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2010, année du loup .... au M.H.N. de Gruffy

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

La bête du musée est naturalisée, mais ses congénères trottent-« à pas de loup »- dans les montagnes environnantes, au grand dam des bergers et  des moutons ; mais le loup est encore plus vivant dans la langue française.

 

 Si « la langue est un prisme à travers laquelle on appréhende le monde » que n’apprend-t-on pas sur l’état du monde  et des humains par la littérature qui concerne  le loup à un moment donné. S’il est vrai que la plupart des expressions françaises concernant le loup datent du 15° au 18° siècles, la plus ancienne remonte à  2 siècles avant J.C. «  entre chien et loup » (période du crépuscule où on ne peut pas  faire la différence entre les 2 canidés) . Combien de lycéens ont sué sur le sujet «  (à l’état de nature,) l’homme est un loup pour l’homme » ?(attribué à Hobbes, Léviathan (-d’aucuns mentionnent aussi Plaute, retour à l’antiquité)). L’expression la plus récente serait « un froid de loup « (I835)-mais ne disons-nous pas plutôt « un froid de canard » ?

 

Lukos : en grec et Lupus : en latin   désigne un mammifère sauvage proche du chien .

Ces 2 mots ont une riche descendance en français :

loup-cervier /

      loup-garou (homme loup = lycanthrope (grec) : homme le jour, loup la nuit (surtout par pleine lune !) qui est une forme diabolique – (cf cinéma)  werewolf := en anglais, qui rappelle l’évolution du mot depuis sa racine indo-européenne)

poisson vorace, qui, en Provence, se mange avec du fenouil

en médecine, lupus désigne un chancre/ la lycanthropie est ce délire d’un aliéné qui se croit loup

défectuosité dans un ouvrage d’édition /dans un  textile, métallurgie d’où le verbe « louper »

en habillement, ce masque carré de velours noir ( voir la tête du loup), porté par les femmes pour se préserver du hâle (1680),puis  pour les fêtes et mascarades (1859)

la flore :aconit tue-loup

                    lycoperdon ou vesse-de-loup (perdon vient du grec:perdesthai:= péter!)

                     muflier ou gueule –de-loup (FH :1753)

                     lycope d’Europe ou pied de loup(FH1710)

                     lycopode (FH : les premières entrées)  

 

Au féminin, louve := lupa, désigne la prostituée bien avant de désigner la femelle du loup : sa caractéristique est la lubricité (ex. Messaline dont le surnom Lycisca réfère à la (chienne) louve) ; ce sens subsiste dans’lupanar’.

A Rome, Lupercale (divinité Lupercus/Luperca) réfère au lieu où la Louve aurait nourri Romulus et Rémus.Le 15 février, les prêtres- vêtus uniquement de peaux de loups-  de ces divinités parcouraient les rues autour de la Colline en flagellant les passantes pour leur assurer fécondité.

 

noms de lieu := endroit où il y a des loups :

              ex. le Louvre

                    le lycée : de Lycée := nom propre du gymnase au N.E. d’Athènes où enseignait Aristote

                    St Leu, et bien d’autres comme

                    Lovagny( 74) qui viendrait de Lupianacum (:= village  dans région boisée où vivent des loups)- à moins que cela ne soit du nom d’un propriétaire gallo-romain (Lovanicum)

                  cf Lovettaz –au pied du Nivolet- de lovetta := petite louve / ou + probable, d’un propriétaire( Lovat/ lovet)

                   En Maurienne et Tarentaise, des noms de lieux-dits :             Louvatière/ Lovatière, Louvière....

 

noms de personnes : Leu, Louvel, Wolfgang....

                    et un loup de mer := expérimenté et bourru.

                        un jeune loup (aux dents longues) !

 

Expressions françaises : elles font allusion aux diverses caractéristiques attribuées, au fil du temps, au loup : outre celles déjà mentionnées :

 

-aller queue à queue comme loup, (forme moderne) à la queue leu leu(cf la description ,lors de la conférence, d’une meute en déplacement)

-hurler avec les loups (faire la même chose que les autres, puis plus récent, se plier à l’opinion générale)

 

L’animal affamé : avoir une faim de loup

                                la faim fait sortir le loup du bois

                                manger comme un loup

 

La surprise, l’inattendu, la soudaineté :

quand on parle du loup, on en voit la queue/ qui parle du loup en voit la queue (à comparer avec l’expression en anglais qui met l’accent sur le caractère diabolique du loup ‘talk of the devil ‘)

La notion de danger, grandement illustrée :

-se jeter/ tomber dans la gueule du loup

-enfermer le loup dans la bergerie

-donner des brebis à garder aux loups

-crier au(x) loup(s) (alerter, puis être enroué à force de ..)

-tenir le loup par les oreilles (situation très dangereuse)

 

Mais aussi, l’expérience, la ruse et l’adresse :

-brebis comptées, le loup les mange( précaution ne garantit pas          toujours de ne pas se faire avoir )

-raconter des histoires au vieux loup (sornettes et billevesées ne trompent pas le vieux rusé)

-être un loup-garou, un (vieux) loup (misanthrope, vivant seul)

-faire un loup (faire une dette, et ne pas la payer)

-quand le loup est pris, les chiens lui lardent les fesses (lâcheté des chiens, qui l’accusent après coup)

 

Une mention spéciale pour les demoiselles :

-avoir vu le loup / danser le branle du loup : la danse du loup (la            queue entre les jambes)

 

Quelques autres encore :

regarder ...comme le loup blanc (une chose extraordinaire)

la lune est à couvert des loups

la lune n’a rien à craindre des loups (bien qu’ils hurlent à la lune) ( =les critiques et envieux sont impuissants devant un mérite supérieur)

 

A la lecture de tout ce qui précède, on se rend compte de la longue cohabitation entre l’homme et le loup. Souvent l’homme a projeté ses propres défauts sur l’animal, souvent pires que ceux de l’animal. J’ai oublié : homo sapiens sapiens, au néolithique, a domestiqué le loup pour en faire............ un chien!

                                                                    Jean

Sources : Le Robert, Dictionnaire Historique de la Langue Française

                 Claude Duneton, Le Bouquet des Expressions Imagées

                            Pierre Perret, Le parler des métiers

Publié dans Faune

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Le Loup, La Fontaine et nous

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Le Loup, La Fontaine et Nous.

 

Dans le cadre de l’année du loup ; un petit jeu entre nous….

Retrouvez, dans la colonne de droite, le titre de la fable  dont la morale/citation se trouve dans la colonne de gauche

 

Citation / morale de la fable :

 Son titre :

  1. La raison du plus fort est toujours la meilleure ;

           Nous l’allons montrer tout à l’heure.                           

 

  1. Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre ;

Quiconque est loup agisse en loup ;

C’est le plus certain de beaucoup.

 

  1. ....,le Loup n’a tort

Que quand il n’est pas le plus fort :

Voulez-vous qu’il vive en ermite ?

 

  1. Je reviens à mon texte. Il faut que l’on jouisse ;

Témoins ces deux gloutons punis d’un sort commun

     La convoitise perdit l’un ;

    L’autre périt par l’avarice.

 

  1. Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas

Où vous voulez ?--Pas toujours : mais qu’importe !

« Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor »

Cela dit, maître Loup s’enfuit et court encor.

 

  1. Je fis voir que lâcher ce qu’on a dans la main,

Sans espoir de grosse aventure,

Est imprudence toute pure ?

Le pêcheur eut raison ; Carpillon n’eut pas  tort :       Chacun dit ce qu’il peut pour défendre sa vie.

     Maintenant il faut que j’appuie

    Ce que j’avançais lors, de quelque trait encor.

 

  1. Quoi ! ce n’est pas encor beaucoup

D’avoir de mon gosier retiré votre cou !

Allez vous êtes une ingrate :

Ne tombez jamais sous ma patte.

 

  1. Deux sûretés valent mieux qu’une

Et le trop en cela ne fut jamais perdu.

 

  1. Et ce dicton picard à l’entour fut écrit :

« Biaux chires leups, n’écoutez mie

Mère tenchent chen fieux qui crie »

 

  1. Le juge, instruit de leur malice,

Leur dit : « je vous connais de longtemps, mes amis.

Et tous deux paierez l’amende :

Car toi, Loup, tu te plains, quoique on ne t’ait rien pris ;

Et toi,..........., as pris ce que l’autre te demande »

 

  1. Ne nous en moquons point : nous nous laissons séduire

Sur aussi peu de fondement,

Et chacun croit fort aisément

Ce qu’il craint et ce qu’il désire.

 

  1. Que sert-il qu’on se contrefasse ?

Prétendre ainsi changer est une illusion ;

L’on reprend sa première trace

A la première occasion.

 

  1. Nous pouvons conclure de là

Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle,

La paix est fort bonne de soi,

J’en conviens ; mais de quoi sert-elle

Avec des ennemis sans foi ?

 

  1. C’est bien fait, dit le Loup en soi-même fort triste :

Chacun à son métier doit toujours s’attacher.

Tu veux faire ici l’herboriste

Et ne fus jamais que boucher.

 

  1. « Frère, dit le Renard, ceci nous justifie

Ce que m’ont dit des gens d’esprit ;

Cet animal vous a sur la mâchoire écrit

Que de tout inconnu le Sage se méfie ».

 

  1. Messieurs les Courtisans cessez de vous détruire ;

Faites si vous pouvez votre cour sans nuire ;

Le mal se rend chez vous au quadruple du bien ;

Les daubeurs ont leur tour d’une ou d’autre manière :

       Vous êtes dans une carrière

       Où l’on ne se pardonne rien.

a : le Loup et l’Agneau

 

 

 

b : le Loup et les Bergers

 

 

 

c : le Loup et le Chien

 

 

 

d : le Loup devenu Berger

 

 

 

e : le Loup et le Chasseur

 

 

 

 

f : le Loup et  le Chien maigre

 

 

 

 

g : le Loup, la Mère et l’enfant

 

 

 

 

h : le Loup, la Chèvre et le Chevreau

 

 

i : le Loup plaidant contre le Renard par devant le Singe

 

 

j : le Loup et la Cigogne

 

 

 

 

 

k : le Loup et les Brebis

 

 

 

 

l : le Cheval et le loup

 

 

 

m : le Loup et le Renard

 

 

n : le Renard, le Loup et le cheval

 

 

 

o : le Loup et le Renard (2)

 

 

 

p : le Lion, le Loup et le Renard

 

 

Publié dans Faune

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Entre Semnoz et Chéran

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Situés aux portes du parc Naturel Régional du massif des Bauges, dans le Haut Albanais, nous bénéficions localement d'un patrimoine floristique exceptionnel.

En effet les différents étages de végétation se répartissent entre une altitude de 427 m à la passerelle sur le Chéran et 1698 m au Crêt de Chatillon qui domine les alpages du Semnoz. Prairies de fauche et pâturages, rives humides, zones boisées, tourbières et marais (classés Nature 2000), falaises.... sont autant d'écosystèmes variès avec leur flore spécifique.

Qui sommes-nous ?

Un groupe d'amis, le "Groupe Nature"  partageant une passion commune, l'amour de Dame Nature.

Nous sommes regroupés au sein du "Musée d'histoire naturelle de Gruffy" en Haute Savoie, canton d'Alby sur Chéran.

Nous avons pour objectif de faire connaître à la population de Gruffy et de ses environs ainsi qu'à tous ceux qui s'intéressent à notre région, l'étendue et la richesse que recèle notre environnement naturel local. Nous souhaitons également et si nécessaire, protéger la biodiversité condition de l'avenir de l'homme sur Terre.


                                                                                                Joanny CUILLERAT

Publié dans Généralités

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