Zones humides en Chablais
Lundi 10 juin, date notée sur nos agendas depuis janvier, nous nous dirigeons vers le Chablais, au nord de notre département, malgré une météo boudeuse.
Il est 9h30 et tous les botanistes amateurs de Gruffy inscrits à cette journée, se retrouvent devant la gare de Perrignier, où nous attend Denis Jordan.
Nous venons découvrir une plante rare et protégée dans toute la France, dont nous avons beaucoup entendu parler, le Gladiolus palustris. Hélas il ne sera pas au rendez-vous en fleur, car la végétation a 15 jours de retard au moins, cette année.
Denis Jordan nous console en nous racontant l’histoire de ce glaïeul sauvage en Haute-Savoie.
Décrit pour la première fois en 1924 dans le marais que nous visitons, près de Perrignier, il a été redécouvert dans ce site par Denis Jordan, il y a quelques années. Depuis, après bien des péripéties, ce marais est protégé. Asters a mis un place un plan de préservation avec des résultats très encourageants : en 2001, on denombrait 2000 pieds de Gladiolus palustris sur le site!
Il y a en Haute- Savoie, 6 stations de Gladiolus palustris, mais ces sites sont précaires car les zones humides disparaissent dès qu’elles ne sont plus entretenues et préservées.
Nous partons à la recherche des jeunes pousses qui doivent être présentes néanmoins.
Gladiolus palustris, Glaïeul des marais
Plante vivace de 30-60 cm, glabre, à bulbe ovoïde
- tunique du bulbe à fibres épaisses, serrées, réticulées dans le haut, à mailles ovales ou arrondies
- tige grêle, à 2-3 feuilles assez larges, lancéolée.
- grappe unilatérale, à 3-6 fleurs, chacune munie d’une bractée.
- tépales 6, pourpre carmin, jusqu’à 3 cm de long, soudées à la base.
- stigmates souvent poilus aux bords dès la base
- capsule oblongue-obovale, arrondie au sommet
- graines comprimées-ailées, nombreuses.
La visite est “humide“ mais riche en observations et, comme d’habitude, Denis Jordan se montre passionnant, par ses propos sur un environnement qu’il connait sur le bout des doigts. Les Gladiolus sont bien là mais restent désespérément “verts“ et difficiles à photographier.
Heureusement le pré humide est floristiquement riche et les observations nombreuses et variées, entre autres orchidées carex et tant d'autres.
L’heure de la pause casse-croûte arrive bien vite, Denis Jordan nous propose spontanément de nous accueillir chez lui pour pique-niquer au sec.
L’après-midi sous un ciel plus serein, nous nous élevons (en altitude) pour rejoindre la tourbière du col de Moises, à Draillant.
Autre milieu, mais parcours tout aussi intéressant dans cet environnement naturel de grand intérêt, magnifiquement commenté par notre animateur du jour.
Encore des carex, difficiles à déterminer pour nous et qui semblent si faciles quand c’est Denis Jordan qui nous explique !
La pluie reprend force en fin de journée, mais nous avons profité au maximum de cette zone humide.
Nous osons demander à Denis Jordan le secret d'un si riche savoir, il nous répond
Passion, Patience, Persévérance.
Un merci encore à Denis et sa charmante épouse, Annick, qui n’ont pas hésité à nous laisser envahir (pacifiquement) leur maison. Le groupe a particulièrement apprécié ce moment de partage bien agréable et les petits «rabolets savoureux» préparés par Annick à notre intention. On repart riches de nouvelles découvertes botaniques et...... avec la recette des rabolets!
Joanny et Christianne
Photos Josette et Christianne