Balade sur les pentes d'Ubac du Lautaret,
Le temps passe, l’automne pluvieux ne nous a pas permis de sortir « botaniser », heureusement les photos sont là pour me rappeler nos belles découvertes de Juillet.
Je ne vous ai pas encore parlé de notre balade du 10 juillet 2020 au col du Lautaret. Ce jour là, nous explorions le versant d’ubac. Dans les vallées de mon enfance, on disait l’envers ou les envers.
L’ubac (du franco-provençal opacus « obscur » ou « sombre ») désigne dans les Alpes les versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus courte exposition au soleil. Le terme employé dans les Pyrénées est celui d'ombrée, en Corse d'umbria.. Le versant oppose est l'adret.
Nous empruntons le « sentier des crevasses » qui, du Lautaret, permet de rejoindre l'Alpe de Villard d’Arène. Nous ne sommes pas en randonnée montagne alors nous n’irons pas loin sur ce célèbre sentier.
Le sentier traverse un petit ruisseau avec un joli pont de bois, nous allons vers une belle mégaphorbiaie.
Mégaphorbiaie
La mégaphorbiaie (de mega, grand et phorbe, plante herbacée non graminoïde) ou friche humide est une formation végétale hétérogène constituée de grandes herbes. En zone tempérée, elle correspond à un stade floristique de transition entre une zone humide ou une prairie humide en fond de vallée et la forêt. Formation haute et dense, luxuriante, de plantes herbacées vivaces avec dominance de dicotylédones, à floraison importante et colorée. Elle joue un rôle écologique important.
La variété de la flore y est importante voici quelques exemples des plantes qu’on peut rencontrer :
Aconitum napellus Aconit napel, Adenostyles alliariae Adénostyle à feuilles d’alliaire, Athyrium distentifolium Athyrium alpestre, Chaerophyllum hirsutum Chérophylle hérissé, Dryopteris dilatata Dryopteris dilaté, Geranium sylvaticum Geranium des bois, Cicerbita alpina Laitue des Alpes, Peucedanum ostruthium Peucédan ostruthium…
J’arrête là mon énumération car la liste est encore longue, notre petit groupe a parcouru de nombreuses mégaphorbiaies depuis quelques années mais il nous reste encore à découvrir de nombreuses espèces, la preuve ….
Achillea macrophylla, achillée à grandes feuilles, (Astéracées)
Grandes les feuilles, pennatiséquées 3-7 segments incisés et grandes les capitules aussi, 13-15 mm de diamètre environ, à pédoncules presque filiformes, pubescents, en corymbe lâche. Les fleurs sont blanches, à ligules plus longues que l'involucre.
Descuriania tanacetifolia, Hugueninia tanacetifolia, vélar à feuilles de tanaisie, (Brassicacées)
Feuilles inférieures grandes, pennatiséquées, feuilles supérieures plus petites et sessiles. Elles ressemblent à celles de la tanaisie. Inflorescence de fleurs jaunes en panicule corymbiforme.
Hypericum richeri, millepertuis de Richer, (Hypericacées)
Sa tige de 20-40 cm est cylindrique et raide. Tout est ponctué de noir chez ce millepertuis, ses feuilles demi-embrassantes, sont bordées de points noirs.
Ses sépales lancéolés-acuminés sont ponctués de noir, bordés de longues franges en massue
Les pétales de ses fleurs jaunes, 3 fois plus longs que le calice, sont également ponctués de noir.
Allium victorialis, Ail victorial, Ail de cerf, Ail de la Sainte-Victoire, Ail serpentin, Faux Nard, Faux Spicanard, Herbe à neuf chemises, Herbe aux sept chemises et aux sept vertus, un ail de haute montagne aux multiples noms vernaculaires, (Amaryllidacées)
Son bulbe en massue est couvert de tuniques brunes, sans doute ses sept ou neuf chemises !
Ses feuilles sont oblongues et engainantes.
Ses fleurs blanches ou verdâtres, sont réunies en une ombelle dense et sphérique, pourvue à sa base d’une seule bractée (spathe) courte et membraneuse.
Bupleurum longifolium, buplèvre à longues feuilles (Apiacées)
Ce buplèvre se reconnaît grâce à ses feuilles traversées par la tige, elles sont perfoliées (ou embrassantes), les supérieures sont nettement en cœur à la base.
Ombelle de 5-12 rayons inégaux.
L’inflorescence est d’abord jaunâtre, elle tire rapidement vers une belle couleur jaune doré et ensuite vers le bordeaux.
Rosa pendulina, rosier des Alpes, (Rosacées)
Sur le chemin du retour, un églantier que j’aime beaucoup pour la belle couleur rouge carmin vif de ses fleurs, les aiguillons sont épars en partie basse de la plante, rares vers le sommet.
Feuilles 7-9 folioles,
Les fruits, les cynorhodons, sont ovoïdes, rétrécis vers le haut, rouges et penchés à maturité.
Il est temps de trouver un endroit sympa pour le pique-nique !
Christianne
à suivre...
Et voici les fiches résumant les caractéristiques de chacun des taxons du jour, fiches réalisées par André, une aide précieuse permettant des déterminations précises.