Aubépine ou Aubèpines
Tout le monde connait les aubépines, ces buissons charmants qui couvrent les haies de leur blancheur et réjouissent nos printemps. Les fleurs apparaissent en même temps que les feuilles à la différence des pruneliers.
En latin, c’est le genre Cratægus.
Le mot Crataegus vient du latin cratægos transcrit du grec krataegos ou kratos signifiant « force » (allusion à la dureté du bois).
Le nombre d'espèces appartenant au genre est difficile à déterminer compte tenu de la facilité avec laquelle les différentes espèces d'aubépines s'hybrident entre elles en générant des variétés polyploïdes se reproduisant par apomixie.
L'apomixie (du grec apo, « à l'écart » et mixis, « mélange ») ou apogamie (du grec apo, « à l'écart » et gamos, « union »), est un mode de multiplication asexuée, sans fécondation et avec modification de la méiose. La pollinisation ne conduit pas à la formation d'une graine contenant un embryon hybride mais stimule le développement de l'une des cellules diploïdes de l'ovule qui reproduit ainsi le génotype strictement maternel. La méiose modifiée crée des graines génétiquement identiques à la plante mère.
Ce genre a été décrit en 1753 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) et classé dans les Rosacées en classification classique de Cronquist (1981) et confirmé en classification phylogénétique APG III (2009).
En France, les espèces le plus souvent rencontrées sont tout d’abord Crataegus monogyna, aubépine monogyne, poirier d’oiseau, noble épine. Nous avons aussi Crataegus oxyacantha devenue laevigata (les botanistes adorent ces changements de noms latins !) aubépine commune, bois de mai, épine blanche.
On a donc deux aubépines qui se ressemblent vraiment beaucoup ! Comment les différencier ?
Voici un travail photographique et artistique d’André qui vous donnera toutes les clefs du mystère.
Voici les fruits des aubépines, appelés cenelles ou senelles, dont les grives et les renards sont friands.
Les fruits de Crataegus monogyna, ont un noyau (un style), ceux de Crataegus laevigata ont deux noyaux (deux styles).
Pour bien se rappeler les différences, on dit que monogyna met son énergie à découper ses feuilles pendant que laevigata fabrique des noyaux !
Christianne
merci à André pour ses photos.