Lundi 30 mai, nous sommes allés explorer la plaine de Dran pour une journée d’herborisation. Beau soleil, mais petite bise, nous n’avons pas souffert de la chaleur !
Nous partons en direction de Notre Dame des Neiges, sur un route forestière facile mais réservée aux riverains. A droite la bordure de la forêt avec feuillus et épicéas. A gauche, l’alpage bordé de barbelés, car les troupeaux monteront bientôt : nous sommes au pays du reblochon !
Plaine de Dran
La flore est abondante...
Arnica montana, photo de Jacques
Bartsia alpina, photo de Jacques
Stellaria nemorum, photo de Jacques
Valeriana tripteris, photo de Jacques
Vaccinum vitis-idaea
Gallium anisophyllon, photo de Jacques
Homogyne alpina
Notre Dame des Neiges
Nous avons dépassé Notre Dame des Neiges, cette petite chapelle posée sur un mamelon a une histoire que voici :
Cette chapelle puise ses origines au 17ème siècle. Un seigneur avait besoin d'un lieu de culte pour pouvoir prier lorsqu'il se trouvait en alpage. En 1944, la chapelle a été bombardée par les allemands, puis reconstruite à la fin de la guerre.
Aujourd'hui, la messe y est dite une fois par an, à la fin du mois de juillet. Depuis une vingtaine d'années, les anciens des Glières y organisent une journée spéciale en hommage à la Résistance.
Des zones humides où poussent des linaigrettes de Scheuchzer en colonies parsèment la prairie.
Plaine de Dran
Eriophorum scheuchzeri
Près d’une dépression naturelle remplie d'eau, nous avons découvert des primevères farineuses et des cardamines amères
Primula farinosa, photo de Jacques
Cardamina amara, photo de Jacques
Dans une doline, voici quelques gentianes de Koch d’un bleu intense
Gentiana acaulis
Une surprenante découverte, des abeilles sauvages blotties dans des fleurs de lin. Effectivement, il fait frisquet !!!
La semaine dernière, notre groupe de botanique en mal de découverte, se décide à quelques rendez-vous de printemps.
Dimanche, petite balade dans les Bauges où les nivéoles prospèrent cette année. Au plan d’eau de Lescheraines et près du plan d’eau de la Motte-en-Bauges,
Nivéole de printemps
Leucojum vernum L. AMARYLLIDACEAE
Nivéole de printemps, Leucojum vernum
Cachés sous les feuilles mortes, des boutons d’Asarets
Asaret
Asarum europaeum L. ARISTOLOCHIACEAE
Asaret, Asarum europaeum
Le plan d'eau de la Motte-en-Bauges
Plan d'eau de La-Motte-en -Bauges (73)
Lundi, départ pour Onnion, dans la vallée du Risse, pour retrouver les précieux Bulbocodes.
A quelques kilomètres du village, malgré le temps qui s’est écoulé depuis ma précédente visite avec Joanny en 2012, je reconnais le virage où s’arrêter. Une petite butte arborée cache le site, mais il a changé, c’est devenu un lieu de pique-niques, avec bancs et tables ! Certes la vue sur Les Brasses et les montagnes alentour, dont le Môle, est magnifique. Mais un doute s’installe. Après exploration, nous retrouvons les bulbocodes dans la pente, c’est raide et presque inaccessible, mais ils sont là !
Bulbocode de Printemps
Colchicum bulbocodium Ker Gawl. COLCHICACEAE
Bulbocode de Printemps, Colchicum bulbocodium, photos Catherine
De l’autre côté de la route, il y avait un chemin où nous avions trouvé des Hépatiques en 2012. Pas de doute, les voilà !
Au retour, petite pause autour du lac du Môle, près de Viuz-en-Sallaz. Deux couples de Hérons (cendrés ?) nichent au sommet des arbres d’une petite île. Chacun leur tour, ils prennent leur envol pour aller chercher dans une roselière de quoi consolider leur nid. Oui le printemps arrive !
Pour nous dépayser et oublier un peu le ciel gris de ces derniers jours et les chiffres de la pandémie, retournons sur l'île de Batz.
C’est le mois de septembre, l’air est doux, juste un petit zéphyr et du bleu, bleu azur pour le ciel, bleu saphir pour la Manche (en breton Mor Breizh)
Nous sommes toujours dans le jardin Georges Delaselle. Voici quelques plantes encore fleuries dont je vous livre les noms mais aussi les photos Banksia integrifolia, Leonotis leonurus, Amaryllis belladonna, Polygala myrtifolia.
Banksia integrifolia
Leonotis leonurus,
Amaryllis belladonna
Polygala myrtifolia.
Une dernière image avant de quitter l’île,
Sur l'île de Batz
Retour vers l’embarcadère pour rentrer sur le continent. La marée est montante, la vedette accostera dans le vieux port de Roscoff.
Roscoff
Ne pas partir sans un moment de flânerie dans le village de Roscoff, un centre-ville parsemé de vieilles maisons en pierre. Par la rue de l’Amiral-Réveillère, on va jusqu’à l’église Notre-Dame-de-Croaz-Batz
Eglise Notre-Dame-de-Croaz-Batz à Roscoff
Puis on arrive sur une placette où l’on découvre une belle maison renaissance et cette drôle de sculpture sur la façade.
Maison renaissance à Roscoff
Les johnnies de Roscoff
Elle évoque une spécialité du village qui est l’oignon de Roscoff, doux et rosé. Il est très apprécié en Bretagne mais pas seulement. Voici son histoire :
C’est au XVIIe siècle que la culture de l’oignon débute à Roscoff grâce à un moine capucin qui selon la légende sema les premières graines venues du Portugal dans les jardins de son couvent. Les exportations de sel et de toiles de lin rythmaient principalement l’activité économique de la région. Une activité maritime dense dès le XIVe siècle qui marchandait principalement avec plusieurs européens.
En 1828, un cultivateur roscovite, Henri Ollivier, affréta une gabarre, la chargea d'oignons et avec trois compagnons se dirigea vers l'Angleterre.
Oignon de Roscoff
Tel fut l'initiateur et le fondateur du commerce d'oignons avec la Grande-Bretagne. Là-bas, les vendeurs furent appelés en anglais Johnnies «les petits Jean » ou Onion Johnnies. Ils ont été surnommés ainsi car, à cette époque, ils emmenaient avec eux leurs enfants, âgés d'une dizaine d’années et petits par la taille, prénommé Yann, équivalent de John, ou Yannick, équivalent de Johnny. En breton ce sont des prénoms très usuels.
Partis de Roscoff le troisième jeudi de juillet, les vendeurs d'oignons faisaient du porte-à-porte, portant leurs marchandises tressées sur les épaules puis, quand la bicyclette est apparue, sur leurs vélos. On les interpellait dans la rue « hello John !»
Ainsi est né ce surnom de Johnny qui rendit célèbres les Roscovites dans tout le sud de l’Angleterre et même en Ecosse.
La production de l’oignon de Roscoff a obtenu l’A.O.C (Appellation d’Origine Contrôlée) en 2009 et l’A.O.P (Appellation d’Origine Protégée) en 2013.
Voilà nous quittons le pays de Léon, bro Leon en breton, en espérant vous avoir intéressé et même vous avoir donné envie de visiter le Finistère,
... à tous les amateurs de botanique et à tous les autres aussi, évidement. Préservez vous du Covid. Il ne s’attaque pas aux végétaux (semble-t-il), mais les humains s’en chargent, hélas.
Souhaitons que 2022 apporte des progrès en matière de protection de la nature.
Bon, on commence l’année avec un tout petit peu de botanique !
Euphorbia pulcherrima, poinsettia, étoile de Noël
Euphorbia pulcherrima, poinsettia, étoile de Noël
A Noël, point de fleurs en nos jardins ni dans les près ni en forêt. Mais en nos maisons, c’est la saison des poinsettias ! Il nous vient d’Amérique centrale humide (Mexique) d’abord puis des USA où il a été cultivé et où il est devenu très à la mode à Noël.
Nom botanique Euphorbia pulcherrima, de la famille des Euphorbiacées. Comme son petit surnom l’indique, étoile de Noël, il est très prisé en période de fin d’année sous nos latitudes aussi. Les bractées colorées rouge vif font sa valeur ornementale, les fleurs n'ayant pas d'intérêt mais fleurs tout de même, fleurs mâles apétales autour d'une fleur femelle.
Les feuilles alternes sont vert foncé, acuminées à base cunéiforme et au long pétiole pouvant être coloré, aux nervures marquées et à la marge ondulée.
Euphorbia pulcherrima, poinsettia, étoile de Noël
J’adore son mélange de vert et de rouge.
Attention ! Sa sève (latex blanc) est toxique par contact ou ingestion, comme chez toutes les Euphorbes.
La balade continue vers la Palmeraie, bien protégée des vents. Puis le chemin se coule entre les fougères. Les fougères sont les premières plantes à avoir colonisé la terre ferme, avec les mousses, les lichens et les prêles. Les fougères appartiennent à la famille des Ptéridophytes - pteros "aile" et phytos "végétal".
Les fougères arborescentes étaient sans doute les seules plantes arborées de l'ère secondaire. Ces fougères n’auraient pas évolué depuis plusieurs millions d’années. Elles affectionnent les climats doux et humides. Mais suite à l’évolution et aux changements climatiques, ces fougères ont disparu de l’hémisphère nord. Cependant le jardin les a importées d'Australie ou d'Océanie, il nous permet de les admirer et j’aime bien imaginer les dinosaures broutant leurs feuilles sans modération !
Fougères arborescentes
Une petite succulente, l’Aeonium arboreum, aeonium pourpre, (Crassulacées) surnommée « arbre en chou » parce que ses petites rosettes s’épanouissent à l’extrémité de ses tiges.
Aeonium arboreum, aeonium pourpre, arbre en chou
Nous continuons notre promenade et arrivons au belvédère qui s’ouvre sur une perspective vers Roscoff. Puis nos pas nous portent sur la terrasse ouest. La vue sur la plage de Porz an Illis, une des belles plages de l’île, est superbe.
Roscoff
La plage de Porz an Illis,
Bien présent dans le jardin, Geranium maderense le Géranium de Madère (Crassulacées) est une bien curieuse espèce botanique originaire, comme son nom le laisse présager, de l'île de Madère où elle est endémique.
Geranium maderense, le Géranium de Madère
Geranium maderense le Géranium de Madère
Plante vivace de courte vie, elle est tout à fait spectaculaire : couverte de grandes feuilles brillantes et très découpées, elle se stabilise en appuyant les pétioles de ses feuilles sur le sol tandis qu'apparaît au printemps sa floraison massive d'un joli rose frais, disposée en larges bouquets culminant à plus de 1 m du sol. C'est une plante très ornementale mais frileuse, dont on réservera la culture en pleine terre à nos régions les plus clémentes. Elle a la senteur du salpêtre.
Il s'agit d'une plante monocarpique, c'est-à-dire qui ne vivra que pour fleurir une unique fois avant de mourir.
En France, on le rencontre dans les jardins botaniques de Bretagne et il est à nouveau déclaré présent dans le département des Côtes-d'Armor.
Le dolmen et son calvaire du XVIIe
Le dolmen et son calvaire du XVIIe, autrefois amer*, sont aujourd'hui cachés par les arbres.
*Un amer est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime.
Quand on est à Roscoff, sur la jetée du vieux port, comment résister à l’appel du large !
Bon, on se contentera de la traversée vers l’île de Batz (on dit Ba), 15 mn ! La seule voie de communication publique, entre l'île de Batz et le continent, est un trajet d'environ 3,5 km qui s'effectue avec les vedettes de l’île de Batz, par un étroit chenal parcouru par de violents courants, entre le vieux port de Roscoff et le port de l'île. Et à marée basse, il faut parcourir toute l’estacade, elle fait 600 m, à pied, pour embarquer car le bateau ne peut pas venir jusqu’au port.
L'estacade du vieux port de Roscoff
La voici cette charmante petite île, peu de relief en vérité. Depuis le port où nous accostons, rien de dépasse seulement l'église et son clocher et le phare, comme points culminants. Elle s’étire d’est en ouest, sur une longueur de seulement 3,5 km.
La vie de l’île de Batz a su conserver son originalité et son charme en maintenant une forte emprise agricole, garante de la conservation de son paysage et qui, avec la pêche et les services, assurent une activité à l’année à plusieurs familles insulaires. De jolies maisons bretonnes, murs de granit et toits d’ardoises.
Ile de Batz
On aurait pu décider de faire le tour de l’île à pied (15 km). La rando commence ainsi « prendre le chemin à droite en direction de l'auberge de jeunesse, traverser la plage et monter le petit escalier se trouvant à l'extrémité. Continuer tout droit le chemin pour rejoindre la route que l'on emprunte à droite sur 100m, ce chemin coupe le virage et arrive juste devant l'entrée du jardin botanique Georges Delaselle ».
Nous nous sommes arrêtées là !
Lorsqu'en 1897, Georges Delaselle, un assureur parisien, décide de transformer ce petit coin de dunes en un jardin colonial, l'île ne compte aucun arbre. Il entreprend de creuser dans le sable de larges cuvettes pour s'abriter du vent et met alors à jour, une nécropole datée de l'Âge de Bronze.
Ce jardin a connu des périodes fastes puis l’abandon pendant plusieurs années. Le Conservatoire du Littoral en fait l'acquisition dans les années 90 pour protéger ce site exceptionnel. Il est actuellement géré par HautLéon Communauté. Il est magnifique !
Entrée du jardin George Delaselle
Il est magnifique ! Je l’ai visité en juin 2007, il y avait beaucoup plus de plantes fleuries mais il m’a semblé qu’il est devenu plus luxuriant,
La visite commence par la Nécropole semée d'une variété de Cordyline australe parfois improprement appelée Dracaena. Là sont rassemblées les sépultures de l’âge de bronze. Les Cordylines, Cordyline australes, (Asparagacées) sont originaires de Nouvelle-Zélande et sont appelés «Ti kouka» par les Maoris. Ils l’utilisent pour tissernattes, pagnes, sandales…
La Nécropole du jardin Delaselle
J’ai retrouvé le banc coiffé d'immenses Vipérines des Canaries, Echium pininana, (Boraginacées). En juin, elles étaient couvertes de nombreuses fleurs bleues, en septembre elles sont fanées. Ces vipérines peuvent atteindre 6 m et après floraison, elles meurent mais se ressèment spontanément.
J'ai remarqué qu'on voit souvent ces grandes vipérines dans les jardins bretons. Effectivement, elles doivent se ressemerspontanément, même en dehors des jardins botaniques.
Vipérines des Canaries, Echium pininana, juin 2007
Vipérines des Canaries, Echium pininana, septembre 2021
L’ECHIUM pininana est une vipérine bisannuelle originaire des canaries. Cette plante est très spectaculaire et fait rêver de nombreuses personnes venant visiter la Bretagne au printemps. En effet, si la première année l’ECHIUM pininana se contente de faire une rosette de longues feuilles effilées et velues, la seconde année, en 15 jours, la plante est capable d’ériger une hampe atteignant 4 m de hauteur de fleurs bleu-violacées très spectaculaire. Les hampes apparaissent souvent en groupe. En effet, la plante à l’issu de cette floraison va mourir, mais produire un nombre assez important de graines qui vont se ressemer aux grés des vents. Les échiums d’une manière générale sont des plantes mellifères, en particulier pour les bourdons.
La visite se poursuit vers la tour que l’on gravit au milieu de la végétation.
De belles découvertes, Fascicularia pitcairniifolia, (Broméliacées) son feuillage si particulier, longues feuilles étroites, souples, bordées de piquants, se teinte de rouge à la fin de l'été pour accompagner sa splendide floraison teintée de bleu.
Fascicularia pitcairniifolia, (Broméliacées)
Hedychium flavescens, Hédychie jaunâtre, Longose jaune vanille, (Zingiberacées), donne d'imposants plumeaux de fleurs jaune soufre...
Les hedychium sont de la famille des gingembres : ils possèdent des rhizomes. Ils poussent dans tous les pays à climat tropical ou subtropical. Leurs floraisons sont spectaculaires et souvent très parfumées...
Dans les zones à climats tempérés sur les côtes à hiver doux, ils peuvent rester en terre, ils conservent leur élégant feuillage
Canna indica, Canna appelé également Balisier rouge, Toloman c’est une plante à fleurs de la famille des Cannacées. On l'appelle parfois Canna des Indes et à la Réunion on l’appelle Conflore.
On redescend par un chemin qui contourne le Roc’h Hievec avec un beau point de vue sur le jardin.
On descend du Roc’h Hievec
Jardin exotique et botanique de Roscoff
Le long du garde-corps une Passiflora manicata, Passiflore rouge, épanouie ses grandes fleurs rouge écarlate au milieu de ses élégantes feuilles trilobées.
Passiflora manicata, Passiflore rouge
Les massifs autour du rocher sont principalement composés de protéacées d’Afrique du sud et d’Australie. Les Proteas sont une des collections Agrées du Jardin de Roscoff qui est l’un des Conservatoires des Collections Végétales Spécialisées (CCVS).
Nous avions découvert les CCVS en 2020 en visitant le jardin de Foncaude dans l’Aude.
"C’est une association loi 1901 créée en 1989 qui s’est donné pour mission de rassembler les amateurs passionnés, les professionnels et les scientifiques, qui souhaitent préserver la richesse du patrimoine botanique, culturel et horticole français, à travers notamment la création de collections spécialisées".
A Roscoff, les collections Agrées sont les Proteas, les Kniphofias et les Melianthus
Protea est un genre de plantes de la famille des Proteacées. Il comprend près d'une centaine de plantes originaires d'Afrique du Sud. Il se rencontre dans les régions montagneuses, dans des sols pauvres et rocailleux, acides
Protea cynaroides, Protée royale,
La Protea cynaroides Protée royale,est d'ailleurs l'emblème national de l'Afrique du Sud.
Elle figure sur le maillot de l’équipe de Rugby des Springboks......
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Voici un arbuste qui fleuri en automne ses fleurs forment un épi orange-rouge, Banksia erucifolia, banksia à feuilles de bruyère, de la famille des Protéacées également, originaire d’Australie.
Banksia erucifolia banksia à feuilles de bruyère
Cascades, bassins et fontaines, bordés de rocailles de cactus, d’agaves et d’aloès.
Jardin exotique et botanique de Roscoff.
Autres taxons des collections Agrées CCVS du Jardin de Roscoff, le genre Kniphofia qui est une Asphodelacée (optionnellement une Xanthorrhoeacée !) selon la classification phylogénétique. Il comprend 72 espèces originaires d'Afrique. Le Kniphofia est aussi connu sous le nom de tisons du diable. Conrad Moench nomma ce genre en hommage au médecin et botaniste allemand Johann Hieronymus Kniphof.
Plusieurs espèces sont utilisées en horticulture, car très décoratives.
Kniphofia, tison du diable
Troisièmes taxons des collections Agrées CCVS, Melianthus. Le nom du genre vient du grecmeli, miel etanthos, fleur, allusion à ses fleurs mellifères et nectarifères.
Nous nous arrêtons devant Melianthus major, Grande mélianthe. C’est une plante vivace, de la famille desMélianthacées (ne pas confondre avec les Mélanthiacées). Ce sous-arbrisseau originaire des forêts d'Afrique du Sud a des fleurs rouge bordeaux et son feuillage dégage une odeur huileuse caractéristique, qui évoque l'arachide. Bien qu'étant toxique dans toutes ses parties, cette plante au développement spectaculaire est commercialisée comme plante ornementale pour les climats doux.
Melianthus major, Grande mélianthe
Melianthus major, Grande mélianthe, photo Internet
Une belle immersion dans l’hémisphère sud, que ce jardin près des rives de la Manche, et elle nous a ravi. Un dernier arbuste nous fait cadeau d’une belle floraison blanche :
Me voilà arrivée au bout de mon récit, j’espère que je vous aurai donné l’envie de visiter ce jardin si vous passez à Roscoff qui est au demeurant un joli port côtier Breton.
Une belle escapade océane fin septembre m’a permis de découvrir le jardin exotique et botanique de Roscoff. « C’est l’hémisphère Sud dans le Finistère Nord. » Un jardin de 16 000 m² rassemblant plus de 3 000 espèces de plantes subtropicales.
Un beau jardin assez récent car créé en 1986à l’initiative de Messieurs Louis Kerdilès et Daniel Person. Une entrée sans prétention et des allées de gravier blanc bordées de verdure.
« Le Jardin présente au public l’une des plus grandes collections de plantes australes cultivées en plein air sous nos climats (+ de 3500 espèces) : principalement composée de plantes d’Afrique du Sud, d’Océanie, d’Amérique du Sud, des Îles Canaries, de Madère et d’Amérique centrale. Ces plantes ne sont pas classées par continent mais disposées pour former un paysage naturel ».
Après le potager de l’hémisphère Sud, voici une serre froide plantée de succulentes et de cactées non rustiques.
Serre froide de cactées
Ici se développent des plantes grasses ou succulentes et des cactus.
Les succulentes sont dites xérophytes, elles stockent dans leurs tissus les nutriments nécessaires à leur survie en période de sècheresse. Elles n’ont pas forcement d’épines.
Les cactus ont modifié leur apparence pour s’adapter à la sécheresse, leurs feuilles ont évolué en épines afin de moins transpirer, de mieux d’hydrater et surtout de se défendre contre les prédateurs.
Parodia magnifica Cactacées, photo Marie-Paule
Ferocactus pilosus Cactacées, photo Marie-Paule
Ces succulentes et ces cactées sont accompagnées de quelques plantes dont les fleurs colorent la serre. Juste à l’entrée, une plante spectaculaire, Aristolochia gigantea, une plante grimpante originaire d’Amérique du Sud.
Aristolochia gigantea,
Plus loin Dolichandra cynanchoides, une autre plante grimpante.
Dolichandra cynanchoides
Au sortir de la serre, le chemin continue au milieu de la verdure, quelques fleurs tout de même malgré l’automne commençant, Abutilon pictum, appelé parfois «Abutilon strié», « lanterne chinoise ».
Abutilon pictum
Amaryllis belladona, lis belladone blanc,
Amaryllis belladona, lis belladone blanc,
Plus loin, un petit coin tranquille pour se reposer.
Jardin exotique et botanique de Roscoff
Un rocher de 18 m de haut, appelé Roc’h Hievec, situé au milieu du jardin, le protège des vents d’est. Il emmagasine la chaleur pour la restituer la nuit. Après l’ascension des 78 marches un panorama sur la Baie de Morlaix est offert.
Rocher de 18 m de haut, appelé Roc’h Hievec
Avec ce beau ciel bleu et la Manche calme, c’est magnifique. L’île de Batz n’est pas visible car le jardin se situe à l’est du promontoire occupé par Roscoff. La vue s’étend sur le port des ferries qui relient la Bretagne à l’Irlande et sur le port de plaisance.
Faisons un détour au sud alors que l'automne s'annonce dans nos Alpes en parcourant une découverte de septembre 2020, dans l’Hérault.
C'est une abbaye située sur le massif de la Gardiole, sur la commune de Gigean. Fondée en 1092, dépendante de l’évêché de Maguelone, elle a rapidement prospéré grâce aux legs, terres, vignes, granges… et surtout grâce à l’appui des divers Papes qui la protégèrent au vu de leur grande piété. Elle se composait de plusieurs bâtiments organisés autour d'un cloître : une petite église romane, un réfectoire, une cuisine, une salle capitulaire et divers autres bâtiments annexes.
Aujourd’hui l’association de sauvegarde de St Felix créée en 1970, en partenariat avec la commune de Gigean, s’efforce de sauvegarder le monument.
L'église gothique
La longue histoire de cette abbaye est mouvementée !
Au XIIIe siècle, une grande église gothique a été ajoutée ainsi qu'une enfermerie (prison où les religieuses qui avaient commis des écarts étaient enfermées). Quelles fautes avaient pu commettre les religieuses pour mériter « la prison » ? Les archives montrent que le 4 juin 1332, Jean de Vissec, évêque de Maguelone, porte au monastère une ordonnance visant à remettre dans « le droit chemin » les moniales. En effet c'est à cette époque qu'apparaît le dicton : Saint-Félix de Monceau, 12 nonnes, 13 berceaux. Effectivement il fallait remettre de l’ordre !
L’abbaye a abrité différents ordres de religieuses, mais après les guerres de religions et de nombreux pillages, elle est abandonnée et sert de carrière jusqu’en 1970.
La visite du site et des jardins monastiques recréés est intéressante. On peut comprendre comment l'abbaye était agencée.
Le lavabo
Le chauffoir
Les jardins médiévaux sont bien organisés et bien entretenus mais petits.
Nous avons trouvé quelques plantes clandestines dans les allées.
Ecballium elaterium, concombre d'âne ou cornichon d'âne (
Heliotropium europaeum, héliotrope commun
Hyoscyamus albus, jusquiame blanche
L'abbaye est située en hauteur, on domine l’étang de Thau, il fait beau, l’étang est bleu comme le ciel dans la légére brume matinale. On aperçoit au loin les tables sur lesquelles on élève des moules et des huitres.
L'église fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 12 février 1953.
Pour promouvoir ce site remarquable, l’association organise des manifestations afin de faire connaître ce patrimoine exceptionnel et de récolter des fonds pour la poursuite de la sauvegarde de cette abbaye : visites, concerts, fêtes des fleurs, spectacles médiévaux, randonnées, etc.