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flore

Balade sur les pentes d'UBAC du Lautaret, suite…

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Un joli torrent descend des montagnes de la Réserve naturelle du versant nord des pics du Combeynot intégrée depuis 2019 au Parc des Ecrins.

Nous voici au bord de l’eau, sur la rive droite du torrent, les pieds dans l’eau pour certaines ! Autour de nous, les montagnes de Combeynot à notre gauche, les bâtiments du col et du jardin du Lautaret, à notre droite.

Montagnes de la Réserve naturelle du versant nord des pics du Combeynot

Montagnes de la Réserve naturelle du versant nord des pics du Combeynot

Les bâtiments du col et du jardin du Lautaret,

Les bâtiments du col et du jardin du Lautaret,

Après le repas, nous partons vers une grande tourbière en tournant le dos au sentier des cascades.

Une tourbière est un milieu complexe qui s’est formée, en général, pendant une longue période dans une dépression d’eau stagnante très pauvre en oxygène et où les débris des végétaux se sont accumulés. Ils ont été transformés, sous l’action des microorganismes anaérobies, en tourbe.

Cette tourbe, constituée pour une grande part de carbone, constituait autrefois, après avoir été extraites et séchée au soleil, le charbon du pauvre.

Les tourbières sont caractérisées le plus souvent par la présence de sphaignes, ces mousses en mourant s'accumulent progressivement pour former de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique, peu ou pas décomposée, d'origine végétale. Les écosystèmes tourbeux couvrent 3 % à 5 % des surfaces terrestres émergées, mais la biodiversité y est très élevée et ils stockent le carbone de façon très efficace. Souvent, l’excès de carbone donne à l’eau un aspect huileux d’hydrocarbure !

Excès de carbone donnant à l’eau des tourbières un aspect huileux d’hydrocarbure
Excès de carbone donnant à l’eau des tourbières un aspect huileux d’hydrocarbure

Excès de carbone donnant à l’eau des tourbières un aspect huileux d’hydrocarbure

Les tourbières ont une flore spécifique et variée. Nous ne nous sommes pas attardés sur les droseras et les grassettes, il y en avait beaucoup mais nous les avons déjà rencontrés souvent.

Nous avons préféré les Trichophorum cespitosum et Trichophorum alpinum abondants à cet endroit. Ces drôles de petites plantes de montagne, vivaces, aux tiges grêles, à souches gazonnantes ou traçantes figurent sur la listes rouge de la Flore menacée de France.

Trichophorum cespitosum et Trichophorum alpinum

Trichophorum cespitosum et Trichophorum alpinum

Trichophorum cespitosum, scirpe cespiteux (Cypéracées)

Il possède une tige grêle, cylindriques-striée, terminée en pointe verte

Il est muni d’un seul épillet petit (5-6 mm), roussâtre, terminal, dressé

Il est présent dans une grande partie de la France

Trichophorum cespitosum, scirpe cespiteux (Cypéracées)

Trichophorum cespitosum, scirpe cespiteux (Cypéracées)

Trichophorum alpinum, souchet des Alpes (Cypéracées)

Celui-ci a une tige trigone, nue jusqu'à la base. Son épi floral solitaire forme une houppe laineuse et très chevelu de 2 cm environ. C’est une plante assez rare, des marais et tourbières des hautes montagnes : Jura, Alpes des Savoie, du Dauphiné, de la haute Provence et Cantal.

Balade sur les pentes d'UBAC du Lautaret, suite…
Trichophorum alpinum, souchet des Alpes (Cypéracées)

Trichophorum alpinum, souchet des Alpes (Cypéracées)

J’adore rencontrer en montagne les aigrettes blanches des linaigrettes qui brillent au soleil et se balancent dans le vent, sur les bords humides des tourbières.

Les linaigrettes abondantes en plaine ou en montagne, ont trouvé autrefois de nombreux usages.

La partie blanche servait parfois de mèches pour les bougies ou les lampes à huile, et on l'a parfois mélangée en petite quantité à des tissus de lin ou de laine. Une autre utilité des plumets confirmée depuis longtemps est leur capacité à étancher les plaies.

Elles auraient longtemps servi à créer un rembourrage pour les coussins et matelas, au même titre que mousses, aiguilles de pin et autres récoltes locales chez les Indiens, les Vikings, et à époque plus récente, dans les régions pauvres d'Europe ou d'Amérique du Nord.

On s'en sert parfois en Ecosse pour nourrir le bétail, et dans les régions arctiques, les jeunes pousses tendres et sucrées sont une nourriture de choix pour le caribou, notamment pour les femelles caribous allaitantes dont on a étudié le régime d'assez près. Au début de son développement, la plante est en effet très riche en nutriments facilement assimilables. Chez certains peuples, on consomme aussi les jeunes pousses au printemps et les fleurs en infusions. De nombreux oiseaux aquatiques consomment régulièrement ses graines.

Vous trouverez ces renseignements et plus sur le site accessible en fin d'article.

Nous avons rencontré

Eriophorum vaginatum, linaigrette à gaines (Cypéracées)

Cette plante gazonnante en touffe compacte possède des tiges trigones, des feuilles linéaires raides et rudes aux bords qui forment des gaines en cornet autour de la tige. Son épi floral solitaire disposé au sommet de la tige est couronné de soies très nombreuses, longues de 2-3 cm, formant une houppe soyeuse très dense.   

Eriophorum vaginatum, linaigrette à gaines (Cypéracées)
Eriophorum vaginatum, linaigrette à gaines (Cypéracées)

Eriophorum vaginatum, linaigrette à gaines (Cypéracées)

Eriophorum angustifolium , linaigrette à feuilles étroites (Cypéracées)  

Plusieurs épis, souvent pendants, feuilles longues et étroites, sillonnées au centre. Présente à l’étage montagnard mais fait des incursions à l’étage subalpin. Ses pédoncules floraux sont lisses contrairement à ceux de la  linaigrette à larges feuilles qui sont scabres c-a-d râpeux au toucher, surtout avec la langue !

Eriophorum angustifolium , linaigrette à feuilles étroites (Cypéracées)  
Eriophorum angustifolium , linaigrette à feuilles étroites (Cypéracées)  

Eriophorum angustifolium , linaigrette à feuilles étroites (Cypéracées)  

Il reste encore quelques découvertes à faire...

                                                                                     Christianne 

 à suivre...

Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour, fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.

Balade sur les pentes d'UBAC du Lautaret, suite…
Balade sur les pentes d'UBAC du Lautaret, suite…
Balade sur les pentes d'UBAC du Lautaret, suite…

Publié dans Flore, Sorties

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Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Le temps passe, l’automne pluvieux ne nous a pas permis de sortir « botaniser », heureusement les photos sont là pour me rappeler nos belles découvertes de Juillet.

Je ne vous ai pas encore parlé de notre balade du 10 juillet 2020 au col du Lautaret. Ce jour là, nous explorions le versant d’ubac. Dans les vallées de mon enfance, on disait l’envers ou les envers.

L’ubac (du franco-provençal opacus « obscur » ou « sombre ») désigne dans les Alpes les versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus courte exposition au soleil. Le terme employé dans les Pyrénées est celui d'ombrée, en Corse d'umbria.. Le versant oppose est l'adret.

L'Ubac vu depuis le versant d'Adret

L'Ubac vu depuis le versant d'Adret

Nous empruntons le « sentier des crevasses » qui, du Lautaret, permet de rejoindre l'Alpe de Villard d’Arène. Nous ne sommes pas en randonnée montagne alors nous n’irons pas loin sur ce célèbre sentier.

Le sentier traverse un petit ruisseau avec un joli pont de bois, nous allons vers une belle mégaphorbiaie.

Le départ du sentier des crevasses

Le départ du sentier des crevasses

Mégaphorbiaie

La mégaphorbiaie (de mega, grand et phorbe, plante herbacée non graminoïde) ou friche humide est une formation végétale hétérogène constituée de grandes herbes. En zone tempérée, elle correspond à un stade floristique de transition entre une zone humide ou une prairie humide en fond de vallée et la forêt. Formation haute et dense, luxuriante, de plantes herbacées vivaces avec dominance de dicotylédones, à floraison importante et colorée. Elle joue un rôle écologique important.

Mégaphorbiaie du Lautaret

Mégaphorbiaie du Lautaret

La variété de la flore y est importante voici quelques exemples des plantes qu’on peut rencontrer :

Aconitum napellus Aconit napel, Adenostyles alliariae Adénostyle à feuilles d’alliaire, Athyrium distentifolium Athyrium alpestre, Chaerophyllum hirsutum Chérophylle hérissé, Dryopteris dilatata Dryopteris dilaté, Geranium sylvaticum Geranium des bois, Cicerbita alpina Laitue des Alpes, Peucedanum ostruthium Peucédan ostruthium…

J’arrête là mon énumération car la liste est encore longue, notre petit groupe a parcouru de nombreuses mégaphorbiaies depuis quelques années mais il nous reste encore à découvrir de nombreuses espèces, la preuve ….

Achillea macrophylla, achillée à grandes feuilles, (Astéracées)

Grandes les feuilles, pennatiséquées 3-7 segments incisés et grandes les capitules aussi, 13-15 mm de diamètre environ, à pédoncules presque filiformes, pubescents, en corymbe lâche. Les fleurs sont blanches, à ligules plus longues que l'involucre.

Achillea macrophylla, achillée à grandes feuilles, (Astéracées)
Achillea macrophylla, achillée à grandes feuilles, (Astéracées)

Achillea macrophylla, achillée à grandes feuilles, (Astéracées)

Descuriania tanacetifolia, Hugueninia tanacetifolia, vélar à feuilles de tanaisie, (Brassicacées)

Feuilles inférieures grandes, pennatiséquées, feuilles supérieures plus petites et sessiles. Elles ressemblent à celles de la tanaisie. Inflorescence de fleurs jaunes en panicule corymbiforme.

Descuriania tanacetifolia, Hugueninia tanacetifolia, vélar à feuilles de tanaisie (Brassicacées)
Descuriania tanacetifolia, Hugueninia tanacetifolia, vélar à feuilles de tanaisie (Brassicacées)

Descuriania tanacetifolia, Hugueninia tanacetifolia, vélar à feuilles de tanaisie (Brassicacées)

Hypericum richeri, millepertuis de Richer, (Hypericacées)

Sa tige de 20-40 cm est cylindrique et raide. Tout est ponctué de noir chez ce millepertuis, ses feuilles demi-embrassantes, sont bordées de points noirs.

Ses sépales lancéolés-acuminés sont ponctués de noir, bordés de longues franges en massue

Les pétales de ses fleurs jaunes, 3 fois plus longs que le calice, sont également ponctués de noir.

Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Hypericum richeri, millepertuis de Richer, (Hypericacées)

Hypericum richeri, millepertuis de Richer, (Hypericacées)

Allium victorialis, Ail victorial, Ail de cerf, Ail de la Sainte-Victoire, Ail serpentin, Faux Nard, Faux Spicanard, Herbe à neuf chemises, Herbe aux sept chemises et aux sept vertus, un ail de haute montagne aux multiples noms vernaculaires, (Amaryllidacées)

Son bulbe en massue est couvert de tuniques brunes, sans doute ses sept ou neuf chemises !

Ses feuilles sont oblongues et engainantes.

Ses fleurs blanches ou verdâtres, sont réunies en une ombelle dense et sphérique, pourvue à sa base d’une seule bractée (spathe) courte et  membraneuse.  

Allium victorialis, Ail victorial, (Amaryllidacées)
Allium victorialis, Ail victorial, (Amaryllidacées)

Allium victorialis, Ail victorial, (Amaryllidacées)

Bupleurum longifolium, buplèvre à longues feuilles (Apiacées)

Ce buplèvre se reconnaît grâce à ses feuilles traversées par la tige, elles sont perfoliées (ou embrassantes), les supérieures sont nettement en cœur à la base.

Ombelle de 5-12 rayons inégaux.

L’inflorescence est d’abord jaunâtre, elle tire rapidement vers une belle couleur jaune doré et ensuite vers le bordeaux.

 Bupleurum longifolium, buplèvre à longues feuilles (Apiacées)
 Bupleurum longifolium, buplèvre à longues feuilles (Apiacées)
 Bupleurum longifolium, buplèvre à longues feuilles (Apiacées)

 Bupleurum longifolium, buplèvre à longues feuilles (Apiacées)

Rosa pendulina, rosier des Alpes, (Rosacées)

Sur le chemin du retour, un églantier que j’aime beaucoup pour la belle couleur rouge carmin vif de ses fleurs, les aiguillons sont épars en partie basse de la plante, rares vers le sommet.

Feuilles 7-9 folioles,

Les fruits, les cynorhodons, sont ovoïdes, rétrécis vers le haut, rouges et penchés à maturité.

Rosa pendulina, rosier des Alpes (Rosacées)
Rosa pendulina, rosier des Alpes (Rosacées)
Rosa pendulina, rosier des Alpes (Rosacées)

Rosa pendulina, rosier des Alpes (Rosacées)

 Il est temps de trouver un endroit sympa pour le pique-nique !

                                                                                                    Christianne 

 à suivre...

Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour, fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.

Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,

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Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret, II

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous poursuivons notre chemin, la flore est généreuse en ce mois de juillet ensoleillé. La prairie est belle, fleurie. Peu d’arbre pour déjeuner à l’ombre, nous sommes à la limite entre les étages subalpin et alpin, 2000 m et plus, c’est la « zone de combat » où les arbres ne poussent presque plus !!

Prairie d'adret au col du Lautaret

Prairie d'adret au col du Lautaret

Voici des anémones à fleurs de narcisse, Anemone narcissiflora, c’est une magnifique anémone d’altitude dont les fleurs, d’un blanc éclatant, sont groupées en ombelle. Elle se rencontre dans les pelouses d’altitude.

Dans la mythologie, Anémone était une nymphe dont les amours rendirent jalouse Flore, déesse du monde végétal. Pour la soustraire à ses amants, la déesse transforma sa rivale en fleur printanière.

Anemone narcissiflora, anémone à fleurs de narcisse
Anemone narcissiflora, anémone à fleurs de narcisse

Anemone narcissiflora, anémone à fleurs de narcisse

J’aime beaucoup ce stachys, Stachys pradica, épiaire du mont Prada. Un épi dense de fleurs rose fuchsia, des feuilles crénelées laineuses sur les deux faces, une tige hérissée de longs poils. Il a été identifiée par le docteur Zantedeschi, (botaniste italien, 1773 – 1862)sur le Mont Prada près de Brescia. C'est l'ancienne bétoine hérissée.

Stachys pradica, épiaire du mont Prada
Stachys pradica, épiaire du mont Prada

Stachys pradica, épiaire du mont Prada

La prairie est parsemée de touffes gazonnantes de Dianthus pavonius, œillet œil de Paon, aux pétales rose carmin, au cœur délicatement bleuté.

Dianthus pavonius, œillet œil de Paon
Dianthus pavonius, œillet œil de Paon

Dianthus pavonius, œillet œil de Paon

Qu’il est craintif cet églantier pour se couvrir d’aiguillons nombreux, droits et inégaux, c’est Rosa pimpinellifolia ou Rosa spinosissima son nom officiel, le rosier pimprenelle, les feuilles des rameaux fleuris sont à 7-9 folioles petites, les fleurs sont blanches.

Rosa pimpinellifolia ou Rosa spinosissima, rosier pimprenelle
Rosa pimpinellifolia ou Rosa spinosissima, rosier pimprenelle

Rosa pimpinellifolia ou Rosa spinosissima, rosier pimprenelle

Sur une croupe herbeuse du col du Lautaret, nous avons rencontré l’armoise noirâtre, Artemisia atrata. Elle est sur la liste des espèces déterminantes ZNIEFF d'Auvergne - Rhône-Alpes.

Artemisia atrata, armoise noirâtre

Artemisia atrata, armoise noirâtre

Et puis une superbe campanule, grande, jusqu’à 60 cm, Campanula spicata, campanule en épis, aux fleurs d'un bleu foncé, sessiles en épi long et étroit, interrompu et feuillé à la base, occupant presque toute la tige.

Campanula spicata, campanule en épis
Campanula spicata, campanule en épis
Campanula spicata, campanule en épis

Campanula spicata, campanule en épis

Il fait chaud, c’est le moment du retour avec une pause pour se désaltérer au col du Lautaret. Demain est un autre jour.

                           

                                                                                            Christianne 

 à suivre...

Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour, fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.

Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret, II
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret, II
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret, II
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret, II

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Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

A proximité immédiate de Briançon, pôle de sécheresse des Alpes françaises, le col du Lautaret bénéficie d’un climat privilégié qui mêle sécheresse estivale, lumière et contrastes thermiques.

C’est le deuxième jour de notre séjour, nous allons herboriser sur le sentier qui serpente à travers des prairies à fétuque paniculée, Festuca paniculata, la Poacée dominante localement appelée "quéyrelle".

Nous sommes sur le versant d’adret du col, en direction de Villar-d’Aréne.

L’adret (terme géographique de 1927, issu du vieux français adrecht, « adroit », « endroit » ou « bon côté ») est l'ensemble des versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus longue exposition au soleil. Le versant opposé, moins ensoleillé et plus froid, est l'ubac

La pente d'Adret où nous avons herborisé.

La pente d'Adret où nous avons herborisé.

De grandes nappes d’Apiacées blanchissent les prés par zone, le fenouil des Alpes, Meum athamanticum, rivalise avec le cerfeuil anisé, Myrrhis odorata, qui embaume l’air.

Fenouil des Alpes, Meum athamanticum
Fenouil des Alpes, Meum athamanticum

Fenouil des Alpes, Meum athamanticum

Cerfeuil anisé, Myrrhis odorata
Cerfeuil anisé, Myrrhis odorata
Cerfeuil anisé, Myrrhis odorata

Cerfeuil anisé, Myrrhis odorata

Des espèces caractéristiques de ces prairies d’adret la colorent de place en place. En rouge purpurin c’est un bouquet de centaurée uniflore, Centaurea uniflora. Le terme uniflora, à une fleur, n’est vraiment pas approprié ! C’est une astéracée, une multitude de petites fleurs, en tube, s’allongent, se divisent et s’étalent en un large capitule posé sur un gros involucre qui me fait penser à une lanterne, je l’imagine illuminée la nuit. Ses feuilles sont blanches-cotonneuses sur les deux faces, fortement dentées et uninervées, ce qui la différencie de Centaurea nervosa dont les feuilles sont vertes, non cotonneuses et présentent plusieurs nervures.

Centaurée uniflore, Centaurea uniflora.
Centaurée uniflore, Centaurea uniflora.

Centaurée uniflore, Centaurea uniflora.

Rouge aussi le trèfle des Alpes, Trifolium alpestre, avec ces magnifiques têtes florales d’une belle couleur rouge-pourpre et des feuilles composées de trois folioles elliptiques assez longues et parées de multiples nervures.

Trèfle des Alpes, Trifolium alpestre

Trèfle des Alpes, Trifolium alpestre

Cachée dans les herbes, une jolie fabacée à fleurs violettes, dont les calices poilus, tubuleux, à dents linéaires bordées de brun sont caractéristiques de l’astragale du Dannemark, Astragalus danicus.

Astragale du Dannemark, Astragalus danicus
Astragale du Dannemark, Astragalus danicus

Astragale du Dannemark, Astragalus danicus

Se dressant, dans la prairie de nombreux  cirses à feuilles variables, Cirsium heterophyllum . Ce cirse à gros capitules roses et à tige non épineuse, étonne par ses feuilles, les inférieures pétiolées, les caulinaires, sessiles, embrassantes à oreillettes arrondies, non épineuses.

 Cirse à feuilles variables, Cirsium heterophyllum
 Cirse à feuilles variables, Cirsium heterophyllum
 Cirse à feuilles variables, Cirsium heterophyllum

 Cirse à feuilles variables, Cirsium heterophyllum

Le sentier, sans beaucoup de dénivelée, traverse une petite zone humide où poussent de nombreux carex. Ça et là nous apercevons sur les pentes proches des tâches bleues de Polemonium caeruleum, les polémoines bleues échappées du jardin alpin !!

 

à suivre.....

                                                            Christianne

 

 

Au Lautaret

Au Lautaret

Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour, fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.

Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.
Balade sur les pentes d'Adret du col du Lautaret.

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Le Lautaret et le Jardin alpin du Lautaret (3)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Après les petits coussins des plantes de l’étage alpin, nous rencontrons quelques grands spécimens de l’étage subalpin  (1500  m à 2200 m).

Rhaponticum scariosum ssp scariosum, rhapontique scarieuse.

On l’appelait autrefois Stemmacantha rhapontica ssp Lamarckii. Flora Gallica l’a classée dans le genre Rhaponticum qui compte 26 espèces dans le monde, mais seulement 4 en France, elle peut mesurer jusqu’à 1,50 m. Notre groupe a rencontré en Vanoise, une de ces grandes rhapontiques.

Rhaponticum scariosum ssp scariosum, rhapontique scarieuse.
Rhaponticum scariosum ssp scariosum, rhapontique scarieuse.

Rhaponticum scariosum ssp scariosum, rhapontique scarieuse.

Une cousine d’Asie centrale est présente dans le jardin, Rhaponticum carthamoides, rhapontique faux carthame

Rhaponticum carthamoïdes, rhapontique faux carthame
Rhaponticum carthamoïdes, rhapontique faux carthame

Rhaponticum carthamoïdes, rhapontique faux carthame

Une autre géante est présente au jardin, elle peut mesurer jusqu’à 2 m. Celle-ci n’est pas une astéracée mais une caprifoliacée, c’est Cephalaria alpina, céphalaire des Alpes.

Notre groupe l’a rencontré dans le Chablais, au lac du Vallon et dans le massif des Aravis.

Cephalaria alpina, céphalaire des Alpes.
Cephalaria alpina, céphalaire des Alpes.

Cephalaria alpina, céphalaire des Alpes.

La balade se poursuit, nous montons jusqu’à la tufière, formée par des sources d’eau chargée en bicarbonates, qui précipitent sous forme de calcaire. Avec le temps, ce calcaire forme des roches qui prennent une couleur rouge en raison de la présence d’oxydes de fer.

Puis nous arrivons au kiosque qui nous offre un "panorama d’exception", pour employer une expression à la mode !!!!  

Oui c’est magnifique !

Le Lautaret et le Jardin alpin du Lautaret (3)

En continuant sur les petits sentiers, nous avons découvert les banquettes de plantes délicates, venues du monde entier.

Des banquettes surélevées (raised-beds)
Trois grandes banquettes ont été construites entre 2009 et 2012 à la place de l’ancienne pépinière pour permettre la culture de plantes de "culture difficile" qui nécessitent un fort drainage, un arrosage particulier, une protection hivernale. Les premières plantes ont été installées en 2012.

Installées à 1,50 m du sol environ sur ces « banquettes », ces plantes poussent dans ce qui semble être de la pouzzolane, en petits coussins de 20 à 30 cm de diamètre.

Quelques spécimens que j'ai trouvé particulièrement spectaculaires,

Azorella filamentosa, Patagonie

 

Azorella filamentosa, Patagonie
Azorella filamentosa, Patagonie

Azorella filamentosa, Patagonie

Helichrysum pagophilum, Afrique du Sud

Helichrysum pagophilum, Afrique du Sud

Helichrysum pagophilum, Afrique du Sud

Helichrysum milfordiae, Afrique du Sud

Helichrysum milfordiae, Afrique du Sud

Helichrysum milfordiae, Afrique du Sud

Plantago nivalis, Sierra Nevada en Espagne

Plantago nivalis, Sierra Nevada en Espagne

Plantago nivalis, Sierra Nevada en Espagne

Corydalis panda Lidén, Chine

Corydalis panda Lidén, Chine, découverte en 2007
Corydalis panda Lidén, Chine, découverte en 2007

Corydalis panda Lidén, Chine, découverte en 2007

Androsace globifera, Chine

Androsace globifera, Chine

Androsace globifera, Chine

Raimondi myconi, Pyrénées

Raimondi myconi, Pyrénées

Raimondi myconi, Pyrénées

Le Jardin du Lautaret est un jardin magique, objet des soins constants de tous ceux qui l’entretiennent. Lieu de recherche, de rencontres d’écrivains ou d’illustrateurs, il conjugue la science, l’art et la montagne, il fait le bonheur des visiteurs. J’espère que j’y retournerai un jour.

 

                                                                         Christianne

 

Les chalets laboratoires du Jardin Botanique du Lautaret

Les chalets laboratoires du Jardin Botanique du Lautaret

Publié dans Flore, Sorties, Jardins

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Au Lautaret, le jardin Alpin suite...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Vue d'ensemble du jardin

Vue d'ensemble du jardin

Notre cheminement continue dans les allées du Jardin, elles suivent la topographie du lieu, les rocailles très minérales accueillent les plantes de petites tailles, armées pour supporter les conditions de vie particulièrement difficiles de l’étage alpin (au delà de 2000 m), leur habitat naturel.

Au Lautaret, le jardin Alpin suite...
Au Lautaret, le jardin Alpin suite...

De petits coussinets serrés, piquetés de fleurs aux couleurs vives. Ces coussinets retiennent l’humidité en été et protègent du froid en hiver.

Saponaria pulvinalis, saponaire en coussin, vient de Turquie.

Saponaria pulvinalis, saponaire en coussin

Saponaria pulvinalis, saponaire en coussin

Dianthus brevicaulis, je ne lui ai pas trouvé de nom vernaculaire, « œillet à tige courte » ? Endémique de Turquie.

Dianthus brevicaulis

Dianthus brevicaulis

Androsace lehmanniana, androsace de Lehmann, elle est originaire du Caucase.

Androsace lehmanniana, androsace de Lehmann
Androsace lehmanniana, androsace de Lehmann

Androsace lehmanniana, androsace de Lehmann

Le jardin est parcouru par de petits ruisseaux qu’on traverse sur des ponts de bois. Des massifs plus denses réservent de belles surprises.

Jardin du Lautaret

Jardin du Lautaret

Meconopsis grandis, pavot bleu de l’Himalaya.

Il est couvert de poils qui le protègent du froid et limitent la déshydratation en été. J’adore les coquelicots et leur rouge ponceau, vif, facile à peindre à l’aquarelle. Le pavot de l’Himalaya est plus sophistiqué, d’un bleu délicat, nuancé. Il a été décrit la première fois en 1886 par Pierre Jean Marie Delavay, grand botaniste et collecteur de plante en Chine. Pierre Jean Marie Delavay (1834-1895) est originaire des Gets (74) où un jardin botanique lui est consacré (je voulais le visiter cet été, malheureusement il était fermé).

Meconopsis grandis, pavot bleu de l’Himalaya.
Meconopsis grandis, pavot bleu de l’Himalaya.

Meconopsis grandis, pavot bleu de l’Himalaya.

Lamiophlomis rotata, lamier en rosette, blotti sous un massif de sauges géantes tous deux originaires de l’Himalaya. Il a rangé ses quatre feuilles bien comme il faut, en rosette !!

Lamiophlomis rotata, lamier en rosette

Lamiophlomis rotata, lamier en rosette

Des Ruisseaux drainent les zones humides du jardin et alimentent un petit lac, aménagé pour une « pause-contemplation » des montagnes alentour dont ….la Meije...

La Meije vue depuis le jardin botanique du Lautaret

La Meije vue depuis le jardin botanique du Lautaret

A suivre...

                                                                Christianne

Voici les fiches d'André pour vous aider à identifier deu

Publié dans Flore, Sorties, Jardins

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Botanique dans les Hautes-Alpes, au Jardin alpin du Lautaret (1)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

En juillet, notre groupe a pu profiter du beau temps pour explorer un petit coin des Hautes Alpes. Nous avions « planté notre tente » près du col du Lautaret, à Villar-d’Arène, à l’hôtel « le Faranchin ». Un accueil parfait et une bonne table nous y  attendaient.

En descendant du Galibier (2640 m) le panorama est prodigieux, devant nous voici le massif des Écrins avec la barre des Écrins, 4101 m. C’est le point culminant du massif des Écrins, du département des Hautes-Alpes et plus généralement du Dauphiné. Avant l'annexion de la Savoie en 1860, la barre des Ecrins était le point culminant de la France, le Mont Blanc lui a ravi la première place ! Une dentelle de crêtes, de rochers rudes et de lambeaux de neige,  découpent le bleu du ciel.

Massif des Ecrins

Massif des Ecrins

Première balade, priorité au jardin alpin du Lautaret !

Le jardin du Lautaret situé au col du même nom, 2057 m, a été créé en 1899 par le botaniste Jean-Paul Lachmann. Il a trouvé sa place actuelle en 1919. Il dépend entre autre de l’Université de Grenoble et du CNRS.

 

Col du Lautaret 2057 m

Col du Lautaret 2057 m

Situé à l’étage subalpin, on y découvre 2000 espèces de plantes de haute montagne venues du monde entier, ceci sur deux hectares.

Le jardin est organisé par type de milieux et par régions du monde. L’étiquetage est très bien fait. De petits massifs colorés, des sentiers bordés de rocailles s’accrochent au terrain légèrement pentu. Et partout des fleurs de toutes couleurs dégagent une belle harmonie.

L'entrée du Jardin alpin du Lautaret

L'entrée du Jardin alpin du Lautaret

Je ne pourrais pas vous présenter toutes les magnifiques plantes que nous avons découvertes, un petit nombre que nous pouvons rencontrer dans nos balades dans les Alpes, et tant d’autres, inaccessibles, dans les montagnes du monde entier. C’est une chance de pouvoir les admirer ici.

 Voici quelques unes de mes préférées,

Centaurea fischeri, centaurée de Fischer, blanche, elle vient du Caucase.

Centaurea fischeri, centaurée de Fischer
Centaurea fischeri, centaurée de Fischer

Centaurea fischeri, centaurée de Fischer

Allium karatavense, ail des montagnes Karataou, tiges courtes et grosses têtes, il vient d’Asie.

PS : Les montagnes Karataou, « montagne Noire » en kazakh, sont situées dans le Sud du Kazakhstan, juste au nord du fleuve Syr-Daria.

Allium karatavense, ail des montagnes Karataou

Allium karatavense, ail des montagnes Karataou

Linum flavum, Lin jaune clair

Linum flavum, Lin jaune clair

Linum flavum, Lin jaune clair, couleur lumineuse, il vient d’Europe Centrale.

La petite dernière, Polemonium caeruleum, la polémoine bleue, il y en a partout et elle habille le paysage de sa jolie couleur lila, mais elle peut être blanche.

Polemonium caeruleum, la polémoine bleue
Polemonium caeruleum, la polémoine bleue
Polemonium caeruleum, la polémoine bleue

Polemonium caeruleum, la polémoine bleue

Dans les Hautes-Alpes, elle n’est pas connue à l’état sauvage mais s’échappe du jardin alpin du Lautaret et se rencontre dans les pelouses environnantes. La voici qui nous invite à regarder la Meije, 3984 m, coiffée de neige.  

 La Meije, 3984 m

La Meije, 3984 m

A suivre......

                                                               Christianne

Publié dans Sorties, Flore, Jardins

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En Tarentaise...

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous quittons, à regret, notre grand voyage à La Réunion…

Malgré la reprise tardive des sorties botaniques de notre groupe, nous avons fait de belles découvertes.

En juin, nous sommes partis en Tarentaise, direction Bozel. Au Moulinet, nous laissons les voitures et nous prenons un petit chemin qui grimpe en direction de Tincave, petit hameau de 50 habitants. Le sentier traverse le Bonrieu sur un pont de bois et nous voici dans une forêt d’épicéas et de feuillus. La flore est abondante, Phyteuma betonicifolium, Actea spicata, Digitalis grandiflora, Melampyrum catalaunicum, Arabis nova …

A Tincave une jolie chapelle, entourée de maisons de village restaurées, occupe le centre du hameau

Chapelle de Tincave

Chapelle de Tincave

Mais c’est dans la montée après Tincave, en direction ‘’du Pré’’, que nous découvrons une knautie rose, la knautie de Timeroy, Knautia timeroyii (Caprifoliacées).

Knautie de Timeroy, Knautia timeroyii.

Knautie de Timeroy, Knautia timeroyii.

Des prairies fleuries partout, avec une dominante de rose, celui de la knautie et celui du lychnis fleur de Jupiter, Lychnis flos-jovis (Caryophyllacées).

Prairies fleuries
Prairies fleuries

Prairies fleuries

Lychnis fleur de Jupiter, Lychnis flos-jovis.
Lychnis fleur de Jupiter, Lychnis flos-jovis.

Lychnis fleur de Jupiter, Lychnis flos-jovis.

Une potentille jaune, bien discrète, installée sur une souche d’arbre, la potentille de Thuringe, Potentilla thuringiaca (Rosacées).

Elle est protégée en Auvergne-Rhône-Alpes.

Potentille de Thuringe, Potentilla thuringiaca.
Potentille de Thuringe, Potentilla thuringiaca.

Potentille de Thuringe, Potentilla thuringiaca.

La touche finale, c’est l’asphodèle du Dauphiné, Asphodelus albus  ssp delphinensis, (Xanthorrhoéacées) qui nous attendait au sommet d’une grande prairie. Elle pavane, majestueuse, dressant ses épis de fleurs d'un blanc éclatant...

Elle a inspiré les poètes nous dit Catherine !

Asphodèle du  Dauphiné, Asphodelus albus  ssp delphinensis,
Asphodèle du  Dauphiné, Asphodelus albus  ssp delphinensis,

Asphodèle du  Dauphiné, Asphodelus albus  ssp delphinensis,

Une nouvelle moisson de découvertes de fleurs de montagne.....

Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour.

Fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.

En Tarentaise...
En Tarentaise...
En Tarentaise...
En Tarentaise...

Publié dans Flore, Fiches techniques

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La Réunion, de Saint Denis à Saint Gilles-les-Bains

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Nous arrivons à Saint Paul et nous abordons le domaine des plages et le délicat et douloureux sujet des requins.

 

27 attaques de requins depuis 2011, dont 11 mortelles, et une île globalement privée d’accès à l’océan, c’est le bilan actuel de la « crise requin » qui frappe La Réunion. L’île a connu deux attaques mortelles en 2019, à Saint-Leu et Sainte-Rose. S’il est une crise qui cause un tort durable à La Réunion depuis quelques années, c’est bien la recrudescence d’attaques de requins. Pour le tourisme bien sûr, mais surtout et avant tout pour les réunionnais eux-mêmes.

La Réunion, de Saint Denis à Saint Gilles-les-Bains

Il y a des requins dans les eaux réunionnaises, comme il y a des requins dans tous les océans et toutes les mers du monde.

Il existe plus de 450 espèces de requins qui peuplent tous les milieux marins et dont la très grande majorité d’entre eux sont inoffensifs. Depuis la découverte de l'île au XVIème siècle, la présence de requins à La Réunion a toujours été rapportée et les anciens notamment savent bien qu’il y a des secteurs à éviter et certaines règles à respecter. Il y a cinq espèces considérées comme dangereuses pour l’Homme,  toutes sont présentes dans les eaux réunionnaises, particulièrement le requin bouledogue et le requin tigre qui évoluent proche des côtes.

Requin bouledogue, Carcharhinus leucas

Requin bouledogue, Carcharhinus leucas

Requin tigre, Galeocerdo cuvier

Requin tigre, Galeocerdo cuvier

Requin Bouledogue (Carcharhinus leucas) et Requin Tigre (Galeocerdo cuvier), famille des Carcharhinidées.

Les municipalités concernées ont fait de gros efforts d’information auprès du public, (panneaux, drapeaux, pose de filets et surveillance par des drones).

Le danger des plages ne se cantonne pas qu’aux requins. Si la présence d’une barrière de corail empêche leur approche, souvent la hauteur d’eau dans les lagons se retrouve limitée au moment des grandes marées et favorise le risque de marcher sur des poissons de fond, comme par exemple le “poisson pierre“ (Synanceia verrucosa) de la famille des Scorpaenidacées. Il est doté au sommet de son corps de 13 courtes épines dorsales reliées à des glandes à venin. Il peut dresser ces épines très rapidement pour piquer un éventuel agresseur et injecter ses toxines extrêmement puissantes, ces piqures peuvent nécessiter une hospitalisation.

Poisson pierre, Synanceia verrucosa.

Poisson pierre, Synanceia verrucosa.

Les nombreuses plages de St Paul sont variées, selon la couleur du sable (blanc ou noir) la présence ou la non-présence d’une barrière de corail.

Une arrière-plage ombragée de filaos, est un élément de choix pour les locaux qui affectionnent particulièrement les pique-niques en famille.

Au Sud de St Paul, on peut découvrir la grotte des premiers Français. Cette grotte est en fait une petite caverne se lovant dans la falaise qui borde tout l'ouest de l'île. Aujourd'hui, un parc agrémenté de sentiers a été aménagé devant la grotte pour favoriser les pique-niques.

La grotte des Premiers Français.

La grotte des Premiers Français.

Lors de cet aménagement, un cimetière d'esclaves contenant environ 50 000 défunts a été découvert. Il a été utilisé jusqu'en 1848.

Ce parc est bordé par la route, parallèle à la falaise, qui la sépare du cimetière marin où reposent de nombreux personnages célèbres pour l'histoire de Saint-Paul, entre autres le dernier pirate européen de l'Océan Indien, « La Buse ». Olivier Levasseur, dit La Buse a été exécuté en 1730 à La Réunion pour crime de piraterie. La légende raconte que sur l’échafaud, la corde au cou, il aurait lancé à la foule un parchemin, en s’écriant "Mon trésor à qui saura le prendre".

Cimetière marin de Saint Paul

Cimetière marin de Saint Paul

Notre dernier circuit se termine à “St Gilles les bains“.

Saint-Gilles-les bains dispose sur le front de Mer d'un vaste choix de restaurants, bars, discothèques, rhumerie, pubs, bar lounge créole, dont certains proposent régulièrement le week-end, des concerts et des soirées salsa.

Front de mer à St Gilles-les-bains.

Front de mer à St Gilles-les-bains.

Entre St Paul et St Gilles, la plage de “Boucan Canot“, une baignade sécurisée.

Plage de Boucan-Canot

Plage de Boucan-Canot

Après 45 minutes d'inspection dans l'eau et des survols de la zone par le drone, la baignade est autorisée et le drapeau vert est hissé. Très vite, le carré de baignade fait le plein. 

Non loin de là une piscine naturelle a été aménagée pour une sécurité maximum. 

Piscine naturelle de Boucan-Canot

Piscine naturelle de Boucan-Canot

C’est avec beaucoup de nostalgie que nous reprenons la direction de St Denis pour une dernière nuit sur cette île que je n’oublierai jamais.

La Réunion

La Réunion

Le voyage n’est pas terminé, demain nous reprendrons l’avion pour Mayotte.

Dans quelques mois, je reviendrai vous parler de cet autre département Français, toujours dans l’océan Indien, mais qui n’a rien de commun avec la Réunion.

 

                                                      Joanny

Photos Anaële, Joanny et Internet

Merci merci Joanny pour ce merveilleux dépaysement bienvenu en ces temps si incertains ...

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La Réunion, de Saint Denis à Saint Gilles-les-bains (9).

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Compte tenu des obligations professionnelles de mon fils Philippe, notre séjour sur l’île de la Réunion était limité en temps. Nous avons donc fait des choix et la visite de St Denis n’a pu être retenue.

Toutes fois, voici quelques photos de curiosités, aperçues lors de nos rares déambulations en ville.

Le “Barachois“ est une corniche située sur le front de mer de Saint-Denis. Le terme "barachois" signifie petit port sommaire, abri pour les barques.

Le Barachois à St Denis de la Réunion

Le Barachois à St Denis de la Réunion

Le Barachois est aujourd'hui un long parterre végétalisé en front de mer du chef-lieu. Ses vieux canons tournés vers l'Océan, avaient été installés pour prévenir une attaque des Anglais par la mer, mais ceux-ci ont finalement débarqué à l'ouest et sont arrivés à St Denis à pieds, par La Montagne !

L'aéroport baptisé “aéroport Roland Garros“, en l'honneur du célèbre aviateur né sur l'île le 6 octobre 1888 à Saint-Denis.

Aéroport Roland Garros, à Saint Denis de La Réunion.

Aéroport Roland Garros, à Saint Denis de La Réunion.

Quelques exemples de villas créoles aperçues en ville.                                        

Les villas créoles de St Denis font partie du patrimoine culturel et architectural de la ville. L’office du tourisme propose des visites guidées de ces villas, situées principalement rue de Paris. La plupart accueillent aujourd’hui Musées et services d’état.

La Villa du général, ou Maison du Général, classée Monument historique. Elle est maintenant villa de région.

La villa du Général à Saint Denis de La Réunion.

La villa du Général à Saint Denis de La Réunion.

Le Musée d’Histoire naturelle (aurait mérité une visite).

Le musée d'histoire naturelle, à Saint Denis de La Réunion.

Le musée d'histoire naturelle, à Saint Denis de La Réunion.

La Maison Repiquet, maison remarquableUne plaque sur le mur d'enceinte rappelle que la maison fut un temps habitée par Michel Debré.

La maison Repiquet à Saint Denis de La Réunion.

La maison Repiquet à Saint Denis de La Réunion.

La Maison Déramond, maison natale de Raymond Barre.

La maison natale de Raymond Barre à Saint Denis de La Réunion.

La maison natale de Raymond Barre à Saint Denis de La Réunion.

Nous terminerons cette série de bavardages d’un “z'oreille“ émerveillé de ce court séjour sur “l’île intense“, par une courte visite en direction des nombreuses plages de la côte Ouest entre st Denis et St Gilles les bains

de Saint Denis à Saint Gilles-les -Bains, à La Réunion.

de Saint Denis à Saint Gilles-les -Bains, à La Réunion.

Nous empruntons la N1 en direction de la Possession, cette portion de nationale appelée “route du littoral“ est redoutée par les nombreux Réunionnais qui l’utilisent chaque jour.

En effet, cette 2 fois 2 voies a la particularité d'être située au pied d'une falaise géologiquement instable d'où tombent régulièrement de très gros blocs rocheux, spécialement après un épisode pluvieux. Ces chutes ont fait 19 morts de l'ouverture de la route au 10 janvier 2008. La Région Réunion a engagé depuis fin 2013 le chantier de la Nouvelle Route du Littoral (NRL). Le premier enjeu de cette construction est prioritairement celui de mettre fin à une situation d’insécurité permanente pour les dizaines de milliers de professionnels et de particuliers qui empruntent chaque jour cet axe vital pour La Réunion. Ce chantier, qualifié de pharaonique au départ, a été fortement réduit après divers problèmes techniques et environnementaux. Seule la première partie, quasiment achevée et construite sur pilotis en bordure du rivage, entrera en service fin 2021.

Viaduc de la Nouvelle route du Littoral à La Réunion.

Viaduc de la Nouvelle route du Littoral à La Réunion.

Après La Possession, nous traversons la commune du Port                                                 

Une base navale de la Marine Nationale est installée dans cette petite ville. Elle tire son nom du port de la Pointe des Galets, seul port industriel de l'île. Elle abrite une flottille de servitude portuaire. Le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS), qui opère sur la zone sud de l'Océan Indien, est basé dans ce port.

Première curiosité, le Banian du rond-point de la Glacière

Banian du rond point de la glacière, à Port la Réunion.

Banian du rond point de la glacière, à Port la Réunion.

Appelé caoutchouc à la Réunion, le figuier des banians ou Banian de l'Inde - Ficus benghalensis - famille des Moracées, se retrouve partout à La Réunion.  

Cet arbre spectaculaire a surement été implanté par les premiers travailleurs venant d'Inde. Pour eux, cet arbre est sacré, il représente l'éternité et son ombre est propice à la méditation. Il est souvent planté à proximité des temples hindous, (les Banians sont une sous-caste de commerçants indiens).

Très vite, c’est la ville de “Saint-Paul de La Réunion“. Elle abrite la « baie du meilleur ancrage » de l'île, c'est donc par cette baie que les premiers Français ont débarqué pour la première fois le 29 juin 1642 à l'occasion de la seconde prise de possession des Mascareignes par la France.

St Paul est une des plus vastes communes de France, elle couvre 21 128 hectares dans la tranche ouest du cône volcanique formant l’île de la Réunion.

D’Est en Ouest le territoire communal dégringole de 2 204 mètres, du Piton Maïdo, jusqu’à Saint-Paul ville, bord de mer, par un glacis d’une dizaine de kilomètres.

Avec St Paul, nous abordons le domaine des plages et le délicat et douloureux sujet des requins.

Requin bouledogue

Requin bouledogue

Requin tigre

Requin tigre

A suivre...

                                                     Joanny,

photos Anaële, Joanny et Internet

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