianne

Photos Christianne, Mireille, André, Jacques 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

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Retour en France avec un petit tour en Haute Loire...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Notre séjour à Mayotte a pris fin, ce fut une belle échappée, pleine de découvertes et d’anecdotes. Un grand merci à Joanny et à son sens du récit, vif et concis.

Cette année, notre séjour « Bota » de juin nous conduit en Haute-Loire, car Sylvie connait de nombreux sites très intéressants à explorer. La Haute-Loire fait partie de l’ancienne région d’Auvergne comme les départements de l'Allier, du Cantal et du Puy-de-Dôme. La province Auvergne doit son nom au peuple gaulois des Arvernes. C'était l'une des tribus les plus puissantes et les plus riches de la Gaule antique. Les Romains étaient très impressionnés par les Gaulois parce qu’ils étaient grands, avec de belles moustaches, des cheveux blonds et longs et qu’ils avaient les yeux bleus !

Lundi 28 juin, nous partons donc vers l’ouest, vers le Massif Central, chaîne de montagnes très anciennes, érodées, essentiellement composées de roches granitiques, métamorphiques et sur lesquelles on trouve les traces de nombreux volcans, aujourd'hui éteints. Puis nous nous dirigeons vers le sud, vers la Montagne d’Ardèche.

Le Massif Central.

Le Massif Central.

Située sur la bordure orientale du Massif Central, aux confins de la Haute Loire, de l’Ardèche et de la Lozère, la Montagne d’Ardèche s’étend sur 570 km2, à plus de 1000 m d’altitude.

Un territoire composé de sucs volcaniques dont le Mont Gerbier de Jonc, source de la Loire, et le Mont Mézenc (au nord), de chemins escarpés, de prairies fleuries, de forêts anciennes, de rivières, de lacs, de zones humides (tourbières) et de sites géologiques remarquables.

Entre 12 et 6 millions d'années, des coulées de laves fluides s'étalent et s'empilent dans les vallées, suivies par des laves plus visqueuses qui finissent par édifier des reliefs en dômes et aiguilles dans le Massif du Mézenc-Gerbier.

Peu de calcaire, la majorité des roches est constituée de minéraux de la « famille » des silicates. Dans ces milieux acides, nous allons découvrir des plantes qu’on ne trouve pas dans les calcaires des Alpes.

 

Nous sommes logés au VVF des Estables (prononcer le s). Un bon accueil, une équipe dynamique et sympathique rendent le séjour très agréable.

VVF les sources de la Loire, photo Internet

VVF les sources de la Loire, photo Internet

Première balade, allons voir les sources de la Loire au pied du Mont Gerbier de Jonc

Il est situé sur la commune de Saint-Martial (Haute-Loire) tandis que celle de Sainte-Eulalie (Ardèche) s'étend à ses pieds, au sud. Dénommé suc (terme désignant un piton volcanique aux pentes fortes dans la région du Velay), il est célèbre par sa forme particulière et son extraordinaire richesse naturelle et sauvage. L’origine et l’étymologie du Mont Gerbier de Jonc vient des mots « Gar » signifiant rocher et « Jugum » pour montagne. Rien à voir avec les joncacées !

Mont Gerbier de Jonc, 1551 m

Mont Gerbier de Jonc, 1551 m

Le mont possède une qualité de lave particulière : le phonolithe. Cette roche magmatique, légère et résistante, lave devenue cassante en refroidissant,  est utilisée comme lauze pour la construction. Du sommet du cône volcanique du mont Gerbier-de-Jonc (1 551 mètres), couvert d’une carapace d’écailles rocheuses, la vue embrasse le Mézenc, les sucs de Sara, de Montfol, de La Barre…

Autour du Gerbier de Jonc

Autour du Gerbier de Jonc

Nous ne gravissons pas le Gerbier. Au pied du mont, un parking et de petites cabanes où l’on peut acheter les produits locaux attendent les touristes. On peut se promener sur des sentes aménagées alentour.

Sylvie nous montre la plante typique de toute cette région, Genista purgans devenu Cytisus oromediterraneus, genêt purgatif, (Fabacées). C’est un genêt au port en boule, aux feuilles vert glauque, aux fleurs d’un jaune éclatant. Nous trouvons ce genêt en fruits (velus) mais au printemps, toutes les pentes des collines et des montagnes se couvrent de buissons d’or à l’odeur enivrante.

Cytisus oromediterraneus, genêt purgatif

Cytisus oromediterraneus, genêt purgatif

Cytisus oromediterraneus, aux fruits velus

Cytisus oromediterraneus, aux fruits velus

Pente du Mont Aigoual, mai 2017

Pente du Mont Aigoual, mai 2017

Nous découvrons une autre plante locale, Knautia arvernensis, knautie d’Auvergne (Caprifoliacées). Elle a de nombreuses tiges, des feuilles plus molles et plus velues que celles de sa voisine, Knautia arvensis. Elle a une une belle couleur rose lilas.

Knautia arvernensis, knautie d'Auvergne

Knautia arvernensis, knautie d'Auvergne

Renversant ce nectar de Knautia arvernensis !

Renversant ce nectar de Knautia arvernensis !

Knautia arvernensis,

Knautia arvernensis,

Et une centaurée, Centaurea nigra, centaurée noire, car son involucre est couverte de bractées noirâtres longuement ciliées pectinées au sommet.

Centaurea nigra, centaurée noire,
Centaurea nigra, centaurée noire,

Centaurea nigra, centaurée noire,

La Loire prend officiellement sa source au Mont Gerbier de Jonc mais au pied du Mont, pas en Haute-Loire, en Ardèche ! En fait elle n’a pas de source, elle a des sources. La géographique, l’authentique, la source véritable et…, petits ruisselets issus de la nappe phréatique, qui se rejoignent et tous convergent dans un thalweg qui constitue l’extrémité de la haute vallée du fleuve le plus long de France : 1010 m.

 

Les fiches botaniques d'André, ci-dessous...

Cytisus oromediterraneus, genêt purgatif

Cytisus oromediterraneus, genêt purgatif

Knautia arvernensis, knautie d’Auvergne

Knautia arvernensis, knautie d’Auvergne

Centaurea nigra, centaurée noire

Centaurea nigra, centaurée noire

à suivre....

Photos Christianne, André, Jacques

 

Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille 

Publié dans Flore

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Mayotte, les marches d'Acoua suite...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Revenons vers l’objectif premier de notre balade, le point de vue vers la baie d’Acoua. Pour cela, l’ascension des fameuses marches reste à faire. L’irrégularité de la hauteur de ces marches a été quelque peu problématique pour moi. Mais je suis tout de même arrivé au sommet. Le classement de cette rando parmi les plus réputées de Grande terre est bien réel, un régal pour les yeux....

La terre est rouge, la mer est bleue. Photo Anaële.

La terre est rouge, la mer est bleue. Photo Anaële.

Photo Anaële.

Photo Anaële.

Vue sur les ilots du nord, Photo Anaële.

Vue sur les ilots du nord, Photo Anaële.

Dernière échappée visuelle vers le lagon, Photo Anaële.

Dernière échappée visuelle vers le lagon, Photo Anaële.

Après ce merveilleux moment de contemplation, il est temps de redescendre. Au bas des marches, nous avons découvert une petite colonie de sensitives. 

Sensitive-Mimosa pudica L. Photo Anaële

Sensitive-Mimosa pudica L. Photo Anaële

Sensitive-Mimosa pudica L., originaire du Brésil.

Les feuilles alternes se replient au moindre choc, ce qu'en jargon botanique il convient d'appeler 'séismonastie'. Cet amusant mouvement est à priori un mécanisme protecteur contre d'éventuels prédateurs qui, croyant voir une plante fanée, s'en désintéresseraient alors. Elle est classée dans les envahissantes.

Cette journée nous a permis de découvrir un autre visage de cette île aux multiples contrastes. Mais ce territoire est menacé de toute part.

Sensitive-Mimosa pudica L.

Sensitive-Mimosa pudica L.

La forêt mahoraise est en danger.

« il ne reste plus que 4 ou 5% de forêt primaire sur les crêtes comme au Mont Bénara ou dans la mangrove ». En cause, la pression démographique, les prélèvements avec les coupes de bois, et surtout, le surpâturage « les zébus dévastent tout ! ».
Propos du directeur régional de l’Office National des Forêts (ONF) en 2014.

Cette situation est inquiétante à plus d'un titre... la forêt continue de reculer. Elle a été divisée par deux en 30 ans. Et la première cause, c'est bien l'agriculture. Des activités agricoles souvent clandestines, pointe du doigt France Mayotte Matin. En cause, les brûlis (sujet déjà abordé avec les “padzas“ dans les premières pages sur Mayotte). 

Brûlis forestiers à Mayotte

Brûlis forestiers à Mayotte

Le Conservatoire Botanique Naturel de Mascarin (CBNM) renforce son étude des espèces florales présentes dans les forêts du territoire et de la progression des invasives. Souhaitons que ce ne soit pas trop tard.

Espèces connues.

Parmi ces espèces connues, mais pas forcément référencées, des arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut, les “Colubrinas“, ou autre “Erythroxylum“ et le fameux “bois noir des bas“ .

Racines haubans du Colubrina-sp. en cours d'identification. Arbre très connu à Mayotte mais jamais identifié

Racines haubans du Colubrina-sp. en cours d'identification. Arbre très connu à Mayotte mais jamais identifié

Erythoxylum sp en cours d'identification. Le genre Erythroxylum comprend 200 espèces, connues pour contenir de la cocaïne-

Erythoxylum sp en cours d'identification. Le genre Erythroxylum comprend 200 espèces, connues pour contenir de la cocaïne-

Bois noir des bas-Albizia lebbeck

Bois noir des bas-Albizia lebbeck

*“Bois noir des Bas’’ ou Albizia lebbeck, est une espèce d'arbre de la famille des Fabacées. Il est originaire des régions tropicales du sud de l'Asie et largement cultivée et naturalisée dans d'autres régions tropicales et subtropicales. Il est principalement utilisé pour protéger les cultures de l’ensoleillement. Autre utilisation, il est particulièrement recherché en tant qu’aphrodisiaque !!!

Les invasives.

Depuis plusieurs décennies « l’enlianement » est le terme local utilisé pour nommer l’envahissement de la forêt, depuis la canopée. En effet, certaines lianes à la recherche de l’ensoleillement ont tendance à squatter les lieux les plus exposés. Ceci, aux dépens des autres espèces forestières. 

Enlianement par Merremia peltata

Enlianement par Merremia peltata

Un autre exemple d’envahissement se situe au ras du sol, mais il n’est pas moins problématique. Il concerne la “vigne marronne“, véritable peste végétale qui recouvre, petit à petit, des parcelles entières de terrain et détruit par étouffement les espèces locales.

Vigne marronne-Rubus alceifolius

Vigne marronne-Rubus alceifolius

Une parade plutôt efficace a été expérimentée à La Réunion. Une mouche, la “tenthrède Cibdela janthina“ fut élue agent de lutte biologique contre la vigne marronne. A ce titre elle a été lâchée et acclimatée en milieu naturel avec succès sur l’île, avec le feu vert des autorités. Aujourd’hui, l’expérience d’acclimatation se poursuit : les tenthrèdes montrent une bonne capacité à se régénérer.

Espérons toutefois que cette acclimatation ne se produira pas au détriment d’espèces locales.

Tentrède ou Mouche bleue-Cibdela janthina

Tentrède ou Mouche bleue-Cibdela janthina

Début octobre période de notre séjour, les fleurs sont rares et celles que nous avons rencontrées ne sont pratiquement que des invasives.

 

Verveine Corbeille d'or-Lantana camara (envahissante), Photo Anaële

Verveine Corbeille d'or-Lantana camara (envahissante), Photo Anaële

Verveine bleue-Stachytarpheta jamaicensis, Photo Anaële

Verveine bleue-Stachytarpheta jamaicensis, Photo Anaële

Herbe le rail-Herbe pistache-Asystasia gangetica subsp.micrantha, Photo Anaële

Herbe le rail-Herbe pistache-Asystasia gangetica subsp.micrantha, Photo Anaële

 Liane corail- antigono leptopus, Photo Anaële

Liane corail- antigono leptopus, Photo Anaële

La prochaine page sera la dernière sur Mayotte, avec un petit aperçu de quelques sujets non traités, spécifiques à Mayotte.

                                                          Joanny

 

Photos Anaële et internet

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Mayotte, les marches d'Acoua...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous allons quitter le lagon et le littoral, pour entreprendre l’ascension d’un lieu, situé au Nord de l’îlesur les crêtes du Nord, au-dessus de la commune d’Acoua.

L’endroit est classé parmi les plus beaux points de vue de l’île (rando des marches d’Acoua). Cette randonnée, se termine par l'ascension de 207/208 marches cimentées, installées pour faciliter l'accès à une antenne tv, téléphone et autres (Philippe connaissait parfaitement ce site de retransmission, placé dans son secteur de responsabilité).                                                                                                             

Le Nord de Mayotte.

Le Nord de Mayotte.

Un beau défi à grimper, pour une vue imprenable sur la baie de M'tzamboro et la baie d'Acoua 

Au sommet des marches d'Acoua,

Au sommet des marches d'Acoua,

De bon matin, nous voilà partis en voiture depuis Mamoudzou, nous devons traverser l’île d’Est en Ouest puis nous diriger dans la direction d’Acoua. Tout de suite avant le village il faut prendre une petite route qui monte très fortement et serpente en lacets parmi une végétation luxuriante (Ce secteur est classé réserve forestière).                                                                                                             

La route vers les marches d'Acoua

La route vers les marches d'Acoua

De temps à autre, on devine des petites parcelles qui semblent être cultivées ou bien des échappées visuelles en direction de la côte, tout ceci se fondant dans un environnement végétal exceptionnel.

Parcelles cultivées le long de la petite route d'accès aux marches d'Acoua, photo de Joanny

Parcelles cultivées le long de la petite route d'accès aux marches d'Acoua, photo de Joanny

 Le long de la route d'accès aux marches d'Acoua, photo de Joanny

Le long de la route d'accès aux marches d'Acoua, photo de Joanny

 Nid de termites dans les arbres, photo de Joanny

Nid de termites dans les arbres, photo de Joanny

Au bout de la route, un semblant de parking permet de garer la voiture et nous voilà au pied des marches.

J’ai personnellement, particulièrement apprécié la progression en voiture sur cette petite route escarpée. Elle m’a permis, (faute de mieux), d’être plongé le temps d’un aller-retour, au plus proche, d’une “nature vraie“, dans ce petit paradis végétal.                                                                                                                                                                              

Je profite de ce petit intermède pour placer là, un court sujet, sur les arbres fruitiers exploités par les autochtones. La production locale fruitière couvre tout juste 80% de la demande de la population.                                                                       

Aujourd’hui encore, l'objectif principal des agriculteurs est de subvenir aux besoins familiaux locaux.

Quelques fruits locaux.                                                                                                                                            

Mayotte, les marches d'Acoua...

01 - Le fruit à pain : bien qu'il s'appelle "fruit" à pain, cette étrange boule verte qui pousse sur l'arbre à pain se mange plutôt comme un féculent. Ici, il est consommé très couramment frit, à l'instar de la patate douce ou du manioc.

02 - Le corossol : fruit bien vert, à la forme indéfinissable, le corossol est un fruit délicieux, sucré et acidulé, presque un goût de bonbon. Il peut être consommé nature, en compote, en sorbet ou en jus. Comme beaucoup de ses confrères les fruits tout vert, il est assez rébarbatif à manger car plein de gros pépins.

03 - La goyave : assez rare à Mayotte (enfin pour l'instant on n'en a peu vu) la goyave se mange principalement nature ou en jus et c'est très bon. Elle aussi est toute verte, avec une forme souvent molle, mais bon, on ne les choisit pas pour la décoration.

Mayotte, les marches d'Acoua...

04 - La papaye : la papaye, sans surprise, est verte aussi, bien qu'elle tire en mûrissant sur le jaune-vert. Encore "verte", elle peut être râpée pour être mangée en salade comme de la carotte, mais une fois mûre, on peut la consommer de différentes manières, en compote, en crumble (le crumble de papaye de Mélissa est une tuerie), nature, en jus, vous pouvez même la tartiner si le cœur vous en dit.

05 - L'orange : et oui, à Mayotte, on n’est pas à une contradiction près, et l'orange ne déroge pas à cette règle. L'orange est donc verte ici, et pas parce qu'elle n'est pas mûre. Même goût, quoiqu’un peu plus amère, et même mode de consommation que la bonne vieille orange, orange. Au moins, on devine facilement quand elles sont locales.

06 - La banane : bon d'accord, il y a ici des bananes bien jaunes. Il faut savoir qu'il existe en fait une multitude de sortes de bananes, bien loin du standard warholien de métropole. Seulement, la banane la plus en vogue à Mayotte est bien la banane verte, grosse, petite, allongée, y'en a pour tous les goûts. Comme le fruit à pain, elle sert de féculent et sera servie elle aussi frite. De quoi faire taire les plus féroces appétits.

Mayotte, les marches d'Acoua...

07 - La carambole : vous connaissez tous ce petit fruit qui donne des tranches en forme d'étoile et qui sert principalement à la décoration des plats, pour peu qu'on aime le vert. Je ne suis pas très sûr que ça se mange vraiment.

08 - La mangue : pour faire dans l'originalité, la mangue est verte à forme molle. Il en existe également plusieurs sortes, qui font beaucoup d'émules ici. La mangue est, avec la papaye, la méchante référence en termes de fruit tout vert. Elle se consomme généralement nature, avec une technique toute particulière pour obtenir une présentation sympa avec les petits carrés comme vous pouvez voir sur les yaourts à la mangue. On peut également en faire du jus, ça passe bien aussi.

09 - Les combaves : ces petites boules vertes à forme molle et boursouflée sont en fait une sorte de citron vert local. Comme tout citron vert qui se respecte, on peut l'utiliser en cuisine mais surtout avec du rhum en apéro.

Extrait du Blog de Nelly

Autres cultures.

Une autre culture largement répandue sur l’île est celle du “Manioc“. Il est fréquent de rencontrer des petites parcelles cultivées en forêt.                                        

Le “Bata-Bata“ est un plat qui va avec tout. C’est l’aliment de base de la cuisine mahoraise. Des bananes vertes, du fruit à pain, du manioc le tout bouilli, constitue les principaux composants de ce met succulent, (que je n’ai malheureusement pas goûté).  

Le bata-bata

Le bata-bata

Manioc

Manioc

Le maraîchage est appelé à se développer à condition de lever les contraintes liées à l’accès à l’eau et à l’enclavement des parcelles.                                                    

Les travaux à la campagne, à la saison des pluies

Les travaux à la campagne, à la saison des pluies

En fin de saison sèche, l’eau vient souvent à manquer dans le sud de l’île et le déficit hydrique pénalise les productions.

Elevage : En 2016, l’île comptait 17.000 bovins et 12.700 ovins et caprins, un développement rapide de l'élevage bovin est enclanché, 4.8 bovins en 2010 contre 8 en 2015. L'élevage de volaille progresse également vite et l’île est autosuffisante en œufs (15 M d’œufs produits par an). 

Zebu

Zebu

La production de poulets de chair devrait aussi se développer rapidement. 

L'élevage de poulet est en progression

L'élevage de poulet est en progression

Dans le prochain article, quelques mots sur la forêt et ce sera la montée des marches, (sans tapis rouge). 

 

 

                                                                       Joanny

A suivre....

 

Photos Internet et Joanny.

Les marches d'Acoua, photo de Joanny

Les marches d'Acoua, photo de Joanny

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Balade botanique au lac du Mariet,

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Lundi 14 juin 2021, notre petit groupe de botanistes de Gruffy a exploré le vallon du Mariet et les « rives » du lac du même nom.

La piste, d’abord en forêt, grimpe à peine les plantes sont nombreuses. Puis un chemin forestier part à droite, en plein soleil, le long  d’une petite falaise. Nous continuons jusqu’à la croix en direction de l’Alpage du Mariet d’Arith. Plusieurs sentiers s’offrent à nous pour parcourir l'Alpage mais les prairies sont clôturées depuis l’an dernier afin de les préserver car ce joli vallon attire nombre de marcheurs et de famille, été comme hiver.

Alpage du Mariet

Alpage du Mariet

Nos découvertes le long des chemins

Plathanthera bifolia

Plathanthera bifolia

Campanula rhomboidalis

Campanula rhomboidalis

Neottia nidus-avis
Neottia nidus-avis

Neottia nidus-avis

Voici le fameux "lac" du Mariet,

Balade botanique au lac du Mariet,
Balade botanique au lac du Mariet,

Nos découvertes au bord du lac

Menyanthes trifoliata
Menyanthes trifoliata

Menyanthes trifoliata

Dactylorhiza majalis
Dactylorhiza majalis

Dactylorhiza majalis

Geum rivale

Geum rivale

 Nos découvertes au retour

 Lacerta bilineata, Lézard vert occidental
 Lacerta bilineata, Lézard vert occidental

Lacerta bilineata, Lézard vert occidental

Bromus sp.

Bromus sp.

Une belle journée !!

                                                                    Christianne

Publié dans Flore

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