FRENES en FRANCE,

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

FRENES en FRANCE,

BRÈVE DE BOTA (Nov. 2013)...........

Le frêne illustré dans la flore de Coste

Le frêne, BREVE DE BOTA (Nov. 2013)

relayée de la Tête au Carré – France Inter)

Les frênes de nos campagnes seront-ils condamnés au même sort que l’orme, disparu à cause de la graphiose entre les années 1970 et 1990 ?

Ce coup-ci, le coupable est un champignon, Chalara fraxinea (alias, dans la littérature grand public, de « Hymenoscyphus pseudoalbidus, selon Kew), qui pénètre par les feuilles et gagne tout l’arbre dont le bois se nécrose et prend une teinte grise. Les jeunes sujets dépérissent très rapidement, les frênes plus âgés résistent un peu plus longtemps.   Il a été détecté pour la 1ière fois en Pologne dans les années 1990. Les plants de frêne polonais n’ont pas fait l’objet d’une mise en quarantaine : le champignon se propage par anémochorie des spores, mais plus encore par la main de l’homme qui a continué d’importer des plants de Pologne. Vingt pays européens sont contaminés, la progression de Chalara fraxinea est de 150 km par an. Au Danemark, 90% des frênes ont disparu.

Signalée pour la 1ière fois en Haute-Saône, la chalarose prend en écharpe la France depuis Paris et sa région jusqu’en Isère, soit 29 départements. Un nouveau foyer s’est déclaré en Manche  (50) en 2012 ! L’ONF a interdit la plantation de jeunes frênes.

 La Grande-Bretagne, touchée elle aussi (février 2012) dans l’East Anglia et le Kent (importation de plants), a décidé d’interdire toute importation de plant, mais aussi de prendre « le taureau par les cornes »!!

Les scientifiques ont remarqué que 2% à 5% des frênes résistent à la maladie : il fallait savoir pourquoi et donc,  ils  se sont lancé dans l’étude des ADN des sujets concernés. Mais le séquençage et l’assemblage de leur ADN prennent beaucoup de temps ...et de moyens ! Les Britanniques font appel, en 2013, à la science citoyenne (ou « crowdsource » dans le texte), c'est-à-dire à la masse de concitoyens allant sur Internet, Facebook!

Les jeunes en particulier, sont invités à «  jouer à un puzzle et sauver un frêne » ! Ce puzzle s’appelle « Fraxinus » et consiste à assembler et aligner des losanges de différentes couleurs selon un schéma donné, chaque losange représente un nucléotide de l’ADN. Une saine émulation est créée par le fait que chaque joueur peut améliorer  le score de son voisin...

Tout le monde peut jouer :

aller sur Facebook et taper « Save the Ash tree » ou « Fraxinus », et qui sait, vous sauverez quelque(s) frêne(s!

                                                                                                                             Jean

 

 

Avancée de la chalarose, 2012

Avancée de la chalarose, 2012

Quelques précisions sur cet arbre menacé de disparition

mais très commun dans nos régions tempérées d’Europe.

 

Fraxinus excelcior L., frêne commun, frêne élevé.

Famille des oléacées.

 

Doté d’une grande latitude dans sa tolérance écologique, le frêne est présent au bord de la mer, en montagne jusqu'à 1500 m mais aussi en plaine. Il préfère les terrains frais, en fond de vallées, et même si on le trouve sur une grande variété de sols, il montre une préférence pour les sols calcaires ou peu acides.

Fréquemment associé à d’autres espèces, au chêne pédonculé mais aussi à l’érable, au charme et à l’orme, dans  les chênaies mixtes. En montagne, il se mêle au hêtre et au sapin.

Le frêne peut atteindre 35 mètres, son enracinement est très puissant. Il est facile à reconnaître en toutes saisons.

Jeune frêne, au printemps.

Jeune frêne, au printemps.

L’hiver, ses bourgeons opposés, d’un noir velouté sont caractéristiques et ses fruits secs, en longues grappes pendantes, persistent longtemps sur l’arbre, On dit qu’elles sont marcescentes.

 

Bourgeons et samares, en hiver.
Bourgeons et samares, en hiver.

Bourgeons et samares, en hiver.

Le frêne est dioïque. Il existe des frênes portant des fleurs mâles et d’autres portants des fleurs femelles. Mais il existe aussi des frênes hermaphrodites. Je n’ai rien trouvé de très précis à ce sujet sur les sites de botanique que j'ai consulté sur la toile.

La floraison a lieu en avril-mai dans l'hémisphère nord, longtemps avant les feuilles.

Si on observe bien les frênes au printemps, on s’aperçoit que les fleurs de ces grands arbres peuvent être très différentes, d’un arbre à l’autre. Les fleurs femelles sont-elles celles qui sont nues (sans enveloppes), insignifiantes, de couleur tirant sur le rouge ?

Fleurs femelles, mâles ou hermaphrodites ?????
Fleurs femelles, mâles ou hermaphrodites ?????

Fleurs femelles, mâles ou hermaphrodites ?????

Les feuilles opposées sont de grandes tailles (20 à 40 cm), glabres et vert-sombre.

Ce sont des feuilles composées à foliole terminale et à 5- 7 paires de folioles latérales. Le bord des folioles est denté et leur extrémité est aiguë. Les feuilles ont longtemps servi de fourrage à l’automne.

Feuilles composées pennées.

Feuilles composées pennées.

Les fruits sont des samares (akènes pourvu d’ailes membraneuses) longuement pétiolées, à ailes étroites échancrées à leur extrémité. Ils demeurent sur l’arbre souvent jusqu’au début du printemps.

Feuillage et samares en été.

Feuillage et samares en été.

L'écorse est grisâtre et jaunâtre à la base de l'arbre.

Ecorse.

Ecorse.

C’est le meilleur bois d’œuvre, apprécié depuis l’antiquité pour sa résilience (élasticité, résistance aux chocs et vibrations). Ce fut longtemps le seul bois de tous les manches d’outils, des arcs et des lances, des avirons, de tous les types de brancards, des timons et des jougs, des skis etc.… L’ébénisterie en fait toujours usage.

 

L'impact de la chalarose sur le paysage pourrait être considérable, car il y a quinze fois plus de frênes qu'il n'y avait d'ormes dans les années 1970. C'est la cinquième essence en France après le chêne, le hêtre, le charme et le châtaignier. On en trouve partout, dans les forêts, les haies, les parcs, en ville dans les jardins.

 

                                                                                                Christianne

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D
Bonjour, <br /> Quelle misère ! après les ormes voici les frênes !<br /> Il y a quelques années, j'ai choisi mon terrain à bâtir parce qu'il y avait des arbres, de jolis ormes et quelques jeunes frênes, plus tard nous nous sommes résignés à abattre les ormes, j'espère ne pas arriver à renouveler l'opération avec les frênes<br /> Merci pour ce billet très instructif<br /> Bonne journée <br /> Danielle
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C
Un arbre que j'aime beaucoup, quelle misère de voir une nouvelle espèce menacée. Merci pour ce beau reportage Christiane et en plus ils ont une vie sexuelle compliquée !!!<br /> bon week end et amitiés à toute l'équipe.<br /> bises audoises<br /> chatou
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