Erable à feuilles d'obier et érable champêtre
Joanny nous a permis de différencier les érables planes des érables sycomores, il nous reste maintenant à découvrir les trois autres érables que nous rencontrons dans nos forêts savoyardes.
Erable à feuilles d’obier, Acer opalus
L'érable à feuilles d'obier, érable d'Italie ou érable Duret, est un arbre de t aille moyenne (ne dépassant généralement pas 8 mètres de hauteur), le tronc est en général difforme, la cime irrégulière et diffuse.
Cette dernière espèce est de plus, mal connue de la plupart des gens qui ne la différencient pas de l'érable sycomore. Elle est présente abondamment dans la partie ouest du massif des Bauges et elle est réputée pour être la meilleure essence en tournerie (le nom "duret" est évocateur).
Il se distingue du sycomore par son habitat. C’est une espèce des basses et moyennes montagnes méridionales alors que le sycomore lui, est présent de la plaine à la montagne jusqu’à 1500-1800m et préfère les sols neutres et frais.
De ce fait, l’érable à feuilles d’obier a une bonne résistance à la chaleur et à une sécheresse relative. Mais il est également résistant au froid de nos régions.
L'écorse est d’abord lisse et gris-beige, puis présente des rhytidomes à gerçures peu profondes brun jaunâtre.
Ses feuilles, plus petites que le sycomore et le plane, sont à lobes obtus, à pointe très peu marquée et sinus très ouverts et arrondis ; le pétiole est moyen et fin.
Les bourgeons sont allongés, à écailles claires légèrement duveteuses, leur bordure est plus brune.
Les fleurs, elles sont petites, blanc verdâtre, sont en corymbes penchées à l’extrémité des jeunes rameaux. Leur floraison se situe un peu avant la feuillaison, bonne qualité mellifère.
Les ailes des disamares sont de forme assez variable, souvent rétrécies à la base, nettement plus large au sommet. Elles peuvent être rapprochées comme celles de l’érable de Montpellier ou assez divergentes comme le Sycomore. Le pédoncule est relativement long.
Le bois est homogène, jaune roux, à petites mailles brunes, assez dur et nerveux mais ne présentant pas un grand intérêt technologique, si ce n’est « l’argenterie de Bauges » dont nous vous avons parlé précédemment.
Erable champêtre, Acer campestre
Arbuste de 12-15 m maximum, peut vivre 100-120 ans ; cime arrondie, ramification abondante et fine.
Très résistant au froid, supporte bien la sécheresse et ne craint pas les sols humides ; espèce des plaines et des collines.
L'écorse est gris jaunâtre. Les rameaux des jeunes arbres présentent souvent une écorce liégeuse particulièrement côtelée.
Les bourgeons, opposés sont petits et allongés, bruns, écailles pubescentes.
Les feuilles sont caduques mais restent vertes et ne tombent qu’au début de l’hiver. Elles sont petites voir même souvent très petites (2-5 cm), à 3 lobes égaux nettement arrondies et sinus ouverts à 90°, glabres, coriaces, luisantes dessus ; pétiole assez long et fin.
Les fleurs jaune verdâtre, en corymbes dressées à l’extrémité du rameau, floraison avec ou avant la feuillaison ; bonne qualité mellifère.
Les disamares sont pubescentes ou glabres, à coques peu renflées, lisses, à ailes étalées horizontalement jusqu’à être parallèles, non rétrécies à la base et à pédoncule fin.
Le bois est homogène, jaune-roux, dur et nerveux. Il est surtout utilisé comme bois de chauffage
Joanny
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