Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Lundi 27 mai, enfin du soleil en Valserine !

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

       Nous découvrons la basse vallée de la Valserine, en compagnie de notre ami Roger Fillion, naturaliste, photographe et passionné d’histoire locale.


Elle se situe dans le massif du Jura, dans le département de l'Ain pour sa partie basse et dans le département du Jura pour sa partie haute. Elle est parallèle aux plus hautes crêtes, Crêt d'eau (1621 m), Crêt de Chalam (1545 m), Crêt de la neige (1720 m) point culminant du Jura.

 

Cette vallée a été creusée par la Valserine, un torrent du parc régional du Haut-Jura qui conflue avec la Semine pour se jeter dans le Rhône, près de Bellegarde.

 

00 jura II

Après avoir appartenu à la maison de Savoie, cette région finit par échoir à la France lors du traité de Lyon en 1601, après accord avec le Duc de Savoie. Une seule condition du côté Savoyard : un couloir devra être aménagé dans le pays de Gex et la vallée de la Valserine pour permettre aux troupes espagnoles de transiter d'Italie (Gênes) jusqu'aux Pays-Bas (possession Espagnole), en traversant le Duché de Savoie, la vallée de la Valserine, la Franche-Comté (possession Espagnole) et la Lorraine. Le couloir, territoire du Duc de Savoie s'appellera le Chemin des Espagnols.

 

La Valserine lieu d’Histoire : (source : Paul Delsalle – Professeur à l’université de Franche Comté-  l’Invasion de la Franche Comté par Henri IV, éd. du Cêtre 2010

 En 1601 la France récupère, par le traité de Lyon, le pays de Gex, le Bugey et la Bresse.

 « Depuis la source de la Valserine, (on devrait plutôt dire de la Serine), via Mijoux, Lélex, et  Chézery, jusqu’à la hauteur des Bouchoux, à peu près, c’est le pays de Gex. A partir des Bouchoux jusqu’au Mont Nivigne  s’étend le Bugey [.....] Enfin vers le sud-est commence la Bresse [... ] La conséquence est limpide. En 1601, les Franc-Comtois du haut et bas Jura n’ont plus comme voisins les Savoyards mais les Français. Ils se rapprochent ainsi du roi de France. »[...] « Cette nouvelle situation géopolitique issue du Traité de Lyon (1601) se fait au bénéfice de la France mais surtout aux dépens de l’Espagne. La fameuse « route espagnole » via le Milanais, la Savoie, la Comté et la Lorraine pour rejoindre les Flandres est désormais coupée, en théorie. »[....] « Cela dit, le Espagnols ont réussi un coup de maître de géopolitique en obtenant que la rive gauche de la Serine (ou Valserine) reste savoyarde, tandis que la rive droite devient française ( NB : il lit la carte et non le cours de la rivière ! la « gauche » est pour lui ce qui est la rive droite de la rivière). A partir de la Savoie, ils disposent donc entre le Bugey et le pays de Gex, d’un étroit corridor, un couloir, le long de la rivière, passant par Chézery, Lélex, et le val Mijoux. ..... Dès cette année là, 1601, les Espagnols font aménager le chemin, depuis le Pont de Grésin jusqu’à St Claude pour y faire passer leurs troupes. »

 

Actuellement, la vallée de la Valserine fait partie du parc naturel régional du Haut-Jura, qui commence au niveau de la commune de Montanges : « Porte du Parc ».

 


En compagnie de notre hôte, nous explorons d’abord  les Pertes de la Valserine, balade  dans les entrailles de la rivière, du coeur de Bellegarde au pont des Oulles où se perdent en canyon les eaux de notre torrent.

Site étonnant et magnifique, découvrez-le sur le site de l’office du tourisme de Bellegarde.


La Valserine disparait

 

03

 

Gorges profondes

04-1

 

Le groupe d'explorateurs

04

05

 

 

La Valserine renait

01

 

Jolie cascade

02

Après un pique-nique au soleil, richesse rare cette année, un petit détour par le  Pont des Pierres entre Confort et Montanges.

Construit en 1910 pour les besoins du tram de Bellegarde à Chézery, c’était le plus haut pont en maçonnerie au monde lors de sa réalisation avec ses 65 m sous voûte. Il fut dynamité en 1944 puis reconstruit par la suite. Ce grand viaduc enjambe les gorges de notre impétueux torrent.

 

06

 

A quelques pas de l’ouvrage d’art, sur un promontoire facilement accessible à pied, on peut jouir d’un panorama exceptionnel sur le pont et le haut de la vallée. Un panneau décrit de façon remarquable, les différents phénomènes géologiques, appartenant au patrimoine géologique de la vallée.

 

 

07

 

Roger nous montre les traces des glaciers qui recouvraient la vallée au début du quaternaire.

 

Vals05w.jpg

Entre 1912 et 1937, le tram à voie métrique cité plus haut, reliait Bellegarde à Chézery et desservait les aglomérations de Bellegarde-sur-Valserine, Lancrans, Confort, Montanges, Champfromier et Chézery-Forens.

 

Sans-titre.jpg

Pas loin de Chézery-Forens, découverte de la fontaine bénite, une joli oratoire marial, au pied des Crêtes, perdue au milieu des compagnons rouges, des bunias et des chaerophylles. Ce petit édifice protège une fontaine miraculeuse, dont la découverte est attribuée à Saint-Roland.

 

08

 

09

Encore un petit saut en voiture et au bout d’un chemin surplombé par le Reculet (1718 m), nous partons à la recherche de la Pulsatile des Alpes et de la Scrophulaire du Jura.

Bingo, malgré le retard évident de la végétation, elles sont là !

 

Pulsatila Alpina

13

 

Scrophularia juratensis

12

11

10

Chezery-Forens est située dans la vallée de la rivière de la Valserine. Le village est dominé de sommets parmi les plus hauts du massif du Jura : Crêt d'eau, Crêt de Chalam, Crêt de la neige. Une jolie église, abrite une relique très ancienne, un crane qui serait celui de Saint Roland. Le Saint homme est l’une des figures de la vallée, troisième abbé de Chézery, au XIIème siècle, il est décrit comme petit et bossu. L’abbaye à  laquelle appartenait cette église, a été fondée en 1140, elle  a connu beaucoup de vicissitudes. A la révolution (1793), les Chézerands étaient encore "Serfs et mainmortables" de cette royale Abbaye. L’heure de leur liberté avait sonnée, et de cette abbaye, il ne reste que peu de constructions et dépendances mais il reste surtout la disposition caractéristique du village et la charmante église.

 

14

15

Très vite, vient l’heure du retour, après une petite pause à Chezey-Forens et une visite rapide de l’église et de ses reliques, nous rejoignons nos départements Savoyards, enchantés de cette journée de découverte sous le soleil.


Merci à Roger pour toutes ces découvertes,  présentées avec gentillesse et érudition.

Merci à Sylvie pour ses avis botaniques éclairés

Merci à Josette, André, Jean, Roger et Joanny pour leurs aides et leurs photos.


                                                                                  Christianne

 

Publié dans Sorties

Partager cet article
Repost0

Pas de fleur, pas de pollen ou pas de pollen, pas de fleur, II

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Une histoire du passé :

 

Lorsque les conquistadores revinrent du Nouveau Monde, ils rapportèrent dans leurs cales bien des trésors : parmi eux, une liane qui conquit, par la beauté de ses fleurs et son exotisme, bien des cours royales du vieux continent ; il s’agit de Vanilla planifolia,famille des orchidées, originaire de l’Amérique Centrale, Mexique, ...

 

ab-fleur-de-vanille.jpg

Ainsi une bouture fut plantée dans le Jardin du Roy Louis XIV (futur Jardin des  Plantes).

 

Nombre des botanistes des siècles passés l’étudièrent : restait le fait que ces magnifiques fleurs étaient stériles, faute du petit pollinisateur, insecte spécialisé des forêts humides et tropicales de cette Amérique Centrale, à savoir, pour les entomologistes actuels,  l'abeilles euglossine.ab euglossine


 Or lors de la colonisation des Mascareignes, le gouverneur de l’île Bourbon (la Réunion actuelle) introduisit des plantes de l’espèceVanilla planifolia d’origine mexicaine dans les années 1830, une pépinière de ce qui allait s’appeler  « Vanille Bourbon » fut créée non loin de St Benoît (La Réunion). Souple et peu ramifiée, la liane de vanille épiphyte, à longs entre nœuds, s’élance à l’assaut de son support et peut atteindre 10m ! Des racines aériennes adventices lui permettent d’adhérer à son tuteur et d’y puiser sa nourriture.


ab plant de vanille

 

Les feuilles alternes, planes ovales en fer de lance, à bout pointu, peuvent mesurer jusqu’à 15cm.

La tige et les feuilles sont vertes et charnues, et leur suc transparent et irritant avec possibilité de brûlures, voire de démangeaisons persistantes.

Les fleurs apparaissent à l’aisselle des feuilles ; de couleur verdâtre ou jaune pâle, hermaphrodites,  elles  ont la structure classique de fleur d’orchidée.mais les organes mâles et femelles sont séparés par une petite lamelle membraneuse, le labellum, ce qui rend difficile leur pollinisation.

 

ab planche vanille

 

De plus, comme toute orchidée, le pollen dans les pollinies ne peut pas être dispersé par le vent, et, faute d’insecte pollinisateur, la fleur reste stérile.

Par contre si elle est fécondée, cette fleur donnera une « gousse »,- botaniquement parlant, une capsule -, le terme gousse référant au produit fini vendu à des prix fort élevés selon la qualité de la gousse.

 

ab-mg043-copie-1.jpg

 

Or même à la Réunion, les fleurs n’étaient pas pollinisées par les insectes « indigènes », car comme toute plante (ou animal, poisson, batracien) venue d’ailleurs – et devenant parfois invasive, Vanilla planifolia ne les attirait pas.

Comment produire ces gousses aromatiques, classées, côté cuisine, parmi les épices, sans pollinisateur ?

 

 

 

 

Les armoiries de la Réunionab-la-reunion.jpg

arbore une liane de vanille et la devise :

« Florebo quocumque ferar »

(je fleurirai où que vous me transporterez)

mais la devise était fausse pour la vanille !


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un jeune esclave noir- la France ayant propagé cette pratique infamante jusqu'à La Réunion et ayant bien tardé à abolir l’esclavage - un jeune esclave noir d’un riche planteur a découvert une technique manuelle mais simple, délicate, et finalement rentable.


- « Je n’arrive pas à comprendre comment par quelle magie ces fleurs jusqu’alors stériles se sont mises à enfanter de si belles gousses ? », se serait exclamé M. Féréol Beaumont Bellier de Villentroy, propriétaire et de la vanille et de l’esclave !.

 

-« Patron , c’est pas de la magie, je crois avoir réussi un simple mariage [...],comme toute fleur, la vanille a un affaire mâle et un affaire femelle ; pour déchirer sa petite languette, (cf. labellum) je prends une épine de raquette ( voir cactus). Avec mes doigts, je pèse dessus pour que les deux affaires se collent ensemble. » lui répondit Edmond, son esclave de 11 ans ; et pour le succès de sa découverte, il fut affranchi !

 

Depuis ce temps là, les « marieuses » s’affairent, de septembre à décembre (été dans l’hémisphère sud) auprès des tuteurs où s’enroulent la vanille et fécondent manuellement jusqu’à 1000 fleurs par jour !

 

Tôt le matin, par temps sec, elles utilisent le même procédé que celui d’Edmond Albius  (en l’affranchissant, son maître lui donna le patronyme d’Albius, référence à la couleur de la fleur vanille ....quelle ironie !) : avec une épine, elles décapuchonnent les organes mâles, redresse la languette qui séparent les organes femelles des précédents, et de leurs doigts elles rapprochent l’étamine avec son pollen du stigmate, en les pressant légèrement pour être sûr que le contact a été établi !

 

ab fecf

 

Je ne reviendrai pas sur les utilisations de Vanilla en pâtisserie et autres mets de bouche (y compris liqueurs), ses propriétés sont utilisées en parfumerie et phytothérapie (huile essentielle pour massage et relaxation), en médicine comme fébrifuge, antidépresseur... A noter que les manipulateurs au contact de la vanille moisie peuvent attraper une maladie, le vanillisme.

 

                                                    Jean

 

Photos "empruntées" à Internet. 


Publié dans Histoire et légendes

Partager cet article
Repost0

Première sortie 2013

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Notre première sortie 2013, bien tardive (15 avril !) s’est déroulée avec un beau soleil et nous avons découvert le Mollard de Vions, en Savoie.

Après un premier regroupement à Alby sur Chéran, nous nous sommes dirigés sur Cessens et sa chapelle où nous attendait un autre petit groupe de participants. Petit arrêt rapide le temps d’admirer la bonne santé des immanquables “Omphalodes“ (découverte pour quelques-uns).


omphalodes-verna-01.JPG

La descente vers Vions se fait sans encombre et nous trouvons facilement Sylvie accompagnée de trois invités.                                                                                                                                                                Nous avons le grand plaisir de faire connaissance avec Cécile, la gracieuse fille de Sylvie, et de retrouver Arthur Lequay et Lucienne Guilland, amis de Sylvie et Botanistes talentueux.

Sans perdre de temps, nous quittons les rives du Rhône pour arpenter, Arthur en tête, le sentier de découverte du Mollard*. Le début de l’ascension surprend par la raideur du sentier mais la progression devient très vite beaucoup plus confortable. Globalement, les 135 m de dénivelés jusqu’au sommet, n’ont posés aucun problème aux participants.

 

Arthur choisit un bloc « erratique » dans la châtaigneraie, pour se reposer 5 mn et expliquer son origine.


2013 IMGP8754%[redim]

2013 IMGP8755%[redim]

2013 IMGP8756%[redim]

Jean transcrit le propos :

 

Le Miocène (s’étend entre 25 et 5 millions d’années avant le présent).

Les Plissements alpins  s’achèvent.

Des manifestations volcaniques se produisent à nouveau dans la Massif Central.

Une partie de l’Europe se trouve envahie par la Mer dite de “la Molasse“ (molasse marine du miocène avec des conglomérats de grès ou sables).

Une flore très riche indique un climat plus chaud qu’aujourd’hui.

Comme dit fort justement notre ami Arthur « le Mollard de Vions est une ile ».

Au quaternaire, le Lac du Bourget a été sur-creusé de plus de 150m par une langue du glacier rhodanien, ce qui explique la présence de blocs erratiques et un sol plus acide au sommet  (370m), là où se trouve la châtaigneraie.

 

Retour par le bord du Rhône et l'étang bleu,

 

2013 Mollard de Vions (38)%[redim]

2013 Mollard de Vions (39)%[redim]

 

En ce tout début de saison, un nombre important de plantes sont encore réduites au stade végétatif. Il nous faudra encore pas mal de rencontres végétales pour espérer reconnaître quelques plantes essentielles. En attendant, nous sommes réduits à faire appel aux connaissances et à la grande patience de Sylvie, encore un grand merci pour sa disponibilité.

 

Une trouvaille de la journée : Cardamine impatiens, la cardamine impatiente, nous ne trouvons que les feuilles qui sont cependant très caractéristiques.

Cardamine-impatiens-1.jpg


2013-feuilles-de-C-impatiens.JPG

 

cardamine-impatiens-2.jpg

 

 

 

 

 

  Brassicacées.

  Espèce annuelle d'ombre, 20-70 cm (100 cm).

  Tige striée, très feuillée.

  Feuilles caulinaires avec oreillettes.

  Pétales (4) blanc verdâtre, parfois absents.

  Projette ses graines au moindre contact.

  Bois frais, éboulis ombragés ou ravins

 

 

 

 

 

 

2013 cardamine impatiens 1

 

Joanny et Jean


  Photos Joanny, Mireille, Christianne.

 

Publié dans Sorties

Partager cet article
Repost0

Marguerites

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

 

Après le coquelicot et le bleuet, il va de soi, d’inclure la marguerite dans nos propos, car ce trio est un condensé de symboles, symboles patriotiques pour certains ou symboles sentimentaux pour d’autres.

La vision devenue rare, des champs constellés de ces fleurs tricolores, rappelle pour les plus anciens, l’insouciante époque de l’enfance dans l’environnement familial ou en vacance chez les grands-parents.

 


le-trio-celebre.jpg

 

De plus, qui n’a pas effeuillé la marguerite dans sa jeunesse ? Elle m'aime, un peu, beaucoup..............

 

 

  • La Marguerite


La Marguerite ou Marguerite commune, Leucanthemum vulgare, du grec Leucos “blanc“, est une plante herbacée vivace, de la famille des Astéracées, de type radié. Elle est originaire d’Eurasie.


CIMG2701

C'est une plante en touffe, à tige érigée, ridée, les feuilles basales sont pétiolées, les caulinaires engainantes et dentées.

 Les inflorescences sont de grands capitules de 2 à 5 cm de diamètre, aux ligules blanches autour des fleurons jaunes du centre.

 

leucenthemum vulgare 01

 

Elle est très commune dans toute l'Europe. Elle se rencontre dans les prés, accotements (si fauche tardive), bois clairs, sur substrat calcaire à légèrement acide.

Elle est très répandue dans les jardins pour sa floraison abondante, ses fleurs coupées durent longtemps dans les vases.

 

 L'espèce est mellifère, cependant elle n'est pas fréquentée par les abeilles domestiques, mais seulement par des diptères de petite taille.


Sur cette photo, ce sont de petites araignées qui sont installées!


Marguerite 0001 Semnoz 74 redimensionner


  • Autour de la marguerite

Dans le langage des fleurs, la marguerite représente l’amour pur et innocent.

Le nom populaire, Marguerite provient du grec “Margarites“ qui signifie perle, à cette époque on utilisait cette fleur comme oracle.

 

Il est dit que l’écrivain allemand Wolfgang Von Goethe (1749 – 1832), s’inspira de cette croyance, dans un passage de “Faust et Marguerite“.

Croyance qui serait à l’origine du jeu populaire “effeuiller la marguerite“, jeu innocent dérivant vers des versions plus coquines au fil des siècles.
Il m'aime, un peu, beaucoup..............

 

Enfin, Victor Hugo s’est inspirée de la reine des Astéracées dans son recueil de Poésies des Contemplations.


L'Unité

Par-dessus l'horizon aux collines brunies,

Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies,

Se penchait sur la terre à l'heure du couchant;

Une humble marguerite, éclose au bord d'un champ,

Sur un mur gris, croulant parmi l'avoine folle,

Blanche épanouissait sa candide auréole;

Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur,

Regardait fixement, dans l'éternel azur,

Le grand astre épanchant sa lumière immortelle.

«Et, moi, j'ai des rayons aussi!» lui disait-elle.»


Victor Hugo, Les Contemplations

 

 

 

                                                              JOANNY

Photos Jacques Joanny et Christianne.

 


Publié dans Fiches techniques

Partager cet article
Repost0

Primevères

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Le printemps se fait attendre !!

 

Quelques courageuses plantes ont quand même pointé un pétale dans l’herbe froide, entre autre la courageuse petite primevère.


K02 primula acaulis 01

Ainsi baptisée par Carl Von Linné primo vere signifie au début du printemps en latin,  «primavera » pour nos amis italiens.

C’est banal comme observation ? Pas tant que ça, il y a des régions de France où elle n’est pas présente et en cherchant dans la Flora Helvetica, notre « bible», j’en ai trouvé 22 différentes !


L’une des plus courantes Primula acaulis ou Primula vulgaris, c’est celle que l’on voit le long des talus, à l’étage collinéen.


K01 primula acaulis 02

Plante sans tige, de 5-15 cm, feuilles  en rosette basales, dentées, velues et pâles en dessous, fleurs dressées, solitaires, jaune soufre (rarement rougeâtre) avec 5 lobes à taches orangées à la base, étalés et échancrés, calice vert, velu-laineux, divisé presque jusqu'au milieu en lobes lancéolés.

 

K04 primula acaulis 02

Voici la préférée des enfants, Primula veris ou Primula officinalis, le coucou.

Si la Primula acaulis affectionne les forêts claires, les vergers et les talus, Primula veris préfèrent les prairies sèches.

Et pourquoi Coucou ? Ce serait parce qu’elle a la particularité de fleurir au moment de l'arrivée du coucou en Europe.


K05 primula veris (officinalis) 01


Plante de 10-30 cm, feuilles en rosette basale, pubescentes, fleurs en ombelles, jusqu’à 20 par ombelle. Corolle jaune doré à 5 taches orangées à la base du lobe. Fleur odorante. Calice très renflé, anguleux.


K06 Primula veris 02

Savez-vous que ces deux-là s’hybrident ?? Et oui même les fleurs sont infidèles !

 

 

La primevère hybride, Primula x polyantha, qu’on ne trouve pas dans la Flora Helvetica, mais très commune dans notre région, ressemble à Primula veris, le coucou par son «habitus » (son port). Elle a des fleurs disposées en ombelle en haut d’une tige droite, comme celle du coucou mais chaque corolle est grande, étalée et jaune clair comme Primula acaulis

 

 

 

K07 Primula hybride 03

K08 primula hybride 05

 

En général on trouve une touffe ou deux de Primula acaulis, quelques Primula veris dispersées et, ça et là, des primevères hybrides, primula x polyantha !


Petite fantaisie de Dame nature, celle-là n’a que quatre lobes au lieu de cinq à sa corolle !

 

K07 primula hybride 04

 

Les Primevères, sont des plantes herbacées du genre Primula, de la famille des Primulacées. Le genre Primula reserve quelques belles suprises, je vous en parlerai bientôt.

                                                                                                                   Christianne

Publié dans Fiches techniques

Partager cet article
Repost0

Edelweiss

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

   

Les lacs de Coua 280%[redim]

 

 

Origine :


Orophyte (végétal adapté au milieu montagnard)  eurasiatique, l’edelweiss aurait migré dans les Alpes pendant la période glaciaire du quaternaire.

Le nom edelweiss vient de l’allemand Edel signifie noble et weiss blanc.

                              

Edelweiss, Leontopodium nivale subsp. alpinum anciennement Leontopodium alpinum. Le nom de genre Leontopodium signifie  "pied de lion".

L’edelweiss  appartient à la grande famille des astéracées.

 

Botanique :


L’edelweiss est une plante vivace  de 3 à 15 cm à tige dressée. La graine de l’edelweiss ne peut germer que dans un milieu propice. Elle développe un système racinaire qui lui assure un bon encrage au sol et lui permet de subsister en hiver.

 La première année, les feuilles basales en rosette sortent de la tige souterraine. La deuxième année les tiges aériennes apparaissent, portant des feuilles alternes, lancéolées, velues, grisâtres.

L’edelweiss n’est pas une fleur au sens commun, mais une inflorescence composée de 50 à 500 fleurs minuscules regroupées en 2 à 12 capitules  entourés de bractées recouvertes d’un duvet de poils laineux qui permet à la plante de limiter l’évaporation et de la protéger des U.V.

 

Edelweiss capitules entourés de bractées

                               

Les bractées (feuilles différentes des autres par la forme et la couleur) entourant les capitules forment une sorte d’étoile irrégulière.


Floraison de juillet à septembre. Les fleurs sont pollinisées en grande partie par des mouches.

Les graines sont contenues dans des fruits ou akénes indéhiscents (qui ne s’ouvrent pas ) surmontés d’une aigrette (soies en forme de parapluie). La dissémination des akènes se fait par le vent (anémochorie).

L’edelweiss pousse sur terrain calcaire, dans les rocailles et les pentes herbeuses, ensoleillées et sèches, de 1700 à 3400m.

 

Edelweiss et gentiane des Dolomites%[redim]

                               

                                  Edelweiss et Gentianes des Dolomites

 

La cueillette excessive de l’edelweiss a réduit ses populations, cette plante devient rare dans beaucoup d’endroits, si vous avez la chance de la voir,

surtout « NE PAS LA CUEILLIR »

C’est une plante protégée, sa cueillette est réglementée.

 

Les lacs de Coua 292%[redim]

Légende :

 

Fleur mythique, l’edelweiss est à l’origine de récits et légendes.

 

« La légende de la reine des neiges détrônée qui séduit l’alpiniste, mais dès que celui-ci s’approche, il est précipité dans le ravin par les elfes. Les larmes de la reine des neiges tombent sur les rochers et se transforment en edelweiss.» (Chavoutier 2005).


L’edelweiss mis à l’honneur dans une chanson écrite en 1959 par Oscar Hammerstein pour la comédie musicale de Richard Rodgers  "The Sound of Music " et adapté en version cinématographique française, "La mélodie du bonheur" .

 

Un extrait :

 «Edelweiss, edelweiss                                                                                   

Toi l’ami des nuages

Fleur de neige ou de ciel

Tu vis libre et sauvage

Veille sur le pays de mes amours

Tout au long des âges

 Edelweiss, edelweiss

 Veille sur mon village »


3 Leontopodium alpinum, Edelweiss%[redim]

 

Utilisation médicinale :

 

En Autriche, l’edelweiss était utilisé  pour ses vertus médicinales pour soigner diarrhées et affections respiratoires.

Aujourd’hui cultivé dans le Valais Suisse, l’edelweiss est utilisé par l’industrie cosmétique pour ses propriétés anti-oxydantes contre le vieillissement cutané.

 


L’edelweiss est la fleur nationale Suisse.

Quelques exemples de son utilisation symbolique :


Insigne des troupes de montagnes en Suisse,  

en Autriche et en Allemagne.0 insigne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

0 pieceUne pièce de 5 francs Suisse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un timbre allemand0timbre allemand

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

0 compagnie suisseUne compagnie aérienne Suisse porte son nom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                    

                            Josette tuteurée par Sylvie.....

 

 

 

 

Bibliographie : Charly et Sabine Rey, José Vouillamoz, Catherine Baroffio, Didier Roguet. 2011. Edelweiss reine des fleurs (Editions du Belvédère) et documents internet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Publié dans Fiches techniques

Partager cet article
Repost0

Il neige........

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

81 gruffy

 

 

Par la fenêtre ouverte,  bonjour,  bonjour,

Par la fenêtre ouverte,  bonjour le jour.

Bonjour la nature endormie sous la neige,

A bientôt les amis, après ce sortilège....  

Hélène

 

 

00 P1030032

00 P1030035

08

 

Dans l'interminable

Ennui de la plaine

La neige incertaine

Luit comme du sable 

 

Paul Verlaine 

10 Montagny

 

 

02 Beauregard 062

09 Cascade du Pissieux

 

Il a neigé dans l’aube rose,


Si doucement neigé,


Que les choses

 

Semblent avoir changé…


 

Maurice Carême

 

03 La batterie de l'Alpettaz 027

04 La batterie de l'Alpettaz 034

12

 

Mon hiver je l’entends

Grincer dans les branches,

Craquer sous mes pas

Souffler dans les ruelles...


Véronique Leray

 

05 P1150013

71 gel

 

06 Traineau3


L'hiver, s'il tombe de la neige,

Le chien blanc a l'air beige.

 

Les arbres seront bientôt touffus

Comme dans l'été qui n'est plus.

 

Les oiseaux marquent les allées

Avec leurs pattes étoilées……


Lucie Delarue-Mardrus

 

 

 

74 oiseaux

104

07 Quintal


Magnifiques clichés d’Hélène, Monique, Josette, Andrée, Françoise, André et Jacques, vous découvrirez toutes leurs autres dans l’album photo 

« 2013, quel hiver ! »

OUVREZ-LE, vous vous régalerez !

 

                                                                   Christianne

 

 

 

 

 

Publié dans Généralités

Partager cet article
Repost0

Les Halos lumineux, féérie hivernale

Publié le par Entre Semnoz et Chéran


Le 1er Décembre 2012, Isabelle, Josette et Monique s’engagent pour une promenade sur le plateau de Beauregard enneigé.


Monique raconte…..


«Après la montée en voiture dans le brouillard, nous arrivons au col de la CROIX-FRY (1467m) où le soleil désagrège des voiles mouvants de brume. De très fines particules de glace étincellent et s’agitent vivement dans l’air, poussées dans la même direction (d’Est en Ouest).

Nous commençons à monter à pied, dans la neige, en empruntant une piste pentue tracée en direction de la pointe de Beauregard et passant sous le restaurant de la Pointe Bleue.

A quelque distance de ce dernier, nous faisons une halte pour calmer notre soif et contempler le paysage de neige. Il s’offre alors à nos regards une apparition étonnante :

-  un double arc en ciel : un premier arc et au-dessus, un arc secondaire séparé du premier par une zone gris foncé. Cette zone est appelée “bande sombre d’Alexandre“.    

- du sommet partent deux arcs tangents, qui retombent latéralement en se relevant à la base. Une ligne lumineuse blanche trace le diamètre des arcs primaire et secondaire, avec une intensité plus forte à chaque intersection. Le plus surprenant consiste en un cône de lumière, ouvert dans l’épaisseur des nuages bas, s’étalant en dessous des halos.

Nous avons observé le phénomène durant trois quarts d’heure jusqu’à son effacement progressif par l’arrivée de nuages voilant complètement le soleil.

Il nous avait été donné de voir quelques fois de la “poussière de diamant“ en montagne, par temps froid, jamais nous n’avions pu observer un tel phénomène. Il restera pour nous, un spectacle inoubliable ».

 


Voici un schéma global du phénomène


0shéma global


 

Nous retrouvons la plupart de ces phénomènes dans les photos prisent

 

le jour même par Isabelle, admirez !

 

Pilier du soleil et halo

1Halo 1

 

Parhélie et cercle parhélique

3Halo 9

Arc de Parry et arc supérieur tangent

4Halo 7

 

Arc supralatéral et arc circumzénithal

5Halo 8

 Arc inférieur tangent6Halo 3


 Arc infralatéral

10Halo 4

 

MAGIQUE, NON !

Arc en ciel 


Un arc-en-ciel est un phénomène optique et météorologique qui rend visible le spectre continu de la lumière du ciel quand le soleil brille pendant la pluie. Ce phénomène est dû à la dispersion de la lumière solaire par réfraction et réflexion dans les gouttes d’eau. Les longueurs d’onde  de la lumière solaire ne sont pas déviées de la même façon et se séparent, ce qui fait apparaître les couleurs de l’arc en ciel.

L’arc en ciel est coloré avec le rouge à l'extérieur et le violet à l'intérieur. Le nombre de couleurs varie de 3 à 9, selon les cultures.   

                             

Aujourd'hui en occident, le nombre généralement retenu est de sept, fixé par Isaac Newton :

rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet.

 

Ce nombre sept a en partie été choisi par analogie à la lumière et au son, la gamme musicale comprenant sept notes par octave. Il correspond aussi approximativement au nombre de couleurs qu'un individu moyen peut discriminer dans le spectre lumineux.

 

L’arc-en-ciel n'a pas réellement d'existence physique mais est une illusion d'optique dont la position apparente dépend de la position de l'observateur et de celle du Soleil, le centre de l'arc-en-ciel étant la direction exactement opposée à celle du Soleil par rapport à l'observateur.

 

8arc en ciel double

 

Arcs secondaires et arcs surnuméraires


Parfois, un second arc-en-ciel moins lumineux peut être aperçu au-dessus de l'arc primaire. Il est provoqué par une double réflexion de la lumière du soleil à l'intérieur des gouttes de pluie. Il apparaît sous un angle de 50-53° dans la direction opposée au Soleil (les couleurs sont inversées), alors que le premier apparaît sous un angle de 40-42°.

 

9arc en ciel


La bande sombre d'Alexandre 


Entre le premier et le deuxième arc-en-ciel, une bande plus sombre apparaît. Cela correspond à la zone de la goutte d'eau comprise entre l'angle de 42° caractérisant la fin du premier et l'angle de 50° caractérisant le début du second. Cette bande intermédiaire où il y a déficit de lumière a été appelée la "bande sombre d'Alexandre", en l'honneur d'Alexandre d'APHRODISE qui la décrivit le premier vers 200 après J.C.


Poussière de diamant et Halos


La “poussière de diamant“ est un brouillard glacé qui se forme à des températures inférieures à – 20°C.  La vapeur d’eau présente dans l’air se transforme alors en cristaux de glace.  Ces cristaux, qui peuvent revêtir différentes formes géométriques génèrent selon leur orientation, d’immenses arcs, points et anneaux lumineux d’une extrême pureté, ce sont les halos.

 7Halo 5 


En tout cas merci à Monique pour ce surprenant récit et à Isabelle pour ces merveilleuses photos 


Vous pourrez découvrir d’autres images et informations sur le sujet, dans l’excellent billet d’Alain Herrault. 

http://blogs.parc-du-vercors.fr/le-blog-d-alain-herrault/broken-parhelie-fatomes.html 

 

                                            Joanny


   merci à Joanny pour toutes ses recherches.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Sorties

Partager cet article
Repost0

Au revoir Jean-Jacques!

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

Cette fois c’est la fin du voyage épistolaire avec notre cueilleur solitaire


  • LETTRE VIII, ou de l’HERBIER :

Cette lettre, mise à la fin des éditions contemporaines, sur la suggestion de JJR lui-même (cf. la 6ième lettre) est sensée avoir été écrite avant la 6ième lettre, puisque datée du  « 11 avril 1773, très à la hâte » !


La confection d’un herbier est, en ces siècles passés, une suite naturelle de l’observation in situ – la meilleure école bien sûr, et préconisée, même s’il faut se contenter des plantes du jardin. La majorité des exemples d’étude, dans les lettres, sont des plantes cultivées. En ce mois d’avril, « la terre commence à verdir, les arbres à bourgeonner, les fleurs à s’épanouir », c’est le moment aussi d’une autocritique : 

 

« je crains que nous l’ayons traitée (la botanique) jusqu’ici d’une manière trop abstraite, en n’appliquant point nos idées sur des objets déterminés » [...] un simple coup d’œil aurait supplée  à des descriptions longues et difficiles ».

 

000herbier St Jean d'Aulp


 «  Pour bien connaître une plante il  faut commencer par la voir sur pied. Les herbiers servent de mémoratifs, pour celles qu’on a déjà connues ; mais ils font mal connaître celles qu’on n’a pas vues auparavant ».

 

JJR a « fabriqué » bons nombre d’herbiers, soit pour en faire cadeaux à ses chères amies, soir même pour en tirer quelques profits aux jours de pénurie et d’expédients (assez vite il y renonce, les copies de musique étant un revenu plus stable !) .... mais avant tout pour correspondre avec les botanistes contemporains. C’est ainsi que l’on retrouve dans les musées de France et de Suisse une petite dizaine d’herbiers (parfois incomplets), confectionnés de la main de Rousseau, qui sont autant de témoignages émouvants de sa passion tardive !!

 

 

IMGP6820 [1280x768]

 

De nos jours, plus d’herbier pour les botanistes amateurs que nous sommes, les appareils photos numériques comblent notre soif d’observation. Mais deux, trois siècles plus tard nos photos seront-elles moins fanées que les plantes des herbiers ?


Conclusion :


Que retenir en ce début du 21°siècle, de la lecture et de la fréquentation des œuvres ‘botanistiques’ de JJR ?


Que, comme pour un certain nombre d’entre nous, la botanique fut pour lui une passion (fort fructueuse) sur le tard ! 

 

 

« Je suis, Monsieur, un pauvre écolier sexagénaire, auquel il ne manque pour devenir botaniste que de la jeunesse, de la mémoire, de la vigueur, des observations et une bonne méthode pour les rédiger. Tous les livres du monde ne valent pas un bon guide et n’y sauraient suppléer » (Lettre au docteur Pierre Clappier, 1768)

 


Ces dernières remarques sont toujours vraies et nous savons la chance que nous avons d’en avoir de forts bons, qui nous mènent dans ces démarches réussies d’observations des plantes.

 

En cela ils perpétuent les principes énoncés par notre grand ancêtre, qui ne cessait de mettre l’accent (au fil des lettres à Mme Delessert)  sur l’observation détaillée –grâce à de petits instruments que nous utilisons toujours : loupe, scalpel (« lancette », dit-il) , ciseaux, etc.. - ; observer sur le terrain, bien connaître la plante avant de vouloir la nommer, voilà qui est toujours en vigueur !

 

«Une connaissance purement livresque  [à la mode jusqu’en ce 18° siècle]  est un vain savoir » et dans la lettre III : « Ayez la patience de ne lire que dans celui (=livre) de la nature et de vous en tenir à mes lettres »


En outre, dans ces lettres, nous (re)trouvons une approche pleine de chaleur humaine au contact d’une expérience mutuellement partagée, qui fait que la botanique n’est plus une science exacte et froide. C’est une atmosphère chaleureuse, dont nous faisons l’expérience au fil de nos cheminements sur les sentiers grufféens et autres !

 


Et puis, JJR contribua par sa notoriété à faire prévaloir le système de Carl von Linné, son contemporain, et sa classification des plantes par leurs organes sexuels et leur appellation binomale (genre/ espèce). « Les » Jussieu –qu’il fréquenta- introduisirent la notion de familles : les grandes familles que JJR décrit dans ses lettres sont toujours valides (même si le vocabulaire a changé). 

 

«Il a fallu pour ne pas m’y perdre tout rapporter à une nomenclature particulière, et j’ai choisi celle de Linnaeus tant par la préférence que j’ai donnée à son système que parce que ses noms composés seulement de deux mots me délivrent des longues phrases des autres. » (Lettre à Malesherbes)


Cher Jean-Jacques  – me permets-tu ce tutoiement, depuis notre longue fréquentation ?-, tu as marqué l’esprit de tes contemporains, et ceux d’une longue cohorte de personnalités qui sont venus, au fil des siècles suivants, te rendre hommage en ce lieu dont tu as dit : « Ici commence le court bonheur de ma vie... »  Référence à l’exposition aux Charmettes, intitulée «Les chemins de Jean-Jacques", évoquant les visiteurs  -et de fort célèbres – aux Charmettes, au fil des siècles, après ton passage.

 

2011 29.09 (1) [1024x768]


Cher Jean-Jacques, continue à descendre la colline du Clos Savoiroux** ! Tu découvriras, à ne pas en douter, en ce lieu maintenant fort urbanisé, quelques « Plantes Urbaines » parmi le béton ! (Plantes Urbaines, de François Couplan, au Sang de la Terre, 2010) (et oui ! nous avons maintenant des livres fort bien illustrés, de ceux qui t’ont fait tant défaut en ce 18° siècle)

 


**Statue de Mars-Vallett (né à Chambéry -1869 -1957), inaugurée le 4 septembre 1910, fondue en 1942, la nouvelle statue à l’identique remise en place le 1° juillet 1962.

 

JJR mars valet

Et toi, botaniste débutant ou confirmé, n’entends-tu pas, au creux du vallon des Charmettes, l’écho des pas de ce marcheur invétéré ? Et cette exclamation, ce cri de joie plus lointain, qui s’y surimpose à la remarque de sa Chère Maman, quelques 30 ans plus tard : «Ah ! Voilà de la pervenche ! » ? (Livre VI des Confessions, lors d’une promenade à Cressier avec son ami M. du Peyrou, 1764) ?

 

Vinca minor 09


Bien sûr, la science a évolué, et la connaissance des plantules ( !) a bien évolué, avec l’apport de nouvelles techniques –voir la note sur les nouvelles classifications, abordées dans deux de nos précédents articles. Cette mise en perspective de l’évolution de la botanique ne nuit nullement au salut fraternel que j'adresse au garnement –pardon, Citoyen- de  Genève !

                                                    

                                                                                                                                  Jean

 

 


img021.jpg

 


Publié dans Histoire et légendes

Partager cet article
Repost0

Grande consoude

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Grande Consoude,  Symphytum officinale L.

 

La Consoude est une plante herbacée vivace du genre Symphytum, appartenant à la famille des Boraginacées, comme la bourrache ou les myosotis. Affectionnant principalement les lieux humides, elle est originaire d’Eurasie, Hongrie, Turquie, Caucase, Géorgie, Iran.....


symphytum officinale 01

 

Il existe beaucoup de noms vernaculaires pour cette plante, du fait de la forme de ses feuilles qui la font appeler "oreille de vache ou oreille d'âne", ou "langue de vache", mais aussi du fait de ses propriétés cicatrisantes et calmantes.

 

En effet, ses racines sont très efficaces pour soigner les coupures et autres blessures, c'est pourquoi on la nomme aussi "herbe à la coupure" ou "herbe aux charpentiers".

 

Botanique :


Plante vivace de 40 cm à 1 m, velue-hérissée, à souche épaisse, charnue, non tubéreuse ;

  • tige robuste, ailée, rameuse aux aisselles supérieures.
  • feuilles épaisses, ovales-lancéolées, les inférieures plus grandes que les moyennes qui sont longuement décurrentes.

symphytum officinale 04

 

  • fleurs blanchâtres, rosées ou violettes.

Le calice à lobes lancéolés, fendu presque jusqu'à la base, ;

La corolle d’environ 15 mm, est en forme de tube à 5 lobes égaux et réfléchis, elle est deux fois plus longue que le calice.


symphytum officinale 03

 


coupe de la fleur

 

 

 

 

 

  La corolle est munie à l'intérieur de 5 écailles allongées, ciliées-glanduleuses formant un cône, qui protègent l’androcée et le gynécée. Ces écailles, situées au niveau du bas de la gorge, forment un véritable double fond de la corolle et rendent la pollinisation compliquée pour certains insectes.

 

 

 

 

 

 

Les anthères sont aiguës, un peu plus longues que le filet ; les carpelles sont lisses, luisants, non contractés au-dessus de la base.


C'est une plante mellifère, ses fleurs sont très appréciées des abeilles. Elles sont aussi systématiquement visitées par les bourdons. Ceux-ci percent un trou à la base de la corolle afin d’accéder plus rapidement au nectar. Les abeilles peuvent ensuite en profiter.


On voit bien "la porte d'entrée" sur une des fleurs de cette photo :


IMGP4290


Histoire :


Son usage médicinal est connu depuis fort longtemps. Le nom de consoude vient du grec et veut dire "qui aide à la soudure" ... des fractures mais aussi des plaies. Pour le grec Dioscoride, qui fut, il y a près de 2000 ans, attaché en tant que médecin militaire d'une légion romaine, la consoude était un remède merveilleux.

 

symphytum officinale 02


Elle contient en effet de l'allantoïne, substance qui, stimulant la multiplication cellulaire, accélère la guérison, et, agissant comme inhibiteur bactérien, ralentit la croissance des bactéries jusqu'à leur destruction.. On soigne également les contusions et diverses maladies de la peau avec des cataplasmes à base de feuilles fraîches hachées.


Parfois utilisées comme plantes fourragères, les consoudes ne sont pas traditionnellement utilisées pour l'alimentation humaine, bien que certains les apprécient pour la réalisation de différentes préparations. Vous pouvez trouver différentes recettes dans le Web, notamment les fameux beignets de feuilles appelés "soles végétales" dont ils rappellent le goût.


Mais attention, les feuilles contiennent un alcaloïde qui, consommé en trop grande quantité ou trop souvent, peut être nocif (troubles hépatiques).


Enfin, la consoude fait le bonheur de nombreux jardiniers. En effet, le purin de consoude, par exemple, est un engrais très prisé.

Vous trouverez de nombreux conseils d’utilisation dans le blog correspondant au lien ci-dessous :

http://www.la-consoude-au-jardin.fr/page/2

 

 

                                                   Joanny

 

 


 

 

Publié dans Fiches techniques

Partager cet article
Repost0