L’œillet velu, vous connaissez ???
L’année 2014 a été une belle année de découvertes pour les botanistes de Gruffy, les précédents articles vous ont permis de profiter de nos « vagabondages », en Savoie surtout.
Grâce à la sollicitude bienveillante et éclairée de Sylvie, nous avons exploré le territoire de notre chère province et tenté d’apprendre à identifier ces nouveautés. Nous avons aussi essayé de réaliser, grâce aux conseils avisés d'André et de Jacques, quelques belles photos, que nos lecteurs ont appréciées, j’espère.
Il me reste un peu de temps encore avant le retour du printemps pour vous parler d’une petite trouvaille modeste mais protégée. Bien sûr, pour en apprécier toutes les subtilités, une loupe est nécessaire.
Il s’agit d’un accessoire répandu parmi les botanistes ou les entomologistes car les modèles de base sont peu couteux, légers et peu fragiles. Nous la portons autour du cou. « Jamais sans ma loupe » est le mot d’ordre des botanistes !!
Ce que nous scrutons le plus souvent, avec notre loupe, ce sont les poils, oui oui, les poils situés sur les feuilles ou les tiges ou les sépales…
Peut être trouverez-vous un jour, sur ce blog, un article développant les différentes nuances de poils dont Dame Nature, créatrice « échevelée », s’est ingéniée à équiper la flore terrestre, entre autres !
En attendant, je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir les magnifiques poils stipités d’Hypericum montanun. Les appareils photos du XXIe siècle sont de précieux alliés. L’ensemble des sépales de ce millepertuis est bordé de poils en forme de stipe c.à.d. . « Imitant un tout petit tronc d’arbre et servant de support à une glande ». Regardez bien ! clic sur la photo
Pour nous, les botanistes de Gruffy, ce genre de détails est fascinant ! À chacun ses émois.
Voici donc notre trouvaille de juin 2014, un œillet, un modeste œillet, rose tout simplement.
Parce que la fleur, d’un peu plus de 1 cm de diamètre, révèle, à la loupe, de belles ponctuations de couleur plus claire allant jusqu’au blanc et plus foncée, jolis motifs dessinés harmonieusement sur chaque pétale.
Il s’agit de Dianthus armeria, œillet arméria, œillet velu, appelé aussi « armoiries »
C’est une plante bisannuelle, pubescente de 20 à 50 cm, appartenant à la famille des caryophyllacées.
Ses feuilles lancéolées-linéaires sont velues, à gaine aussi longue que large.
Ses fleurs purpurines sont groupées par 2-8, en fascicules denses entourés de bractées herbacées, dressées, aussi longues qu'eux.
Le calicule est muni d’écailles velues, égalant ou dépassant le calice.
Ses fleurs purpurines sont groupées par 2-8, en fascicules denses entourés de bractées herbacées, dressées, aussi longues qu'eux.
Le calice est cylindrique et velu.
Il est protégé dans toute la France, si un arrêté préfectoral existe. Rare en Savoie, il ne doit pas être cueilli.
Écologie : étage collinéen, lisières et friches, dans toute la France et en Corse.
Répartition : toute l'Europe, Caucase et Arménie.
Floraison : juin-août.
Christianne
Photos Isabelle, Nicole et Christianne