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Entre Semnoz et Chéran : les milieux boisés

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

Compte-rendu de la Conférence de Denis Jordan – Musée de Gruffy

 

 

Mercredi 15 juin 2011, Denis Jordan, éminent botaniste de Hte Savoie, consacra son temps et son savoir à la commune de Gruffy, à l’invitation du Musée d’Histoire Naturelle. Ce fut une journée bien remplie !

 

  •  Accompagné des botanistes du groupe Nature de ce même musée etde Sylvie Serve, botaniste de Savoie, exploration de  la partie la plus haute de la commune, à savoir le plateau du Semnoz en quête de la biodiversité des différents milieux situés entre 1550m et 1648m (sommet du Crêt de l’Aigle). La récolte fut fructueuse : plus de 250 taxons, sans parler de la petite faune rencontrée çà et là.

2011 Semnoz avec DJ 1

 

Semnoz avec DJ 2

  •   Mais ce ne fut pas tout : conférence au Clos Guévin à 20h, dans le cadre des Conférences du Musée de Gruffy, devant un public averti !

 

Après les sommets dans la journée, sa conférence, abondamment étayée par un diaporama, traita des zones aux pieds du Semnoz : les quatre communes et la rivière du Chéran : l’intitulé même, si je peux dire, de notre blog :

entre-semnoz-et-cheran.over-blog.com.


Il s’agit des communes de Cusy, Viuz-la-Chiésaz, Mures et Gruffy. La diversité des biotopes rencontrés sur les territoires de ces communes et les quelques 600 à 700 plantes répertoriées peuvent se regrouper en 4 types de milieux :

  1. les milieux boisés
  2. les prairies et pelouses à caractère naturel (naturel= pas de fertilisants ni de soc de charrue)
  3. les zones humides (surtout celles de Viuz et de Cusy)
  4. le Chéran, qui est un «monde» à lui tout seul.

Les milieux rudéraux et messicoles (plantes qui poussent dans les moissons) sont un peu les parents pauvres dans tout cela !

 

Aujourd’hui, petite exploration des milieux boisés (nous sommes entre 500 et 900m) :

   

Les zones boisées sont principalement et spontanément peuplées de feuillus ; les résineux qu’on y rencontre, sont le plus souvent  plantés. Il y a quelques endroits plus secs avec du pin – pin sylvestre, Pinus sylvestris, les autres espèces, pin à crochets et pin arolle ne poussant qu’en altitude.

 

Pin syl

 

L’humidité ambiante issue de la proximité de la rivière, favorise l’apparition de la hêtraie. Le hêtre, Fagus sylvatica, est présent dans la ravine du Chéran.

 

 

 Ce bois ‘frais’ héberge dès le printemps l’anémone sylvie Anemone nemerosa,

 

02 anemone sylvie

mais aussi la primevère acaule, Primula acaulis, la raiponce en épi, Phyteuma spicata,  le lamier jaune, Lamiastrum galeobdolon, la lathrée écailleuse, Lathraea squamaria.


Lat squ

 

Mais aussi des plantes plus remarquables, voire rares, tel le doronic pardalianche  (que nous n’avons pas encore découvert) et l’isopyre commun – ou faux pigamon- Isopyrum thalictroides, sur la commune de Cusy dans le bois des Rapillets (appelé Christollets sur la carte IGN !).


IMGP8567 [1024x768]

 

Le chêne pédonculé, dans une charmaie est signe de fraîcheur et d’humidité – alors que le chêne sessile, se trouvera dans une zone plus sèche. L’érable champêtre, le charme, le cerisier sauvage, le houx, sont familiers dans ces bois, avec la modeste pervenche, Vinca minor, à leurs pieds.

 

Sur le versant plus méridional, dans le bois du Mont Durant plus rocailleux, l’érable à feuille d’obier remplace l’érable champêtre.

Et si le camérisier, Lonicera xylosteum, au bois si fin, ne sert plus à faire des balais, ni la viorne lanthane au bois souple, facile à plier, à faire des hottes, ils sont toujours là. Il ne faut pas confondre les baies du camérisier (toxique) avec celles de la viorne, ni avec celles du groseillier des Alpes –ces deux dernières sont comestibles !


Le cotonéaster tomenteux – 1 des 4 espèces de cotonéaster présentes en Hte Savoie-  est assez rare et préfère les lieux plus secs ainsi que le monotrope sucepin, Monotropa hypopithys,  parasitant les racines d’arbres, surtout des résineux.


Le mélampyre des bois, Melampyrum nemorosum, aux bractées violettes tapisse les sous-bois des forêts claires.


IMGP7763Brison

 

 

                                                             Jean GUHL


A suivre……

 

Photos de Mireille, Sylvie et Christianne

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Dans le canton de Seyssel, suite

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Un  peu de Botanique…

Rendez-vous au pont de Bassy et départ, sous la direction de Monique, Roger et Roland vers La Craze, affluent des Usses.

 

 

Une tulipe nous attend Tulipa sylvestris 


22 Tulipe

puis près du pont (médiéval sur carte), plusieurs euphorbes dont l’euphorbe verruqueuse

Euphobia verrucosa


20 E verruqueuse BIS

Nous repartons en direction de Pyrimont de l’autre côté du Rhône. Arès le passage à niveau et le grenier à sel de l’ancien régime, nous avons découvert une falaise le long de la route,légerement humide et couverte de cheveux de Venus, Adiantum capillus-veneris,


20 Ch de Venus

 

deux carex et la blackstonie perfoliée, Blackstonia perfoliata, anc. Chlora perfoliata et sa feuille si caracteristique


44


 La célèbre ruine de Rome Cymbalaria muralis ,anc. Linaria cymbalaria. parmi d’autres plantes pas encore fleuries.

28 ruine de rome

Nous avons admiré le site du Pain de Sucre qui attire encore quelques baigneurs lorsque la vasque sous la cascade est bien remplie.


21 le pain de sucre

Des grémils pourpre bleu Buglossoides purpurocaerulea, anc. Lithospernum purpurocaeruleum colorent la bordure du sentier.


176 MTY gremil bis

 

Après des achats de fromages  aux Caves de la Fromagerie Gojon (74910 Seyssel, Tél. 04 50 59 23 10) et un pique-nique dans le cirque du Pain de Sucre, nous retournons sur la rive gauche en direction du ‘Site de Bognes’, c.f. le panneau le long de la route –entre Pyrimont et Volland-  où nous descendons au bord du Rhône, pour gagner la Grotte des Fées, carrières de pierre blanche (urgonien avec calcite) dont nous vous avons parlé dans l'article précédent.


Nous avons vu, seulement les feuilles, de Peucedanum cervaria peucédan cervaire, quelques Polygales communs et une inule à feuilles de saules, Inula salicina.


20 inule à feuilles de saule


Le long du Rhône dans le sous-bois, nous sommes toujours étonnés par la parisette à quatre feuilles qui ne semble pas savoir compter Paris quadrifolia et plus !!!


46 parisette a 4 feuilles

Des lathrées écailleuses Lathrea squamaria, et force morilles (nous étions en avril).

47morille

Nous regagnons la route et nous nous arrêtons dans un pré sec au dessus de la route, réputé pour ses nombreuses orchidées, mais elles sont à venir. Nous découvrons tout de même sur le bord de la route, Orchis militaris et O. simia   


Et après Usinens en direction de Châtel, dans un autre pré sec sur le bord de la route Orchis purpurea  et Orchis ustalata  nous attendaient peu avant l’entrée du château de Châtel et le pont vieux dit ‘Pont de Mireille’ (entre nous !).

 Si voulez revoir ces orchidées, allez dans notre album "Orchidées à Curienne".

 

 Nous ne pouvions quitter la région sans faire une « incursion » dans Seyssel pour voir l’EX-VOTO aux dieux (Dioscures) Pollux et Vintius inséré dans la base de l’abside de l’église Savoie.


50 ex voto romain

Une petite visite à l’intérieur pour admirer la Vierge à l’Enfant, jeune femme douce presqu'encore adolescente et la Croix des bateliers s'impose (Photos dans article précédent). 

00 lepont


Nous traversons la «frontière» sur le pont et nous voilà dans l’Ain : rue Neuve ( !) Vierge Noire dans l’église, et sur le parvis  platanes et tigres du platane, observés à la loupe sur la margelle de la fontaine.


94 tigre de platane-copie-1

J'espère que notre balade vous a plu et encore Merci à Roger sans oublier Monique et Roland.

 

                                                                 Jean GUHL

Photos de Chritianne et Nicole.

PS : certaines plantes n'étaient pas encore fleuries en avril, nous sommes retournés les photographier fin mai. 

 

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Dans le canton de SEYSSEL

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

 

SORTIE DU 14 AVRIL 2011 DANS LE CANTON DE SEYSSEL :

Botanique et visite du milieu

 

Un peu d'histoire... 

 

 Seyssel est le chef-lieu d’un canton, qui regroupe 11 communes, entre des frontières naturelles, le Grand-Colombier au nord, le Val de Fier au sud ; au centre du canton, le Val du Rhône.


 « Le canton a toujours vécu sa double vocation de zone frontière et de voie de passage, entre Savoie et France, pays suisses et région lyonnaise. Le port romain de Condate, l’exploitation des carrières de Franclens, l’ancien embarcadère du Regonfle, la route du val des Usses sont les témoins antiques de cette vocation. » Dictionnaire des Communes de H.-S., Ed. Horvath

 

01 plan II

Bassy : terroir de faible altitude composé de moraines würmiennes et d’alluvions fluviales, séparé à l’est de sa voisine Usinens par la Godette. L’historien –et architecte- Paul Dufournet a mis en évidence l’ancienneté de l’occupation humaine, VI°millénaire avant notre ère. Les Romains ont laissé des traces de leur présence, ici et dans tout le secteur.

 

« Les années 50 voient disparaître, avec la mise en eaux du barrage de Seyssel, le très ancien embarcadère du Regonfle. Actif, dès le Moyen–Age et tout au long de l’ancien régime pour le transbordement du sel remontant le Rhône vers la Savoie et la Suisse, il devait son nom au fait qu’en période de crue les eaux du Rhône remontaient fortement dans le lit des Usses. » (id.)

 

Pyrimont : au pied de la Michaille, rive droite du Rhône, on y découvrit au XIXème siècle des mines de bitume ; en 1855 fut créée la ligne de chemin de fer Lyon Genève. Les carrières de pierre sur la rive en face virent un important trafic de naves –bateaux- et radeaux –troncs réunis par des liens en peaux de chèvre, dirigés au moyen de perches. Au Moyen-Age, les naves donnèrent leurs noms à une unité de mesure du sel (cf Guides Gallimard, AIN).

 

Challonges : P. Dufournet a mis en évidence l’implantation romaine au lieu dit Grandcourt. 


« Challonges fit partie après 1780 de l’intendance de Carouge quand Victor-Amédée III voulut concurrencer Genève en créant à proximité, une métropole économique savoyarde. » (vrai aussi pour St Germain-sur-Rhône). «  Les années 1970 voient la fermeture des mines d’asphalte dont le gisement était exploité depuis plus d’un siècle. »

 

Franclens : 

« au premier siècle de notre ère, les carrières de Franclens fournissaient à la métropole des Gaules une belle pierre blanche, recherchée pour ses qualités. Plusieurs édifices en témoignent, tel l’amphithéâtre des Trois Gaules. (et aussi la façade de Haute-Combe, la préfecture d’Annecy etc...) « Elles furent exploitées jusqu’au XIXème siècle ; d’importantes cavités subsistent, dont la célèbre Chambre des Fées qui conserve la marque des anciennes exploitations : traces de pics, petites niches taillées ».

 

Roger devant les niches

03 grottes

 

On trouve aussi des rouelles celtiques et des anneaux taillés dans la pierre pour amarrer les radeaux (ibid.) « Au XIX° s. la commune vit de la viticulture et aussi de l’exploitation du sous-sol : carrières et mines d’asphalte. »


Rouelles celtiques :

02 Croix celtiques


La commune a souffert durant les combats pour la libération en 1944.

La construction du barrage de Génissiat commence en 1937 par la Compagnie Nationale du Rhône, le chantier fut interrompu par la guerre et le barrage fut achevé en 1948. Cette construction a mobilisé plus de 1500 hommes. Il fut un temps le plus grand barrage d’Europe. (Ibid., AIN). Cf. inscription sur le barrage de Seyssel «Le Rhône au service de  la Nation».

 



 

Usinens : présence romaine attestée par différentes découvertes. Le Moyen-Age est marqué par «la Châtellenie de Châtel, contrôlant un péage sur la route des Usses ». Pont ancien, dit «Pont  de Mireille» (c’est entre nous)!

 

Usinens :

06 Usinens-copie-1

 

Seyssel : «se signale au premier siècle de notre ère par la puissante compagnie des nautes de Lugdunum qui aménage le port de Condate. De nombreuses fouilles en 1970 attestent de la présence d’une ville (urbs) avec boutiques et thermes ». Son rôle de port et frontière continue tout au long des siècles. 

 

Seyssel Savoie vu depuis Seyssel Ain

14

 

« Si le traité de Lyon en 1601 en fait une tête de pont française sur le Rhône, Seyssel redevient savoyarde en 1760 : la frontière est désormais fixée au milieu de fleuve – comme à l’heure actuelle, la séparation entre les deux départements Haute Savoie et Ain». En pleine bataille de Juin 1940, le pont entre les deux Seyssel a sauté, d’où la présence de l’ancienne statue de la Vierge (qui trônait sur le pont)  dans l’église de H.S. (probablement une copie, en pierre de Seyssel) On note aussi dans cette église la croix des bateliers. Activités nombreuses dont la viticulture, l’élevage et fromages (bien que la fruitière école n’existe plus, voir les caves de la fromagerie Gojon et, à  Frangy).

 

79

Merci à Roger FILLON pour cette balade originale et ces belles découvertes.


Quant aux fleurs que nous avons rencontrées, cela fera l’objet d’un prochain article.

 

                                                                                               Jean GUHL

à suivre.......

 

  Photos de Christianne

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Les mauvaises herbes !

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

                Coquelicots


                Va offre-moi des coquelicots, formes vaporeuses, impalpables

                Ancrés dans la terre, ivres de soleil et de vent ;

               Cueillis dans des jardins semés pour le plaisir pur,

               Sur des tombes où trône la ruine, esprit imposant.

 

               Offre-moi ces joies écarlates nées du cœur de Cérès

              Qui, à foison, envahissent les jeunes champs de blé vert

              De boutons ébouriffés dont les fourreaux éclatés s’ouvrent

             Sur de songeuses bannières plissées et de soie tissées.

 

Extrait d’un poème d’E.M. HOLDEN

 

                                  

  coquelicots 1                                                       

 

Le coquelicot (Papaver rhoeas), appelé aussi ponceau, pavot coquelicot ou encore pavot rouge, est une plante de la famille des Papavéracées. Très abondant dans les terrains fraîchement remués à partir du mois d'avril en Europe, il se distingue par sa couleur rouge et par le fait qu'il forme souvent de grands tapis colorés visibles de très loin. C’est une plante messicole.

 

coquelicot 6


Définition :


"Messicole" : les messicoles sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernales habitant dans les moissons (Phillippe JAUZEIN dans le Monde des plantes (1997, n°458, pp. 19 à 23).

 

Le terme mauvaise herbe est couramment employé pour désigner toute plante indésirable là où elle se trouve (Bailly, 1980). Les plantes messicoles sont souvent ainsi nommées et même par les botanistes, qui ont confronté leurs idées à leur sujet lors de réunions telles que des" Colloques sur la biologie des mauvaises herbes ". Soulignons l'existence d'une science de l'étude des mauvaises herbes : la malherbologie.


coquelicots 5

 

Origine :


Le coquelicot et les bleuets ont disparu de nos champs de céréales devenus des uniformités blondes à l'époque de la moisson. Les plantes messicoles accompagnent nos cultures depuis longtemps ; comme elles, beaucoup sont d'origine moyen-orientale. Vivaces ou annuelles, elles sont adaptées à survivre aux labours et à profiter des soins culturaux. L'agriculteur y voit des mauvaises herbes à détruire : il trie ses graines et traite mécaniquement ou au moyen d'herbicides, pratiques efficaces au point de faire craindre que ces espèces disparaissent, amoindrissant la richesse botanique (biodiversité). Des conservatoires s'emploient à maintenir des populations messicoles ; des jachères " flore sauvage " sont à promouvoir...

 

coquelicots 2

 

Utilisation :


Comme tous les pavots, le coquelicot a des effets narcotiques dus aux alcaloïdes qu'il contient. En phytothérapie, on utilise ses pétales séchés, dont on fait le plus souvent des tisanes. Ses effets apaisants se font sentir sur l'adulte, mais surtout sur les jeunes enfants (on mélangeait autrefois du coquelicot à la bouillie des enfants pour faciliter leur sommeil). Par ses propriétés émollientes, sédatives et béchiques, le coquelicot est un calmant de la toux et des irritations de la gorge. Il est alors utilisé sous forme de pastilles à sucer. Il existe un sirop de coquelicot.

Même si elles sont moins grosses que celles de certains pavots, les graines du coquelicot sont utilisées comme elles en pâtisserie ou pour confectionner des pains aromatisés.

Si l'on ne peut pas se passer de les cueillir pour en faire un bouquet, on empêche les fleurs de se faner dans la journée en prolongeant leur épanouissement par la cautérisation de la tige à l'endroit où elle a été coupée.


Nos découvertes :

 

Grâce à Sylvie SERVE, nous avons inventorié près des champs de céréales de Gruffy quelques messicoles, dont ces merveilleux coquelicots,  des pensées tricolores (Viola tricolor ssp arvensis), des myosotis des champs (Myosotis arvensis), des bugles de Genève (Ajuga genevensis), des minuarties hybrides (Minuartia hybrida) et beaucoup d’autres encore. 


Mais nous avons eu une très belle surprise quand, cachée dans les graminées, est apparue le miroir de Venus (Legousia speculum-veneris). C’est une messicole en danger de disparition, ne la cueillez pas, mais regardez la !


Miroir de Venus 4

  Nous ne finirons jamais de nous émerveiller, même avec "des mauvaises herbes" !

 

miroir de venus 3

Merci Sylvie !

 

                                                                   Christianne

 

Photos Marie Paule et Christianne

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Fête de la Nature, dimanche 22 mai 2011

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

Ce dimanche 22 Mai, le ciel hésitait entre la belle journée d’été et un temps plus orageux. Mais Zeus (Jovet, Jupin, Jupiter) décida de retenir ses foudres et son tonnerre et de laisser libre cours au char étincelant d’Apollon.

A l’heure où le commun des mortels s’arrache aux délices des bras de Morphée, quelle agitation dans la cour du Musée d’Histoire Naturelle de Gruffy ! Une poignée de ces mêmes mortels montaient des tables tréteaux  et les recouvraient de nappes blanches : un remake du film « Un dimanche à la campagne » ? Pas du tout : c’était le Groupe Nature (botanique) de ce même musée qui mettaient en place les fleurs et plantes récoltées aux quatre coins de Gruffy, la veille (sans oublier les espaces plus élevées de la commune au Semnoz) pour la Fête de la Nature.


01 on installe

 

La crainte d’un éventuel orage fit monter un dais -avec bien des supputations et hésitations : comment enfiler les tubes ?- pour protéger des panneaux accrochés dans la cour.



Une collection invraisemblable de bouteilles et pots de confitures de toutes tailles fit son apparition pour séparer chaque espèce et l’exposer, après avoir été déterminée et avoir reçu la bonne étiquette (parmi les 1400 fiches aimablement prêtées par une association  de botanique amie) par celle qui reste la pierre angulaire du groupe (et même plus encore, en l’absence de Joanny cloué sur son lit d’hôpital) Sylvie SERVE ! Merci Sylvie !

 

03 Sylvie

 (Vous trouverez ailleurs la liste de toutes les plantes exposées).

 

07 Sylvie et Jean


A 12h45 il fallut les arracher à leur labeur et à leurs 150 espèces qui débordaient sur une table supplémentaire à côté du bassin. Le public allait arriver à partir de 14h et les participants aux autres  ateliers commençaient à débarquer.

 

Et voilà le résultat de leur travail!


09 l'expo

 

Rappel du programme :

 

- le sol, le cycle de la matière, la nutrition des plantes avec Bernard Baranger (naturaliste  photographe)

- la flore locale, son habitat, ses relations avec les insectes, (groupe botanique)

- les insectes, leur rôle dans la transformation de la matière avec Philippe Francoz et Kévin Gurcel (entomologiste)

- les oiseaux auxiliaires des arbres et du verger avec Bernard Chabert (LPO)

- la vie des abeilles, leur rôle dans la pollinisation avec Henri Gonard (apiculteur)

- à la nuit tombée, la découverte des papillons de nuit avec Philippe Francoz

 

 Le repas sous le « préau » ne fut pas un simple pique nique ! et rappela plutôt les agapes du dimanche à la campagne, avec bonne humeur et ambiance chaleureuse – ce qui  était vrai depuis le matin !

Les premiers visiteurs arrivèrent, il fallut bien mettre fin au plaisir de cette convivialité à l’image du beau temps.

 

11 A table

Dans l’après-midi, Mme le Maire nous fit l’honneur et l’amitié de faire un tour parmi les ateliers ; dommage que ses administrés ne fussent pas plus nombreux à avoir fait de même ! Mais la concurrence avec Apollon et son magnifique soleil – et aussi les nombreuses autres fêtes de la nature organisées ce même jour-  dépassait nos humbles capacités.

 

Ici on parlait vers de terre!

14

 

 

Là on parlait abeille!

 

15 Henri et les abeilles

 

 

Une photo de groupe s'imposait!


18

 

Vint l’heure de tout replier et les fleurs connurent le funeste sort des fins d’expositions (à part quelques bouquets pour accueillir une classe en visite au musée,  le mardi suivant).


Les plus courageux restant sur place pour participer à la « chasse aux papillons » (drap blanc tendu sous une lampe pour attirer les papillons) partagèrent pizza et restes et eurent droit à une démonstration de sourcier (et sa baguette) par Henri  Gonard : époustouflant, au point que l’on serait tenté de supprimer une voyelle dans le mot ‘sourcier’!


La fraîcheur et un petit vent du nord n’incitèrent guère les papillons à venir faire des rondes chatoyantes sur le drap blanc qui leur était tendu ! Un peu à l’image de la gent humaine.....


Voici tout de même un papillon nocturne, un Aglia tau ou Hachette, nom qui fait allusion au motif blanc qui orne chacun des ocelles de ses ailes. Nous l'avions photographié le 18 mai à …….. 14h ! (Il parait que c’est à cette heure là qu’il a rendez-vous avec sa promise !)

 

20 Aglia tau Hachette

 

Ce fut  une très belle journée et Joanny peut être fier de ses disciples ! Elle nous rappela  que nous faisons partie d’une longue chaîne.

Elle commence par les humbles ouvriers dans l’humus, ils contribuent à la croissance de tout ce qui pousse. Tout cela pour nous nourrir. C’est ce que Charles Darwin en son temps commença à arracher à une méconnaissance totale et un grand dédain : tout ce qui était sous terre « était sale et démoniaque ». N’oublions pas l’abeille représentante insigne de toutes les butineuses anonymes qui permettent aux plantes et aux arbres d’être pollinisés, ni les gardiens d’un équilibre entre toutes ces espèces que sont les oiseaux.

 

Montrons un peu plus de respect envers La Terre, que les grecs anciens appelaient Gaia, notre mère à tous, et envers celle qu'ils appelaient Déméter déesse des moissons, afin que ce que nous avons emprunté à nos petits-enfants soit encore digne d’eux.

 

                                                                      Jean Guhl

 

Retrouvez toutes les photos de la journée dans l'album "22 mai, fête de la nature"

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Montvernier-Montpascal (Maurienne)

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

A propos de la sortie

à Montvernier-Montpascal,

 le 2 Mai 2011

 

Le 2 Mai fut une belle journée ensoleillée (et l’orage ne fit tomber que quelques gouttes tard dans la soirée). Nous sommes allés explorer la falaise granitique, en plein adret, de MONTVERNIER, que domine la chapelle de la Balme.

Nous «évitons » la via ferrata et préférons les 18 lacets de la route. Nous partons de la commune de PONTAMAFREY, sous la direction de Sylvie SERVE.


02 Pontamafrey

 

Nous remercions Sylvie chaleureusement de nous avoir fourni si patiemment son savoir et ses explications et de nous avoir sortis de notre « pré carré » de Gruffy afin de voir d’autres plantes, de ces xérothermophiles qui aiment tant la chaleur et les milieux secs voire steppiques.

 

Nous sommes sur la rive droite de l’Arc, à peu près au mitan de son cours dans cette vallée de la Maurienne, qui résulte de l’action des glaciers du quaternaire et a servi de voie de communication entre les deux versants des Alpes Savoisiennes. Hannibal serait déjà passé par là et bien d’autres avant et après lui !

L’Arc est une rivière torrentielle, impétueuse au lit rocailleux, qui décrit une grande courbe de 127 km jusqu’au Pont Royal où elle rejoint l’Isère et forme avec celle-ci la silhouette  de la « poule de Savoie » sur les cartes de géographie à grande échelle.

 01 la poule de Savoie

 

Les affluents de l’Arc ne sont pas moins fougueux et en particulier le torrent de la Ravoire (source sur les flancs du Grand Coin qui domine de ses 2730 m.). Ce torrent a causé bien des soucis aux habitants de PONTAMAFREY. Le sentier par le torrent était interdit ce 2 mai, à cause des risques de chutes de pierre. D’une longueur de 7,2 km et de pente moyenne de 29%, il collecte les eaux du bassin versant qui culmine au Grand Coin. L’érosion y est très active, comme en témoignent les ravines sous les crêtes et les nombreux glissements de terrain et éboulements au fil des ans. 

Les plus célèbres (si je puis le dire !) sont ceux de 1965 : cela débuta en mai par l’éboulement d’une superficie de 15 à 20 hectares sur une profondeur de 20 à 30 mètres (Bon Attrait) qui recouvrit routes et voie ferrée dans la vallée sous 2 mètres de déblais. Et cela continua plusieurs mois de cette année 1965 (jusqu’en septembre), au point de former un barrage de 3m de haut dans le lit de l’Arc, qui déborda en amont ! Il fallut évacuer PONTAMAFREY !

  En 2011, l’arrière du village de PONTAMAFREY est protégé par une digue ; la construction de barrages pour retenir boues et pierres, l’aménagement du bas du torrent de la Ravoire (cf. berges où pousse le pavot de Lecoq), la stabilisation de l’éboulement du Grand Coin (la dernière coulée significative date de 1978) tout cela semble écarter une catastrophe majeure... (Librement inspiré du RAIL SAVOIE PONTAMAFREY).

    

 

Les 18 lacets de MONTVERNIER mènent au vieux village de MONTPASCAL. Selon une tradition locale, consigné par Vernier, ce village n’était habité que dans la belle saison. Les habitants de MONTVERNIER et ceux du CHATEL y menaient pâturer leurs bêtes à partir des fêtes de Pâques, d’où son nom, (en patois : « mont pacal »).

03 les lacets 2

 

La tour carré du CHATEL, vue depuis le pré au débouché des lacets, donjon d’un château aujourd’hui disparu, est considérée comme le berceau de la famille de Savoie : Humbert 1er aux blanches mains y serait mort. L’autre château aux portes de la Maurienne, au-dessus d’Aiguebelle, bien plus stratégique, du nom de « Château de Charbonnières »- en ruines-, fut leur résidence durant 2 siècles.

 


03 la TOUR Chatel

La Chapelle de la Balme, ou Chapelle Saint Marin, fut reconstruite au 19 ème siècle sur l’emplacement de l’ermitage du saint : la légende veut qu’au VIII ème siècle le saint fut nourri de pain et de miel par les ours.  Il y aurait une trace de griffes d’ours... Autre légende du coin –nous sommes très près de St Jean de Maurienne- : au VIème siècle, une femme du nom de Thècle  (ou Tigre) rapporte d’un pèlerinage à Alexandrie des reliques de St Jean Baptiste et se retire dans une grotte : la Balme de Ste Thècle au dessus de St Jean.


 


04 Chapelle de la Balme

 

L’évêché de Maurienne fut fondé en 575 et on retrouve cette histoire hagiographique dans les armes de la ville : la main « bénissant » évoquant les reliques de St jean Baptiste.

Histoire reprise par Joseph Opinel (fils de taillandiers d’Albiez le Vieux) lorsqu’il créa en 1890 le fameux « OPINEL »  avec « la main couronnée » : la couronne symbolise le duché de Savoie. Le succès fut tel qu’il ouvrit une nouvelle usine à Cognin en 1916. Le musée de l’opinel se trouve à St Jean.

  

Mais nous étions venus découvrir des plantes et nous en  prîmes pleins es "mirettes"............et les appareils photographiques !

 



 

La reine du jour : le Fraxinelle (Dictamus albus), si élégant sur les rochers, dominait les précipices et le passant qui prend le temps de lever les yeux !


Fraxinelle 4

 


fraxinelle 3

 

Et puis les magnifiques ‘massifs’ de Laser siler (Laserpitium siler), aux feuilles glaucescentes et ombelles blanches évoquent les hauteurs méditerranéennes :


laserpitium siler 2

 

les cierges ‘drus’ des molènes (Verbascum) côtoient de haut quelques anthéricum à fleurs de lis (Anthericum liliago).


Et l’Alysson enflé (Alyssoides utriculata) !

Alyssoides utriculata

 

Les coussinets de saponaires roses (Saponaria ocymoides) jetaient des éclats de couleur, au gré de la brise dansaient les avoines (Avena sativa) et des tas de bromes (Bromus stérilis..).

 

Les armoises champêtres et communes rivalisaient entre elles. Les digitales n’étaient pas encore fleuries

Et les pastels des teinturiers (Isatis tinctoria) tenaient le haut du pavé! (mais vous le connaissez déjà!)

 

Les résédas –même Reseda luteola- restaient bien modestes  en comparaison.

réséda jaune 2 [

 

Et que dire des plantes plus modestes en taille, mais tout aussi intéressantes :

La centaurée du valais

La Buplèvre à feuilles rondes,

Le Stipe à  tige laineuse...

 

Même si nous étions repus de tous ces charmes (et de nourritures terrestres) au point d’être presque indifférents aux orchidées qui nous ‘attendaient en début d’après-midi, de nouvelles merveilles nous attendaient un peu plus loin :

 

la Tulipe de Montandré (Tulipa montisandrei), à la chapelle du même nom,


Tulipa montisandrei 1


  et l’Iris de Perrier(Iris aphylla) , PERRIER botaniste distingué de Savoie au 18ème siècle.


Iris aphylla

Et il y eut tant d’autres, entre 150 et 180  plantes, qui mériteraient toutes d’être mentionnées ! Alors tous à vos listes  et à vos photos.

                                                                 Jean GUHL


Merci à Françoise, Mireille, Nicole et André pour ces très belles photos et bien d'autres encore que vous pourrez retrouver dans l' album  Ah la Maurienne.

 

   

 

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Avril

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

 

 

L’origine du nom est inconnue, mais l’on retrouve jusque chez Varron l’étymologie traditionnelle, omnia aperit,  « qui ouvre tout ».

Elle est confirmée par la comparaison avec l’usage en grec moderne, du mot « ouverture » pour designer le printemps. Certains voudraient trouver une relation avec Aphrodite, et Grimm suggérait le nom d’un dieu ou d’un héros hypothétique, Aper ou Aprus. Chez les romains ce mois était consacré à Venus.

                                                                      

 Encyclopedia Britannica.

 

 

JOUR D’AVRIL


 

Lorsque revient le chaud soleil

 Qui nous ramène la fleur et la moisson,

   Il est bon de revoir le petit bois tranquille

     Où jaillit la première fleur de la plaine

 

04 croccus

 

J’aime cette saison

  Où les formes vives animent les clairières

    Où dans le ciel aucun nuage ourlé de noir

      N’annonce le règne des tempêtes.


02 pommiers

 

De la terre assouplie

  Le jeune arbre tire sa sève

   Bien que frappé au cœur par le froid de l’hiver

     L’arbre courbé va revivre.

 

01 pommiers

 

Le doux chant modulé

  Monte des bois et les ailes brillantes

   Scintillent dans le soleil qui baigne

     Les éclaircies de la forêt.


09 fruitiers

 

Quand la lumière du couchant

  Se coule dans les bosquets argent, la pente verdie

    Jette son ombre au creux des collines

      Et les sommets s’illuminent.


07 fruitiers

 

Et lorsque vient le soir

  Dans l’eau bleue du lac le ciel se reflète

    A l’infini, et la lune trempe sa corne

      Et mille étoiles scintillent.


08 Fleurs de Pecher

 

Doux avril ! Combien de pensées

 Tu épouses comme s’épousent les cœurs

   Et qui ne failleront pas jusqu’à ce que la vie

     Donne le fruit doré de son automne.


16 chatons



                                                                                 

   H.W. LONGFELLOW 

 

Photos printanières de Françoise F, Nicole, Marie Paule, Christianne et André. Voir aussi notre album photos "Au printemps".


Un clin d'oeil à Jean!

merci à Françoise S,  elle se reconnaîtra.


 

 

 

                                                                                       Christianne

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Balade à Cessens et à Lavours

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

00 Plan Lavours Cessens


Sortie botanique - fritillaires et omphalodes-

 



 

Cessens (73410) la Tour de César :

 

Au mois de mars, nous avons herborisé autour et dans la Tour de César ou ruines du Château Vieux (le Château Neuf en contre bas est plus récent). Dans son livre, «Les Châteaux en Savoie », Michèle Brocard écrit : 

 

« Ce château est l’un des plus anciens et des plus forts du Genevois. Dans une reconnaissance que Pierre et Mermet de Grésy passent en 1300, il est déjà qualifié d’antique et avait appartenu aux Sires de Faucigny. En 1316, après un échange, le Château Vieux est inféodé à Rodolphe de Grésy par Guillaume de Genève. Dès cette date, les 2 châteaux, le Vieux et le Neuf, appartiennent à la famille de Grésy ; mais tandis que le Vieux relève du comte de Genève, le Neuf fait l’objet de contestations entre les Savoie et les Genève. Cette source de conflits engendre une guerre [...] en octobre 1320 et Edouard de Savoie s’empare du Château Neuf ». (p. 74 in opus cité).

Toujours de la même source, c’est au pied de la Tour de César que J.J. Rousseau aurait écrit «une belle page sur le lever du soleil.» (Dans Emile ou de l’Education.)

 

 

02 la tour de Cesar

 

08 château Neuf

 

Pourquoi « César » ? Mystère ! Cessens se trouvait sur une ancienne voie romaine secondaire à la voie principale reliant Lemencum (Chy) à Condate (Seyssel) et Boutae (Annecy) en passant par Aquae (Aix) et Albinum (Albens). Le col du Sapenay était donc fréquenté  en alternative du Val de Fier. Serait- ce là une explication plausible ?


 09

 


 

Toujours est-il que cette localité fut très passante de tous temps. Le comte de Genève possédait un château au-dessus du col de Cessens où l’un de ses vassaux tenait garnison : voyageurs, marchands, gens d’armes constituaient un voisinage fort bruyant pour les moines retirés à « l’Alta Comba »  -entre les hameaux des Granges et du Topy-. A l’époque du Moyen Age, c’était une voie très fréquentée reliant l’Albanais à la Chautagne, entre le comté de Genève et le Bugey. La montagne de Cessens servait de frontière. En 1121 les moines quittèrent ce lieu élevé « pour jouir d’une paix assurée, à l’écart de tout commerce humain ». Tout en conservant l’appellation de Hautecombe, ils s’installèrent au bord du Lac du Bourget ! Une fois encore, à la fin du XXème siècle, ils durent quitter leur monastère pour les mêmes raisons – trop de touristes !

 

11

 

Un grand panneau face au magnifique paysage et situé auprès des ruines nous raconte :

« De tout temps, les hauteurs de Cessens furent un lieu idéal pour surveiller l’arrivée des troupes ennemies ou la circulation par cette voie de communication naturelle…

 

Limite entre Savoie et Bugey, le Rhône fut également la frontière entre la France et la Savoie jusqu’aux accords franco-sardes qui conduisirent à l’annexion de la Savoie à l’Empire Français plébiscitée en 1860. Auparavant le passage du Rhône donnait lieu à la perception de taxes douanières qui concernaient le transit des marchandises empruntant la route de Cessens et le col du Sapenay »

 

 

13 le lac du Bourget

 

 

 

14 le Rhône et les marais de Lavours

Les douaniers étaient cantonnés dans « Le Château Barthelier » qui a donné son nom au parking où nous avons laissé nos voitures avant de monter « à la Tour de César ».

 

Prés de ce parking une fleur nous attendait, unique elle aussi, on raconte que ce sont les moines qui l’auraient implantée là. L’Omphalodes, nombril du monde !

Omphalodes verna ou Cynoglossum omphalodes ou petite bourrache

De la famille des boraginacées, à tige poilue et feuilles ovales en cœur à la base, elle serait originaire de l’Europe de l’est. Ses fleurs à corolle d’un beau bleu, se disposent en grappe.

18 omphalodes verna

 

Histoire de Melle Omphale

Dans la mythologie grecque, Omphale, dont le nom déifié signifie tantôt nombril du monde, axe, pierre angulaire, clé de voute, messager des dieux, lien entre la terre et le ciel devint l'épouse du dieu des montagnes, Tmolos (roi de Lydie) puis elle devint reine à son tour quand ce dernier fut encorné. Heraclès se vendit comme esclave à la reine de Lydie, Omphale, afin de se purifier du meurtre de son ami Iphitos. Après lui avoir imposé un certain nombre de travaux, la reine libéra le héros de son esclavage et l'épousa !

 

Une autre surprise nous attend, une jolie croix qui rappelle la légende de la croix des mariages :

 

On raconte qu’en 1137 lorsque que les moines de Hautecombe quittèrent Cessens pour aller s’installer prés du lac du Bourget, toute la population voulut assister à leur départ. Le Prieur fit alors distribuer de l’argent aux jeunes-filles les plus pauvres afin qu’elles fassent prier leurs enfants en souvenir des moines.

 Puis il fixa dans la terre deux rameaux d’un  buisson disposés en forme de croix et dit "Agenouillons-nous au pied de cette croix et que ce signe nous recommande à votre souvenir chaque fois que vous le verrez sur le bord du chemin » C’est en cet endroit même que fut érigée par la suite une croix devant laquelle «Pas de jeune fille qui n'aille s'y agenouiller dans la pensée de trouver un époux » on l’appelle depuis la croix des mariages.

 

 

15 la croix des Mariages

 

Lavours, près de Culoz (01350)

 

Quant au charmant village de LAVOURS, qui mériterait quelque flânerie dans ses ruelles, il est dans une zone de marais, à la suite des glaciations.


Je cite la znieff (type I n°01210001) : « Certains secteurs cependant comme la plaine de Lavours, ont gardé l’aspect d’un lac après le retrait des glaciers. Le lac de Lavours fut rapidement comblé par les alluvions du Rhône et du Séran et par des dépôts de tourbe. Face à la Chautagne, c’est l’un des derniers grands marais continentaux de l’Europe de l’ouest. » Mais peut-être y retournerons-nous pour voir, après les fritillaires pintade, le Liparis de Loesel, des rossolis et trois espèces d’utriculaires ?

 

Unique, rare et éphémère la fritillaire pintade ou Fritillaria meleagris est une liliacée. Les feuilles sont plus ou moins arquées, d’un vert glauque, étroites, alternes. Les fleurs solitaires rarement par deux, toujours penchées, pourpres panachées en damier rose blanchâtre sont inoubliables.

 

23 Fritillaires Pintade

 

24 Fritillaires Pintade

 


Plus modeste la primevère élevée (Primula eliator), s e tient au bout du champ, ne pas la confondre avec les coucous (primula veris) ou avec l’hybride entrela primevère acaule et le coucou.  


La fleur de la primevère élevée est jaune clair et plus ouverte, les pétales ne sont pas marquées d’orange, le calice est moins renflé et anguleux.


 Primevère élevée :

27 Primevère élevée

Coucou :

 

31 Coucou

Primevère acaule,  la plus connue des primevères :

30 primevère acaule

   

Jean GUHL

Merci à Sylvie SERVE pour ses précisions botaniques

Ne manquez pas de visiter la réserve naturelle des marais de Lavours

Photos de Jean et d’André, voir l'album photos "Cessens et Lavours"

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Au Vuache

Publié le par Entre Semnoz et Chéran

Situation

La montagne du Vuache est située à l'ouest de la Haute-Savoie. Elle fait partie de la chaîne du Jura dont elle est séparée par la cluse du Rhône (défilé de l’Ecluse). La montagne du Vuache est un étroit chaînon de 14 km de long et de 1,5 à 3 km de large. Orienté Nord Ouest-Sud Est, le sommet  du Vuache culmine à 1105 m. Malgré cette faible altitude c'est un belvédère de choix sur le Jura, les Alpes et le bassin lémanique.

Défilé de L’Ecluse

Depuis le sommet du Vuache

03 Vue depuis le Vuache

  Géologie

Le Vuache est constitué de terrains en majorité calcaires, recouverts de quelques placages morainiques principalement sur le flanc Nord-Est de la montagne. Une faille importante avec une composante décrochante sénestre, longe le flanc Sud-Ouest  du Vuache. Cette faille explique la forte dissymétrie des deux versants de la montagne. Le flanc Sud-Ouest, qui se présente comme une succession de falaises calcaires chaudes, contraste avec les pentes douces boisées plus fraîches du versant oriental.

 

30 Le vuache 1


 

Cette montagne présente une géologie remarquable, notamment du fait de l'existence de la faille majeure (faille du Vuache) dont le miroir (plan de coulissement) est localement bien observable. Cette faille se poursuit bien au-delà de la montagne du Vuache. Vers le Sud-Est, elle marque la bordure Nord-Est de la montagne de Musièges, puis elle passe à proximité de la Balme de Sillingy  et se perd en direction d'Annecy. Vers le Nord-Ouest, elle se subdivise en plusieurs branches en bordure et au cœur du massif du Grand Crêt d'Eau.

La faille du Vuache est une faille faiblement active, sur laquelle plusieurs séismes modérés ont eu lieu au cours du vingtième siècle. L'épicentre  du séisme du 15 juillet 1996, de magnitude 5, qui a occasionné quelques dégâts à Annecy et dans sa banlieue, a été localisé entre Epagny et Sillingy.   Un autre séisme important avait eu lieu à Chaumont  en 1936, occasionnant des dégâts légers (chutes de cheminées...) à  Chaumont, Frangy, Vanzy et Minzier.


En direction d'Annecy, le vilage de Chaumont au pied du Vuache


03 en direction de la Balme

 

Le Vuache et sa flore


Ce massif présente globalement un intérêt ornithologique majeur, de plus, sa géologie et son orientation expliquent une flore variée et différente selon le versant parcouru, allant du Méditerranéen au Montagnard. De nombreux botanistes, depuis le Genevois RETER en 1832 jusqu’à Denis JORDAN et Michel FARILLE dans les années 1980 ont parcouru le massif à la recherche de ses « trésors ».


En vert, le site classé Natura 2000 : avec la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe s’est lancée dans la réalisation d’un ambitieux réseau de sites écologiques avec deux objectifs : préserver la diversité biologique et valoriser le patrimoine naturel des territoires classés.

 

01 Classement Natura 2000

 


En patois savoyard, « Vuache » se prononce ouache, ouoss (le ou équivaut au w anglais). D'où l'orthographe Wache au XVIIIéme  siécle.


Origine :

Latin => vacca la vache ?

Vieux français => wachas le marais ?

Patois annécien => wacha l’eau ?

Accès :

Depuis Annecy - Prendre la direction d'Epagny et passer devant la zone commerciale du "Grand Epagny". Continuer sur la N508 jusqu'a Frangy et entrer dans le village pour suivre la direction de Chaumont.

 

La flore vernale* découverte par les botanistes amateurs de Gruffy :

* De verna, le printemps

Très rare : le bulbocode (liliacées)

10 Bulbocode I

 

 

Très bizarre : l'érythrone dent de chien (liliacées)

16 Dent de chien

 

 

Très pure : la nivéole  (amaryllidacées)

20 Nivéole

 

 

Très modeste : la potentille de printemps (rosacées)

22 Potentilla neumanniana

 


Très vert : la mercuriale vivace (euphorbiacées)

21 Mercuriale vivace

 

 

Très lumineuse : la drave aïzon (brassicacées)

24 Drave aïzon

 


Retrouvez ces images et bien d'autres encore dans notre album Photos :   "Au Vuache"

 

                                                                           Christianne

 

Sources : Nature et Patrimoine N°8 et divers sites Internet  

Photos de Fleurs : Nicole, Mireille, Joanny et Jacques

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Une histoire de fleur

Publié le par Entre Semnoz et Chéran


L’histoire débute en 1875.

Laurent RASSAT, jeune instituteur natif de Gruffy, herborisait dans la montagne du Semnoz. En plus d’être un excellent instituteur, Laurent RASSAT s’intéressait à des sciences très diverses, entre autre  à la botanique. Pour l’anecdote je vous dirai qu’il fit partager ses connaissances dans ce domaine à certains de ses élèves dont mon grand-père, François TRAVERS qui lui-même les communiqua à mon père Henri.


Tréve de diversion, ce matin là ses pas le portèrent et là, je cite Laurent RASSAT : « dans un petit espace émaillé de plantes très variées, parmi elles dominait une plantes superbe enivrante d’attrais pour un novice… Je consultai ma flore et j’eux l’indicible bonheur de découvrir son nom : Buplèvre à longue feuilles. Je me levai et jetai un dernier regard sur cette forêt de Buplèvres qui m’avait hypnotisé. Je quittai ces lieux dans le même état qu’on quitte un banquet d’amis. »

 

Bupleurum-longifolium-06.JPG


Le 14 aôut 1978 mon père, qui detenait les notes de Laurent RASSAT, me demanda de l’accompagner pour une excursion dans les montagnes du Semnoz. Après une recherche assez longue, dans une zone où le sentier des Fours atteint les pâturages, nous avons localisé, grâce aux notes, la petite prairie décrite un siècle plus tôt avec enthousiasme. Nous avons trouvé avec émotion la Buplèvre dont mon père Henri a sans doute prélevé un exemplaire pour son herbier.

 

Aujourd’hui, alors que nous avons largement entamé le siècle suivant, je vous propose d’organiser, à la belle saison, une petite excursion pèlerinage dans ce coin de nature sauvage. Histoire de vérifier si la buplèvre qui avait émerveillé Laurent RASSAT en 1875 a survécu au nouveau millénaire.

 

                                                                                       Jean TRAVERS, 29 novembre 2010

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