Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les arbres de nos régions : les érables

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 Les arbres de notre environnement forestier

 

Un article récent de Christianne nous relate, images à l’appui, les différents stands de la R’vola 2011.

Le stand réalisé par le Groupe Nature a remporté un franc succès. Consacré à la végétation de la forêt et des haies, il permit aux visiteurs, de visualiser les feuillages, les fruits et l’aspect du bois des principaux arbres et arbustes de notre région.

Pour donner une suite à cette expo et pour ceux qui n’ont pas eu la chance de la découvrir, je vous propose, de faire un tour d’horizon des principales essences de nos forêts régionales.

 

Les feuillus :

Les feuillus sont des arbres à feuilles caduques (qui perdent leurs feuilles en hiver). Cependant, le Buis, le Houx, le Laurier…, aux feuilles persistantes, font aussi partie des feuillus.

Les érables : du genre “Acer“ sont désormais de la famille des Sapindacées (1) Les érables étaient auparavant classés dans les Acéracées, cette famille est maintenant invalide.

Erable automne

En France, il existe cinq espèces d’érables à l’état spontané, les parcs et jardins sont arborés avec beaucoup d’autres espèces que nous n’étudierons pas. Ces cinq espèces sont :

  • le sycomore,
  • le plane,
  • l’érable à feuilles d’obier
  • l'érable champêtre
  • l’érable de Montpellier.

Toutes ces espèces sont présentes dans l’Albanais.

Caractéristiques communes :                                                                                                                    

Essences de lumière ou de demi-ombre, ils sont tous à feuilles caduques, opposées. Les feuilles sont caractérisées par une nervation palmée.

Elles ont généralement une forme lobée..                                                                            

Les rameaux sont opposés et en disposition décussée, c'est à dire, que deux paires de rameaux se suivent en tournant de 90°.                                                                                                                       

Les fruits secs ailés sont appelés disamares (2).                                                         

En général, les érables poussent de préférence sur sol calcaire et sont résistants au froid.

Les fleurs, extrêmement mellifères, produisent un miel clair de goût très fin.

Les érables produisent également du miellat.                                                                                                                     

Tous les érables sont mellifères, mais à des degrés différents et pas toujours bien distingués dans la littérature spécialisée. L’érable champêtre semble le plus productif.  

 

Erable sycomore  

Étymologie : 

  Le nom érable apparaît au milieu du 13ème siècle. Il vient du vieux latin "acerarbot", où "acer" est d'origine indo-européenne et signifie "pointu, dur".

On dit ainsi des propos acerbes ou aussi des griffes acérées.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Légendes et traditions :


Dans la mythologie grecque, l'Érable est dédié à Phobos, dieu de l'Épouvante, fils d'Arès, dieu de la guerre
et frère de Deimos, dieu de la frayeur. L'Illiade rapporte que le cheval de Troie fut fabriqué en Érable.

 

Dans l'astrologie celtique l'érable représente quelqu'un débordant d'imagination et d'originalité, timide et réservé, ...

 

..................................................... à suivre

.................................................................Joanny

 

 

(1)   Famille des sapindacées : La famille tient son nom du genre Sapindus l’arbre à savon qui produit les fruits utilisés comme “ noix de lavage “ en raison de leur pouvoir détergent dû à la présence importante de saponines.  

                                                

(2)   Outre les Erables le Marronnier d’Inde “Aeculus hippocastanum“ a rejoint également les sapindacées.

 

(3)   Disamares : la disamare est une samare double, un ensemble de deux akènes jumeaux, équipé chacun d'une ailette membraneuse permettant la dispersion par le vent, par rotation semblable à celle d'une hélice d'hélicoptère. L’angle formé par les deux ailettes est spécifique à chaque espèce d’érables.

 

 

Bibliographie, articles sur les arbres. Guide de dendrologie de Marcel Jacamon.

 

 

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

De l'arbre au livre

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

Nous voici fin novembre, la végétation se met en sommeil même si l’automne est particulièrement généreux en soleil et en chaudes couleurs, cette année. C’est le moment de s’intéresser aux arbres, ce qui nous permettra de mieux les reconnaître au printemps prochain.

Joanny et Jean se sont mis au travail. Voici en préambule, un article de Jean (j'y glisserai quelques photos que je touve sympas) qui permet de réfléchir à l’un des rôles des arbres, rôle que nous oublions facilement tellement nous avons l’habitude de «feuilleter» sans y penser…….

 

 

De l’ARBRE  au  LIVRE !

 

Le mot ‘livre’ est emprunté au latin liber : le ‘liber’ est la pellicule située entre le bois et l’écorce extérieure (cortex= écorce), sur laquelle on écrivait avant la découverte du papyrus. Par métonymie ce mot a désigné le livre, sens conservé après l’abandon du liber au profit de la tige de papyrus découpée en bandes (1° siècle).

Les feuilles de papyrus sont exportées d’Egypte vers l’occident jusqu’au 8° siècle, date à laquelle le parchemin (vélin) les remplace, vélin presque exclusivement en usage jusqu’au 12° siècle.

A cette date, le papier de chiffon, d’origine chinoise, commence à être connu grâce aux Arabes qui l’introduisent en Espagne (début du 11° siècle), puis en Italie du Nord – sous le nom de... papyrus !  L’existence de moulins à papier est attestée en Champagne et en Lorraine vers le milieu du 14° siècle.

 

Saules au bord de l'eau,

 

saules

Nos voisins anglo-saxons (Grande Bretagne et Allemagne) sont encore plus inféodés à l’arbre, puisque les termes de ‘Buch’ et ‘book’ (livre en All. et G.B.) réfèrent directement à « die Buche » / beech- en  anglais, à savoir le ‘fayard’ ou ‘hêtre’, bois dur, facile à travailler. Ceci renvoie au procédé de la ‘xylographie’ , qui consiste à graver un document à l’envers sur une planche de bois, puis à l’appliquer, une fois recouverte d’encre, sur un support papier à l’aide d’une presse (procédé connu en Chine dès le 7° siècle).

 

Très vieux chêne,

IMGP0030 [1024x768]

 


Si les livres, au Moyen-âge, sont produits et reproduits dans les monastères par des moines copistes (voir le film de Jean-Jacques Annaud et/ou le roman d’Umberto Eco «  Le Nom de la Rose »), les laïcs au 14° siècle commencent à produire des codex (livres faits de feuilles imprimées par xylographie et cousues ensemble). Une révolution culturelle est en marche : Gutenberg/Gutemberg  (1400-1468), de formation orfèvre et très au fait des alliages de métaux, est considéré à juste titre comme l’inventeur de l’imprimerie moderne à caractères mobiles (la « casse »), permettant l’utilisation répétée des mêmes caractères, et l’impression en série du même livre : le 1° livre, compte tenu de l’époque, fut la Bible (1452-1454) sur feuillets à 2 colonnes, de 42 lignes chacune.

 

L'automne en montagne

IMGP0015--1024x768-.JPG

 

Une longue histoire « d’impression » commençait, où l’arbre, encore, fournissait par l’intermédiaire de la pâte à papier le support de cette impression. A l’heure où les tablettes numériques et autres e-books semblent vouloir remplacer le livre ‘classique’ et revenir aux temps encore plus anciens des tablettes en argile pré hellénistiques, il était peut-être bon de rappeler cette longue et amoureuse aventure du livre  et de l’arbre.

 

 

                                                                                                 Jean

 

Photos Nicole et Christianne

Publié dans Généralités

Partager cet article
Repost0

Les colchiques

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Le colchique d'automne, Colchicum autumnale L. (Syn. Colchicum multiflorum Brot.), est un colchique du genre colchicum. Il appartient à la famille des Liliacées  selon la classification classique.

La nouvelle classification dite classification phylogénétique (étude du génome), le place dans la famille des Colchicacées.

 

Remarque : ce n’est que très récemment que le colchique d’automne, attribué à Linné a changé de nom. Il semble que le Colchicum autumnale de Linné corresponde en fait à la description du colchique des Pyrénées, Merendera montana.

 

Colchique 1

 

Description :

 

C'est une plante vivace, assez basse, à corme (nom masculin, organe de réserve souterrain ayant l'aspect d'un bulbe mais formé d'une tige renflée, entourée d'écailles). C’est une plante très répandue de l’étage collinéen à l’étage montagnard. Le colchique « aime » les prés, les prairies de fauche et pousse sur terrain assez riche en nutriments. 

 

Il présente la particularité d'avoir deux apparences très différentes :

  • En automne, seules les fleurs apparaissent, au niveau du sol.

Elles sont formées de 3 pétales roses lilas et 3 sépales… roses lilas et de même aspect. Ce sont donc 6 tépales.

3 styles (style : extrémité de l’ovaire), 1 stigmate recourbé (stigmate : extrémité du pistil fixant le pollen)

 

colchique 2

  • Au printemps, ce sont les feuilles lancéolées et larges qui apparaissent entourant les fruits issus des fleurs de l’année précédente.


colchique 3

 

 

Ces fruits sont de grosses capsules ovoïdes formées d'abord sous terre.

 

colchique 5

 

Noms vernaculaires : colchique d’automne, safran des prés, safran sauvage…En Savoie, deux noms populaires différents étaient attribués au colchique :

en automne (en fleurs) boké dë la mizèra et au printemps (feuilles et capsule), vassërèla (Meilleur, 1985). 


Toxicité

La toxicité du colchique était déjà connue du temps de Dioscoride (médecin Grec, 40-90 après J.C.) qui notait que “l’ingestion du bulbe tue par suffocation, comme les champignons”…


Toute la plante, mais surtout les graines, contient un alcaloïde très toxique, la colchicine. L’ingestion provoque une gêne à la déglutition, des troubles digestifs, des crampes musculaires, de l’hypotension puis des troubles respiratoires pouvant conduire à la mort plusieurs jours après l’intoxication.

 

Elle fut employée pour soigner la goutte mais sa toxicité rendait son emploi difficile.

Les graines du colchique d’automne, aux propriétés anti-inflammatoires, étaient encore listées dans la 9e édition de la pharmacopée française pour le traitement curatif de la crise aiguë de goutte. Un dérivé préparé par hémisynthèse, le thiocolchicoside, est employé comme myorelaxant.

 

Flora batavia

“Flora batava”(1872)-KOPS & al.

attention danger

Anecdotes (si on peut dire !) :

 

Le genre Colchicum vient du grec kolkhikon, originaire de la Colchide, région de la Géorgie actuelle, car c’était la patrie de Médée, magicienne experte en poisons tels que les colchiques !

Il fut un temps où les jouets étaient souvent fournis par la nature. Dans la capsule du colchique d’automne, les graines cliquettent. Il arrivait que des enfants cueillent des capsules, qui devenaient entre leurs mains des hochets assassins.

 

 

 

Il a un cousin !!


 Notons qu’une autre sous-espèce très rare en Savoie, le colchique des Alpes, Colchicum alpinum subsp. merenderoides  a été signalée la première fois au Pas du Roc (Haute Savoie) par les botanistes savoyards Eugène Perrier de la Bâthie et André Songeon. Cette plante est endémique de la Savoie et n’existe pas ailleurs en France ! Elle diffère de la sous-espèce type par son écologie (pelouses calcaires à l’étage montagnard) et ses feuilles linéaires et ondulées (Delahaye T., 2004). Stigmate en forme de massue.

 

Dorénavant, lorsqu'au printemps vous découvrirez un champ comme celui-ci, vous saurez qu'il ne s'agit pas de... tulipes mais de...... colchiques.

 

colchique 8

 

 

                                             Christianne "tuteurée" par Sylvie.

 

Photos Sylvie et Christianne

 

 

 

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

R'vola le16 octobre à Gruffy

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Dimanche matin dès l’aube, ils étaient tous présents, les bénévoles de Gruffy (et d’ailleurs) pour installer la R’VOLA autour du musée d’Histoire Naturelle.

Les kanopis avaient été installés la veille et l’électricité aussi.

151 R'vola-copie-1

On allume les chaudières, on branche le matériel, on installe les stands.


L’année 2011 étant l’année de la forêt, le Groupe botanique du Musée avait préparé une exposition  qui avait pour thème : « Nos arbres »

11 R'vola

  Il partageait son stand avec les techniciens du Groupement des propriétaires forestiers des Bauges 74.

Les botanistes avaient étiquetés toute  leur cueillette.

05 R'vola

Les techniciens forestiers proposaient une sorte de Quiz avec des échantillons d’arbres à découvrir, exercice qui se révéla difficile mais très intéressant..

04 R'vola

 

06 R'vola    Sylvie veille et Jean installe ......  10 R'vola

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais que de stands où déguster et emporter selon ses goûts !

154 R'vola

 

 

 

 

 

 

Les beignets de Marie France et ses amies, l

 

 

 

 

 

 

 

 

  Le bidoyon de Christelle, son mari Pierre et leurs compagnons,

30R'vola

 

 

 

 

 

 

 

le jus de pomme, frais ou  pasteurisé, sans oublier les buvettes !


 

 

25 R'volaLes châtaignes grillées, le miel, les frites, les pâtisseries,  les fromages, les légumes, le beurre, le crème, le boudin, la tomme blanche…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

26 R'vola

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

29 R'vola

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais que de stands à découvrir !

 

Le vannier, les tourneurs sur bois, le cordier, la fileuse de laine, le meunier........

J'en oublie sûrement, qu’ils me pardonnent.

Découvrez-les dans notre album "à Gruffy la R'vola"

De vieux tracteurs,  la moissonneuse batteuse

et le groupe folklorique « les gentianes » 33 R'vola

rythmèrent la fête....


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et je garde le meilleur pour la fin : le conseil municipal jeune avait organisé le transport gratuit des achats ……  en brouette. Bravo à eux pour cette super idée !

28 R'vola

 

 

127 R'vola

 

 

 

 

 

 

Les croqueurs de pommes sont là aussi!

 

 

 

 

 

 

Le soleil s’est décidé à montrer le bout de son nez à 14h.

 Beaucoup de monde dans les stands, en particulier dans celui des botanistes, ravis d’intéresser petits et grands.

15 R'vola

14 R'vola

Madame le Maire honora le stand du Groupe Nature de sa présence, Joanny explique

22-R'vola

Belle journée d'automne à Gruffy

44 R'vola                                                            A bientôt,

                                                            Christianne.

 

 

Photos Jean et Christianne

 

 

Publié dans Généralités

Partager cet article
Repost0

Octobre et les champignons

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

Octobre


Des lueurs dorées font dormir le midi

Comme un après-midi

Les brises rafraichies arrivent à pas de loup

Poursuivant le soleil et la lune

Et les feuilles, fatiguées de souffler

Comme nuage sur le soleil

Prennent des tons du couchant, sachant

Que leur temps s’achève.

….

Extrait d’un poème de George MACDONALD


 

IGP8091 [1024x768]


 

Octobre, c’est aussi le temps des champignons que je ne connais pas malheureusement, mais cela ne m’empêche pas de les trouver beaux !! et vous?

 

IMGP8503 [1024x768]


Quelques citations pour sourire un peu…


IGP8109 [1024x768]


Les amours sont comme les champignons. On ne sait si elles appartiennent à la bonne ou à la mauvaise  espèce que lorsqu'il est trop tard.

 

                             Tristan Bernard

 

IGP8095 [1024x768]

 


Les champignons, il faut les cueillir petits. Sinon, il y en a d'autres qui les cueilleront avant toi.

 

Anonyme

 

 

IGP8105 [1024x768]

 

 

Quand le chasseur rentre avec des champignons, on ne lui demande pas des nouvelles de sa chasse.


Proverbe ashanti

 

IMGP8458 [1024x768]


 

 

 Les champignons ressemblent aux péchés : pour les déguster, il faut prendre des risques.

 

Hervé Bazin

 


 2011 10 divers 002 [1024x768]

 

 

 

Celui là a été identifié, il s’agit du Grifolia frondosa - Polypore en touffe, parfois appelé "poule des bois".

2011 10 divers 023 [1024x768]

 

2011 10 divers 024 [1024x768]

 

 

                                                                                                                          Christianne

 

 

Photographies Mireille et Christianne

 


Publié dans Généralités

Partager cet article
Repost0

2011 Année internationle de la forêt

Publié le par Entre Semnoz et Chéran


CO2 Mon Amour / Denis Cheissoux Samedi 14h sur France Inter !

 

« Promenons-nous dans les bois, temps que le spéculateur n’y est pas ! »

 

Un samedi du printemps, Denis Cheissoux  commençait son émission hebdomadaire par un billet sur la forêt, billet qu’il a publié sous une  forme légèrement différente dans le numéro de février de Terre Sauvage, p.89. Je lui préfère celui des ondes  (retranscrit  par mes soins) :


IGP8047 [1024x768]


La grande Bretagne vient de faire un changement radical  (à 180°) de politique concernant la privatisation programmée de la gestion des forêts de la Couronne, par la bouche de la Secrétaire à l’Environnement, Ms Spellman. Elle y renonce, et ceci sous la pression indignée de petit peuple britannique si attachée à ses forêts, et la Forêt de Sherwood (Robin Hood-  Robin des bois !) ne sera pas ’transformée en parking’ et ses chênes séculaires ‘transformés en cure-dents ‘!


 Denis Cheissoux donne la parole à la FORET :


« Je vous accueille à branches ouvertes, venez cueillir des histoires, car c’est dans les forêts que germent les graines de livres. On y récolte des Chevaliers de la Table Ronde, des Merlin, des Viviane, des ogres dévoreurs mais néanmoins nécessaires quand les enfants d’aujourd’hui veulent devenir traders. On y récolte aussi des beaux sapins, rois des forêts, que j’aime ta verdure...


Forêt au pied du Pic du Jalouvre, côté Petit Bornand-les-Glières

 

ARBRES 0096 [1024x768]

 Ecoutez-moi mes amis : je fais tout pour vous plaire, moi la forêt. Je chauffe vos foyers, je charpente vos cottages, je fabrique vos journaux qui parlent de déforestation, je nourris vos imprimantes gourmandes et immatures ; je vous donne un châtaignier, à manger, à glander. Je retiens la terre, je retiens la nuit, je filtre l’eau de vos carafes, je cache mes maquisards, j’écoute tous les matins les partitions des oiseaux. J’abrite, comme un trésor, les derniers peuples isolés. Mais jusqu’à quand vais-je résister ?

 

Forêt près du lac Noir au pied du Granier


IGP8029 [1024x768]

Je suis un univers à moi toute seule ! Chlorophylle mon amour, cela fait des millions d’années que je carbure à l’énergie solaire, je suis une spécialiste du zéro déchets : dans mon ventre peuplé d’insectes et d’humus, je recycle en silence feuilles mortes, bouts de bois, et tout le reste : je reconstruis la vie.


"Au pied de mon arbre, je vivais heureux"

 

IGP8083 [1024x768]

Alors cette année on m’a mis à l’honneur, dans les colloques mondiaux où on s’inquiète de mon sort, et on n’a pas tort : pour peu que j’ai du pétrole ou de l’or sous mes racines, c’en est fini de moi ! Sachez me cueillir juste, ne sciez pas la branche sur laquelle votre civilisation est assise, car si vous m’éliminez, c’est vous qui disparaîtrez ! Je suis un modèle de patience, venez me voir : je vous enseignerai l’art de prendre le temps, de ne pas aller vite. Les soirs de vieille lune je donne mon meilleur bois pour les stradivarius, et les jours d’éléments déchaînés, je suis une harpe qui apprivoise les vents.

 

Un des arbres du jardin des Charmettes, chez Mme de Warens


2011 29.09 (17) [1024x768]

Entrez en moi, venez abriter vos rêves, je cache mes amoureux, je fais des gens heureux, moi qui ne sais pas lire ni écrire. J’attends vos mots, vos paroles ; venez lire mon avenir dans les lignes de mes feuilles, et moi je vous donnerai ce qu’il faut pour écrire le vôtre. »

 

IGP8079 [1024x768]


 

                                                                                             Jean Guhl


Photos de Michel (le Breton), Yvette (de Faverges) et Christianne (d'Annecy)

Publié dans Flore

Partager cet article
Repost0

Le Ginkgo biloba

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

GINKGO BILOBA,

yínxìng  en chinois,    maidenhair tree   en anglais  


2011, année de l’arbre, le saviez-vous ?

 

                     Que vers moi tes pas accourent

                     Que vers moi tes enjambées s’allongent

                     Car j’ai quelque chose à te dire,

                     Une parole à te communiquer,

                     La parole de l’arbre

                     Une parole que les hommes ne connaissent pas

                     Et que les multitudes de la terre ne comprennent pas.

 

Epopée de Gilgamesh, il y a 5000 ans !


 

Pour nous, ce sera le Gingko biloba, arbre mythique qui orne les rues de nos villes depuis quelques années et que nous avons déjà rencontré dans les jardins de l’abbaye de Valloires, en Picardie. C’est le seul représentant actuel de la famille des Ginkgoacées.

 

 

Robuste, peu exigeant quant au climat, le Ginkgo biloba n’a pas seulement résisté à Hiroshima, il a résisté au temps : son ancêtre était présent il y a 250 millions d’années, avant l’apparition des dinosaures. Il est également présent au Jurassique (ère secondaire). S’il est sans doute le doyen de nos arbres, il est à feuilles caduques caractéristique moderne. Notre cher Darwin l’appelait « fossile vivant ».

 

g b des villes 02

Son port hésite entre celui des conifères et celui des feuillus. Ses branches sont peu ramifiées,  les rameaux sont très courts.

Sa feuille ne ressemble à aucune autre avec sa forme d’éventail, elle est divisée en deux lobes chez les arbres jeunes, d'où son nom (bi-loba).

 

P1040621 [1280x768]

 

Remarquez les nervures de la feuille :

 

 

feuille de ginkgo

 

Comment est-il parvenu jusqu’à nous puisqu’il n’existe plus à l’état sauvage ?


Les variations climatiques du quaternaire ont eu raison de ses ancêtres en Europe et en Amérique. Il doit sa survie grâce à la sagesse et à la patience des jardiniers chinois, il y a 3000 ans. L’arbre est beau, il passe du vert tendre au jaune d’or. On rencontre de magnifiques spécimens très agés en extrême-orient.


Au printemps :

 

IMGP9987 [1024x768]

 

A l'automne :

 

ginkgo automne

Le fait que cet arbre soit dioïque correspond au goût de l’alternative extrême-orientale (le Ying et le Yang….), cela a sans doute influencé le choix des jardiniers qui entretenaient les «espaces verts» des palais et des sanctuaires.

Et c’est sa résistance à la pollution qui le fait choisir par les paysagistes urbains contemporains.

 

g b des villes05

 

Jeunes ginkgos rue Henri Bordeaux, à Annecy

 

rue Henri Bordeau 2

 

L’arbre qui pond des œufs !


Le ginkgo ne dissémine ni spores, (telles les fougères) ni graines (tels les arbres ou les graminées) mais directement des ovules.

 

Qu’est-ce qu’un ovule en botanique ? C’est l’ensemble des cellules reproductrices femelles.

L’espèce est dioïque, c-a-d qu’il existe des individus mâles et des individus femelles. L’arbre femelle se couvre de gros ovules (3 ou 4 cm de diametre) tandis que l’arbre mâle porte des chatons de forme cylindrique.

 

Les ovules :

ovules ginkgo

 

Les chatons :

 

chaton mâle ginkgo


L'ovule est couvert d'un tégument de couleur jaune-brun, charnu extérieurement et coriace intérieurement, ce qui fait qu'on confond souvent cet ovule avec un fruit notamment avec une drupe. L'ovule mesure de 2 à 3 cm de diamètre. Avant l'automne, il est lisse et attirant mais toxique, notamment la partie charnue du tégument, car elle contient de l’acide butanoïque, ce dernier est à l'origine de l'odeur de beurre rance que dégage l'ovule à l'automne lorsqu'il commence à se rider.

 

Un ovule fécondé par le pollen d'un plant de ginkgo mâle germera immédiatement, donnant naissance à une jeune pousse, généralement située au pied du plant mère.


N.B. : L’ovule non fécondé ne résiste pas au froid comme une graine.

 

IMGP9464 [1280x768]

 

Propriétés médicinales :

 

Le ginkgo a de très nombreuses applications médicales (circulation capillaire, vasodilatateur, circulation veineuse, etc.) découvertes depuis plusieurs millénaires. Riche en flavonoïdes, l'extrait de feuilles de ginkgo est un puissant antioxydant.

Il permettrait aux personnes atteintes du syndrome de Raynaud de supporter le froid.

 

P.S. : on dit que le chignon des sumotori à la forme d’une feuille de Ginkgo

 

                                                                                          Christianne

Sources :

L’arbre qui a vaincu le temps de Pierre-François MICHEL, éditions du Félin

Wikipédia

Photos Nicole, Christianne

 

 

Publié dans Fiches techniques

Partager cet article
Repost0

Dimanche 21 aôut, découverte des failles de St Sylvestre II

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Dans notre précédent article, nous avions laissé les 38 participants de la journée géologie du Musée de Gruffy sur le chemin des "failles"  de St Sylvestre, en compagnie de Robert VIANT secondé par Pierre RENAU, géologue, et Gérard GIROD, animateur Saint-Sylvestrin de randonnées.


Jean nous transmet les explications de Pierre RENAU concernant l'origine du plissement alpin

 

La molasse, formant un tapis continu de 1000 m de profondeur au fond de la mer de Téthys a  été fracturée, secouée et relevée par le soulèvement des Alpes au tertiaire.

 

  thetys

 


A cette orogenèse (formation de massifs) il faut ajouter l’influence de la dérive des plaques tectoniques (continents).  

Au secondaire,les plaques d’Afrique et d’Eurasie se sont écartées laissant plus de place à la Téthys (qui recouvrait la Méditerranée actuelle et son pourtour) et  ont donné lieu  à une nouvelle transgression (extension marine) des eaux chaudes (-350 millions d’années à-300 millions d’années).

Au tertiaire ces deux plaques convergent l’une vers l’autre et créent le soulèvement des Alpes et de l’Himalaya. A la fin du tertiaire, cette convergence provoque la subduction de la plaque africaine sous celle d’Eurasie et cause la montée des roches cristallines (par Ex. le Mont blanc).

 

 

N B : Si vous voulez voir une superbe animation, allez voir sur le net  "la naissance du lac Léman" par Olivier Gonet 


Et maintenant regardez :


 

03 P8210577 [1024x768]


Robert VIANT explique

 

L’Albanais encore sous la mer, est l’une des zone qui s’est remplie entre -32 et -10 millions d’années d’une couche de sables détritiques pouvant atteindre 1000 mètres d’épaisseur. Ces sables agglomérés par des ciments calcaires naturels se sont transformés en grès : la molasse que l’on rencontre à St Sylvestre, du sommet du Crêt au ras de l’eau du Chéran. La molasse est donc une roche sédimentaire….

 

les-failles-de-St-Sylvestre 0438 redimensionner

  Mais cette couche de molasse n’est pas restée inerte. Les Alpes continuent leur mouvement ascendant et exercent leur contrainte sur cette couche rocheuse fragile maintenant émergée. Elle est relevée, fracturée…

L’eau, les glaciers ont remodelé les paysages. La fonte des derniers glaciers de l’ère quaternaire, il y a 10 000 ans a déterminé la physionomie actuelle du site.

Il subsiste une grande falaise dominant le hameau de Champollier. Les blocs disloqués se sont écarté et ont subi l’érosion faisant apparaître les couches tendres et moins tendres de la roche.

 

Ce sont les "failles"

 


les-failles-de-St-Sylvestre 0430 redimensionner

 


Robert VIANT explique encore

 

Géologiquement parlant, les « failles » de Saint Sylvestre appelées localement « dâ’nes » sont en réalité des «diaclases» car il n’y a pas de décrochement de pan de montagne. De même le terme de «falaise» est en principe réservé au bord de mer sapé par les vagues. Ici, c’est le passage des glaciers et de l’eau qui a arraché une partie de la couverture de molasse et a laissé subsister cette «falaise».

 

 les-failles-de-St-Sylvestre 0445 redimensionner

 

 

Les « failles » principales de Saint Sylvestre sont situées dans un secteur tourmenté d’environ un hectare de superficie. La plus grande, longue de 100 mètres, est orientée EST-OUEST. Leur profondeur peut atteindre 15 mètres. Certaines sont couvertes et constituent des grottes. L’accès du secteur est dangereux car les failles apparaissent parfois de façon imprévisible sous nos pieds. Il convient d’aborder cette zone avec beaucoup de prudence de préférence avec des connaisseurs. Elles sont entièrement situées dans un secteur de forêts privées.

 

 

les-failles-de-St-Sylvestre 0452 redimensionner

Et Jean de conclure.......


C’est ainsi que nous avons pu visiter la faille la plus importante et spectaculaire de St Sylvestre en cette ère de l’Anthropocène !


Ah ! Oui, la visite se termine aussi sur des considérations d’avenir sur la place de l’homme sur cette terre qui ne cesse de bouger, d’évoluer et qu’il malmène tant ! Nous vivons une période de crise géologique, où les  glaciers disparaissent comme aux périodes des glaciations, crise géologique concomitante avec une crise biologique (disparition de 1000espèces/an....) !

 

L’homme est peu de chose dans tout cela !...

 

les-failles-de-St-Sylvestre 0453 redimensionner

 

 

Voilà la visite est terminée, mais attention ce secteur peut être dangereux.

 

 

Photos Jacques et Andrée


 

 

                                                  

Publié dans Sorties

Partager cet article
Repost0

dimanche 21 Août 2011, découverte des failles de Saint Sylvestre

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Belle réussite que cette journée de la géologie, 38 participants prêts à découvrir ces mystérieuses "failles".

Jean raconte :

 

Ce dimanche 21 Août 2011, le Musée d’Histoire Naturelle de Gruffy organise une Journée de la Géologie et propose la visite des « Failles » (dans la molasse) de Saint Sylvestre.

Ce village dont le clocher juché sur une butte est visible de loin,  domine la plaine de l’Albanais. Visite bien venue en ce jour caniculaire, avec sa promesse de fraîcheur dans les failles et le bois pour y accéder.

 

Rendez-vous dès 9h, au pied de l’église, au Crêt le bien nommé. En effet une petite falaise d’une trentaine de mètres en limite l’accès du côté des contreforts ouest des Bauges avec le lit du Chéran, dont on devine le cours jusqu’à l’entaille séparant le Semnoz de la Montagne de Bange (Pont de l’Abîme). Une quarantaine de personnes de tous âges et de toutes provenances géographiques ont répondu à l’appel, prêts à suivre Robert Viant, secondé par Pierre Renau, géologue, et Gérard Girod, animateur Saint-Sylvestrin de randonnées.

 

Dans l'ordre,Pierre Renau, Gérard Girod et Robert Viant :


01 Pierre Renau Gerard Girod et Robert Viant [1024x768]

 

Tous attentifs :

 

Robert Viant de dos [1024x768]

 

Nous voilà partis sur un sentier qui démarre au coin d’une borne d’incendie. Si le premier raidillon dans le sous-bois a pu effrayer quelques pieds mal assurés, le sentier (sur des terrains privés)  devient très vite plus doux. Il serpente sous un couvert de résineux dont certains sont encore à terre depuis la tempête de 1999.

 

On y trouve aussi des feuillus parmi lesquels un certain nombre de châtaigniers (Castanea sativa) dont les troncs tourmentés ont bien souffert aussi (vestiges d’un ancien verger ?) Mais les jeunes pousses vigoureuses de ces châtaigniers nous rappellent qu’ils trouvent ici un milieu favorable : un sol acide et sec- grâce à la présence de molasse (silice/ sol sablonneux) et une exposition sud. 

 

 

02 -38 participants [1024x768]

 

Avant d’accéder aux failles, Pierre Renau attire l’attention des marcheurs sur le magnifique affleurement de «molasse» présent sur le parking de l’église : cela lui permet de nous faire un utile rappel de quelques notions de géologie.


La molasse est une roche sédimentaire faite de sables compressés et agglomérés par des « ciments calcaires » aussi appelé « grès friable, en particulier le grès postérieur aux plissements principaux  du lieu considéré » (Larousse encyclopédique).


Photo de molasse trouvée sur le net :exemple de molasse 



« Nous sommes au cœur des Alpes », nous dit Pierre R., « au cœur de l’histoire géologique des Alpes », et le voilà, carte géologique, tableau portatif et feutres à la main, nous situant géologiquement la butte de St Sylvestre qui fait partie de ce soulèvement de molasse lequel va de Marcellaz à Chainaz les Frasses, Epersy, en dominant la dépression de l’Albanais.

 

Et nous rappelant, feutres à la main,  le schéma des Alpes occidentales :


Trois paysages, trois altitudes, trois types de lithogenèse (roches) :


1/ Avant Pays savoyard, plus ou moins 300 m, Molasse

2/ Préalpes, jusqu’à 2000 m environ, Calcaire

3/ Alpes, jusqu’à 4810m, Roches cristallines

 

 

N’oublions pas les trois « virgules » ponctuant, du Nord au Sud,  nos paysages des Alpes du Nord, les trois Lacs : Léman, Annecy, Le Bourget.

Nous avons aussi, toujours du Nord au Sud, les quatre cluses qui permettent de pénétrer entre les massifs : la cluse de l’Arve, la cluse d’Annecy avec son lac, la cluse de Chambéry et, un peu plus au Sud, la cluse de l’Isère (Grenoble).


Les massifs des Préalpes, séparés par ces cluses, sont du Nord au Sud :

 

Le Haut Chablais et Le Haut Giffre, Les Bornes, Les Bauges, La Chartreuse, Le Vercors.

 

01 les alpes du NORD 

Coup d'oeil sur une des virgules, le "petit lac" du lac d'Annecy, photographié depuis le Roc de Chère :

IMGP0093 [1024x768] bis

 

la suite bientôt, mais pour vous faire regretter de ne pas y être allé, regardez !

Impressionnant non ?

 

les-failles-de-St-Sylvestre 0429 redimensionner

à suivre.......

 

Publié dans Sorties

Partager cet article
Repost0

Les papillons III

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Quelques mots sur la vie des papillons "copiés" sur le net. Que les spécialistes me pardonnent mon amateurisme !


 

Les lépidoptères (Lepidoptera) sont un ordre d’insectes dont la forme adulte est communément appelée papillon.

Ils se caractérisent à l’état adulte par trois paires de pattes (comme tous les insectes) et par deux paires d’ailes aux couleurs très variées selon les espèces. Les lépidoptères pondent des œufs qui donnent naissance à des chenilles. Ces dernières se transforment ensuite en chrysalide (s'abritant ou non dans un cocon préalablement tissé). Il en émerge enfin l'imago ou papillon.

Ils sont présents partout dans le monde, mais chaque papillon a une aire de distribution qui lui est spécifique. Certaines espèces sont sédentaires, d'autres se disséminent, d'autres encore sont migratrices sur des distances plus ou moins longues. Ils sont le plus souvent associés à des plantes à fleurs.

Toutefois, en France, les papillons des prairies ont régressé de 50 % entre 1990 et 2005, principalement en raison de la dégradation progressive des écosystèmes, de l’agriculture intensive ou encore du réchauffement climatique.

C'est d'autant plus regrettable que la grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons leur confèrent un rôle d'indicateurs de la biodiversité, de la qualité des milieux naturels et donc de la santé des écosystèmes. La plupart des espèces étant monophages ou oligophages et étroitement inféodées à des plantes-hôtes sensibles et vulnérables, elles font offices d’éminents indicateurs biologiques.

 

Nos photographes nous reservent encore quelques merveilles :

 

Machaon

08 Machaon 2

La carte de géographie

 

18 carte geographique1

 

 

Robert le diable


22 Robert le diable 1

 

Le petit Apollon, espèce protégée

 

30 Petit-Apollon -2

 

Femelle du grand Apollon, espèce protegée

 

14 Femelle grand- Apollon -3

 

Aurore

 

50 Aurore, Antocharis cardamines,

 

 

Et si votre curiosité n'est pas assouvie, regardez notre album photo "Découvrir les papillons de chez nous "

 

merci encore aux photographes et à Philippe.

 

                                                                                          Christianne......

 

 

 


Publié dans Faune

Partager cet article
Repost0