Le Mont Granier, 1933 m d'altitude, en Savoie.....

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

« Bastion » nord du Massif de la Chartreuse, Chartreuse que Stendhal baptisa l' « Émeraude des Alpes » ! Il suggérait par-là l'aspect très vert de ce massif, grâce à l'abondance de l’eau, en surface et en sous-sol.

Carte du massif de la Chartreuse, de Guillaume Daugé

Carte du massif de la Chartreuse, de Guillaume Daugé

« Le plus chahuté des massifs préalpins », il paraît inexpugnable vu d'en bas et les trois cols dans l'axe général du massif – NNE / SSO -, à savoir cols du Granier, du Cucheron et de Porte,  n'enlèvent rien à cette première impression, tant est déroutant le chaos des sommets intérieurs (tous autour des 2000 m alt.) séparés de vallons abrupts. Le bassin versant penche vers l'ouest et les entailles du Guiers Vif et du Guiers Mort offrent deux ''pénétrantes'' respectivement à partir des Échelles et de St Laurent du Pont.

Le Mont Granier se situe à l'extrémité nord de ce qui s'appelle « les Hauts de Chartreuse », bordure orientale dominant par ses falaises, telles des murailles, la vallée du Grésivaudan avec les Lances de Malissard, la Dent de Crolles proche du St Eynard (et Grenoble) au sud. [Il y a aussi le Col du Coq à ce niveau, qui permet de gagner le Grésivaudan]. Cette partie de Chartreuse correspond au  P.N.R. de Chartreuse créé en 1995.

Le Granier vu depuis Curienne

Le Granier vu depuis Curienne

La plupart des sommets sont en calcaire urgonien sur strates de marnes, ce qui est idéal pour créer un relief karstique, vrai gruyère fait de réseaux de grottes et galeries souterraines creusées par les infiltrations d'eau. Ainsi 341 grottes et 65 km de galeries pour le Mont Granier, et pour la Dent de Crolles  c'est encore plus vaste, petit paradis pour spéléologues !

 

Si St Bruno se retira en son « désert »  (la future Grande Chartreuse) au XIe siècle, sûr d'y trouver solitude et sérénité silencieuse loin du monde, nombre de petites localités s'installèrent au pied de ce ''château fort'', telle Apremont la bien nommée (asper mons = montagne rocheuse et rude). 

La grande Chartreuse, au vallon de St Bruno, photo internet Patrice 78500

La grande Chartreuse, au vallon de St Bruno, photo internet Patrice 78500

Elle est déjà mentionnée dans le Cartulaire de Grenoble, vers 1100 : « ecclesia Sancti Petri de Asperomonte » en 1191- ceci n'a guère changé, c'est toujours l'église St Pierre. On y trouve mention de « apud monasterium quod granarium dicitur » 1097. D'aucuns prétendent que « granarium » était un véritable grenier, lieu d’approvisionnement pour les armées romaines. Au Moyen-Age « granarium » avait ordinairement le sens plus modeste de grange (granea, en latin). Ce hameau a laissé son nom à la montagne !

Le Granier vu depuis Apremont

Le Granier vu depuis Apremont

Il en est de même pour la bourgade de St André, chef-lieu du Décanat de Savoie, sous l'autorité de l'évêque de Grenoble. Fort probablement sur l'emplacement du village actuel de St André (à proximité du lac du même nom).

Avant de raconter l'histoire, un dernier lieu, toujours au pied du Mont Granier, doit être mentionné : Myans sur la commune de '' Les Murs'', l'actuelle Les Marches. Cette appellation '' Myans'', sous-entendu castellum ou podium (monticule), désigne une position médiane, au milieu de la vallée sur une moraine. Ici y fut construit une chapelle, dès le XIIe siècle, vouée au culte mariale : à « N.D. Noire en éthiopienne ».

Voici l'église telle que nous la voyons au XXIe siècle 

 

Le sanctuaire N.D. de Myans

Le sanctuaire N.D. de Myans

Le clocher et la Vierge dorée de Myans.

Le clocher et la Vierge dorée de Myans.

                                                                 Jean

à suivre......................

Peintres savoyards :

  • Jean-Marie BUGNARD (1806- 1947) : « le peintre du Granier » ! Le Granier au couchant (1921 et 1947) , le Granier,crépuscule triste 1921
  • Roger TERRIER (1917- 1945) : né à Chambéry dans une famille de cheminots. Suit les cours de l'Union Artistique de Savoie (direction : Amédée Daille). Grand résistant, il décède de tuberculose à l'âge de 27 ans en janvier 1945.
  • Jacques DAUGERON (contemporain). Si Chambéry est sa ville d'enfance, il ouvre son 1° atelier à Grenoble en 1993 ; revient à Chy en 1997 , son atelier est 6 rue Métropole .
  • Bernard VINCENT   (contemporain) : pas d'info pour l'heure...

 

Biblio :

Nombreuses entrées sur internet dont carte de  la Chartreuse de Guillaume Daugé

 

Guide du Relief des Alpes du Nord , 3° éd. ,       Henri Widmer    (Editions Gap 2015)

Plaquette des Missionnaires de N.D. de Myans,  Ed. Collard, Covin, Jansol - non datée

La SAVOIE, les 305 communes,                         Ed. Delattre 2008

Dictionnaire Etymologique des Noms de Lieux en Savoie, Adolphe Gros , Ed. La Fontaine de Siloé 2004

Aquarelle, Jacques Daugeron (internet)

Aquarelle, Jacques Daugeron (internet)

Publié dans Histoire et légendes

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