Mayotte 3, histoire, suite.
- Le peuplement de Mayotte
Les Bantous :
Le vocable de Bantou désigne une ethnie, s’appliquant de nos jours, à un groupe de populations qui parlent des langues assez proches. Les langues bantoues sont surtout des langues orales. Seule une minorité de ces langues possède une orthographe et un vocabulaire standardisés.
Culture swahilie :
Le swahili est aujourd'hui la langue africaine la plus enseignée dans le monde. Dans la majorité des cas, le swahili n'est pas une langue maternelle, mais une langue seconde, plus précisément une langue véhiculaire. Aujourd'hui, le swahili est parlé en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie, à l'île de Zanzibar et aux Comores, sans oublier le Rwanda et le Burundi, la Somalie, la Zambie et l'Afrique du Sud.
- Minaret de la Mosquée de Tsingoni :
La plus ancienne mosquée en activité de France. Si la mosquée remonte au moins au XVIe siècle, le minaret est bien postérieur. "les fouilles archéologiques menées en vue de sa rénovation ont révélé une occupation du site dès le XIIIe siècle et l'existence d'un lieu de culte datant du XIVe siècle, ce qui en fait une contemporaine de Notre-Dame de Paris !
- Les “chatouilleuses de Mayotte” :
Dans les années 60-70, une centaine de femmes luttaient pour que Mayotte reste dans la République française d’une façon bien particulière. Organisées en commandos, derrière leur cheffe de file “Zara M’Déré“, elles prenaient pour cibles les dignitaires comoriens en visite à Mayotte.
La technique était la suivante. Deux ou trois femmes s’approchaient de l’homme et commençaient à l’interroger posément pour savoir qui il était exactement :
-" Bonjour Monsieur, on peut vous aider ? D’où venez-vous ?... etc. "
Dès que la personne se mettait à marteler :
"Je viens des Comores, je viens conjurer les Mahorais d’arrêter cette guerre, car nous sommes de la même famille, nous sommes du même père et de la même mère, nous pratiquons la même religion ".
Les femmes commençaient à tirer sa cravate, sa chemise puis criaient :
-"Chatouillons-le !".
Imaginez, vingt femmes en train de chatouiller quelqu’un ! Il tombait directement par terre. La route n’étant pas goudronnée à cette époque, elles l’arrosaient de poussière partout. Lui en mettaient dans ses poches, sur sa chemise... Au bout d’un moment, il commençait à suffoquer "Hum, hum, hum, hum...". Et là, elles le laissaient partir pour ne pas le tuer !
Ce mouvement se voulait avant tout pacifique, il a néanmoins généré une victime. Lors d’une action du même type, la garde comorienne, créée l’année précédente, fait l’usage des armes pour dissiper la foule et une jeune femme est touchée. Elle s’appelait “Zakia Madi“, elle a succombé à ses blessures quelques heures plus tard à l’hôpital de Dzaoudzi. Elle a été élevée au rang de martyre pour le combat de Mayotte Française, Mayotte libre. Une petite place lui est réservée à Ouangani en face de l'hôpital et de la mairie.
Nous ne pouvons pas clore ce chapitre, sans aborder, même brièvement, le douloureux sujet de la clandestinité.
Les clandestins sont accusés de vols, de violences et d’être responsables de la saturation des écoles et des hôpitaux de l’île, par la population locale. Difficile de se faire une opinion, quand on est simplement de passage. Et les écrits sont loin d’être impartiaux.
Pour les Comoriens, "les clandestins sont chez eux à Mayotte ".
Le Monde avec AFP Publié le 23 mars 2018
Les habitants de l’île d’Anjouan (Commores) ne prêtent plus guère d’attention au manège à peine discret, des clandestins embarquant pour l’île française de Mayotte et, souvent, en reviennent aussi vite.
De tout temps “le droit du sol, accordé aux enfants de migrants nés à Mayotte", est un sujet de polémique permanent, entre les politiques de tous bords, mais jusqu’à présent, personne n’a fait de propositions. Lors de sa dernière visite, le président actuel, a promis une réponse avant la fin du mandat (à suivre).
D'après le recensement effectué par l'Insee, 186 452 habitants étaient présents sur le territoire mahorais au 31 juillet 2007. En 2017, le recensement a dénombré 263 000 habitants. Le secrétariat d'Etat à l'outre-mer estime que cette population serait composée d'un peu moins d'un tiers d'immigrés clandestins, ce qui correspond approximativement aux estimations du commandant de la gendarmerie à Mayotte, qui évalue le nombre de clandestins entre 50 000 et 55 000. Une grande insécurité règne sur l'île.
Une route bloquée par des habitants protestant contre l'insécurité à Koungou, sur l'île de Mayotte, le 9 mars 2018 afp.com/Ornella LAMBERTI
Dans Mayotte 4, nous aborderons, entre autres, le rôle prépondérant des femmes dans “l’organisation sociale de la famille“.
Joanny
à suivre...
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