L'angélique

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Lors d’une escapade en Charente Maritime, au mois d’avril 2013, j’ai été surprise de découvrir que les prairies et les bords des fossés étaient "envahis" par une plante que l’on trouve souvent à l’étage collinéen et montagnard de nos Alpes.

L'angélique

L’Angélique vraie, l’Archangélique ou l’Angélique officinale, Angelica archangelica, est une plante de la famille des Apiacées, ancien Ombellifères, cultivée comme plante condimentaire et médicinale pour ses pétioles, tiges et graines très aromatiques et stimulantes et pour sa racine utilisée en phytothérapie, depuis le moyen-âge.

L’angélique, dite encore «herbe aux anges», doit son nom à ses prétendues vertus magiques et à l'odeur aromatique suave et musquée qu'elle répand. Cette ombellifère géante passait en effet pour conjurer les envoûtements et il parait que les sorciers ne résistaient pas à sa bonne odeur. Accrochée au cou des enfants, elle les protégerait en particulier des maléfices de toute nature. Mais elle pouvait également servir d’amulette aux adultes.


Les médecins de la Renaissance la surnommaient « racine du Saint-Esprit», à cause de ses « grandes et diverses propriétés contre de très-graves maladies ». Ainsi Paracelse (1490-1541) rapporte-t-il que, lors des grandes épidémies de peste de 1510, de nombreux Milanais furent sauvés grâce à ses prescriptions : de l'angélique en poudre dissoute dans du vin.

 

L'angélique

A l’état sauvage, on la trouve notamment sur les berges de zones humides, dans les mégaphorbiaies, sur les bords de fossés.

Il en existe en France deux espèces sauvages : Angelica sylvestris, présente à peu près partout sauf sur le pourtour méditerranéen, et, sur les flancs du Canigou, la variété sauvage angélique de Razouls, Angelica razulii, où les amateurs la traquent dès le début de l’été, pour la Saint-Jean en particulier.

Afin de la distinguer de la redoutable ciguë, il suffit de froisser quelques feuilles : l’angélique dégage une odeur agréable, alors que la ciguë empeste. On peut aussi la confondre avec  la Berce des prés, Heracleum sphondylium, mais  la tige de la berce est densément hérissée de poils raides alors que l’angélique des bois est glabre.

L'angélique

Feuilles, racines, graines, tout est utile dans l'angélique, mais ce sont surtout ses tiges creuses qui intéressent les gourmands : on peut en faire des compotes (comme pour la rhubarbe) et des confitures, et les préparer en confit. L'angélique est en effet la star des macédoines de fruits confits ; en général, l'élément vert, c'est elle !

 

L'angélique
L'angélique

L’angélique pousse à l’état sauvage dans les régions septentrionales et en Europe centrale. Plante emblématique du marais poitevin, l’angélique est une plante bisannuelle de la famille des Ombellifères reconnaissable à sa tige cannelée épaisse et creuse ainsi qu’à son arôme spécifique.

 

 

L'angélique

Originaire de Scandinavie, l’angélique fut importée en France par le biais des Ardennes au XIIe siècle. À cette époque, elle était utilisée dans les cloîtres d’Europe centrale pour ses propriétés anti-pesteuse. Cependant, la culture de l’angélique remonte à la plus haute antiquité : l’Égypte pharaonique en cultivait déjà dans le sud du pays pour ses propriétés médicinales.

L'angélique

C’est en 1602, à l’occasion d’une grave épidémie de peste, que fut introduite la culture de l’angélique dans le Marais Poitevin.

L’angélique confite, recette que l’on attribue aux sœurs de la Visitation de Sainte-Marie, fut mise au point à cette époque et devint une des spécialités niortaises. Les religieuses seraient aussi à l’origine de la fabrication de la liqueur d’Angélique.

Néanmoins, si Niort est connu depuis longtemps pour son angélique confite, ce n’est qu’à partir de 1869 que l’on commença à la cultiver à grande échelle. Cette année-là, lors de la démolition du château, un notaire nommé Morisseau eut l’idée ingénieuse d’utiliser les fossés pour en faire une plantation d’angélique. Cette « allée d’angélique », au milieu de laquelle se promenaient les Niortais, fut appelé « allée Morisseau ».

L'angélique

Aujourd’hui, et depuis une douzaine d’années, l’«Association de promotion de l’Angélique Niort-Marais poitevin » avec le soutien des collectivités territoriales s’emploie à redynamiser cette filière pour que l’angélique, qui fait partie du patrimoine local niortais, renaisse.

Afin de valoriser les pratiques culturales traditionnelles et dans le but de sauvegarder les savoir-faire locaux, des producteurs et artisans de la région Poitou-Charentes se sont engagés dans une démarche qualité mise en place par l’IRQUA Poitou-Charentes. Regroupés au sein de l’«Association de promotion de l’angélique Niort-Marais poitevin », les professionnels de cette filière ont obtenu l’identifiant régional « Signé Poitou-Charentes » en 2006 pour l’angélique confite. La compote, la confiture et la crème sont également identifiées régionalement depuis juin 2010.

Pour nous les Savoyards, l’angélique, Angelica sylvestris,  reste une plante sauvage que nous découvrons au fil de nos balades.

 

                                                  Christianne

L'angélique

Publié dans Flore

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C
Oh une envahissante, alors j'adore... merci pour tous les beaux détails de cette plante. Sur une photo la fleur me fait penser à l'hortensia!!<br /> Bonne journée Christiane et bonne fin de semaine<br /> bises
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