Haute Loire, de la croix de Peccata à la croix du Mézenc (3)
Nous nous tenons au bord de l’horizon. Côté Haute Loire, le territoire est tout de rondeurs volcaniques, vert clair des pâturages, vert sombre des forêts et, niché dans un petit vallon, Les Estables, quelques maisons serrées autour de l’église. Des paysages à perte de vue, préservés, et d’où rayonne une belle sérénité...
Côté Ardèche, des sucs succèdent aux vallées profondément inscrites dans le relief. Quand le temps s’y prête, on voit la chaîne des Alpes ou le Ventoux mais ce 29 juin, les lointains sont trop brumeux pour cela.
Le Mont Gerbier-de-Jonc est là, petit cône pointu à droite et, à gauche, le suc de Sarah, comme le dos d’un gros animal endormi.
La table d’orientation est très bavarde, tous les sommets alentours sont cités. Les randonneurs ont installé des murets de pierre, sans doute pour se protéger du vent lors de leur pique-nique.
Nous rejoignons le second sommet du Mont Mézenc et sa croix à 1749 m d’altitude.
Le long du chemin, dans les phonolites, bien protégé des randonneurs par un filin voici l’herbe du Mézenc, Jacobaea leucophylla, le séneçon argenté (Astéracées). On ne le rencontre que sur le Mézenc et dans les Pyrénées. Feuilles très blanches, découpées en larges segments, involucres blancs laineux, fleurs jaunes.
Et au pied de la croix, niché dans les dalles, Scleranthus uncinatus, le scléranthe à crochets (Caryophyllacées) s'enracine comme il peut. Des fleurs sans pétales, en fascicules serrés et très fournis au sommet de la tige, sépales à bords scarieux et recourbés en crochet vers l’intérieur, "uncinatus" ! Plante acidophile.
Hier, au bord de la Loire, nous avons rencontré la Gnavelle vivace, Scleranthus perennis (Caryophyllacées). C’est une petite plante très discrète, des pelouses acides, elle pousse en tapis. La touffe fleurie a une belle teinte gris-vert. Fleurs sans pétales, sépales oblongs, obtus, verts largement bordés de blanc, sans pointe crochue, contrairement à Scleranthus uncinatus, rencontré sur le Mézenc. Il y a cinq étamines à anthères jaunes et cinq autres sans anthères
« Son nom, du grec scleros = dur et anthos = fleur. Le calice persistant, un peu induré entoure le fruit qui est une petite capsule. C'est de ce caractère que le genre tire son nom, en effet un insecte, Porphyriphora polonica, vulgairement appelé "cochenille de Pologne", vit sur cette plante et provoque sur les racines des renflements connus sous le nom de "grains de Pologne" qui avaient été employés autrefois comme remède de diverses maladies (G. Bonnier) »
Les fiches botaniques d'André
Depuis le sommet à la croix, la vue s’étend plus au nord du département de la Haute Loire. Nous redescendons, le pique-nique aura lieu à l’abri du vent. Cet après-midi, nous allons découvrir un autre paysage caractéristique de cette région à l’histoire géologique très riche et très ancienne.
à suivre....
Photos Christianne, André, Jacques
Christianne
Plusieurs sources dont "Plantes de Lozère" de Maurice Reille